Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-05-19
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 19 mai 1888 19 mai 1888
Description : 1888/05/19 (A1,N37)-1888/05/26. 1888/05/19 (A1,N37)-1888/05/26.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545719c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
■&to&fa^?à&^ GIN A* ;GMN:%"ïiM^ .$-"' Du 19 AU 26 MAI iifc&S.
;: ; ; A^x;. :, ;.c- À; :M Â; H À ip $$, g-, : ;
Four: pmipoir .lutter efficacement
Contre nos ennemis et exposer nos,idées
pendant la période électorale qui vient
deseitermiher, nous n'avons reculé de-
vant, rien et par conséquent dit, entrer
dans nombre de frais:que nous n'avons
pas cl'ordinaire. Pur contre,, nous n'a-
vons reçu que très peu d'argent ces
deux dernières semaines.
Nous venons donc faire un pressant
appel aux camarades, groupes et dé-
positaires, pour qu'ils veuillent bien
nous envoyer au plus tôt le montant
de ce qu'ils nous ont demandé.
Les compagnons comprendront bi d' ailleurs ,qtie si nous avons qxiintuplé,
ou sextuplé notre tirage, il nous est im-
possible de continuer à pc.raiire s'ils
ne nous soldent pas-..
Car, comme nous venons de,l'expli-
quer, cela ayant amené surcroit de frais,
et n'ayant m outre pasle sou pour faire
face au tirage et aux expéditions, force
nous a été de faire faire notre impres-
sion a crédit.
Nous comptons donc sérieusement
sur les amis, pour liquider cette dette-
au plus vile — il va de l'existence du
journal.
Allons, compagnons, un peu.d'exac-
titude et de régularité dans le paiement,
et nous ne serons plus aux prises avec
mille et un petits détails qui nous en-
travent bien souvent...
POULES MOUILLÉES!
C'est l'insulte aux lèvres que les
Vidie accueillaient les ouvriers ve-
nant sans condition offrir de repren-
dre le travail. Sous la cinglante in j ure
ils sont repartis, se promettantde ne
.rentrai au bagne que vainqueurs.
Et depuis, la lu lie' dure ; de par-
tielle et circonscrite au bagne "Vidie
qu'elle était d'abord, la voici pres-
que générale— tousiespalronss'as-
sociantpourrésisler à leurs oavriers.
Il y a dans celle grève autre chose
que la question du contre-maître
Amiable ; il n'est que l'incident qui
a rendu tangible, la lutte sourde et
ancienne, entre patrons et ouvriers.
■ v.;ï6'ê'st unedespliases! de lavlutte du
r {rayaitei)dU; capital;.;; ^e^djernier se
sent débordé flâr le flot montant des
revendications^prolétariennes- II lui
faut, conserver.son .prestige, sous
peine aî-affàiblissement ■;-. c'est- son
principe mèrne ,qiui estons en dis-f
cussion ■-— accepter cette disçussioni
! c'est reconnaître son -infériorité,et
préparer sa
Aussi les Vidie étaient joyeux et
se; sentaient victorieux, le jour où
une partie dé leurs ouvriers venaient
reprendre le carcan :: Eux étaient les
coqs, les travailleurs desserties mr>ii?7-
.. lées!- .;: .:.'.,:..■.
Et maintenant, quelsera le dénoue-
ment ? Presque tous les ouvriers de
Seine; et Seine-etrQi$e-soQt en grève.
Ils sont calmes, prêts à rentrer aux
usines dès que. les portes seront ou-
vertes — et d'allures onne peutplus
pacifiques; de revendications, ils
n'en formulent pas. :
La presse bien pensante les loue
de pette attitude, et; de ses, clysos
quotidiens, leur administre des lave-
ments soporifiques.,
Les ouvriers ont-ils raison de sui-
vre ces conseils endormeurs '? Ont-
ils raison de rester enfermés chez
eux, de rodailler dans les rues les;
bras ballan ts ou de discutailler à quel-
ques douzaines dans des salles de
réunion ? Est-ce en se croisant les!
bras et en se groupant devant le por-
tail de l'usine, qu'ils peuvent grâce
à leur inconsciente inertie, forcer les
patrons à prononcer le Sésame, ouvre-,
loi ! qui fera tourner sur ses gonds
le portail fermé ? ■■■..-..■■■■
11 faut pour répondre, se dem.an-
.dercequ'estlagrève — c'est la guer-
re I Guerrebénigme aux patrons, dan-
gereuse aux prolétaires— mais mal-
gré tout ce qu'elle a contre elle, la
grève est une des formes de la guerre.
