Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1896-07-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 juillet 1896 01 juillet 1896
Description : 1896/07/01 (A63)-1896/09/30. 1896/07/01 (A63)-1896/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k57504896
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 873 —
blique et fit concevoir de brillantes espérances, qui furent bien
déçues.
Le Comité de l'Instruction publique avait,.paraît-il, négligé
de consulter Bernardin de Saint-Pierre avant désigner sa nomi-
nation ; elle entraînait des obligations dont sa paresse s'accom-
modait mal. Une se trouva pas prêt en. même temps que les
autres ; il fallut le relancer bien des fois pour le décider à Venir.
Enfin, le 3 pluviôse an m (23 janvier 1798), il fit sa première leçon,
et quelle leçon ! elle tient.à peine douze pages dans les séances
des Ecoles Normales. Les premiers mots : « Je suis père de fa-
mille et j'habite àlacampagne,» excitèrent des applaudissements
frénétiques qui nous montrent quelle était" la popularité de -
Bernardin et l'influence de Rousseau. La fin de ce discours est
un curieux échantillon du ton et du style de l'époque : « On a
eu raison de ne pas m'attendre. De tous les traités, celui dont
vous avez le moins de besoin est celui des éléments de morale ;
vous les aviez dans votre coeur, lorsqu'au milieu d'un hiver
très rigoureux vous avez quitté vos familles pour bien mériter
de la Patrie. Je vous prépare des leçons de morale et vous m?en
servez d'exemples. 0! mes frères, étendez-en.l'influence jus-
qu'à moi; vous me donnerez part à vos vertus, si vous me
donnez le temps de satisfaire à mes engagements. » Bernardin
se plaint d'avoir été pris à rimproviste, de n'avoir pas eu le
loisir de préparer ses leçons, d'être incapable d'improviser ; il
promet de se mettre au travail et d'avoir son cours tout fait
dans trois mois. De longtemps on n'entendit plus parler de
lui; on était déjà convaincu qu'il ne reparaîtrait, plus et ses
collègues ne se faisaient pas faute de plaisanter sur son compte.
Mais quand la clôture de l'Ecole Normale fut annoncée pour le
30 floréal an ni, il se trouva prêt ; il commença son cours le
2 floréal (21 avril) et, pour réparer le temps perdu, le continua
tous les deux jours. Ses leçons n'ont pas été recueillies. L'indis-
cipline était grande alors à l'Ecole et il ne paraît pas avoir eu
beaucoup de succès ; il se fit quelque temps illusion ; il écrivait
le 7 : « Si les compliments n'ont pas été si nombreux, ils m'ont
paru plus sincères. L'un m'a demandé ma parole de prendre
son fils pour mon secrétaire, quand il serait en âge ; l'autre-
s'est déclaré mon disciple ; plusieurs m'ont prié instamment
de faire imprimer mes leçons à part ; un autre m'a dit : Nous
étions cannibalisés. vous nous avez humanisés. Un bon
blique et fit concevoir de brillantes espérances, qui furent bien
déçues.
Le Comité de l'Instruction publique avait,.paraît-il, négligé
de consulter Bernardin de Saint-Pierre avant désigner sa nomi-
nation ; elle entraînait des obligations dont sa paresse s'accom-
modait mal. Une se trouva pas prêt en. même temps que les
autres ; il fallut le relancer bien des fois pour le décider à Venir.
Enfin, le 3 pluviôse an m (23 janvier 1798), il fit sa première leçon,
et quelle leçon ! elle tient.à peine douze pages dans les séances
des Ecoles Normales. Les premiers mots : « Je suis père de fa-
mille et j'habite àlacampagne,» excitèrent des applaudissements
frénétiques qui nous montrent quelle était" la popularité de -
Bernardin et l'influence de Rousseau. La fin de ce discours est
un curieux échantillon du ton et du style de l'époque : « On a
eu raison de ne pas m'attendre. De tous les traités, celui dont
vous avez le moins de besoin est celui des éléments de morale ;
vous les aviez dans votre coeur, lorsqu'au milieu d'un hiver
très rigoureux vous avez quitté vos familles pour bien mériter
de la Patrie. Je vous prépare des leçons de morale et vous m?en
servez d'exemples. 0! mes frères, étendez-en.l'influence jus-
qu'à moi; vous me donnerez part à vos vertus, si vous me
donnez le temps de satisfaire à mes engagements. » Bernardin
se plaint d'avoir été pris à rimproviste, de n'avoir pas eu le
loisir de préparer ses leçons, d'être incapable d'improviser ; il
promet de se mettre au travail et d'avoir son cours tout fait
dans trois mois. De longtemps on n'entendit plus parler de
lui; on était déjà convaincu qu'il ne reparaîtrait, plus et ses
collègues ne se faisaient pas faute de plaisanter sur son compte.
Mais quand la clôture de l'Ecole Normale fut annoncée pour le
30 floréal an ni, il se trouva prêt ; il commença son cours le
2 floréal (21 avril) et, pour réparer le temps perdu, le continua
tous les deux jours. Ses leçons n'ont pas été recueillies. L'indis-
cipline était grande alors à l'Ecole et il ne paraît pas avoir eu
beaucoup de succès ; il se fit quelque temps illusion ; il écrivait
le 7 : « Si les compliments n'ont pas été si nombreux, ils m'ont
paru plus sincères. L'un m'a demandé ma parole de prendre
son fils pour mon secrétaire, quand il serait en âge ; l'autre-
s'est déclaré mon disciple ; plusieurs m'ont prié instamment
de faire imprimer mes leçons à part ; un autre m'a dit : Nous
étions cannibalisés. vous nous avez humanisés. Un bon
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