sauter le bouchon », il fait le procès en règle du libre-échange : « Course à l'horizon sur la rotondité de la terre », et je vous certifie qu'il lui dit son fait en peu de lignes. De son argumen- tation, il conclut que « le libre-échange est la protection du plus fort ».
Le libre-échange abattu par le raisonnement, il l'achève par la statistique et il nous fait constater que la prospérité inouïe de l'Empire n'était qu'apparente.
En comparant les deux dernières années du libre-échange, 1879-1880, et les deux dernières années de l'ancien protec- tionnisme, 1859-1860, on aperçoit avec stupeur que la France a dépensé près de 2 milliards de plus que vingt ans auparavant; 2 milliards de plus versés chaque année aux mains étrangères, combien cela aurait-il fait au bout de 10, 20, 30, 40 ou 50 ans? s'écrie l'auteur.
Le calcul est simple, évidemment, et le résultat bien fait pour frapper les imaginations également simples; mais, il me semble que l'on ne nous montre qu'une des solutions du
problème et que mais, je m'aperçois que j'allais discuter,
réfuter, et j'ai promis d'être neutre.
L'auteur examine ensuite la situation des grands ports français sous le régime du libre-échange et est amené à dire que « le grand mouvement des ports, le développement des échanges n'est pas dû à des théories plus ou moins séduisantes, mais à Papin avec sa chaudière, à Watt avec son balancier, à Stephenson avec sa locomotive, à Morse avec son télégraphe, à Sauvage avec son hélice, etc. »
Je suis d'avis, comme l'auteur, que ces grandes découvertes ont eu une influence heureuse sur les relations commerciales de tous les pays, et du libre-échange français en particulier, et je me hâte de louer le protectionnisme, si vraiment il ne se sert pas de ces précieux auxiliaires, probablement inutiles à son épanouissement!!
En 1881, la France comprit, enfin! que son orientation économique était néfaste, et elle eut un revirement efficace, nous dit l'auteur. Elle voulut arrêter l'envahissement de l'étran- ger et voici ce qu'elle fit :
Elle commença, la France, pas le port du Havre, par prohi-
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