Titre : Recueil des publications de la Société havraise d'études diverses
Auteur : Société havraise d'études diverses. Auteur du texte
Éditeur : Impr. Lepelletier (Hâvre)
Éditeur : Société havraise d'études diversesSociété havraise d'études diverses (Le Havre)
Date d'édition : 1903-10-01
Contributeur : Michaud, Charles (secrétaire de la Société havraise d'études diverses). Rédacteur
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32849663k
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 37174 Nombre total de vues : 37174
Description : 01 octobre 1903 01 octobre 1903
Description : 1903/10/01 (A70)-1903/12/31. 1903/10/01 (A70)-1903/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5549156t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Collections numérisées, 2008-157961
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 27/12/2010
- Aller à la page de la table des matières347
- 1er fascicule - 1er trimestre
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 5
- .......... Page(s) .......... 6
- .......... Page(s) .......... 7
- .......... Page(s) .......... 8
- .......... Page(s) .......... 11
- .......... Page(s) .......... 17
- .......... Page(s) .......... 49
- .......... Page(s) .......... 75
- .......... Page(s) .......... 79
- .......... Page(s) .......... 97
- 2me fascicule - 2me trimestre
- 3me fascicule - 3me trimestre
- 4me fascicule - 4me trimestre
— 315 —
appui, qu'en toutes circonstances, ils prêtent à la Société.
Jamais on ne fait en vain appel à leur bonne volonté et, si
l'influence de la Société est grande, si ses concours attirent
nombreux les concurrents, c'est à eux, en grande partie, qu'on
en est redevable. En leur honneur il convie ses collègues et
leurs hôtes de bien vouloir lever leurs verres.
Les toasts terminés, la distribution des récompenses a suivi,
précédée du rapport sur le concours de poésie. Nons sommes
heureux de pouvoir publier ce substantiel rapport, oeuvre de
M. Robert Leroi, professeur au lycée Michelet, et membre cor-
respondant de notre Société. M. Cury, remplaçant son collè-
gue retenu à Paris par ses fonctions, avait bienveillamment
accepté d'en donner lecture.
Messieurs,
Les prophètes de malheur ont, Dieu merci, souvent tort. Voilà bien
des années que les destinées de la poésie inquiètent les âmes éprises
d'idéal. « La poésie se meurt, la poésie est morte. » Ce cri d'alarme
a souvent retenti dans le monde moderne, où la science étend chaque
jour ses conquêtes, multiplie ses bienfaits, mais répand aussi son
esprit. Au début du xixe siècle, Lamartine jetait déjà ce cri; il est
vrai qu'il sut, avec ses compagnons de gloire, réveiller chez nous l'en-
thousiasme poétique. La génération de 1830 n'a pas manqué d'héri-
tiers, et l'école du Parnasse Contemporain lui succéda pour empor-
ter les imaginations par les routes et sur les ailes du rêve vers les
sommets du Beau. Une fois de plus, le dédain de certains esprits à
l'égard de la poésie échouait devant l'irrésistible attrait des beaux
rythmes et des chants colorés ou inspirés. L'on ne peut s'empêcher d'y
songer et de s'en réjouir rétrospectivement, quand on lit les conseils
adressés par un illustre romancier naturaliste, dans des lettres qu'une
Revue vient de publier, à un de ses compatriotes qui vivait loin de
Paris. Celui-ci continuait là-bas, au pays du soleil, dans sa chère
Provence, à rimer des chansons, et le romancier, le reprenant sur ce
goût suranné, l'exhortait à des tâches plus sérieuses et plus dignes de
son temps. Plus de trente ans se sont écoulés depuis lors. La rivalité
continue à s'accuser entre la prose et les vers, la science et la poésie.
Ceci menace toujours de tuer cela; mais la poésie, il faut le croire, ne
veut pas mourir; car les poètes ne cessent de répondre au vieil instinct
de l'homme qui nous rend avides des consolations et des joies puisées
éternellement aux sources de l'Art.
appui, qu'en toutes circonstances, ils prêtent à la Société.
Jamais on ne fait en vain appel à leur bonne volonté et, si
l'influence de la Société est grande, si ses concours attirent
nombreux les concurrents, c'est à eux, en grande partie, qu'on
en est redevable. En leur honneur il convie ses collègues et
leurs hôtes de bien vouloir lever leurs verres.
Les toasts terminés, la distribution des récompenses a suivi,
précédée du rapport sur le concours de poésie. Nons sommes
heureux de pouvoir publier ce substantiel rapport, oeuvre de
M. Robert Leroi, professeur au lycée Michelet, et membre cor-
respondant de notre Société. M. Cury, remplaçant son collè-
gue retenu à Paris par ses fonctions, avait bienveillamment
accepté d'en donner lecture.
Messieurs,
Les prophètes de malheur ont, Dieu merci, souvent tort. Voilà bien
des années que les destinées de la poésie inquiètent les âmes éprises
d'idéal. « La poésie se meurt, la poésie est morte. » Ce cri d'alarme
a souvent retenti dans le monde moderne, où la science étend chaque
jour ses conquêtes, multiplie ses bienfaits, mais répand aussi son
esprit. Au début du xixe siècle, Lamartine jetait déjà ce cri; il est
vrai qu'il sut, avec ses compagnons de gloire, réveiller chez nous l'en-
thousiasme poétique. La génération de 1830 n'a pas manqué d'héri-
tiers, et l'école du Parnasse Contemporain lui succéda pour empor-
ter les imaginations par les routes et sur les ailes du rêve vers les
sommets du Beau. Une fois de plus, le dédain de certains esprits à
l'égard de la poésie échouait devant l'irrésistible attrait des beaux
rythmes et des chants colorés ou inspirés. L'on ne peut s'empêcher d'y
songer et de s'en réjouir rétrospectivement, quand on lit les conseils
adressés par un illustre romancier naturaliste, dans des lettres qu'une
Revue vient de publier, à un de ses compatriotes qui vivait loin de
Paris. Celui-ci continuait là-bas, au pays du soleil, dans sa chère
Provence, à rimer des chansons, et le romancier, le reprenant sur ce
goût suranné, l'exhortait à des tâches plus sérieuses et plus dignes de
son temps. Plus de trente ans se sont écoulés depuis lors. La rivalité
continue à s'accuser entre la prose et les vers, la science et la poésie.
Ceci menace toujours de tuer cela; mais la poésie, il faut le croire, ne
veut pas mourir; car les poètes ne cessent de répondre au vieil instinct
de l'homme qui nous rend avides des consolations et des joies puisées
éternellement aux sources de l'Art.
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