faubourg St-Antoine. La Convention avait ordonné à toutes les sections de Paris de marcher sous les ordres des généraux pour réduire les rebelles. Pour l'exécution de ces mesures, le général Menou à la tête de 30,000 hommes avait fait oeeuper-le faubourg St-Antoine lorsque, dans la crainte d'un bombardement, les commerçants et industriels de ce quartier s'étaient rendus. Du 5 au 10 prairial, plus de dix mille révolutionnaires avaient été incarcérés ; on prévoyait encore une période de calme qui n'arrivait jamais. Voici comment M. L. envisageait l'avenir à la suite de ces événements et le peu d'enthousiasme qu'il éprou- vait pour cette levée en masse :
■ | ' . . Paris, 12 prairial an 3 (30 mai Î79S).
Le jour que je suis parti, le bataillon s'est assemblé pour former les nouvelles compagnies, d'après le décret delà convention nationale, sur l'organisation de la force armée. Boyeraété nommé capitaine de la compagnie des chasseurs, il m'a fait mettre sur sa liste pour être dans sa compagnie, mais si je puis me dispenser d'y être, je serai bien content.
Tu peux revenir en toute assurance à la première occasion que tu trouveras, les choses vont très bien et l'on présage d'ici a quelque temps, un heureux changement, c'est-à-dire un gouvernement assuré. Tout est dans la plus parfaite tranquilité. On a décrété hier l'ouver- ture de douze églises pour l'exercice du culte dans Paris ; il en est de même pour les autres communes. \
La question, financière était celle qui préoccùpaiÇle plus les citoyens à cause des mésaventures causées par la dépréciation du papier-monnaie, c'est-à-dire des assignats. Il faut lire les combinaisons auxquelles chacun se livrait pour équilibrer son budget particulier, surtout en 1795. Nous citerons plusieurs lettres datées de Poitiers où M. Laurent réfugié dans cette ville, exposait à son père ses doléances sur les difficultés de l'existence :
Poitiers, 31 août 1795.
Après bien des démarches j'obtins du Directeur de l'habillement des troupes de l'armée de l'ouest, une place d'adjoint en chef du Dépôt de l'atelier de confection à Poitiers. C'est donc de cette place que je vous écris.
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