des siens et à l'estime de tous ceux qui avaient eu le bonheur de l'approcher et de le connaître.
C'était en effet, plus qu'un érudit, un fin lettré qui disparais- sait, ainsi emporté en pleine activité intellectuelle; c'était, dans toute l'acception du mot, un homme de bien, dont la vie, faite d'énergique volonté, de conscience, d'abnégation, de ten- dresse et de dévouement aux siens, mériterait d'être proposée pour modèle.
C'est à Bolbec (Seine-Inférieure) que naquit Paul Diard, le 2 décembre 1851. Son père tenait, en cette petite ville, une pen- sion de jeunes gens que, trois ans après, il cédait pour entrer dans l'Université au titre d'inspecteur primaire.
De la première enfance de Paul Diard nous savons peu de chose, sinon que les épreuves, qui mûrissent vite, ne lui fu- rent pas épargnées.
Quelque temps pensionnaire au Havre, à l'institution Coty, où son père, appelé à occuper des postes lointains, Brioude en Auvergne, puis Saint-Malo, puis Château-Chinon, l'avait placé, il entre ensuite en qualité d'interne au lycée d'Alençon.
Là, livré en quelque sorte à ses propres forces, sans même les conseils lointains d'une mère pour le soutenir — la mort la lui avait ravie — il s'instruit, se forme, remporte, en 1870, le prix d'honneur de philosophie, couronne par le baccalauréat ses humanités, puis, au moment où, cet échelon gravi, il pou- vait songer à s'élever davantage, devient tout à fait orphelin et se voit obligé d'accepter, pour vivre, le poste modeste d'insti- tuteur-adjoint à l'école primaire de Fresnes (Orne). — C'était en 1871.
D'un enseignement bien digne assurément de respect, puis- que c'est à lui que nous devons l'éveil de notre intelligence, les instruments de toutes nos connaissances à venir et la for- mation première de notre caractère, l'ardeur de Diard ne pou- vait longtemps se contenter: ses études lui avaient fait entre- voir des horizons plus vastes.
Cette Grèce, celte Rome, qui avaient pétri, modelé, enrichi l'esprit humain, il voulait, à son tour, y faire des découvertes. Homère, Virgile, Thucydide, Tacite, Démosthènes, Cicéron, tous
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