» réponses ne tendaient qu'à la mettre en garde contre les » philosophes qui font un peu trop valoir la philosophie. »
On voit percer ici le bout de l'oreille... Ce sont les philosophes qui gênent surtout, — plus que le bel esprit, — M.i de la Rivière devenu janséniste. Nous reviendrons tout à l'heure aux philosophes et au poison qu'ils pouvaient distiller chez la marquise. Demandons-nous si ce retour offensif du beliesprit était en lui-même un si grand malheur. - --
III
Pour répondre à cette question, il suffit de faire un retour sur les dernières années du siècle de Louis XIV. Un filet assez fangeux de grossièreté, legs de la vieille grossièreté combattue par l'hôtel de Rambouillet, n'a cessé de circuler sous la belle apparence du grand siècle. Ouvrez les moralistes et les histo- riens; vous verrez comme la fin du règne de Louis XIV fut sombre. Aux victoires avaient succédé les revers; à la bonne administration une politique violente et injuste, des fautes punies par la détresse financière et les défaites de nos troupes ; à mesure que le vieux roi s'enfonce dans les pratiques de la dévotion, la licence se met à déborder, et rien n'est plus saisis- sant que le contraste entre l'austérité qu'affecte désormais Louis XIV, dominé par quelques moines, et les allures des courtisans qui ne sont plus ceux de la belle époque. Tout a baissé de niveau, les talents des ministres ou des capitaines, comme le caractère des individus. Sans douté, il ne faut pas croire toujours St-Simon sur parole. C'est un passionné qui exagère tout et dont les rapports doivent être contrôlés; mais enfin il y a des faits évidents ; il y a les scandales qu'on réussit à étouffer plus ou moins ; il y a les crimes imputés au futur Régent ; il y a la Brinvilliers et l'affaire des empoisonnements. Je ne veux m'adresser qu'à deux témoins dont le rapport ne peut être suspect, La Bruyère et Fénelon. Rappelez-vous, dans le chapitre de la cour, — où il y a en somme l'apologie de la cour vers 1688, — des passages significatifs qui ouvrent un jour sur la décomposition graduelle de ce monde raffiné.
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