Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1896-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1896 01 avril 1896
Description : 1896/04/01 (A63)-1896/06/30. 1896/04/01 (A63)-1896/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5750478d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 354 — .'
Mes appointements sont de 400 livres par mois et je suis réduit au
désespoir si vous n'avez la bonté de venir à mon secours
Je donne mes 400 livres pour ma nourriture. Vous n'aurez pas de
peine à le croire ; le pain vaut 8 livres 10 sols la livre ; le vin 6 livres
la bouteille, ainsi 400: livres par mois font par jour 13 livres 6 sols 8
deniers. Vous voyez qu'aux prix où en sont les denrées■> c'est une grâce
queme fait l'honnête homme qui me nourrit pour ce prix. D'ailleurs nous
sommes trois dans ce dépôt. Le chef comptable a 600 Iivresparmois et il
paie 900Tivres par moisdepension ; le chef de dépôt avec lequel je tra-
vaille a 500 livres et il paie 800 livres. Vous voyez bien 1 qu'ils dépensent
de leur avoir sans quoy ils ne pourraient vivre. Nous avons fait nos
représentations à qui de droit, sur la nécessité d'augmenter nos
traitements et l'extrême cherté de toutes choses; l'on nous a répondu
d'abord que s'il fallait augmenter tous les employés de la République,
le revenu public n'y suffirait pas et qu'ainsy il était indispensable que
chaque employé se contentât de son traitement, qu'il pouvait vivre en
sacrifiant un peu du sien. Une paire de souliers vaut 180 livreSj une
paire de bottes 700 livres; ainsi du reste toujours en augmentant...
Enfin je ne sais pas si c'est de YOS côtés comme icy, l'assignat a peu
de valeur, t'écu de 6 livres se vend 250 et 260 livres. Aussi avec une
telle disproportion je ne m'étonne plus de, rien ; j'ay resté icy deux
jours à l'auberge, il m'a coûté 180 livres pour ces deux jours, c'est ce
qui m'a déterminé à cherché une pension ; je vis chez le concierge de
la maison où je suis, laquelle est un évêché, et je donne mes 400 livres.
Dans une autre lettre datée de Poitiers, le 6 vendémiaire
an 4 (28 septembre 1795), un collègue de M. Laurent confirme
les dires de celui-ci sur les difficultés de l'existence; cette
lettre contient un passage fort curieux sur les moeurs de la
fin duxviii 6 siècle à l'égard de certains écarts de jeunesse;
cela ferait supposer que nombre de jeunes gens d'autrefois
avaient souvent les mêmes défauts que ceux d'aujourd'hui :.
Il me faut une paire de souliers qui coûte ici 140 livres ; une culotte
600 livres ; un habit 15 à 1,800 livres et une redingotte 2,000 livres.
Comme je suis l'ami de votre fils vous remonterez peut-être aux
dépenses qu'il a faites mal à propos, dans un âge moins avancé où les
passions ont presque toujours le dessus sur la raison, et je commen-
cerais par vous dire que vous avez raison sur cet article, mais combien
Mes appointements sont de 400 livres par mois et je suis réduit au
désespoir si vous n'avez la bonté de venir à mon secours
Je donne mes 400 livres pour ma nourriture. Vous n'aurez pas de
peine à le croire ; le pain vaut 8 livres 10 sols la livre ; le vin 6 livres
la bouteille, ainsi 400: livres par mois font par jour 13 livres 6 sols 8
deniers. Vous voyez qu'aux prix où en sont les denrées■> c'est une grâce
queme fait l'honnête homme qui me nourrit pour ce prix. D'ailleurs nous
sommes trois dans ce dépôt. Le chef comptable a 600 Iivresparmois et il
paie 900Tivres par moisdepension ; le chef de dépôt avec lequel je tra-
vaille a 500 livres et il paie 800 livres. Vous voyez bien 1 qu'ils dépensent
de leur avoir sans quoy ils ne pourraient vivre. Nous avons fait nos
représentations à qui de droit, sur la nécessité d'augmenter nos
traitements et l'extrême cherté de toutes choses; l'on nous a répondu
d'abord que s'il fallait augmenter tous les employés de la République,
le revenu public n'y suffirait pas et qu'ainsy il était indispensable que
chaque employé se contentât de son traitement, qu'il pouvait vivre en
sacrifiant un peu du sien. Une paire de souliers vaut 180 livreSj une
paire de bottes 700 livres; ainsi du reste toujours en augmentant...
Enfin je ne sais pas si c'est de YOS côtés comme icy, l'assignat a peu
de valeur, t'écu de 6 livres se vend 250 et 260 livres. Aussi avec une
telle disproportion je ne m'étonne plus de, rien ; j'ay resté icy deux
jours à l'auberge, il m'a coûté 180 livres pour ces deux jours, c'est ce
qui m'a déterminé à cherché une pension ; je vis chez le concierge de
la maison où je suis, laquelle est un évêché, et je donne mes 400 livres.
Dans une autre lettre datée de Poitiers, le 6 vendémiaire
an 4 (28 septembre 1795), un collègue de M. Laurent confirme
les dires de celui-ci sur les difficultés de l'existence; cette
lettre contient un passage fort curieux sur les moeurs de la
fin duxviii 6 siècle à l'égard de certains écarts de jeunesse;
cela ferait supposer que nombre de jeunes gens d'autrefois
avaient souvent les mêmes défauts que ceux d'aujourd'hui :.
Il me faut une paire de souliers qui coûte ici 140 livres ; une culotte
600 livres ; un habit 15 à 1,800 livres et une redingotte 2,000 livres.
Comme je suis l'ami de votre fils vous remonterez peut-être aux
dépenses qu'il a faites mal à propos, dans un âge moins avancé où les
passions ont presque toujours le dessus sur la raison, et je commen-
cerais par vous dire que vous avez raison sur cet article, mais combien
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