Savart, ce savant qui a donné son nom aux plus petits inter- valles égaux de la gamme tempérée, a démontré, en faisant vibrer des plaques saupoudrées de sable fin, la marche que suivaient les vibrations à travers et dans le corps d'un violon.
Grâce à ses expériences, on a pu, par les arabesques et les figures géométriques tracées par le sable sur les plaques vibrantes, constater si telle ou telle note émise était juste ou fausse.
Un jour arrivera peut-être, où, rien que par l'examen des statistiques résumant, d'une façon graphique, le tracé des oscillations de chaque nation « par rapport à la gamme type », on se rendra compte, chaque année, sans conteste possible, du bien joué ou des fausses notes de ceux qui ont dirigé le mouvement.
Et, à elle seule, cette habitude prise de contrôler les écarts par rapport au modèle, aidera beaucoup au maintien du bon accord, car l'harmonie appelle l'harmonie... c'est curieux, mais les arguments ne manquent pas pour le prouver...
Il est évident, par exemple, qu'un chanteur médiocre qui chanterait faux s'il était chargé d'un solo, arrive à tenir très convenablement sa partie s'il est entouré de bons orphéonistes.
Par un phénomène analogue, on a constaté que deux pendules suspendus dans le voisinage l'un de l'autre et oscillant différemment, finissent, au bout d'un certain temps, par osciller ensemble et parallèlement.
Peut-être est-ce pour la même raison que les vieux violons des grands maîtres, à force d'émettre, sous leurs doigts, des notes admirablement justes et belles, s'imprègnent, en quelque sorte, d'une harmonie et d'une sonorité spéciales qui font qu'ils sont hors de prix.
Le contact direct n'est même pas nécessaire. Savart l'a prouvé. Il a produit sur une plaque saupoudrée de sable el séparée par un obstacle d'une autre en vibration, identique- ment les mêmes arabesques que sur celle-ci. Donc elles vibraient à l'unisson sans se toucher
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