lement sur la boîte à feu d'une chaudière de locomotive. La vapeur passait de l'un à l'autre à travers un tube de cuivre baigné extérieurement dans la vapeur de la chaudière. Ces machines marchaient à condensation et étaient très économi- ques. On les employa en très grand nombre dans la région de Rouen et du Havre, surtout comme moteurs de secours pour des usines hydrauliques.
Les moteurs fixes installés par B. Normand étaient pourvus généralement de cylindres verticaux. Quelques-uns eurent les cylindres placés en contre-bas du sol avec l'arbre commandé par une bielle en retour. D'autres étaient des machines à pilon pour navires à hélice ; ce type fut, semble-t-il, appliqué pour la première fois en 1867 sur le Morlaix, de la Compagnie des bateaux du Finistère. L'arbre à trois coudes, dit A. Mallet (1), reposait sur quatre paliers dépendant de la plaque de fonda- tion. Les glissières des coulisseaux étaient portées par quatre flasques creuses qui s'élevaient sur cette plaque de fondation, et qui soutenaient les cylindres. Entre ces cylindres se trou- vait une caisse qui renfermait le réchauffeur intermédiaire formé d'un faisceau tubulaire dans lequel circulait la vapeur. Le grand tiroir était dans cette caisse, et le petit, à l'extérieur, sur le côté du cylindre correspondant.
Ce type fut appliqué à un certain nombre de bâtiments : le François-1er, le Vauban, le La Fontaine, la Fauvette, bateau qui, à l'inauguration du Canal de Suez, en 1869, fut le seul du cor- tège officiel qui possédât une machine Compound, et enfin, en 1872, le Belgrano muni d'un condenseur à surface.
Vers cette époque, les journaux de Rouen et du Havre détail- laient avec éloge les divers perfectionnements apportés aux machines marines par B. Normand. Et ces progrès faisaient d'autant plus honneur à notre concitoyen que nulle part, même en Angleterre, un ingénieur-mécanicien n'atteignit de résultat aussi remarquable.
Sa machine économique, comme l'appelait Benjamin Nor- mand, dite Compound par les Anglais, fut bien spécifiée, à l'enquête maritime de 1870, comme étant l'oeuvre de notre Havrais.
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