Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1888-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 31 mars 1888 31 mars 1888
Description : 1888/03/31 (A1,N30)-1888/04/07. 1888/03/31 (A1,N30)-1888/04/07.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545655w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNEE; N° 30.
CINQ CE N T I M E S
Du 31 MARSAU7 Av. 18«S,
ESPOIR!
Travailleurs, vous souffrez comme
il n'est pas possible, Et c'est ainsi
depuis . des centaines de siècles;
aussi loin qu'on remonte dans le
passé on voit l'homme courbé sur
la terre, l'arrosant de son sang.
Ce sont les carcasses de vos pè-
res morts à la peine qui tont pous-
ser les récoltes des champs de vos
maîtres.
Et sans murmurer vous subissez
la vie atroce, patientant jusqu'au
jour ou usés avant l'âge vous ces-
serez d'être.
Vous n'êtes pas encore des hom-
me, travaileur ; vous gardez tout de
la bête de somme l
Le cheval trime sans repos, ac-
cepte le mors et la bride sans regim-
ber. — Gomme lui vous avez un
mors et une bride !
Le boeuf, la tête entourée de ban-
delettes, rasant la terre de son mu-
seau sous le poids du joug, traîne
péniblement la charrue. — Comme
lui vous portez le joug .et trainez la
charrue !
Le mouton donne sa laine, et plus
encore, sa chair. — Comme lui vous
êtes tondus et comme lui conduits
à l'abattoir 1
Resterez-vous encore longtemps
dans votre posture d'esclaves, tra-
vailleurs ? Il vous serait pourtant si
facile de briser vos chaînes ; car
vous avez ce que n'a pas la bête,
un cerveau ou germent les idées.
Des imposteurs vous disent : Vous
êtes nés pour souffrir, votre sort ne
peut changer, la misère est éternelle.
Ne les écoutez pas; ceux-là ont
édifié leur bien-être sur notre mal-
heur et ils voudraient vous convain-
cre que tout effort pour sortir de vo •
tre enfer est inutile et insensé.
Le mal ne vient pas de la nature,
mais de ces hommes quise sont faits
vos pasteurs. Plus vous êtes misé-
rables et plus ils ont d'opulence ;
leur intérêt est de vous voir faibles
et ignorants, car ils ont peur de
vous. -
Le dompteur craint toujours lé
lion qu'il aj asservi, même quand il
l'a affaiblie à jèn mourir.
Vos maîtres vous craignent et ils
ont raison. Qfeez lever les veux sur
eux et vous Verrez les rcusons de
leur crainte.
Ils sont hommes comme vous,
ceux qui rivent vos fers; ils n'ont
pas plus d'intelligence que vous,
les gardes-chioùrmes.
Et puis encore voyez leur petit
nombre, Ils soht un contre mille.
Ils sont une poignée et /gous êtes
nombreux que les étoiles de la voûte
bleu et que les grains de sable de
la mer.
Qu'il vous sera facile d'écheniller
la. terre, travailleurs! de la débar-
rasser de la vermine qui vous ronge,
le jour on vous en aurez la volonté !
Rejetez loin de vous l'esprit de
soumission, inculqué dans votre bas
âge ; déshabituez-vous de l'obéis-
sance prêchée par les menteurs.
Que sur le tronc pourri des su-
perstitions surannées grandisse en
votre coeur la haine, ferment fécond
et vivifiant de la Liberté. Pour tenir
en éveil votre espoir de vengeance,
rémémorez-vous les douleurs endu-
rées par vos pères et n'oubliez pas
celles qui quotidiennement vous
aiguillonnent.
Dans votre cerveau ne donnez
place qu'a l'Esprit de Révolte. Quoi
donc pourrait vous passionner da-
vantage que cet idéal de bien-être,
qu'un peu de volonté vous permet-
tra de réaliser ?
Et il est près de vous, travailleurs,
plus près que vous ne pensez. Déjà
ne sentez-vous pas les frémisse-
ments souterrains qui agitent les
peuples ?
Les cp.taclismes sociaux ont leurs
symptômes, comme ceux de la na-
ture.
L'énorme cataclysme qui se pré-
pare sera terrible. C'est que, terri-
bles sont les comptes à régler ! La
colère s'amoncelle de génération en
génération, et, les puissants l'exal-
tent par leur férocité. Elle bouil-
lonne en toutes les artères, et le
jour ou il lui sera possible de s'as-
souvir, malheur, à ceux qui ''auront
mentee.
La pitié sera inconnue, et devra
l'être ! Est-ce que vos maîtres ont
eu pitié de vous ? Ils n'ont rien à
attendre de votre juste ressenti-
ment.
Que réclameraient-ils ? Les tortu-
res atroces que vous avez subies,
celles qui ont tué vos pères ne crient-
elles pas âpre vengeance? Que la
vôtre ait donc son cours furieux,
afin que le vieux-monde croule sur
ses bases.
La terre purifiée,l'Humanitépourra
se donner une vie nouvelle il n'y
aura pas place pour l'Injustice et
l'Iniquité !
i
Ouvrier, quand lu trouveras
Que de faim trop longtemps tu crèves
Quand las de souffrir tu voudras
Pour réaliser tes rêves
Délaisse un instant l'outil
Tu saisiras pique ou fusil !
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Les résistances seront brèves.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Ce jour-là le peuple vivra !
II
Soldat, quand tu seras lassé
De la discipline implacable
Un jour par loi sera brisé
De les chefs, le. joug redoutable
Le fasil dont s'arme ton bras
Contre eux tu le dirigeras !
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Qu'il vienne ce jour désirable
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Ce jour-tà le peuple vivra !
