Titre : L'Idée ouvrière : journal hebdomadaire paraissant le samedi
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1887-12-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb327882527
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 158 Nombre total de vues : 158
Description : 24 décembre 1887 24 décembre 1887
Description : 1887/12/24 (A1,N16)-1887/12/31. 1887/12/24 (A1,N16)-1887/12/31.
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5545573g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-85206
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/02/2011
PREMIÈRE ANNÉE, N° 10.
CIN Q-^îCPIVli&T'ï MES
DU24AU31DÉC4887.
AVIS
Nous prions nos amis et dépositaires qui. nous
tinrent, plusieurs numéros, de bien vouloir nous
te* solder le j)lus tôt pos>ihle.
L'abondance de matière nous oblige à remettre
au prochain numê'O la publication de quelques
copies arrivées a« dernier moment.
LE GROUPE SOCIALISTE
Un nouveau champignon — véné-
neux — a poussé dans le fumier
parlementaire, le groupe socialiste.
La simple logique nous faisait dès
longtemps prévoir comme prochaine
la formation de ce nouveau groupe.
Les quelques hommes affichant des
idées socialistes à la chambre étaient
restés isolés et pouvaient être plu-
tôt regardés comme des pseudo-ré-
volutionnaires, que des initiés ; ils
s'étaient tenus en dehors de la ca-
caph'onie parlementaire. Voici que
devant l'expansion grandissante des
idées socialistes dans la masse, ils
songent à se donner an drapeau, un
programme, afin de se poser plus
facilement comme les champions
des revendications prolétariennes.
C'est un excellent appoint électo-
ral que l'étiquette « socialiste, » et
il est bon dose gardera carreau, par
le temps qui court, en prévision de
la prochaine dissoluiion. Ce mot so-
cialiste est diantreinent obscur, il
manque de netteté et de clarté, il
suppose de vagues aspirations plus
sentimentales que réfléchies vers
u ne amélï.0 ra ti o n soci a le ; o n peu t
dire de lui que serré dé près il est
vide et creux. Nous l'acceptons
pourtant et nous nous l'appliquons ;
c'est un terme générique dont nous
nous servons pour éviter parfois
d'interminables périphrases — et
puis nous sf.vons que nos amis con-
naissent le sens que nous attachons
à ce mot. Il n'en est pas de même de
tous les prêcheurs en eau trouble,
do sièges au Palais-Bourbon ; ils
sont enchantés de la nébulosité de
ce mot, ils peuvent l'employer, s'en
faire une fructueuse réclame, sans
que cela lire à conséquence. Rien de
plus commode à un député, que d'ou-
blier le lendemain de son élection
les mirobolantes promesses de la
veille.
Certes si nous avions le temps de
feuilleter les proclamations électo-
rales des députés républicains même
des plus incolores, opportunistes
enfarinés, aujourd'hui adversaires
acharnés du socialisme — tel que
nous le comprenons — nous trouve-
rions cette étiquette, accaparée avec
le secret espoir: que des électeurs
naïfs se laisseraient prendre à sa glu.
Avec la présidence Garnot, voici
le parlementarisme entré dans une
nouvelle phase de décomposition.
Les vieilles classifications de partis
ne répondent plus à la situation ac-
tuelle, la débâcle arrive, un rema-
niement s'impose. C'est pour ob^ife
à cette nécessité" que le\ Gïôîtpë'^ëb^^
cialisle s'est formé. Nous accueillons
sa naissance avec faveur, non que
nous espérions en lui — son impuis-
sance ne tardera pas à s'étaler au
grand jour, aussi patente que celle
de tous les partis qui l'ont précédé
dans l'arène aux mensonges.
C'est la marche en avant, inces-
sante et régulière qui s'accomplit.
Los opportunistes, hier encore tout
puissants, sont définitivement en-
terrés ; les radicaux eux, ont déjà
plus ou moins gouverné, il leur va
falloir prendre officiellement le pou-
voir ; pas davantage que leurs pré-
décesseurs ils ne feront oeuvre utile.
L'extrême gauche prendra la place
des radicaux— et le groupe socia-
liste celle de l'extrême gauche.
Et cette évolution ira en s'accen-
tuant, jusqu'au jour— peu éloigné
espérons-le ! où l'impuissance du
parlementarisme aura été démon-
trée expérimentalement par l'élimi-
nation graduelle de ceux qui l'au-
ront incarné.
