sans enfants, leur soeur Charlotte se trouva posséder les vastes domaines d'Esquetot et d'Ételan, et comme il était aussi rare qu'aujourd'hui qu'un prince épousât une bergère, elle pouvait prétendre aux plus hauts partis : elle accorda donc sa main à Charles de Cossé en faveur duquel Charles IX érigea la sei- gneurie de Brissac en comté.
Charles de Cossé fut l'un des plus vaillants guerriers de l'époque : il défait Ferdinand de Gonzague à Landrecies, bat les Anglais, sous les murs de Calais, suit François Ier en Italie, défend le Piémont contre le duc de Savoie, revient en France, prend part à la délivrance du Havre en 1563 et meurt en 1564 entouré d'une « merveilleuse réputation (1). Il se qualifiait de chevalier de l'ordre du roi, grand-maître de l'artillerie, maré- chal, grand pannetiér et grand fauconnier de France, gou- verneur de Picardie, d'Anjou et du Maine. Il-portait « trois fascesenscie » (2). Nous lui connaissons quatre enfants :
1° Timoléon de Cossé-Brissac, colonel d'infanterie, tué d'un coup d'arquebuse au siège deMucidan en mai 1569, à l'âge dé vingt-six ans ;
2° Charles II de Cossé, pair, puis maréchal de France ;
3° Diane, surprise en adultère et tuée par son mari, le mar- quis de Mansfeld ;
4° Jeanne qui épousa François d'Épinay Saint-Luc
Charles (II) devint chef de la famille par la mort de son aîné. Il fit partie de l'expédition des Aço.res, en 1582, par laquelle Catherine de Médicis intervenait dans l'affaire de la succession du Portugal. Nommé lieutenant de Philippe Strozzi, comman- dant en chef, il dirigea les préparatifs de l'armée de mer en Normandie; ce faisant, il n'oubliait pas ses intérêts personnels et vendait, à Saint-Laurent et Esquetot, cent écus de bois des-
(1) LA ROQUE. —Ibid.,\, II, p. 1319.
(2) ANSELME.— Histoire généalogique et chronologique de la maison de France, t. IV, p. 323. C'est en mémoire de son bon gouvernement à Harfleur, dit-on, que les gens de celte ville instituèrent le jour du mardi gras la fête de la scie.
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