La Comédie du Juge ( 1)
Comédie en 3 actes
par M. ROBERT DE LA VILLEHERVÈ
ACTE PREMIER
Le décor qui, dès le lever du rideau, doit, par le caprice du dessin et la
fantaisie de la lumière, emporter le spectateur hors des réalités géographiques,
représente essentiellement ceci : une esplanade sous des arbres aux beaux feuil-
lages, avec, à gauche, la maison du juge et à droite une prison. Mais cette prison,
avec un luxe de grilles reluisantes et une porte très massive, ornée de clous,
au battant de laquelle se remarque un guichet étroit, consciencieusement muni
de barreaux, sera d'un aspect à la fois rébarbatif et plaisant, — comme un
enfant qui froncerait les sourcils. Sous un auvent, à droite de cette porte, pend
visiblement une cloche assez grosse. Quant à la maison du juge, la porte en
sera, pour les nécessités de la comédie, surélevée d'un perron de six à sept
marches, à balustrade de fer ouvragé, et qui fait face au public; il y aura un
banc de pierre adossé à ce perron, et, au delà de la maison, on apercevra des
verdures du jardin, au-dessus d'un mur couvert de végétations pendantes, qui,
pourtant, ne dissimuleront qu'à demi une petite porte de menuiserie à compar-
timents.
Sur l'espèce de place qui se trouve ainsi ménagée, on accède soit par une
rue praticable qui vient de derrière la prison et se continue en avant de la
maison du juge sous une arcade sculptée, soit par un escalier plongeant sous
(1) Cette comédie avait été présentée au Concours en 4 actes et sous le titre de
Laërte et Claudia. L'auteur a rendu ici à la pièce son titre réel, de même qu'il
a rétabli, au lieu du nom de Laërte à quoi l'avait invité le scrupule d'aucuns
comédiens, le nom de Caprice par lui donné originairement à son principal
personnage; et enfin, par la suppression d'une vingtaine de vers, d'ailleurs
inutiles à l'action, et qui, écrits en vue d'une représentation publique, avaient
permis de ménager un entr'acte entre les scènes VI et vu du premier acte, il a
restitué à sa Comédie du Juge la division en trois actes qu'elle comporte logi-
quement.
Comédie en 3 actes
par M. ROBERT DE LA VILLEHERVÈ
ACTE PREMIER
Le décor qui, dès le lever du rideau, doit, par le caprice du dessin et la
fantaisie de la lumière, emporter le spectateur hors des réalités géographiques,
représente essentiellement ceci : une esplanade sous des arbres aux beaux feuil-
lages, avec, à gauche, la maison du juge et à droite une prison. Mais cette prison,
avec un luxe de grilles reluisantes et une porte très massive, ornée de clous,
au battant de laquelle se remarque un guichet étroit, consciencieusement muni
de barreaux, sera d'un aspect à la fois rébarbatif et plaisant, — comme un
enfant qui froncerait les sourcils. Sous un auvent, à droite de cette porte, pend
visiblement une cloche assez grosse. Quant à la maison du juge, la porte en
sera, pour les nécessités de la comédie, surélevée d'un perron de six à sept
marches, à balustrade de fer ouvragé, et qui fait face au public; il y aura un
banc de pierre adossé à ce perron, et, au delà de la maison, on apercevra des
verdures du jardin, au-dessus d'un mur couvert de végétations pendantes, qui,
pourtant, ne dissimuleront qu'à demi une petite porte de menuiserie à compar-
timents.
Sur l'espèce de place qui se trouve ainsi ménagée, on accède soit par une
rue praticable qui vient de derrière la prison et se continue en avant de la
maison du juge sous une arcade sculptée, soit par un escalier plongeant sous
(1) Cette comédie avait été présentée au Concours en 4 actes et sous le titre de
Laërte et Claudia. L'auteur a rendu ici à la pièce son titre réel, de même qu'il
a rétabli, au lieu du nom de Laërte à quoi l'avait invité le scrupule d'aucuns
comédiens, le nom de Caprice par lui donné originairement à son principal
personnage; et enfin, par la suppression d'une vingtaine de vers, d'ailleurs
inutiles à l'action, et qui, écrits en vue d'une représentation publique, avaient
permis de ménager un entr'acte entre les scènes VI et vu du premier acte, il a
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