Un essai intéressant vient d'être tenté en Angleterre dans le but d'éviter les conflits entre le capital et la main-d'oeuvre, et de lier plus intimement ces deux intérêts trop souvent opposés l'un à l'autre.
Un homme d'origine fort modeste, un « Self made man », comme on dit en Angleterre, qui par son travail est devenu millionnaire et se trouve aujourd'hui à la tête de maintes puis- santes compagnies d'armement, de mines et de métallurgie du pays, sir Christopher Furness, a eu l'idée de tenter une expé- rience d'entente entre le capital et l'ouvrier, et l'énergie de la réaliser.
Président des grands chantiers Furness-Withy, de construc- tions navales de West-Hartlepool (Middleton et Harbour), il a proposé à ses ouvriers d'admettre un principe audacieux qu'on peut résumer ainsi :
« Tout ouvrier doit devenir l'associé et l'actionnaire de la Compagnie qui l'emploie. — Plus de grève ni de lock-out. »
Pour réaliser ce programme, il a proposé les règles sui- vantes :
1° Les directeurs de la Compagnie ont seuls la gestion et le contrôle des affaires;
2° Le Conseil d'administration et les directeurs ont la faculté de choi- sir et d'employer le nombre d'hommes qu'ils voudront. Ils n'acceptent comme ouvriers que des hommes capables, sobres et ayant une bonne conduite. Ils peuvent renvoyer ceux qui ne leur conviennent pas ;
3° Tous les hommes employés ont droit aux salaires fixes, aux
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