pendant et après la guerre par M. le docteur LOIR,
Membre résidant
Le 23 juillet 1914, c'est-à-dire peu de jours avant la déclara- tion de guerre, j'étais averti qu'un navire allemand, de passage au Havre, vendait très bon marché (deux pfennings), des pois- sons exotiques que nous achetions d'ordinaire la pièce 15 ou 20 marks et même plus. Le congrès de l'Association française pour l'avancement des Sciences commençait le 27 juillet et je ne résistais pas au désir de peupler de ces intéressants sujets les bacs de notre aquarium du muséum. Je pensais, après le congrès qui se terminait le 2 août, revendre facilement et avantageusement ces poissons, dont le muséum aurait tiré profit et qui auraient attiré le public. Je crus donc faire une bonne affaire en achetant pour 1.400 francs des bacs, des pois- sons et tout un attirail d'océanographie qui me tombait du ciel.
J'étais loin de me douter des événements qui allaient suivre. Nos ennemis, eux, mobilisaient déjà à bord des navires de commerce.
Mes poissons sont restés dans leurs bacs, quelques-uns sont morts, mais, heureusement, depuis deux ans, nous avons eu de nombreux nouveaux-nés, ce qui a suppléé aux décès, tout en nous permettant de nous mettre au courant de l'élevage des poissons exotiques.
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