Titre : La Science à la maison et l'industrie en chambre : journal populaire illustré
Éditeur : Imprimerie du XXe siècle (Le Havre)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1917-03-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb45108212t
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 521 Nombre total de vues : 521
Description : 01 mars 1917 01 mars 1917
Description : 1917/03/01 (A5,N80)-1917/03/31. 1917/03/01 (A5,N80)-1917/03/31.
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5401250v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-66646
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/12/2008
102 La Science à la Maison et l'Industrie en La Science à la Maison et l'Industrie en
enchevêtres les uns dans les autres, résistent à l'in-
troduction de l'instrument, forment ch-ianie, comme
l'on dit en mécanique. Cette remarque ûi été faite
depuis longtemps dans l'industrie : aussi, dans les
usines à gaz. en particulier, emploie-t-ou des fourches
et non des pelles pour la manutention du coke.
A la maison, on pourrait tout aussi bien se servir
d'une petite fourche à main, mais ce serait un ins-
trument de plus dans le ménage, car, souvent, pelle
à charbon et main de fer à ramasser les balayures
ne font qu'une.
L'amateur possesseur d'un marteau et d'une burin
pourra concilier les choses en découpant simplement
des dents de un à deux centimètres de long sur
tout le bord formant l'extrémité de la main de fer.
Ces dents, en s'insérant entre les morceaux de char-
bon, facilitent énormément la pénétration de l'ins-
trument d'où sérieux gain de temps qui est de l'ar-
gent et économie de force qu'il est dans les règles
du progrès de ne jamais dépenser inutilement.
J'aurais pu faire breveter ce petit perfectionnement
que je n'ai tu appliquer nulle part ;'j'aime mieux
l'offrir gracieusement aux aimables lecteur de la
Science à la Maison et l'Industrie en Chambre.
LE FEU NOIR
Roman ecien.tific3.ue et d'sL^r&xxtxxvea inédit, par OA.T=-JSTEî.Mt (Suite)
•—- Ces hommes vont probablement nous l'ap-
prendre, mon général, répondit le colonel, qui
secouait déjà le marin Harscouet et lui frictionnait
les membres pour le faire sortir de sa torpeur. Je
pense qu'ils en seront bientôt quittes, comme nous,
pour la peur et pas mal de lassitude.
"Cependant, Harscouet, malgré les vigoureuses fric-
tions de M. de La Chedinière, ne revenait pas à lui.
Depuis quelques instants, néanmoins, ses membres
paraissaient s'assoupir et perdre de leur raideur cada-
vérique ; mais, par suite de cet assoupissement, le
charme qui semblait maintenir le corps en équilibre
se rompit tout à coup et le colonel faillit être
entraîné avec le marin qui s'abattit comme une masse
sur le parquet. La chute fut si subite que le colonel
put à. peine en atténuer la violence.
A cette vue, le général Lamare sauta de son
siège et accourut près de son inférieur pour l'aider
à relever le corps qu'ils placèrent dans l'un des fau-
teuils disposés autour de la table.
A ce moment, les yeux du général tombèrent sur
la petite boîte aux trois quarts brûlée qui se trouvait
précisément à cet endroit.
— Colonel, quelle est donc cette boîte à demi
carbonisée, dit-il aussitôt ? N'est-ce pas là que nous
devons chercher la cause de la fumée, sinon celle
de la paralysie ? Mais le plus-pressé est de ranimer
ces malheureux et, puisque nos efforts sont vains,
il est indispensable de sonner pour que l'on mande
au plus tôt l'un des médecins attachés à l'hôtel et
plusieurs, s'ils sont libres ; cela n'en vaudrait que
mieux.
-— J'allais vous le proposer, mon général ; nous
ne pouvons laisser se prolonger davantage cette triste
situation où se trouve notre personnel.
.Le colonel avait déjà le doigt sur l'appel électrique,
lorsqu'il lui sembla voir 'Martin, l'autre marin qui
se trouvai' prè" du plneard. faire un l'''f>;er mouvement.
