et très artistique de M. Maurion lui-même, forment le premier fonds et la précieuse réserve de ces souvenirs d'histoire et d'art, que la pioche des démolisseurs, l'ingratitude et l'indiffé- rence des hommes, ne sauraient plus désormais ravir tout en- tiers à l'admiration de nos descendants.
Je vous dois maintenant, Messieurs, entretenir de ce que j'appellerais bien volontiers « la grande pensée du règne», s'il ne valait peut-être mieux réserver ce qualificatif ambitieux au projet de construction d'un Hôtel des Sociétés Savantes dont M. Rouette a dans sa poche le plan, sinon les clefs, et dans sa volonté, audacieuse et tenace, la certitude d'une prochaine réalisation. Mais n'anticipons pas : je laisse à l'un de mes suc- cesseurs immédiats le soin de nous décrire de visu ce palais et l'orgueil de nous promener à loisir à travers ses magnifiques dépendances.
Il ne s'agit donc aujourd'hui que du premier Congrès des Société Savantes. Les 35 Sociétés de la province de Normandie, dont les délégués furent reçus en notre Hôtel de Ville pendant les journées des 16, 17 et 18 juillet 1905, ont jeté les bases solides et bien définitives, nous l'espérons, de cette Fédération ami- cale annuelle dont le but est « de mettre en contact les Sociétés normandes, et tout en respectant la constitution et la vie pro- pres de chacune d'elles, de diriger l'ensemble de leurs travaux vers une étude raisonnée et commune des choses intéressant plus particulièrement la Normandie. »
Le compte rendu de ces trois journées de fêtes et de travaux forme un volume compact d'environ 200 pages que je me con- tenterai de rapidement feuilleter.
Heureux Congressistes qui eurent ce bonheur très apprécia- ble d'être salués à leur arrivée dans notre bonne ville par un cicerone doublé d'un fin lettré : M. Rouette fit merveilleuse- ment, à cette occasion, la synthèse historique de notre cité.
L'honorable Maire de la ville du Havre, M. Maillart, sut ajou- ter, comme d'usage, aux accueillantes paroles qu'il prononça, la note très personnelle d'un aimable et gracieux sourire. Et comme en cet admirable décor de la forêt de Montgeon, les
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