Titre : Le Follet du Havre : théâtres, modes, littérature : ce journal paraît le samedi soir et la veille des fêtes ["puis" ce journal paraît le dimanche]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1844-11-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32776237n
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 58 Nombre total de vues : 58
Description : 10 novembre 1844 10 novembre 1844
Description : 1844/11/10 (A1,N2). 1844/11/10 (A1,N2).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58123975
Source : Bibliothèque nationale de France, département Littérature et art, Z-8817
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/01/2011
1" ANNÉE.
Dimanche 10 Novembre-1-844.
1\° 2.
Havre !e IO Novembre 1844.
Devons-nous féliciter le directeur du théâtre des réceptions qui
ont eu lieu cette semaine ? Nous ne le croyons pas.
La catastrophe de la Muette avait pu faire croire un instant
qu'on allait,non pas user desévérité, mais au moins devenir moins
facile. C'était une erreur que nous avons chèrement expiée. L'in-
différence a repris le dessus,[et grâce à cette apathie, M. Provence
a pu nous colloquer toutes ses nullités.
Qui aura plus tard à se repentir de cette facilité dans l'admis-
sion des acteurs ? Sera-ce le public ? Evidemment non. Lorsqu'on
aura acquis la certitude que tous ou presque tous sont audessous
de l'emploi qui leur est confié, on désertera le théâtre; et le direc-
teur,
Jurant, mais un peu lard, qu'on ne l'y prendra plus,
pourra se prélasser glorieusement sur ses banquettes conforta-
blement rembourrées.- ••■.-■:-. -, *■•
Nous ne nous croyons pas un grand prophète,pour prédire à la
troupe, qu'avant pçu elle chantera dans le désert.
Qui en effet se chargera d'attirer la foule ? Sera-ce la première
chanteuse ?
Biais de l'aveu unanime.elle possède un talent médiocre (relati-
vement à son emploi). Il lui faudra du travail, beaucoup de tra-
vail même pour acquérir les qualités qui lui manquent. Pourvu
encore que la flatterie ne vienne pas détruire les espérances
qu'elle donne. Car si elle a été reçue avec acclamation,elle le doit
à une cause étrangère. La figure a servi de passeport au talent.
Non pas qu'elle ne soit à une grande hauteur relativement à
ses camarades. Ceux-ci sont si faibles ! M. Stéphane, par exemple.
En voilà un qui doit une fameuse chandelle au mois de novembre !
Sans ce mois qui, depuis un temps immémorial, jouit du privilège
d'être l'avant dernier de l'année, il n'eut certes pas été reçu.
L'année eu avancée! Oui, M. le directeur, l'année est avancée,
mais elle est encore assez longue pour vous apprendre que vous
avez fait une gaucherie, en engageant des acteurs de la force de
M. Stéphane.
Comédien froid, guindé, chanteur d'une médiocrité desespé-
rante, voilà celui que M. Provence nous a donné comme fort deu-
xième ténor et ténor léger au besoin. Il y a évidemment erreur
dans le programme ; c'est léger ténor qu'il eût dû dire. Oh, oui,
bien léger en effet.
Serait-ce par hasard M. Wermelen à qui incomberait la tâche
de faire recette ?
Mais le moindre rôle le met à bout de ses forces, et cette tâche
est audessus dé ses moyens. D'ailleurs si, lorsqu'il est en scène ,
il conduit le char sans trop rudes cahots , èmpëchera-t-il les
fausses intonations de M, Victor Henry ? Déliera-t-il ;ia langue
de M. Gaffré ? Cela n'est pas probable.
Un conseil à ce dernier. Il nous est revenu qu'un certain habi-
tant d'Athènes qu'on appelait Démosthènes, s'avisa de mettre des
petits cailloux dans sa bouche et parvint à vaincre la nature re-
belle. Que M. Gaffré use du moyen et peut-être un jour il nous
débarassera des phrases empâtées qu'il débite, comme en revenant
de Pontoise.
Nous omettons à dessein quelques acteurs admis encore dans
l'opéra, parce que nous voulons les juger en conscience. Ainsi
nous renvoyons à quelques jours notre opinion sur Mme Pauline
Gobert,première Dugazon également reçue dans la même fournée.
Il en est un pourtant qu'on peut louer avec conscience. Dans
une époque ou tant de nullités nous sont échues en partage , on
aime à retrouver un homme capable. L'épreuve que M. Jouard a
subie,a révélé un véritable artiste. Jeu énergique,quoique par-
fois un peu forcé, voix bien timbrée, mais peu puissante dans les
cordes basses, tels sont les qualités et les défauts du débutant.
. ^Quoiqu'il en soit c'est une précieuse acquisition par le temps qui
(TOurt', CL nous enféh'CitviiiS'u'âutatit^iîuj- siuc^*'. .3ntl'.î D;:'e~tcur,
qu'il n'?-- r :'.:" _.3::' du fait.
Nous allons aborder la haute comédie. Certes nos lecteurs qui
ont vu ce qu'on faisait en ce genre chez M. Provence, vont se
prendre à rire de ce titre pompeux.
• En effet lorsqu'on songe que c'est à Madame Fontenay qu'est
incombée la charge des grands premiers rôles, on se demande
si jamais la troupe osera aborder les cliefs-d'^uvre <'e la scène
française.
Cette actrice avait choisi pour son troisième début le rôle à
travestissement de Julie dans la Femmj Juge et Partie.
