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- TABLE ANALYTIQUE DE L'ANNEE 1895
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tigations le leur permettront, la célèbre parole de Laplace :
« La moindre molécule d'air est assujettie, dans toutes ses
transformations, à des lois-aussi invariables,que celles qui.
régissent le mouvement des corps célestes ».
Les différentes branches de la science humaine réclament
l'examen le plus approfondi, l'analyse la plus minutieuse des
phénomènes qui leur sont afférents; elles n'attendent plus que
de l'expérience la confirmation ou l'infirmatiôn des raisonne-
ments créés pour rattacher les faits visibles aux causes in-
connues. A priori, cette méthode paraît restreindre la libre
expansion de lapensée et l'abaisser à n'être plus qu'une forme
expérimentale. Quand cela serait, je n'y verrais pour ma part
qu'un très faible inconvénient. Le temps n'est plus où toute
discussion scientifique ne consistait qu'en une habileté de .
rhéteur, expert à envelopper de formules pompeuses et décla-
matoires une science, dans l'enfance ; où les subtib.ilités de la
scolastique tenaient lieu de preuves ; où l'éloquence, loin d'être
le vêtement harmonieux de la vérité, n'était que le manteau
qui servait à la mieux étouffer. Le raisonnement humain, en
tant que façon de parler le plus longuement possible sur des
sujets peu ou pas connus a, depuis longtemps, atteint ses der-
nières limites sans que l'humanité, intellectuelle en ait reçu
un sensible avantage.:.La méthode expérimentale, dont le prin-
cipe n'est pas nouveau si l'application générale en est récente,
s'appuie sur l'étude des faits particuliers, d'où elle remonte par
induction aux faits généraux et aux universaux. Ce n'est pas
sans lutte qu'elle, a réussi à s'imposer dans les discussions
scientifiques. Encore à ses débuts, puisque sa généralisation ne
date guère que d'un siècle, elle a imprimé une impulsion pro-
digieuse au progrès humain, et elle est loin encore d'avoir
donné tous les résultats qu'on est en droit d'en attendre. Elle
a fait de toutes les classifications du savoir de l'homme un tout
indissoluble où chaque découverte, chaque nouvelle conquête, ■
rejaillit sur l'ensemble etentr'ouvrede nouveaux horizons. C'est
ainsi que la chimie et la physique nous permettent de décou-
vrir dans les espaces interstellaires, la constitution des soleils
de l'infini et d'admirer la magnifique unité de construction de
l'univers visible ; que les savantes récherches de parwin sur
la faune coralligône de l'Océanie l'ont amené, par une induc-
tion de génie, à concevoir la filiation des êtres vivants et la
tigations le leur permettront, la célèbre parole de Laplace :
« La moindre molécule d'air est assujettie, dans toutes ses
transformations, à des lois-aussi invariables,que celles qui.
régissent le mouvement des corps célestes ».
Les différentes branches de la science humaine réclament
l'examen le plus approfondi, l'analyse la plus minutieuse des
phénomènes qui leur sont afférents; elles n'attendent plus que
de l'expérience la confirmation ou l'infirmatiôn des raisonne-
ments créés pour rattacher les faits visibles aux causes in-
connues. A priori, cette méthode paraît restreindre la libre
expansion de lapensée et l'abaisser à n'être plus qu'une forme
expérimentale. Quand cela serait, je n'y verrais pour ma part
qu'un très faible inconvénient. Le temps n'est plus où toute
discussion scientifique ne consistait qu'en une habileté de .
rhéteur, expert à envelopper de formules pompeuses et décla-
matoires une science, dans l'enfance ; où les subtib.ilités de la
scolastique tenaient lieu de preuves ; où l'éloquence, loin d'être
le vêtement harmonieux de la vérité, n'était que le manteau
qui servait à la mieux étouffer. Le raisonnement humain, en
tant que façon de parler le plus longuement possible sur des
sujets peu ou pas connus a, depuis longtemps, atteint ses der-
nières limites sans que l'humanité, intellectuelle en ait reçu
un sensible avantage.:.La méthode expérimentale, dont le prin-
cipe n'est pas nouveau si l'application générale en est récente,
s'appuie sur l'étude des faits particuliers, d'où elle remonte par
induction aux faits généraux et aux universaux. Ce n'est pas
sans lutte qu'elle, a réussi à s'imposer dans les discussions
scientifiques. Encore à ses débuts, puisque sa généralisation ne
date guère que d'un siècle, elle a imprimé une impulsion pro-
digieuse au progrès humain, et elle est loin encore d'avoir
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indissoluble où chaque découverte, chaque nouvelle conquête, ■
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vrir dans les espaces interstellaires, la constitution des soleils
de l'infini et d'admirer la magnifique unité de construction de
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