Ce jour-là, le peuple aura enfin
compris que le gouvernement étant
un instrument do dominai ion et
d'abrutissement crée spécialement
pour les besoins de la cause bour-
geoise, il est absurde de demander
à cette mécanique branlante de pro-
duire besogne pour le peuple.
L'Etat ne puise sa force que dans
la sanction que lui donnent incons-
ciemment les travailleurs ; qu'ils
s'abstiennent, qu'ils refusent de four-
nir plus longtemps des bâtons pour
se faire battre et la brioque tombe-
ra en ruines, s'éfriterà d'elle-même,
sera bientôt hors d'état dé protéger
les exploiteurs de chair humaine.
CONTRE LE CHOMAGE
Il y a quelque temps', 22 chambres
syndicales se sont unies pour tâcher
de trouver le moyen de lutter effica-
cement contre le chômage.
Après plusieurs réunions privées,
les dites chambres syndicales déci-
dèrent de provoquer une grève gé-
nérale pour obtenir la réduction des
heures de travail à huit heures par
jour, la suppression du Marchanda-
ge,» etc., etc. A cet effet, le comité à
organisé plusieurs meetings publics
dans Paris ou une grande quar.tité
de travailleurs allèrent écouter les
mesures à prendre pour combattre
le chômage qui va toujours croissant.
Dans toutes ces réunions, l'on fit voir
que ce n'était pas le travail qui man-
quait ; que la cause principale du
chômage venait de la rapacité des
patrons qui sans s'occuper si cela
pourra empêcher à d'autres, font
travailler leurs ouvriers de 12 à 14
heures, sans pour cela les payer da-
vantage.
Dans tous les meetings, l'on a dé-
cidé d^- s'entendre pour faire une
grève générale et en attendant la dé-
claration delà grève, l'on organisera
des meetings !e plus possible pour
augmenter également Je nombre de
ceux qui feront grève et par là lui
assurer le succès.
Voyant que cette idée de grève gé-
nérale se répandait dans la masse
sans y avoir contribué, le parti soi-
disant ouvi ier Possibiliste dans son
manifeste aux Travailleurs, leur con-
seille de ne pas faire cette grève
sous prétexte que cela serait la mi-
sère pour eux, comme si l'ouvrier
n'y était pas toujours.
Mais ces messieurs pensent que
comme eux l'on peut attendre une
•place de conseiller municipal ou de
député ; du reste, ce n'est pas la
| misère où est l'ouvrier qui ies inté-,
fesse, le principal pour eux est de'
CIN Q-^îCPIVli&T'ï MES
DU24AU31DÉC4887.
AVIS
Nous prions nos amis et dépositaires qui. nous
tinrent, plusieurs numéros, de bien vouloir nous
te* solder le j)lus tôt pos>ihle.
L'abondance de matière nous oblige à remettre
au prochain numê'O la publication de quelques
copies arrivées a« dernier moment.
LE GROUPE SOCIALISTE
Un nouveau champignon — véné-
neux — a poussé dans le fumier
parlementaire, le groupe socialiste.
La simple logique nous faisait dès
longtemps prévoir comme prochaine
la formation de ce nouveau groupe.
Les quelques hommes affichant des
idées socialistes à la chambre étaient
restés isolés et pouvaient être plu-
tôt regardés comme des pseudo-ré-
volutionnaires, que des initiés ; ils
s'étaient tenus en dehors de la ca-
caph'onie parlementaire. Voici que
devant l'expansion grandissante des
idées socialistes dans la masse, ils
songent à se donner an drapeau, un
programme, afin de se poser plus
facilement comme les champions
des revendications prolétariennes.
C'est un excellent appoint électo-
ral que l'étiquette « socialiste, » et
il est bon dose gardera carreau, par
le temps qui court, en prévision de
la prochaine dissoluiion. Ce mot so-
cialiste est diantreinent obscur, il
manque de netteté et de clarté, il
suppose de vagues aspirations plus
sentimentales que réfléchies vers
u ne amélï.0 ra ti o n soci a le ; o n peu t
dire de lui que serré dé près il est
vide et creux. Nous l'acceptons
pourtant et nous nous l'appliquons ;
c'est un terme générique dont nous
nous servons pour éviter parfois
d'interminables périphrases — et
puis nous sf.vons que nos amis con-
naissent le sens que nous attachons
à ce mot. Il n'en est pas de même de
tous les prêcheurs en eau trouble,
do sièges au Palais-Bourbon ; ils
sont enchantés de la nébulosité de
ce mot, ils peuvent l'employer, s'en
faire une fructueuse réclame, sans
que cela lire à conséquence. Rien de
plus commode à un député, que d'ou-
blier le lendemain de son élection
les mirobolantes promesses de la
veille.
