que par la "rareté de l'argent, que l'on peut à peine se soutenir ; néanmoins, avec de la peine et de l'économie, nous faisons en sorte de nous soulager.
Une crise agricole, peut-être aussi intense que celle de nos jours, sévissait à cette époque, et les propriétaires étaient obli- gés de participer au déficit en recevant leurs fermages en na- ture :
De Saint-Souplet (Seine-et-Marne), 28 fruc-
tidor an 6 (9 septembre 1798) :
Nous sommes absolument désolés tous dans le commerce, aujourd'hui,
de ne pouvoir vendre ni recevoir de fonds Pour l'année qui va
échoir, nous vous la paierons à raison de 20 francs ou cinq minots de blés ; nous ne pouvons faire mieux. Si ça ne convient pas à M. Laurent, il peut venir prendre la récolle et les labours et amendements à son compte: à qui baux et bont lui semblera. Tous les fermiers des environs ont fait des arrangements de nouveau avec leurs propriétaires de cette manière, et d'autres ont remis leur bail. Voilà deux ans que noué mangeons le nôtre en travaillant, et avancer nos fonds et manger le sien, c'est bien désagréable. Vous savez que cela ne dépend pas de nous ; que c'est la Révolution qui a fondu le commerce....
Nous avons déjà dit que, malgré la situation -fâcheuse des affaires politiques et privées, on espérait toujours des temps meilleurs,» que l'on se souhaitait la bonne année I C'était pour accomplir ce devoir filial que Madame D... écrivait à ses parents, le 28 décembre 1798 : / y ■
Je profite de l'occasion du jour de l'an pour vous la souhaiter bonne et heureuse et une parfaite santé. J'espère que cette année ne sera pas aussi malheureuse que la dernière ; j'espérais avoir le plaisir de vous voir, et les affaires malheureuses dont L... vous a parlé m'en ont empêché. J'espère m'en dédommager cette année ; à Paque, mes petites filles doivent faire leur première communion, et comme elles sont bien raisonnables, je vous les mènerai, c'est la récompense que je leur ai promise, je ne pouvais pas leur en promettre une qui les flattât davantage.
N'est-il pas vraiment touchant de retrouver dans ces temps si troublés, dans ces moments de proscription religieuse, cette préoccupation de la première communion; si le caractère
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