Il est impossible d'écorcher plus impitoyablement les vers. Il
est facile de patauger dans la prose ( et sous ce rapport Mme Fon-
tenay s'en donne à coeur joie ) mais en poésie, jc'est plus difficile.
Cette malencontreuse mesure qu'on rencontre à chaque pas, im-
pose des obligations qui paraissaient fortement peser à la débu-
tante.
Il faut rendre justice à M.Victor Henry, qui en était aussi à
son troisième début. La contagion l'avait gagné ; les vers sor-
tant de sa bouche, clochaient le plus agréablement du monde.
Pourtant, parfois, il a fait rire; la pièce le voulait ainsi.
M. Baptiste, autre artiste chargé des pères nobles, avait choisi
pour son dernier début le rôle de François Bertrand dans les
Deux Frères ou la Réconciliation. Sans qualités ni défauts es-
sentiels, cet acteur p£^5?ÊêrTrtile. Aujourd'hui nous ne nous
étendrons pas sur ^.s4let"'fi,o'tïÇ,so'«nines gen>*fe"TmKL
Le trial Peyrojîrei^ie bÎHiyîf^'^«urdhe^*or^teûws^': les
débuts, dans le jJ$(^.fe(^?^t;o] s? ' ^vQs.
Comme tous lasîs jijttfffa^aWi'j' fiM éfô'rjMs sans opâpiti\m
Pourquoi, au restKnél'eu-ss^W-^f pas étéi gjjsesont iiyPigJms
ni plus mauvais que lèl;èsî'eire^^roupe.^^i^b;^fe^^pIcie
la série. Peut-être nous accusera-t-ond'égo'is^^marotëîijïîLLET
Dimanche 10 Novembre-1-844.
1\° 2.
Havre !e IO Novembre 1844.
Devons-nous féliciter le directeur du théâtre des réceptions qui
ont eu lieu cette semaine ? Nous ne le croyons pas.
La catastrophe de la Muette avait pu faire croire un instant
qu'on allait,non pas user desévérité, mais au moins devenir moins
facile. C'était une erreur que nous avons chèrement expiée. L'in-
différence a repris le dessus,[et grâce à cette apathie, M. Provence
a pu nous colloquer toutes ses nullités.
Qui aura plus tard à se repentir de cette facilité dans l'admis-
sion des acteurs ? Sera-ce le public ? Evidemment non. Lorsqu'on
aura acquis la certitude que tous ou presque tous sont audessous
de l'emploi qui leur est confié, on désertera le théâtre; et le direc-
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Jurant, mais un peu lard, qu'on ne l'y prendra plus,
pourra se prélasser glorieusement sur ses banquettes conforta-
blement rembourrées.- ••■.-■:-. -, *■•
Nous ne nous croyons pas un grand prophète,pour prédire à la
troupe, qu'avant pçu elle chantera dans le désert.
Qui en effet se chargera d'attirer la foule ? Sera-ce la première
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Biais de l'aveu unanime.elle possède un talent médiocre (relati-
vement à son emploi). Il lui faudra du travail, beaucoup de tra-
vail même pour acquérir les qualités qui lui manquent. Pourvu
encore que la flatterie ne vienne pas détruire les espérances
qu'elle donne. Car si elle a été reçue avec acclamation,elle le doit
à une cause étrangère. La figure a servi de passeport au talent.
Non pas qu'elle ne soit à une grande hauteur relativement à
ses camarades. Ceux-ci sont si faibles ! M. Stéphane, par exemple.
En voilà un qui doit une fameuse chandelle au mois de novembre !
Sans ce mois qui, depuis un temps immémorial, jouit du privilège
d'être l'avant dernier de l'année, il n'eut certes pas été reçu.
L'année eu avancée! Oui, M. le directeur, l'année est avancée,
mais elle est encore assez longue pour vous apprendre que vous
avez fait une gaucherie, en engageant des acteurs de la force de
M. Stéphane.
Comédien froid, guindé, chanteur d'une médiocrité desespé-
rante, voilà celui que M. Provence nous a donné comme fort deu-
xième ténor et ténor léger au besoin. Il y a évidemment erreur
dans le programme ; c'est léger ténor qu'il eût dû dire. Oh, oui,
bien léger en effet.
Serait-ce par hasard M. Wermelen à qui incomberait la tâche
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Mais le moindre rôle le met à bout de ses forces, et cette tâche
est audessus dé ses moyens. D'ailleurs si, lorsqu'il est en scène ,
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fausses intonations de M, Victor Henry ? Déliera-t-il ;ia langue
de M. Gaffré ? Cela n'est pas probable.
Un conseil à ce dernier. Il nous est revenu qu'un certain habi-
tant d'Athènes qu'on appelait Démosthènes, s'avisa de mettre des
petits cailloux dans sa bouche et parvint à vaincre la nature re-
belle. Que M. Gaffré use du moyen et peut-être un jour il nous
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Nous omettons à dessein quelques acteurs admis encore dans
l'opéra, parce que nous voulons les juger en conscience. Ainsi
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Gobert,première Dugazon également reçue dans la même fournée.
Il en est un pourtant qu'on peut louer avec conscience. Dans
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tant de sa bouche, clochaient le plus agréablement du monde.
Pourtant, parfois, il a fait rire; la pièce le voulait ainsi.
M. Baptiste, autre artiste chargé des pères nobles, avait choisi
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