Certes si nous avions le temps de
feuilleter les proclamations électo-
rales des députés républicains même
des plus incolores, opportunistes
enfarinés, aujourd'hui adversaires
acharnés du socialisme — tel que
nous le comprenons — nous trouve-
rions cette étiquette, accaparée avec
le secret espoir: que des électeurs
naïfs se laisseraient prendre à sa glu.
Avec la présidence Garnot, voici
le parlementarisme entré dans une
nouvelle phase de décomposition.
Les vieilles classifications de partis
ne répondent plus à la situation ac-
tuelle, la débâcle arrive, un rema-
niement s'impose. C'est pour ob^ife
à cette nécessité" que le\ Gïôîtpë'^ëb^^
cialisle s'est formé. Nous accueillons
sa naissance avec faveur, non que
nous espérions en lui — son impuis-
sance ne tardera pas à s'étaler au
grand jour, aussi patente que celle
de tous les partis qui l'ont précédé
dans l'arène aux mensonges.
C'est la marche en avant, inces-
sante et régulière qui s'accomplit.
Los opportunistes, hier encore tout
puissants, sont définitivement en-
terrés ; les radicaux eux, ont déjà
plus ou moins gouverné, il leur va
falloir prendre officiellement le pou-
voir ; pas davantage que leurs pré-
décesseurs ils ne feront oeuvre utile.
L'extrême gauche prendra la place
des radicaux— et le groupe socia-
liste celle de l'extrême gauche.
Et cette évolution ira en s'accen-
tuant, jusqu'au jour— peu éloigné
espérons-le ! où l'impuissance du
parlementarisme aura été démon-
trée expérimentalement par l'élimi-
nation graduelle de ceux qui l'au-
ront incarné.
Ce jour-là, le peuple aura enfin
compris que le gouvernement étant
un instrument do dominai ion et
d'abrutissement crée spécialement
pour les besoins de la cause bour-
geoise, il est absurde de demander
à cette mécanique branlante de pro-
duire besogne pour le peuple.
L'Etat ne puise sa force que dans
la sanction que lui donnent incons-
ciemment les travailleurs ; qu'ils
s'abstiennent, qu'ils refusent de four-
nir plus longtemps des bâtons pour
se faire battre et la brioque tombe-
ra en ruines, s'éfriterà d'elle-même,
sera bientôt hors d'état dé protéger
les exploiteurs de chair humaine.
CONTRE LE CHOMAGE
Il y a quelque temps', 22 chambres
syndicales se sont unies pour tâcher
de trouver le moyen de lutter effica-
cement contre le chômage.
Après plusieurs réunions privées,
les dites chambres syndicales déci-
dèrent de provoquer une grève gé-
nérale pour obtenir la réduction des
heures de travail à huit heures par
jour, la suppression du Marchanda-
ge,» etc., etc. A cet effet, le comité à
organisé plusieurs meetings publics
dans Paris ou une grande quar.tité
de travailleurs allèrent écouter les
mesures à prendre pour combattre
le chômage qui va toujours croissant.
Dans toutes ces réunions, l'on fit voir
que ce n'était pas le travail qui man-
quait ; que la cause principale du
chômage venait de la rapacité des
patrons qui sans s'occuper si cela
pourra empêcher à d'autres, font
travailler leurs ouvriers de 12 à 14
heures, sans pour cela les payer da-
vantage.
Dans tous les meetings, l'on a dé-
cidé d^- s'entendre pour faire une
grève générale et en attendant la dé-
claration delà grève, l'on organisera
des meetings !e plus possible pour
augmenter également Je nombre de
ceux qui feront grève et par là lui
assurer le succès.
Voyant que cette idée de grève gé-
nérale se répandait dans la masse
sans y avoir contribué, le parti soi-
disant ouvi ier Possibiliste dans son
manifeste aux Travailleurs, leur con-
seille de ne pas faire cette grève
sous prétexte que cela serait la mi-
sère pour eux, comme si l'ouvrier
n'y était pas toujours.
Mais ces messieurs pensent que
comme eux l'on peut attendre une
•place de conseiller municipal ou de
député ; du reste, ce n'est pas la
| misère où est l'ouvrier qui ies inté-,
fesse, le principal pour eux est de'
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