Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1899-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1899 01 avril 1899
Description : 1899/04/01 (A66)-1899/06/30. 1899/04/01 (A66)-1899/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5750456t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
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matières, matières de politique, de religion et de philosophie,
qui vont attirer l'attention sur notre pays, sur nos écrivains et
sur nos penseurs.
Or vous savez comment cette influence des Montesquieu,
des Voltaire, des Diderot et des d'Alembert s'est exercée et
s'est propagée. Elle n'est pas due exclusivement à. l'action de
leurs livnes. Aujourd'hui c'est par la lecture que se produirait
cette action ; la propagande se ferait par les articles de revues
ou de journaux, ou par les réunions publiques. Au xvai 0 siècle
elle se fit par l'intermédiaire des Salons. C'est le grand monde,
c'est la bonne société, c'est l'élite aristocratique qui s'éprend
de ces écrits et de ces écrivains. La grande foule continue à
végéter, elle est trop ignorante, comme elle le sera longtemps
encore, hélas ! pour lire, trop peu éclairée pour comprendre,
elle ne viendra que peu à peu à l'intelligence des nouveautés
réformatrices ou révolutionnaires; elle mène toiijours sa vie
régulière et monotone, attachée et soumise à toutes les vieilles
traditions. C'est la surface qui s'agite ; ce sont les plus riches
et les mieux nés qui s'engouent ou s'entichent de Montesquieu,
ou de Rousseau. Voilà pourquoi nous ne pourrons pas faire
cette étude sans nous occuper des oeuvres considérables de ces
esprits novateurs et audacieux. Voilà pourquoi aussi, dès le
début, nous rencontrons cette influence avec le premier Salon
important, celui.de la marquise de Lambert. On ne peut s'oc-
cuper de lui sans parler de deux écrivains intéressants qui en
ont été les hôtes assidus, Fontenelle et Lamotte-Houdar ; ils en
étaient l'ornement et la gloire, ils en ont été l'âme. Or Fon-
tenelle et Lamotte-Houdar, dont le mérite est très relatif
comme écrivains, tiennent pourtant une grande place dans
notre histoire littéraire, parce qu'ils sont, avec deux autres
écrivains de ce temps-là, Bayle et l'abbé de St-Pierre, les véri-
tables 'précurseurs du mouvement philosophique du xvm°
siècle.
Je vous avoue en conséquence quexj'aurais laissé de côté
l'hôtel de la marquise de Lambert assez volontiers s'il ne
fallait y voir qu'une réunion mondaine et le centre des élé-
gances parisiennes pendant une assez longue période. Tou-
tefois cette réunion a été trop élégante et trop brillante
pour que je ne vous en dise pas d'abord quelques mots.
matières, matières de politique, de religion et de philosophie,
qui vont attirer l'attention sur notre pays, sur nos écrivains et
sur nos penseurs.
Or vous savez comment cette influence des Montesquieu,
des Voltaire, des Diderot et des d'Alembert s'est exercée et
s'est propagée. Elle n'est pas due exclusivement à. l'action de
leurs livnes. Aujourd'hui c'est par la lecture que se produirait
cette action ; la propagande se ferait par les articles de revues
ou de journaux, ou par les réunions publiques. Au xvai 0 siècle
elle se fit par l'intermédiaire des Salons. C'est le grand monde,
c'est la bonne société, c'est l'élite aristocratique qui s'éprend
de ces écrits et de ces écrivains. La grande foule continue à
végéter, elle est trop ignorante, comme elle le sera longtemps
encore, hélas ! pour lire, trop peu éclairée pour comprendre,
elle ne viendra que peu à peu à l'intelligence des nouveautés
réformatrices ou révolutionnaires; elle mène toiijours sa vie
régulière et monotone, attachée et soumise à toutes les vieilles
traditions. C'est la surface qui s'agite ; ce sont les plus riches
et les mieux nés qui s'engouent ou s'entichent de Montesquieu,
ou de Rousseau. Voilà pourquoi nous ne pourrons pas faire
cette étude sans nous occuper des oeuvres considérables de ces
esprits novateurs et audacieux. Voilà pourquoi aussi, dès le
début, nous rencontrons cette influence avec le premier Salon
important, celui.de la marquise de Lambert. On ne peut s'oc-
cuper de lui sans parler de deux écrivains intéressants qui en
ont été les hôtes assidus, Fontenelle et Lamotte-Houdar ; ils en
étaient l'ornement et la gloire, ils en ont été l'âme. Or Fon-
tenelle et Lamotte-Houdar, dont le mérite est très relatif
comme écrivains, tiennent pourtant une grande place dans
notre histoire littéraire, parce qu'ils sont, avec deux autres
écrivains de ce temps-là, Bayle et l'abbé de St-Pierre, les véri-
tables 'précurseurs du mouvement philosophique du xvm°
siècle.
Je vous avoue en conséquence quexj'aurais laissé de côté
l'hôtel de la marquise de Lambert assez volontiers s'il ne
fallait y voir qu'une réunion mondaine et le centre des élé-
gances parisiennes pendant une assez longue période. Tou-
tefois cette réunion a été trop élégante et trop brillante
pour que je ne vous en dise pas d'abord quelques mots.
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