Qui fait la guerre, n'a qu'un objec-
tif : remporteria victoire ; et pour
cela, il doit employertous les moyens
j de lutte, utiliser toutes les armes
qu'il a sous la main — et surtout
choisir son champ de bataille et ne
livrer combat que sur un terrain où
il est — sinon sûr de la victoire •—
du moins certain de faire beaucoup
de mal à son ennemi.
: Malheureusement; les travailleurs
quand ils;/ attaquent leurs .patrons
fout généralement le eéMrairie; M y
a un champ de bataille qu'ils de-
vraient surtout éviter, :ç?est celui' où
le capital est la seule' arme ; com-
ment pourraient-riJs être vainqueurs
eux qui n'en possèdent pas ? C'est
renouveler la vieiHeMstbire des serfs
du moyen-âge venanl au champ-Glos
un bâton à la main pour toute arme,
et forcés de combattre ; un chevalier
bardé dé fer.
Le prptecteur des capitaliste s, l'É-
tal, juge mieux la situation que les
travailleurs ; aussi prend-d les pré-
eau tions que son métier oblige; Gen-
darmes et soldats; sont promptemeht
mis sur pied pour protéger capita-
listes et usines —-sans:; même s'être
demandé si les patrons ont provoqué
ou n'ont fait que se. défendre. Il est
entendu, que : dans tonte grève •■^—'
comme dans la chasse au lapin —
e'est le travailleur qui a commencé.
Immédiatement la bande de châ-
trés qui broute au râtelier gouver-
nemental — ou aspire à y brouter—
de beugler .-l'antienne vieillotte : les
machines sont sacrées, elles doivent
être respectées.,,, Que les prolétaires
ne s'effarouchent pas si les soldats
s'amènent, c'est pour les protéger
contre eux-mêmes J: et lès empêcher
de se livrer à de regrettables excès,
qu'ils regretteront les premiers, af-
firme-t-on.
A ce moment, nul parmi les gré-
vistes n'a encore songé -à porter "une
main, sacrilège et dévastatrice sur
la sacro-sainte- propriété — et pour-
tant, tous s'émeuvent! C'est, donc
là le défaut delà cuirasse capitaliste?
Règle générale, en toute guerre,
observer le point faible et vulnérable
de l'ennemi et le frapper inexorable-
ment là où il craint d'être touché !
Si demain, les poules .mouillées,
exaspérées par. les scélératesses pa-
tronales, poussées au désespoir par
le navrant tableau de leurs petiots
anémiés ; fous de rage sous l'aiguil-
lon de leurs entrailles vides, se
ruaient furieux sur l'usine, enfon-
çaient les portes, brisaient, sacca-
gaient, anéantissaient tout, ne lais-
;: ; ; A^x;. :, ;.c- À; :M Â; H À ip $$, g-, : ;
Four: pmipoir .lutter efficacement
Contre nos ennemis et exposer nos,idées
pendant la période électorale qui vient
deseitermiher, nous n'avons reculé de-
vant, rien et par conséquent dit, entrer
dans nombre de frais:que nous n'avons
pas cl'ordinaire. Pur contre,, nous n'a-
vons reçu que très peu d'argent ces
deux dernières semaines.
Nous venons donc faire un pressant
appel aux camarades, groupes et dé-
positaires, pour qu'ils veuillent bien
nous envoyer au plus tôt le montant
de ce qu'ils nous ont demandé.
Les compagnons comprendront bi
ou sextuplé notre tirage, il nous est im-
possible de continuer à pc.raiire s'ils
ne nous soldent pas-..
Car, comme nous venons de,l'expli-
quer, cela ayant amené surcroit de frais,
et n'ayant m outre pasle sou pour faire
face au tirage et aux expéditions, force
nous a été de faire faire notre impres-
sion a crédit.
Nous comptons donc sérieusement
sur les amis, pour liquider cette dette-
au plus vile — il va de l'existence du
journal.
Allons, compagnons, un peu.d'exac-
titude et de régularité dans le paiement,
et nous ne serons plus aux prises avec
mille et un petits détails qui nous en-
travent bien souvent...
POULES MOUILLÉES!
C'est l'insulte aux lèvres que les
Vidie accueillaient les ouvriers ve-
nant sans condition offrir de repren-
dre le travail. Sous la cinglante in j ure
ils sont repartis, se promettantde ne
.rentrai au bagne que vainqueurs.
Et depuis, la lu lie' dure ; de par-
tielle et circonscrite au bagne "Vidie
qu'elle était d'abord, la voici pres-
que générale— tousiespalronss'as-
sociantpourrésisler à leurs oavriers.
Il y a dans celle grève autre chose
que la question du contre-maître
Amiable ; il n'est que l'incident qui
a rendu tangible, la lutte sourde et
ancienne, entre patrons et ouvriers.
