Un des premiers soins du Comité des négociants fut de remé- dier dans la mesure du possible aux dangers que faisaient courir aux navires, à leur sortie et particulièrement à leur entrée, l'étroitesse du chenal entre les tours François-Ier et Vidame, les courants transversaux, l'agitation de la mer, mais surtout l'état du port, dont les symptômes de décadence et de ruine s'accentuaient d'année en année.
Qu'ils étaient loin les temps où le port entretenu avec soin d'abord par Richelieu, puis par les deux Colbert, offrait au milieu de la Manche un refuge assuré à nos escadres, ce temps qui, pour les négociants suivant d'un oeil anxieux les évolutions de leurs navires, se demandant à chaque instant si leur fortune échap- pée à la dure caresse du galet de la jetée du nord n'allait pas se perdre sur le scylla du sud-est, paraissait reculé aux loin- tains nébuleux où l'histoire confine à la légende. Alors, les barres soigneusement nettoyées approfondissaient un chenal constamment protégé contre les apports littoraux parla grande
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