se faire entendre,,l'autre à ne pas s'entendre;et,.à ne pas:être entendu. '.„.:■...
Si le galimatias double paraît une extravagance, trop forte, le, galimatias simple est banal. Parce qu'on reproduit les paroles des autres, on ne saisit pas toujours les pensées qu'expriment ces paroles. Fétichisme, puissance magique, vertu singulière des mots, mots sacramentels pour chasser l'es démons et les maladies. Foi", aveugle dans là science ■ comme dans un formulaire magique. Pourtant, la science n'existé! pas, en elle-même. ;;,_;;<
A quoi sert la science, si l'entendement n'y est? dit un vers grec cite par Montaigne. Les.livres, les, sciences, comme dit Rabelais, de son livre, boîte qu'il faut ouvrir pour voir ce qui y est contenu ; ce sont os qu'il faut, « rompre» pour en .«sucer la suhstantifîque mouelle. » La science n'est pas^ ctansle langage, elle est dans l'esprit. Or le psittaeisme,, c'est le; renoncement' à la raison et la soumission à l'esprit. Soumission, tantôt râisonnêe et sage; doéilité, acceptation d'une autorité^ mais quelquefois, souvent aussi, superstition, idolâtrie verbale; abdi- cation de la raison. C'est alors un tissu de paroles apprises, non comprises. Telle, est la «science livresque» dont parie Montaigne, « science qui se loge en la tête par simple autorité et à crédit» et qui « nage en la superficie de la cervelle. » « Ceux qui ont ainsi les termes sans; idées, dit Locke, sont comme ceux qui ne connaîtraient que des.titres d'ouvrages..»
Le maître a parlé, il suffit. Ipse dixit ! Le; psittaeisme témoigne alors d'une extrême défiance à l'égard de la raison et d'une foi exagérée d'ans le langage. Il consiste à croire que lés pensées peuvent se transmettre d'un esprit ;i l'autre par là seule vertu des mots. Mais cette connaissance que l'on croit acquérir par le secours des mots, elle est apparente et non réelle. Le psittaeisme rappelle la forme la plus grossière du mysticisme : la théurgie. L'erreur du formalisme.est énorme de croire que les mots équivalent à la connaissance des choses.
Comment savoir si les mots que nous employons sont pour nous des mots et rien de plus ? Il faut examiner l'emploi que nous en faisons. Une connaissance est dite apparente et verbale;, si nous n'en faisons aucun usage. Non-sens et Gontre-sens,:
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