Il ne •■'éiail pas trompé, on effet : celui-ci re-
mua ii l"s ;>.n--ièp.-s (>t commençait à agiter les
doigt". Le colonel revint sur ses pas et s'approcha
en même femns que le général. 'Inni l'attention avait
été attiré^ également de ce côté.
A ne moment, Mari in éleva le bras droit : mais,
presque anss.iiôi. il retomba inerte. Sous un nouvel
ou >rf. il le remua derechef, mais il retomba encore.
Les deux officiers, redoutant une nouvelle chute,
s'empressèrent de soutenir le corps du soldat, dont
les membres s'agitaient de plus en plus et reprenaient
peu à peu la libre possession de leurs mouvements.
— Martin, m'entendez-vous, demanda; alors le co-
lonel, qui désirait s'assurer du retour du patient à
son état normal ?
A cette question, les muscles de sa face se con-
tractèrent ; la bouche restée jusqu'ici ouverte et sur
laquelle s'était stéréotypée une vive exclamation
de surprise, se ferma en partie. Mais aucun son n'en
sortit ; seul, un battement des paupières, sembla ré-
pondre affirmativement.
Enfin, Martin ne tomba pas ; la vie, au con-
traire, reprit rapidement, chez lui, son cours régulier.
Son premier mouvement fut de se frotter le front
de ses .deux mains, comme pour en chasser une ob-
session persistante ; puis, il souleva lentement, l'un©
après l'autre, ses jambes qui paraissaient chargées
d'un poids considérable.
Moins d'une minute après l'instant où le colonel
avait sonné, le marsouin, quoique encore très ému,
était revenu complètement à lui et sa première pa-
role fut pour remercier, avec une confusion bien na-
turelle, ses deux supérieurs de leur charitable in-
tervention.
Le sergent, le caporal et l'artilleur, comme s'ils
n'avaient attendu que la voix de leur camarade pour
se ranimer, sortirent rapidement de leur torpeur.
M. Bernard lui-même rouvrit bientôt les yeux et
reprit, une pose qui s'alliait mieux avec le sérieux
habituel de son caractère. Enfin, Harscouet qui se
trouvait très près de la petite boîte et paraissait
avoir, en raison directe de la moindre distance, subi
l'influence stupéfiante à plus forte dose que tous les
autres, revint également à lui et se leva du fauteuil
sans le secours d'aucune intervention doctorale.
Aussitôt en possession de ses mouvements. M. Ber-
nard, prévenant les questions des deux officiers, leur
remit la lettre de l'inventeur qui, mieux que toutes
les explications, leur révéla le cause exacte de cet
événem en t extra ord inaire.
On juge de leur surprise à cette lecture, et de
leur désappointement, lorsqu'ils apprirent de la bouche
de M. Bernard, avec les autres détails connus du
lecteur, que tout l'échantillon du mélange s'était
enflammé spontanément.
(A suivre.)
enchevêtres les uns dans les autres, résistent à l'in-
troduction de l'instrument, forment ch-ianie, comme
l'on dit en mécanique. Cette remarque ûi été faite
depuis longtemps dans l'industrie : aussi, dans les
usines à gaz. en particulier, emploie-t-ou des fourches
et non des pelles pour la manutention du coke.
A la maison, on pourrait tout aussi bien se servir
d'une petite fourche à main, mais ce serait un ins-
trument de plus dans le ménage, car, souvent, pelle
à charbon et main de fer à ramasser les balayures
ne font qu'une.
L'amateur possesseur d'un marteau et d'une burin
pourra concilier les choses en découpant simplement
des dents de un à deux centimètres de long sur
tout le bord formant l'extrémité de la main de fer.
Ces dents, en s'insérant entre les morceaux de char-
bon, facilitent énormément la pénétration de l'ins-
trument d'où sérieux gain de temps qui est de l'ar-
gent et économie de force qu'il est dans les règles
du progrès de ne jamais dépenser inutilement.
J'aurais pu faire breveter ce petit perfectionnement
que je n'ai tu appliquer nulle part ;'j'aime mieux
l'offrir gracieusement aux aimables lecteur de la
Science à la Maison et l'Industrie en Chambre.