■ v.;ï6'ê'st unedespliases! de lavlutte du
r {rayaitei)dU; capital;.;; ^e^djernier se
sent débordé flâr le flot montant des
revendications^prolétariennes- II lui
faut, conserver.son .prestige, sous
peine aî-affàiblissement ■;-. c'est- son
principe mèrne ,qiui estons en dis-f
cussion ■-— accepter cette disçussioni
! c'est reconnaître son -infériorité,et
préparer sa
Aussi les Vidie étaient joyeux et
se; sentaient victorieux, le jour où
une partie dé leurs ouvriers venaient
reprendre le carcan :: Eux étaient les
coqs, les travailleurs desserties mr>ii?7-
.. lées!- .;: .:.'.,:..■.
Et maintenant, quelsera le dénoue-
ment ? Presque tous les ouvriers de
Seine; et Seine-etrQi$e-soQt en grève.
Ils sont calmes, prêts à rentrer aux
usines dès que. les portes seront ou-
vertes — et d'allures onne peutplus
pacifiques; de revendications, ils
n'en formulent pas. :
La presse bien pensante les loue
de pette attitude, et; de ses, clysos
quotidiens, leur administre des lave-
ments soporifiques.,
Les ouvriers ont-ils raison de sui-
vre ces conseils endormeurs '? Ont-
ils raison de rester enfermés chez
eux, de rodailler dans les rues les;
bras ballan ts ou de discutailler à quel-
ques douzaines dans des salles de
réunion ? Est-ce en se croisant les!
bras et en se groupant devant le por-
tail de l'usine, qu'ils peuvent grâce
à leur inconsciente inertie, forcer les
patrons à prononcer le Sésame, ouvre-,
loi ! qui fera tourner sur ses gonds
le portail fermé ? ■■■..-..■■■■
11 faut pour répondre, se dem.an-
.dercequ'estlagrève — c'est la guer-
re I Guerrebénigme aux patrons, dan-
gereuse aux prolétaires— mais mal-
gré tout ce qu'elle a contre elle, la
grève est une des formes de la guerre.
Qui fait la guerre, n'a qu'un objec-
tif : remporteria victoire ; et pour
cela, il doit employertous les moyens
j de lutte, utiliser toutes les armes
qu'il a sous la main — et surtout
choisir son champ de bataille et ne
livrer combat que sur un terrain où
il est — sinon sûr de la victoire •—
du moins certain de faire beaucoup
de mal à son ennemi.
: Malheureusement; les travailleurs
quand ils;/ attaquent leurs .patrons
fout généralement le eéMrairie; M y
a un champ de bataille qu'ils de-
vraient surtout éviter, :ç?est celui' où
le capital est la seule' arme ; com-
ment pourraient-riJs être vainqueurs
eux qui n'en possèdent pas ? C'est
renouveler la vieiHeMstbire des serfs
du moyen-âge venanl au champ-Glos
un bâton à la main pour toute arme,
et forcés de combattre ; un chevalier
bardé dé fer.
Le prptecteur des capitaliste s, l'É-
tal, juge mieux la situation que les
travailleurs ; aussi prend-d les pré-
eau tions que son métier oblige; Gen-
darmes et soldats; sont promptemeht
mis sur pied pour protéger capita-
listes et usines —-sans:; même s'être
demandé si les patrons ont provoqué
ou n'ont fait que se. défendre. Il est
entendu, que : dans tonte grève •■^—'
comme dans la chasse au lapin —
e'est le travailleur qui a commencé.
Immédiatement la bande de châ-
trés qui broute au râtelier gouver-
nemental — ou aspire à y brouter—
de beugler .-l'antienne vieillotte : les
machines sont sacrées, elles doivent
être respectées.,,, Que les prolétaires
ne s'effarouchent pas si les soldats
s'amènent, c'est pour les protéger
contre eux-mêmes J: et lès empêcher
de se livrer à de regrettables excès,
qu'ils regretteront les premiers, af-
firme-t-on.
A ce moment, nul parmi les gré-
vistes n'a encore songé -à porter "une
main, sacrilège et dévastatrice sur
la sacro-sainte- propriété — et pour-
tant, tous s'émeuvent! C'est, donc
là le défaut delà cuirasse capitaliste?
Règle générale, en toute guerre,
observer le point faible et vulnérable
de l'ennemi et le frapper inexorable-
ment là où il craint d'être touché !
Si demain, les poules .mouillées,
exaspérées par. les scélératesses pa-
tronales, poussées au désespoir par
le navrant tableau de leurs petiots
anémiés ; fous de rage sous l'aiguil-
lon de leurs entrailles vides, se
ruaient furieux sur l'usine, enfon-
çaient les portes, brisaient, sacca-
gaient, anéantissaient tout, ne lais-
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.89%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 85.89%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5545719c/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5545719c/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5545719c/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5545719c
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5545719c