— 25 —
querelle est légère et de peu d'importance, les vers aussi
hélas! Ils sont joliment troussés, mais l'envoi est un peu
mince.
Parmi les poèmes restés sur le carreau, quelques-uns ont pu
retenir un moment l'attention du Jury. Et il me paraît équita-
ble, sans trop appuyer sur les faiblesses qui ont pu causer leur
échec, d'en souligner ici le côté méritoire.
C'est une idée originale et heureuse qu'a eue l'auteur de La
Grande Françoise, en racontant les espoirs suscités par cette
glorieuse nef, créée par la volonté du roi François Ier et naufra-
geant au port à sa première sortie, de faire planer ensuite au-
dessus des destinées de toute une ville qui se forme et se déve-
loppe peu à peu, l'âme de ce navire infortuné. Le sujet est assez
bien présenté, il y a du souffle; de l'allure dans quelques stro-
phes. Malheureusement, le ton ne se soutient pas, le style est
incolore et le vers, plein de chevilles, n'est pas assez construit.
En somme, malgré des faiblesses d'exécution, il y a là des pro-
messes qui méritent un encouragement.
Nous trouverons quelques jolis vers dans Les Incertitudes.
L'auteur est un esprit moderne qui a lu Baudelaire, "Verlaine et
Mallarmé. S'il ne s'en tenait qu'à ces modèles nous pourrions
l'en louer, mais peut-être a-t-il été quelque peu influencé par
certaine école décadente tombée aujourd'hui dans le discrédit.
Il y a là pourtant des choses harmonieuses et réellement poéti-
ques, mais aussi beaucoup d'impropriétés dans les termes et,
à côté de vers très charmeurs, d'autres plus quelconques ou
plus obscurs, mis là seulement pour compléter un quatrain ou
pour faire venir la rime. Le vague, l'imprécision voulus de la
pensée ne sont pas sans charme. Nous connaissons cette école.
Il semble que l'artiste laisse au lecteur le soin de compléter les
choses qu'il indique à peine et dont on entrevoit les contours
noyés dans la pénombre. En peinture cette école aboutit à un
maître : Carrière. Mais la plume demande plus de netteté que
le pinceau. Puis le procédé est facile et ne laisse pas d'être
d'une monotonie bien fatigante... et un peu puérile.
La première pièce {Conseil d'Automne) débute par ce joli vers
évocateur d'une chanson connue de Verlaine :
La pluie... ah! celte pluie est triste comme un rêve!...
querelle est légère et de peu d'importance, les vers aussi
hélas! Ils sont joliment troussés, mais l'envoi est un peu
mince.
Parmi les poèmes restés sur le carreau, quelques-uns ont pu
retenir un moment l'attention du Jury. Et il me paraît équita-
ble, sans trop appuyer sur les faiblesses qui ont pu causer leur
échec, d'en souligner ici le côté méritoire.
C'est une idée originale et heureuse qu'a eue l'auteur de La
Grande Françoise, en racontant les espoirs suscités par cette
glorieuse nef, créée par la volonté du roi François Ier et naufra-
geant au port à sa première sortie, de faire planer ensuite au-
dessus des destinées de toute une ville qui se forme et se déve-
loppe peu à peu, l'âme de ce navire infortuné. Le sujet est assez
bien présenté, il y a du souffle; de l'allure dans quelques stro-
phes. Malheureusement, le ton ne se soutient pas, le style est
incolore et le vers, plein de chevilles, n'est pas assez construit.
En somme, malgré des faiblesses d'exécution, il y a là des pro-
messes qui méritent un encouragement.
Nous trouverons quelques jolis vers dans Les Incertitudes.
L'auteur est un esprit moderne qui a lu Baudelaire, "Verlaine et
Mallarmé. S'il ne s'en tenait qu'à ces modèles nous pourrions
l'en louer, mais peut-être a-t-il été quelque peu influencé par
certaine école décadente tombée aujourd'hui dans le discrédit.
Il y a là pourtant des choses harmonieuses et réellement poéti-
ques, mais aussi beaucoup d'impropriétés dans les termes et,
à côté de vers très charmeurs, d'autres plus quelconques ou
plus obscurs, mis là seulement pour compléter un quatrain ou
pour faire venir la rime. Le vague, l'imprécision voulus de la
pensée ne sont pas sans charme. Nous connaissons cette école.
Il semble que l'artiste laisse au lecteur le soin de compléter les
choses qu'il indique à peine et dont on entrevoit les contours
noyés dans la pénombre. En peinture cette école aboutit à un
maître : Carrière. Mais la plume demande plus de netteté que
le pinceau. Puis le procédé est facile et ne laisse pas d'être
d'une monotonie bien fatigante... et un peu puérile.
La première pièce {Conseil d'Automne) débute par ce joli vers
évocateur d'une chanson connue de Verlaine :
La pluie... ah! celte pluie est triste comme un rêve!...
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.85%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 96.85%.
- Auteurs similaires Société havraise d'études diverses Société havraise d'études diverses /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Société havraise d'études diverses" or dc.contributor adj "Société havraise d'études diverses")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 23/380
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5749812j/f23.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5749812j/f23.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5749812j/f23.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5749812j
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5749812j