Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1918-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1918 01 juillet 1918
Description : 1918/07/01 (A85)-1918/09/30. 1918/07/01 (A85)-1918/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k58082641
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/01/2012
— 274 —
ments servant à l'exploitation des plus grandes fermes : maison
d'habitation, grange, étable et écurie, poulailler et silos (1).
Il n'avait ni le four à chauffer le lin (fourné) que possédaient
toutes les cours dans un angle des fossés, ni le four à cuire le
pain (fournil). Il ne cultivait pas plus son modeste jardin que les
autres paysans, et ne récoltait que les gros légumes.
Ses pommiers étaient l'objet de soins particuliers. Avec une
gratte de calfat, il les dépouillait des écorces non adhérentes
sous lesquelles s'abritaient une multitude d'insectes et de
larves; ensuite il les badigeonnait d'une forte couche de chaux
blanche liquide. Il remplaçait les arbres abattus par des sau-
vageons ou des entes prises aux pépinières dans des sols homo-
gènes, et appliquait le vieux dicton : Planter heuse et greffer tard.
Mais les nouveaux pommiers n'avaient, hélas! ni la forme
robuste, ni la qualité de leurs devanciers.
Mon grand-père avait dans sa petite ferme trois ruches pour
les mouques à mié, et bien peu de gros fermiers en avaient
autant. Il en tirait un produit qui ne coûtait rien, sauf beaucoup
de soins qui sont épargnés de nos jours par l'emploi de ruches
plus perfectionnées. — J'ignore si l'apiculture est plus en
honneur malgré ce progrès.
J'ai assisté plusieurs fois, étant enfant, à l'essaimage et
accompagné ma grand'mère à la recherche de ses abeilles.
Quand on les avait trouvées, on plaçait auprès d'elles une table,
recouverte d'une nappe blanche, sur laquelle on déposait la
ruche destinée à recevoir l'essaim. Puis celu-ci était attiré par
le bruit de pincettes battant un morceau de fer.
Comme je l'ai dit plus haut, de fermiers mes grands-parents
devinrent aubergistes. Puis, abandonnant l'auberge, ils se
retirèrent sur la route de Gonneville, dans une humble maison
aujourd'hui inhabitée. C'est là que ma grand'mère mourut
en 1861.
Quant à mon grand-père, frappé de paralysie en 1867, il
mourut chez moi, au Havre, en 1871, à l'âge de 86 ans.
(1) Tron creusé dans le sol, recouvert d'une charpente et d'un toit de chaume,
dans lequel ou conservait pendant l'hiver les racines, carottes, navets, pommes de terre
et betteraves fourragères. On descendait dans ce trou au moyen d'échelons fixés à
une poutre. Dette sorte d'échelle se nommait en palois un ca-ce-cô (casse-cou). Une
échelle semblable servait à monter aux greniers à fourrages au-dessus des étables.
ments servant à l'exploitation des plus grandes fermes : maison
d'habitation, grange, étable et écurie, poulailler et silos (1).
Il n'avait ni le four à chauffer le lin (fourné) que possédaient
toutes les cours dans un angle des fossés, ni le four à cuire le
pain (fournil). Il ne cultivait pas plus son modeste jardin que les
autres paysans, et ne récoltait que les gros légumes.
Ses pommiers étaient l'objet de soins particuliers. Avec une
gratte de calfat, il les dépouillait des écorces non adhérentes
sous lesquelles s'abritaient une multitude d'insectes et de
larves; ensuite il les badigeonnait d'une forte couche de chaux
blanche liquide. Il remplaçait les arbres abattus par des sau-
vageons ou des entes prises aux pépinières dans des sols homo-
gènes, et appliquait le vieux dicton : Planter heuse et greffer tard.
Mais les nouveaux pommiers n'avaient, hélas! ni la forme
robuste, ni la qualité de leurs devanciers.
Mon grand-père avait dans sa petite ferme trois ruches pour
les mouques à mié, et bien peu de gros fermiers en avaient
autant. Il en tirait un produit qui ne coûtait rien, sauf beaucoup
de soins qui sont épargnés de nos jours par l'emploi de ruches
plus perfectionnées. — J'ignore si l'apiculture est plus en
honneur malgré ce progrès.
J'ai assisté plusieurs fois, étant enfant, à l'essaimage et
accompagné ma grand'mère à la recherche de ses abeilles.
Quand on les avait trouvées, on plaçait auprès d'elles une table,
recouverte d'une nappe blanche, sur laquelle on déposait la
ruche destinée à recevoir l'essaim. Puis celu-ci était attiré par
le bruit de pincettes battant un morceau de fer.
Comme je l'ai dit plus haut, de fermiers mes grands-parents
devinrent aubergistes. Puis, abandonnant l'auberge, ils se
retirèrent sur la route de Gonneville, dans une humble maison
aujourd'hui inhabitée. C'est là que ma grand'mère mourut
en 1861.
Quant à mon grand-père, frappé de paralysie en 1867, il
mourut chez moi, au Havre, en 1871, à l'âge de 86 ans.
(1) Tron creusé dans le sol, recouvert d'une charpente et d'un toit de chaume,
dans lequel ou conservait pendant l'hiver les racines, carottes, navets, pommes de terre
et betteraves fourragères. On descendait dans ce trou au moyen d'échelons fixés à
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