III
Paysan, quand tu seras las
De trimer toujours pour les autres
Des bourgeois sonnera le glas
Car pour mater ces bons apôtres
Tu feras du fer de ta faux
Le couperet des éehafauds !
CINQ CE N T I M E S
Du 31 MARSAU7 Av. 18«S,
ESPOIR!
Travailleurs, vous souffrez comme
il n'est pas possible, Et c'est ainsi
depuis . des centaines de siècles;
aussi loin qu'on remonte dans le
passé on voit l'homme courbé sur
la terre, l'arrosant de son sang.
Ce sont les carcasses de vos pè-
res morts à la peine qui tont pous-
ser les récoltes des champs de vos
maîtres.
Et sans murmurer vous subissez
la vie atroce, patientant jusqu'au
jour ou usés avant l'âge vous ces-
serez d'être.
Vous n'êtes pas encore des hom-
me, travaileur ; vous gardez tout de
la bête de somme l
Le cheval trime sans repos, ac-
cepte le mors et la bride sans regim-
ber. — Gomme lui vous avez un
mors et une bride !
Le boeuf, la tête entourée de ban-
delettes, rasant la terre de son mu-
seau sous le poids du joug, traîne
péniblement la charrue. — Comme
lui vous portez le joug .et trainez la
charrue !
Le mouton donne sa laine, et plus
encore, sa chair. — Comme lui vous
êtes tondus et comme lui conduits
à l'abattoir 1
Resterez-vous encore longtemps
dans votre posture d'esclaves, tra-
vailleurs ? Il vous serait pourtant si
facile de briser vos chaînes ; car
vous avez ce que n'a pas la bête,
un cerveau ou germent les idées.
Des imposteurs vous disent : Vous
êtes nés pour souffrir, votre sort ne
peut changer, la misère est éternelle.
Ne les écoutez pas; ceux-là ont
édifié leur bien-être sur notre mal-
heur et ils voudraient vous convain-
cre que tout effort pour sortir de vo •
tre enfer est inutile et insensé.
Le mal ne vient pas de la nature,
mais de ces hommes quise sont faits
vos pasteurs. Plus vous êtes misé-
rables et plus ils ont d'opulence ;
leur intérêt est de vous voir faibles
et ignorants, car ils ont peur de
vous. -
Le dompteur craint toujours lé
lion qu'il aj asservi, même quand il
l'a affaiblie à jèn mourir.
Vos maîtres vous craignent et ils
ont raison. Qfeez lever les veux sur
eux et vous Verrez les rcusons de
leur crainte.
Ils sont hommes comme vous,
ceux qui rivent vos fers; ils n'ont
pas plus d'intelligence que vous,
les gardes-chioùrmes.
Et puis encore voyez leur petit
nombre, Ils soht un contre mille.
Ils sont une poignée et /gous êtes
nombreux que les étoiles de la voûte
bleu et que les grains de sable de
la mer.
Qu'il vous sera facile d'écheniller
la. terre, travailleurs! de la débar-
rasser de la vermine qui vous ronge,
le jour on vous en aurez la volonté !
Rejetez loin de vous l'esprit de
soumission, inculqué dans votre bas
âge ; déshabituez-vous de l'obéis-
sance prêchée par les menteurs.
Que sur le tronc pourri des su-
perstitions surannées grandisse en
votre coeur la haine, ferment fécond
et vivifiant de la Liberté. Pour tenir
en éveil votre espoir de vengeance,
rémémorez-vous les douleurs endu-
rées par vos pères et n'oubliez pas
celles qui quotidiennement vous
aiguillonnent.
Dans votre cerveau ne donnez
place qu'a l'Esprit de Révolte. Quoi
donc pourrait vous passionner da-
vantage que cet idéal de bien-être,
qu'un peu de volonté vous permet-
tra de réaliser ?
Et il est près de vous, travailleurs,
plus près que vous ne pensez. Déjà
ne sentez-vous pas les frémisse-
ments souterrains qui agitent les
peuples ?
Les cp.taclismes sociaux ont leurs
symptômes, comme ceux de la na-
ture.
L'énorme cataclysme qui se pré-
pare sera terrible. C'est que, terri-
bles sont les comptes à régler ! La
colère s'amoncelle de génération en
génération, et, les puissants l'exal-
tent par leur férocité. Elle bouil-
lonne en toutes les artères, et le
jour ou il lui sera possible de s'as-
souvir, malheur, à ceux qui ''auront
mentee.
La pitié sera inconnue, et devra
l'être ! Est-ce que vos maîtres ont
eu pitié de vous ? Ils n'ont rien à
attendre de votre juste ressenti-
ment.
Que réclameraient-ils ? Les tortu-
res atroces que vous avez subies,
celles qui ont tué vos pères ne crient-
elles pas âpre vengeance? Que la
vôtre ait donc son cours furieux,
afin que le vieux-monde croule sur
ses bases.
La terre purifiée,l'Humanitépourra
se donner une vie nouvelle il n'y
aura pas place pour l'Injustice et
l'Iniquité !
i
Ouvrier, quand lu trouveras
Que de faim trop longtemps tu crèves
Quand las de souffrir tu voudras
Pour réaliser tes rêves
Délaisse un instant l'outil
Tu saisiras pique ou fusil !
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Les résistances seront brèves.
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Ce jour-là le peuple vivra !
II
Soldat, quand tu seras lassé
De la discipline implacable
Un jour par loi sera brisé
De les chefs, le. joug redoutable
Le fasil dont s'arme ton bras
Contre eux tu le dirigeras !
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Qu'il vienne ce jour désirable
Ah ! ça ira, ça ira, ça ira
Ce jour-tà le peuple vivra !
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De trimer toujours pour les autres
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Le couperet des éehafauds !
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