la tour antérieure de l'église, est des plus saisissant et vérita- blement solennel.
Au-dessus de ce porche s'élève une vaste salle d'une dispo- sition identique mais d'une élévation plus grande.
Construite au XIe siècle par un prince du sang royal, l'abbé Gauzlin, celte tour avait été primitivement destinée à servir d'asile aux religieux, et dans ces temps troublés elle devait les abriter contre les dépradations et les attaques d'ennemis sans scrupules. Elle était même alors séparée de l'église et ce n'est que plusieurs siècles après que la communication fut établie entre elles.
Il y a peu d'années encore, l'un des derniers vestiges du mo- nastère renfermait quelques Bénédictins et, par suite d'une entente particulière avec l'évêque d'Orléans, leur prieur était en même temps curé de la paroisse.
Les visiteurs sonnaient à la porte voisine de ce couvent mi- nuscule et le frère Hugues, portant son trousseau de clefs monstres, accourait pour les guider et leur faire lire ce livre du passé aux feuillets massifs ou sculptés qu'il savait par coeur. Il le leur ouvrait avec l'enthousiasme et l'ardeur d'une admi- ration passionnée et le feu de ses descriptions faisait songer aux pages poétiques d'Huysmans sur la cathédrale de Chartres. Quelque chose de l'esprit des anciens architectes et des occu- pants d'autrefois semblait s'être perpétué en lui.
La distinction naturelle de ce religieux à barbe blonde et les traits fins de son visage eussent suffi à attirer l'attention, si ses yeux d'un bleu pervanche, singulièrement limpides et lumineux tout ensemble, n'eussent commandé l'intérêt et donné à sa personne et à ses paroles un charme et un cachet intenses.
Revenu d'un couvent d'Angleterre pour raisons de santé, cet érudit s'était fait le cicerone assidu de l'abbaye de Saint- Benoît. Il connaissait l'histoire de chacune de ses pierres et s'il est vrai que, selon la parole du Christ, le coeur de ses purs disciples ne doive jamais plus battre pour les choses de ce monde, il est clair que le Maître n'y devait pas comprendre les temples admirables où l'on vient le méditer, le prier et le chanter, autrement le frère Hugues n'aurait-il pas scrupule d'avoir trop aimé quelque chose des richesses de France?
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.98%.
Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses/services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Société havraise d'études diverses" or dc.contributor adj "Société havraise d'études diverses")
Facebook
Twitter