Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1910-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1910 01 avril 1910
Description : 1910/04/01 (A77)-1910/06/30. 1910/04/01 (A77)-1910/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5754707m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 161 —
Enfin, Guillaume Caboche, de Monchauvet, près de Vire,
s'était pris de querelle, en 1425, en revenant d'une fête de
relevailles.
Moralité. — Nos ancêtres n'étaient pas tous précisément des
modèles de vertu; ils connaissaient le vice de la prostitution,
les maisons de tolérance à l'usage des marins; les femmes
qui se livraient à cet infâme métier dans leur propre maison.
En arrivant dans les hôtels, certains voyageurs s'empressaient
de demander des femmes. Voici quelques exemples :
Laurenchon Clemence, marinier, demeurant à Belleville-sur-Mer, et
Perronot de Beaunoy, aussi marinier, demeurant à Dieppe, son com-
paignon, qui aloient ensemble en la mer en peschant du harens. Il
fussent partis du hable du dit Dieppe devers le soir pour aler boire
de la servoise en l'ostel Jehan Baudouin où pend l'enseigne de la
Hache en la rue des Wez, auprès du lieu où demeurent les fillettes
communes. Et après qu'ils orent ylec beu, se fussent partis pour eux
en retourner en leur vaissel. Et en passant devant l'huis où demeurent
les dites fillettes communes, eust regardé et vu, Laurenchon Clémence,
une des dites fillettes nommée Jehanneton du Val à laquelle il eust dit :
« Je sens trop bonne porée scez où elle est? » Laquelle lui répondit :
« Laurenchon, elle est céans à ton commandement ». « Et donc, lui
répondis le dit Laurenchon, j'en iray mangier ». Alors Laurenchon et
de Beaunoy entrèrent en l'ostel des dites fillettes et là eux entrés
trouvèrent icelle Jehanneton, Jehannete du Bois et une autre dont il
ne scet le nom et Laurenchon dit à de Beaunoy : « Compaignon prenez
deux pots et alez en l'ostel Colin de Greiges, mon hôte, querir deux
pots de servoise que nous buvions icy. » Lequel de Beaunoy y ala.
Laquelle Jehanneton dit à Laurenchon : « Si tu veux soupper il faut
mettre la table ». Lequel répondit : « je le veux bien ». Et fu la dicte
table mise ; et au retour du dit de Beaunoy mangèrent la dite porée et
des harens sors et blancs, et beurent ensemble les dits deux pots de
servoise. Après lesqueles choses ainsi faictes, Laurenchon et de
Beaunoy voulant partir et eulx en retourner en leur dit vaissel et qu'ils
disoient adieu l'un à l'autre, ouïrent heurter à l'huis des dictes fillettes
auquel hostel ils étoient.
Et alors la dite Jehanneton dit à la dicte du Bois : « Jehannette alez
ouvrir à l'uis, c'est Guillaume Quot anglois. Qui ne lui ouvrira l'uis, il
le rompra ». Laquelle Jehannette ala ouvrir l'uis et entra au dit hostel.
Lequel là entré trouva Laurenchon et de Beaunoy et fillettes ensemble,
qui se vouloient departir. Et dit icelui Guillaume à Laurenchon :
" Vous estes marié. Est-ce votre estat d'être icy ? Par saint George
moy mène vous en prison, en la cour du Polet. » Lequel lui respondi :
Enfin, Guillaume Caboche, de Monchauvet, près de Vire,
s'était pris de querelle, en 1425, en revenant d'une fête de
relevailles.
Moralité. — Nos ancêtres n'étaient pas tous précisément des
modèles de vertu; ils connaissaient le vice de la prostitution,
les maisons de tolérance à l'usage des marins; les femmes
qui se livraient à cet infâme métier dans leur propre maison.
En arrivant dans les hôtels, certains voyageurs s'empressaient
de demander des femmes. Voici quelques exemples :
Laurenchon Clemence, marinier, demeurant à Belleville-sur-Mer, et
Perronot de Beaunoy, aussi marinier, demeurant à Dieppe, son com-
paignon, qui aloient ensemble en la mer en peschant du harens. Il
fussent partis du hable du dit Dieppe devers le soir pour aler boire
de la servoise en l'ostel Jehan Baudouin où pend l'enseigne de la
Hache en la rue des Wez, auprès du lieu où demeurent les fillettes
communes. Et après qu'ils orent ylec beu, se fussent partis pour eux
en retourner en leur vaissel. Et en passant devant l'huis où demeurent
les dites fillettes communes, eust regardé et vu, Laurenchon Clémence,
une des dites fillettes nommée Jehanneton du Val à laquelle il eust dit :
« Je sens trop bonne porée scez où elle est? » Laquelle lui répondit :
« Laurenchon, elle est céans à ton commandement ». « Et donc, lui
répondis le dit Laurenchon, j'en iray mangier ». Alors Laurenchon et
de Beaunoy entrèrent en l'ostel des dites fillettes et là eux entrés
trouvèrent icelle Jehanneton, Jehannete du Bois et une autre dont il
ne scet le nom et Laurenchon dit à de Beaunoy : « Compaignon prenez
deux pots et alez en l'ostel Colin de Greiges, mon hôte, querir deux
pots de servoise que nous buvions icy. » Lequel de Beaunoy y ala.
Laquelle Jehanneton dit à Laurenchon : « Si tu veux soupper il faut
mettre la table ». Lequel répondit : « je le veux bien ». Et fu la dicte
table mise ; et au retour du dit de Beaunoy mangèrent la dite porée et
des harens sors et blancs, et beurent ensemble les dits deux pots de
servoise. Après lesqueles choses ainsi faictes, Laurenchon et de
Beaunoy voulant partir et eulx en retourner en leur dit vaissel et qu'ils
disoient adieu l'un à l'autre, ouïrent heurter à l'huis des dictes fillettes
auquel hostel ils étoient.
Et alors la dite Jehanneton dit à la dicte du Bois : « Jehannette alez
ouvrir à l'uis, c'est Guillaume Quot anglois. Qui ne lui ouvrira l'uis, il
le rompra ». Laquelle Jehannette ala ouvrir l'uis et entra au dit hostel.
Lequel là entré trouva Laurenchon et de Beaunoy et fillettes ensemble,
qui se vouloient departir. Et dit icelui Guillaume à Laurenchon :
" Vous estes marié. Est-ce votre estat d'être icy ? Par saint George
moy mène vous en prison, en la cour du Polet. » Lequel lui respondi :
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