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- TABLE ANALYTIQUE DE L'ANNEE 1904
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- 3me fascicule - 3me trimestre
- Quatre jours en Picardie (22-25 Septembre 1903, par M. l'abbé Joseph Dubois
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— 24 —
jusqu'à notre époque l'opinion qu'une partie des titres havrais
était à la Tour de Londres. En 1865 l'Administration munici-
pale fit même une démarche pour en obtenir copie.
Cela pouvait se soutenir alors. En effet, il existe dans les
Archives municipales, pour les premiers temps de l'existence
du Havre, une lacune énorme et qui ne paraissait explicable
que de cette façon. Les pièces relatives à l'enfance de la Ville,
à sa genèse pourrait-on dire, manquaient totalement, et depuis
fort longtemps, puisque de Marceilles lui-même, les historiens
qui vinrent après lui, les greffiers de l'Hôtel de Ville, Thibaut et
Amelin qui avec une patience admirable copièrent une partie
des chartes de la Ville, ignorèrent les circonstances premières
de son existence et même sa date de naissance. On en con-
cluait que les documents absents devaient avoir été enlevés à
une date ancienne, probablement dans les tristes circonstan-
ces de l'occupation anglaise.
Il appartenait à un homme du monde, esprit éclairé, de por-
ter la lumière sur ces origines controversées, si proches de
nous et cependant si peu connues. En procédant à l'inventaire
du chartrier d'Azay-le-Rideau, son propriétaire, le marquis de
Biencourt, découvrit un important dossier de documents pro-
venant de la succession de Guyon Le Roy, seigneur du Chilou,
dont la famille avait possédé le château. M. de Biencourt, mem-
bre de la Société de l'Histoire de Normandie, lui communiqua
ces pièces. M. Stéphano de Merval fut chargé du soin de les
publier sous le titre : Documents relatifs à la fondation du Havre.
La présence de ces titres s'explique aisément. Guyon Le Roy,
chargé de la construction du port et en réalité le véritable fon-
dateur de 1a Ville par suite de l'acquisition faite aux habitants
d'Ingouville des 24 acres sur lesquels elle devait s'édifier, con-
sidéra comme sa propriété personnelle les lettres, ordres, etc.,
qui lui furent adressés ; la correspondance relative à cette
grande opération lui était envoyée, non comme gouverneur du
Havre, mais bien comme vice-amiral. Il ne fit en cela que suivre
les errements de son époque, errements qui persistèrent long-
temps encore, témoin la pénurie de renseignements sur le
fonctionnement des intendances provinciales à leurs débuts.
D'ailleurs, dans tout le cours du xvi° siècle, et même plus tard,
les instructions, les ordres, les communications adressés au
gouverneur de la Ville ou à son lieutenant ne furent pas versés
jusqu'à notre époque l'opinion qu'une partie des titres havrais
était à la Tour de Londres. En 1865 l'Administration munici-
pale fit même une démarche pour en obtenir copie.
Cela pouvait se soutenir alors. En effet, il existe dans les
Archives municipales, pour les premiers temps de l'existence
du Havre, une lacune énorme et qui ne paraissait explicable
que de cette façon. Les pièces relatives à l'enfance de la Ville,
à sa genèse pourrait-on dire, manquaient totalement, et depuis
fort longtemps, puisque de Marceilles lui-même, les historiens
qui vinrent après lui, les greffiers de l'Hôtel de Ville, Thibaut et
Amelin qui avec une patience admirable copièrent une partie
des chartes de la Ville, ignorèrent les circonstances premières
de son existence et même sa date de naissance. On en con-
cluait que les documents absents devaient avoir été enlevés à
une date ancienne, probablement dans les tristes circonstan-
ces de l'occupation anglaise.
Il appartenait à un homme du monde, esprit éclairé, de por-
ter la lumière sur ces origines controversées, si proches de
nous et cependant si peu connues. En procédant à l'inventaire
du chartrier d'Azay-le-Rideau, son propriétaire, le marquis de
Biencourt, découvrit un important dossier de documents pro-
venant de la succession de Guyon Le Roy, seigneur du Chilou,
dont la famille avait possédé le château. M. de Biencourt, mem-
bre de la Société de l'Histoire de Normandie, lui communiqua
ces pièces. M. Stéphano de Merval fut chargé du soin de les
publier sous le titre : Documents relatifs à la fondation du Havre.
La présence de ces titres s'explique aisément. Guyon Le Roy,
chargé de la construction du port et en réalité le véritable fon-
dateur de 1a Ville par suite de l'acquisition faite aux habitants
d'Ingouville des 24 acres sur lesquels elle devait s'édifier, con-
sidéra comme sa propriété personnelle les lettres, ordres, etc.,
qui lui furent adressés ; la correspondance relative à cette
grande opération lui était envoyée, non comme gouverneur du
Havre, mais bien comme vice-amiral. Il ne fit en cela que suivre
les errements de son époque, errements qui persistèrent long-
temps encore, témoin la pénurie de renseignements sur le
fonctionnement des intendances provinciales à leurs débuts.
D'ailleurs, dans tout le cours du xvi° siècle, et même plus tard,
les instructions, les ordres, les communications adressés au
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