mouvement, grâce à la libéralité d'un habitant de cet endroit qui avait laissé une partie de sa modeste fortune en vue de la construction de cet édifice.
C'était dans une assemblée des principaux propriétaires et habitants d'Ingouville, tenue le 23 mai 1747, que l'on s'était occupé de cette question en même temps que de la réédifica- tion de la flèche. M. l'abbé Avril, vicaire, avait exposé « que Romain Taveau avait donné une certaine somme à l'église de Saint-Michel pour l'édification d'une sacristie, qu'elle aurait 14 pieds de dehors en dehors qui prendraient depuis la petite porte de cette église jusqu'au milieu environ de la vitre qui est au bout du choeur, sous laquelle vitre sera la porte et entrée de cette sacristie, ainsi que l'a constaté M. le curé de cette paroisse; que ce bâtiment aurait 17 pieds de long de dehors en dehors». ( 1)
Cette proposition ayant été agréée par l'assistance, on se mit aussitôt à l'oeuvre en employant maladroitement des matériaux disparates avec ceux de l'édifice, c'est-à-dire des briques blan- ches alors que le reste de l'église était formé d'assises de pierres alternant avec des panneaux de silex noirs.
Si cette annexe avait été de quelque utilité autrefois, il n'en est plus de même aujourd'hui parce que notre église a été désaffectée pour ainsi dire au culte journalier. Il est vrai qu'une messe basse est dite chaque dimanche dans cette église devenue simple chapelle, mais cela ne nécessite aucun déploie- ment d'ornements ni de meubles à cet usage. Le célébrant pourrait fort bien revêtir ses ornements dans l'espace ménagé entre l'autel et la muraille du chevet de l'église. Actuellement, cette sacristie est entièrement vide, et si ce n'était quelques vieux meubles, une cruche et objets insignifiants, elle serait tout à fait abandonnée.
Ce bâtiment est plutôt nuisible sous le rapport de l'art; non seulement il supprime la régularité des lignes architecturales de la façade méridionale, mais il obstrue une partie de la jolie porte ogivale que le maître de l'oeuvre du xv° siècle avait pris tant de soin à décorer.
Cette construction ne pourrait non plus se justifier au point
(1) Registre de la Fabrique de l'église, archives municipales du Havre.
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