Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1899-01-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 janvier 1899 01 janvier 1899
Description : 1899/01/01 (A66)-1899/03/31. 1899/01/01 (A66)-1899/03/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5750453k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
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l'envoyé royal, la pluie se mit à tomber, mais légère. « Tu vois que la
pluie tombe malgré le mil, dis-je au Migan. » C'est vrai, répond le
ministre, mais il ne pleut pas comme il devrait, la pluie va plus loin!
Là-dessus je lui tourne le dos et à peine il avait quitté la ferme qu'une
eau diluvienne se met à tomber pour ne cesser qu'à huit heures du
soir. Dans la nuit, la menace était mise à exécution et le mil coupé en
grande partie. N'ayant pas à ce moment de chef de poste à qui me
plaindre, le nôtre étant au repos à l'hôpital de Cotonou, j'envoie prier
le roi de faire constater le fait. Trois de ses ministres sont venus faire
une enquête sur les lieux. Deux ont parfaitement reconnu que nos
pieds de mil étaient coupés par un instrument tranchant, avec section
nette de bas en haut ; les épis étaient restés sur place, ce qui montrait
bien l'absence d'une bête quelconque. Le troisième ministre, consta-
tant la présence de crottes de biche, profita de ces pièces à conviction
pour conclure que le dégât était causé par un animal. Voulant liquider
cette affaire, je me suis rendu chez le roi et y ai palabré pendant près
d'une heure. Les Membres de la Commission d'enquête n'ont pas osé
déclarer ce qu'ils avaient constaté le matin et, faisant chorus, ils ont
rejeté le crime sur les biches. J'étais outré de ce changement de front
et j'ai traité les hauts fonctionnaires noirs de poltrons et de menteurs.
R.oi et ministres criaient à qui mieux mieux et je leur tenais tête. Je
conclus comme suit, m'adressant au roi : « Si ce sont tes sujets qui
ont fait le mal, tu nous dois réparation. Si au contraire tu réprouves
cet acte, fournis-moi une corvée d'hommes qui replanteront le mil
coupé. » Très embarrassé, Gigla s'en tira à son avantage, me disant que
défense était faite par le fétiche de planter du mil, que donc ses
hommes ne pouvaient pas lui désobéir. Bref, j'ai obtenu les travailleurs
supplémentaires que je demandais et le roi m'a fait cadeau d'un
chevreau. Tout est bien qui finit bien, mais à la rentrée du chef, Gigla
est certain d'avoir un sérieux abattage.
Nous avons un nouveau chef de poste. Dans la visite qu'il est venu
me faire, il m'a promis de nous aider et d'exiger de Gigla plus de
condescendance à notre égard, et il lient parole. C'est un homme
énergique, ayant déjà dirigé au Dahomey des cercles réputés mauvais
comme climat et population. Messieurs les ministres n'ont qu'à bien se
tenir, car il leur a assuré, comme bienvenue, que, le cas échéant, il
les enverrait en prison comme de vulgaires larbins. Il a déjà fait une
réformé, c'est de ne plus tolérer que le roi se fasse suivre de quinze
ou vingt dignitaires quand il lui rend visite à la Résidence. Il a réduit
le nombre des ministres officiels à cinq, ce qui permettra au roi de
pouvoir parler librement, car précédemment toute la foule causait et
l'on ne s'entendait plus dans les palabres. '
Notre nouveau résident est neveu du général Duchesne, et les libérés
l'envoyé royal, la pluie se mit à tomber, mais légère. « Tu vois que la
pluie tombe malgré le mil, dis-je au Migan. » C'est vrai, répond le
ministre, mais il ne pleut pas comme il devrait, la pluie va plus loin!
Là-dessus je lui tourne le dos et à peine il avait quitté la ferme qu'une
eau diluvienne se met à tomber pour ne cesser qu'à huit heures du
soir. Dans la nuit, la menace était mise à exécution et le mil coupé en
grande partie. N'ayant pas à ce moment de chef de poste à qui me
plaindre, le nôtre étant au repos à l'hôpital de Cotonou, j'envoie prier
le roi de faire constater le fait. Trois de ses ministres sont venus faire
une enquête sur les lieux. Deux ont parfaitement reconnu que nos
pieds de mil étaient coupés par un instrument tranchant, avec section
nette de bas en haut ; les épis étaient restés sur place, ce qui montrait
bien l'absence d'une bête quelconque. Le troisième ministre, consta-
tant la présence de crottes de biche, profita de ces pièces à conviction
pour conclure que le dégât était causé par un animal. Voulant liquider
cette affaire, je me suis rendu chez le roi et y ai palabré pendant près
d'une heure. Les Membres de la Commission d'enquête n'ont pas osé
déclarer ce qu'ils avaient constaté le matin et, faisant chorus, ils ont
rejeté le crime sur les biches. J'étais outré de ce changement de front
et j'ai traité les hauts fonctionnaires noirs de poltrons et de menteurs.
R.oi et ministres criaient à qui mieux mieux et je leur tenais tête. Je
conclus comme suit, m'adressant au roi : « Si ce sont tes sujets qui
ont fait le mal, tu nous dois réparation. Si au contraire tu réprouves
cet acte, fournis-moi une corvée d'hommes qui replanteront le mil
coupé. » Très embarrassé, Gigla s'en tira à son avantage, me disant que
défense était faite par le fétiche de planter du mil, que donc ses
hommes ne pouvaient pas lui désobéir. Bref, j'ai obtenu les travailleurs
supplémentaires que je demandais et le roi m'a fait cadeau d'un
chevreau. Tout est bien qui finit bien, mais à la rentrée du chef, Gigla
est certain d'avoir un sérieux abattage.
Nous avons un nouveau chef de poste. Dans la visite qu'il est venu
me faire, il m'a promis de nous aider et d'exiger de Gigla plus de
condescendance à notre égard, et il lient parole. C'est un homme
énergique, ayant déjà dirigé au Dahomey des cercles réputés mauvais
comme climat et population. Messieurs les ministres n'ont qu'à bien se
tenir, car il leur a assuré, comme bienvenue, que, le cas échéant, il
les enverrait en prison comme de vulgaires larbins. Il a déjà fait une
réformé, c'est de ne plus tolérer que le roi se fasse suivre de quinze
ou vingt dignitaires quand il lui rend visite à la Résidence. Il a réduit
le nombre des ministres officiels à cinq, ce qui permettra au roi de
pouvoir parler librement, car précédemment toute la foule causait et
l'on ne s'entendait plus dans les palabres. '
Notre nouveau résident est neveu du général Duchesne, et les libérés
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