Nous serions désolé que nos nombreuses allusions à l'Angle- terre fussent prises pour des attaques contre cette nation, au- jourd'hui si amie de la nôtre : mais c'est l'Angleterre qui a diri- gé la politique économiq ue de la seconde moitié du siècle passé, et comme ses intérêts ont été perpétuellement en contact avec les nôtres, il est impossible de ne pas jeter un coup d'oeil sur les résultats qu'elle a obtenus, en suivant une route parallèle.
A cet égard, on peut se poser les questions suivantes :
Y a-t-il des preuves que l'adoption du Libre-Échange par la France ait contribué à la prospérité de l'Angleterre ?
L'Angleterre a-t-elle jamais été libre-échangiste dans toute la force du terme ?
L'Angleterre est-elle, comme on le dit, notre meilleure cliente ?
Comment l'Angleterre n'est-elle pas ruinée depuis si longtemps qu'elle importe beaucoup plus qu'elle n'exporte ?
Nous allons essayer d'examiner successivement ces quatre points.
1° C'est l'adoption du Libre-Échange en France qui a fait la fortune de la Marine anglaise et a contribué à celle de ses ports.
Nous avons retrouvé des documents bien intéressants pour appuyer cette affirmation, au premier abord téméraire :
Dès 1855, les armateurs anglais se plaignaient des souffrances cau- sées à leur marine par les mesures libérales de 1850.
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