Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1898-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1898 01 avril 1898
Description : 1898/04/01 (A65)-1898/06/30. 1898/04/01 (A65)-1898/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5750437g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
— 173 —
La chose, on le conçoit, n'allait pas sans être viciée souvent
par le jeu des passions humaines, et si les biographes de notre
saint Ouen lui font un mérite d'avoir lutté, même encore laïque,
contre la simonie, on peut croire qu'il ne la combattit jamais
plus ouvertement que quand il s'agissait d'élection épiscopalé.
Pourtant il faut être juste envers les institutions comme envers
les hommes, et reconnaître que bon nombre des choix où l'in-
fluence royale eut alors le plus de part, furent de tout point
excellents.
A Rouen, nous trouvons dans notre liste épiscopalé comme
une dynastie palatine. Saint Romain venait de mourir. Prédé-
cesseur de saint Ouen, il avait bénéficié de la même formation
que lui, et c'était de la cour de Clotaire II qu'il était sorti pour
s'asseoir sur le siège métropolitain de l'antique capitale delà
quatrième Lyonnaise. Son renom de sainteté est resté grand
parmi nous et le privilège de la fierté, parfaitement authentique
et reconnu, montre quels avaient été sa puissance et son crédit.
Il consistait en ce que, en vertu d'un usage qui se perdait dans
la nuitdes temps, — selon que le démontre l'érudit M. Floquet,
dans sa savante monographie, — jusqu'au bouleversement de
la révolution française, chaque année, le chapitre de Rouen
délivrait le jour de l'Ascension, un des condamnés à mort qui
se trouvaient dans les prisons de la ville.
Malgré cette prérogative insigne qui a rendu si mémorable
le nom de saint Romain, en souvenir duquel elle était accordée,
il est vrai dédire que les ténèbres, à peine éclaircies par le
demi-jour de la légende, pèsent sur la vie de ce saint fameux.
A sa mort, les choses se passèrent selon que nous venons de
l'indiquer. Au milieu de l'assemblée des évêques de la province,
le peuple rouennais, qui avait pu constater l'excellent résultat
qu'avait eu la formation de la cour sur son dernier archevêque,
demanda pour lui succéder Dadon le référendaire. Il est à
penser qu'ils l'avaient vu à l'oeuvre; peut-être des relations
d'amitié l'unissaient-elles à saint Romain, peut-être enfin le roi
Clovis H avait-il laissé pressentir qu'un tel choix lui serait
agréable : toujours est-il qu'il réunit tous les suffrages. Une
lettre fut adressée au roi, selon le formulaire que nous indi-
quions tout à l'heure, et le prince donna son assentiment.
Longtemps, disent nos biographes, l'élu hésita à charger ses
La chose, on le conçoit, n'allait pas sans être viciée souvent
par le jeu des passions humaines, et si les biographes de notre
saint Ouen lui font un mérite d'avoir lutté, même encore laïque,
contre la simonie, on peut croire qu'il ne la combattit jamais
plus ouvertement que quand il s'agissait d'élection épiscopalé.
Pourtant il faut être juste envers les institutions comme envers
les hommes, et reconnaître que bon nombre des choix où l'in-
fluence royale eut alors le plus de part, furent de tout point
excellents.
A Rouen, nous trouvons dans notre liste épiscopalé comme
une dynastie palatine. Saint Romain venait de mourir. Prédé-
cesseur de saint Ouen, il avait bénéficié de la même formation
que lui, et c'était de la cour de Clotaire II qu'il était sorti pour
s'asseoir sur le siège métropolitain de l'antique capitale delà
quatrième Lyonnaise. Son renom de sainteté est resté grand
parmi nous et le privilège de la fierté, parfaitement authentique
et reconnu, montre quels avaient été sa puissance et son crédit.
Il consistait en ce que, en vertu d'un usage qui se perdait dans
la nuitdes temps, — selon que le démontre l'érudit M. Floquet,
dans sa savante monographie, — jusqu'au bouleversement de
la révolution française, chaque année, le chapitre de Rouen
délivrait le jour de l'Ascension, un des condamnés à mort qui
se trouvaient dans les prisons de la ville.
Malgré cette prérogative insigne qui a rendu si mémorable
le nom de saint Romain, en souvenir duquel elle était accordée,
il est vrai dédire que les ténèbres, à peine éclaircies par le
demi-jour de la légende, pèsent sur la vie de ce saint fameux.
A sa mort, les choses se passèrent selon que nous venons de
l'indiquer. Au milieu de l'assemblée des évêques de la province,
le peuple rouennais, qui avait pu constater l'excellent résultat
qu'avait eu la formation de la cour sur son dernier archevêque,
demanda pour lui succéder Dadon le référendaire. Il est à
penser qu'ils l'avaient vu à l'oeuvre; peut-être des relations
d'amitié l'unissaient-elles à saint Romain, peut-être enfin le roi
Clovis H avait-il laissé pressentir qu'un tel choix lui serait
agréable : toujours est-il qu'il réunit tous les suffrages. Une
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quions tout à l'heure, et le prince donna son assentiment.
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