Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1898-04-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 avril 1898 01 avril 1898
Description : 1898/04/01 (A65)-1898/06/30. 1898/04/01 (A65)-1898/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5750437g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
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jours, ils se confondaient puisque, étant donnée la divinité de
la religion, l'idéal qu'il faut s'efforcer sans cesse de réaliser,
c'est de faciliter par tous les moyens humains l'accomplissement
de la destinée religieuse de la société. Nous verrons comment
saint Ouen s'est appliqué à le procurer etcomment il est devenu
de ce chef, l'un des bienfaiteurs insignes de la patrie française.
m
LE SACRE D'AUDOENUS
Comment le référendaire Audôenus fut-il promu au siège de
Rouen? Question fort intéressante à étudier, mais pour la
solution de laquelle certains développements, que du reste nous
tâcherons d'abréger, sont ici nécessaires.
L'épiscopat a toujours été une fonction éminente dans l'Eglise
et le recrutement de ce corps d'élite a toujours été l'objet de la
plus vive sollicitude de la part de ceux que Dieu a- placés à la
tête de son peuple. On peut dire, sans être taxé d'exagération,
qu'au septième siècle, le choix d'un évoque était de la plus
haute conséquence, plus important même que dans les circons-
tances ordinaires.
C'est d'abord qu'à cette époque et dans le pays des Francs,
l'Eglise disposait d'une incomparable puissance. Manifestement
elle avait sauvé le monde, et le monde, se remettant à peine
de l'anarchie dans laquelle l'avait plongé l'invasiondes barbares,
était reconnaissant envers l'Eglise. Le peuple, hélas ! parfois si
ingrat, n'avait pas eu le temps d'oublier que si une société
s'était reconstituée sur les ruines fumantes de l'empire romain,
si les vices de la décrépitude n'avaient pas finalement annihilé
le monde gallo-romain, si l'ardeur indomptée des Francs et des
autres barbares avait enfin été disciplinée, si des perspec-
tives de paix glorieuse s'ouvraient sur leur nouvelle patrie, ils
le devaient à cette religion divine, à cette Eglise sainte qui,
sans défaillance ni dégoût, s'était penchée sur le chaos où se
débattait le monde, à ces évoques, à ces défenseurs des cités
(defensor civitatis) dont l'autorité, seule debout au milieu du
jours, ils se confondaient puisque, étant donnée la divinité de
la religion, l'idéal qu'il faut s'efforcer sans cesse de réaliser,
c'est de faciliter par tous les moyens humains l'accomplissement
de la destinée religieuse de la société. Nous verrons comment
saint Ouen s'est appliqué à le procurer etcomment il est devenu
de ce chef, l'un des bienfaiteurs insignes de la patrie française.
m
LE SACRE D'AUDOENUS
Comment le référendaire Audôenus fut-il promu au siège de
Rouen? Question fort intéressante à étudier, mais pour la
solution de laquelle certains développements, que du reste nous
tâcherons d'abréger, sont ici nécessaires.
L'épiscopat a toujours été une fonction éminente dans l'Eglise
et le recrutement de ce corps d'élite a toujours été l'objet de la
plus vive sollicitude de la part de ceux que Dieu a- placés à la
tête de son peuple. On peut dire, sans être taxé d'exagération,
qu'au septième siècle, le choix d'un évoque était de la plus
haute conséquence, plus important même que dans les circons-
tances ordinaires.
C'est d'abord qu'à cette époque et dans le pays des Francs,
l'Eglise disposait d'une incomparable puissance. Manifestement
elle avait sauvé le monde, et le monde, se remettant à peine
de l'anarchie dans laquelle l'avait plongé l'invasiondes barbares,
était reconnaissant envers l'Eglise. Le peuple, hélas ! parfois si
ingrat, n'avait pas eu le temps d'oublier que si une société
s'était reconstituée sur les ruines fumantes de l'empire romain,
si les vices de la décrépitude n'avaient pas finalement annihilé
le monde gallo-romain, si l'ardeur indomptée des Francs et des
autres barbares avait enfin été disciplinée, si des perspec-
tives de paix glorieuse s'ouvraient sur leur nouvelle patrie, ils
le devaient à cette religion divine, à cette Eglise sainte qui,
sans défaillance ni dégoût, s'était penchée sur le chaos où se
débattait le monde, à ces évoques, à ces défenseurs des cités
(defensor civitatis) dont l'autorité, seule debout au milieu du
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