LE FEU NOIR
Roman ecien.tific3.ue et d'sL^r&xxtxxvea inédit, par OA.T=-JSTEî.Mt (Suite)
•—- Ces hommes vont probablement nous l'ap-
prendre, mon général, répondit le colonel, qui
secouait déjà le marin Harscouet et lui frictionnait
les membres pour le faire sortir de sa torpeur. Je
pense qu'ils en seront bientôt quittes, comme nous,
pour la peur et pas mal de lassitude.
"Cependant, Harscouet, malgré les vigoureuses fric-
tions de M. de La Chedinière, ne revenait pas à lui.
Depuis quelques instants, néanmoins, ses membres
paraissaient s'assoupir et perdre de leur raideur cada-
vérique ; mais, par suite de cet assoupissement, le
charme qui semblait maintenir le corps en équilibre
se rompit tout à coup et le colonel faillit être
entraîné avec le marin qui s'abattit comme une masse
sur le parquet. La chute fut si subite que le colonel
put à. peine en atténuer la violence.
A cette vue, le général Lamare sauta de son
siège et accourut près de son inférieur pour l'aider
à relever le corps qu'ils placèrent dans l'un des fau-
teuils disposés autour de la table.
A ce moment, les yeux du général tombèrent sur
la petite boîte aux trois quarts brûlée qui se trouvait
précisément à cet endroit.
— Colonel, quelle est donc cette boîte à demi
carbonisée, dit-il aussitôt ? N'est-ce pas là que nous
devons chercher la cause de la fumée, sinon celle
de la paralysie ? Mais le plus-pressé est de ranimer
ces malheureux et, puisque nos efforts sont vains,
il est indispensable de sonner pour que l'on mande
au plus tôt l'un des médecins attachés à l'hôtel et
plusieurs, s'ils sont libres ; cela n'en vaudrait que
mieux.
-— J'allais vous le proposer, mon général ; nous
ne pouvons laisser se prolonger davantage cette triste
situation où se trouve notre personnel.
.Le colonel avait déjà le doigt sur l'appel électrique,
lorsqu'il lui sembla voir 'Martin, l'autre marin qui
se trouvai' prè" du plneard. faire un l'''f>;er mouvement.
Il ne •■'éiail pas trompé, on effet : celui-ci re-
mua ii l"s ;>.n--ièp.-s (>t commençait à agiter les
doigt". Le colonel revint sur ses pas et s'approcha
en même femns que le général. 'Inni l'attention avait
été attiré^ également de ce côté.
A ne moment, Mari in éleva le bras droit : mais,
presque anss.iiôi. il retomba inerte. Sous un nouvel
ou >rf. il le remua derechef, mais il retomba encore.
Les deux officiers, redoutant une nouvelle chute,
s'empressèrent de soutenir le corps du soldat, dont
les membres s'agitaient de plus en plus et reprenaient
peu à peu la libre possession de leurs mouvements.
— Martin, m'entendez-vous, demanda; alors le co-
lonel, qui désirait s'assurer du retour du patient à
son état normal ?
A cette question, les muscles de sa face se con-
tractèrent ; la bouche restée jusqu'ici ouverte et sur
laquelle s'était stéréotypée une vive exclamation
de surprise, se ferma en partie. Mais aucun son n'en
sortit ; seul, un battement des paupières, sembla ré-
pondre affirmativement.
Enfin, Martin ne tomba pas ; la vie, au con-
traire, reprit rapidement, chez lui, son cours régulier.
Son premier mouvement fut de se frotter le front
de ses .deux mains, comme pour en chasser une ob-
session persistante ; puis, il souleva lentement, l'un©
après l'autre, ses jambes qui paraissaient chargées
d'un poids considérable.
Moins d'une minute après l'instant où le colonel
avait sonné, le marsouin, quoique encore très ému,
était revenu complètement à lui et sa première pa-
role fut pour remercier, avec une confusion bien na-
turelle, ses deux supérieurs de leur charitable in-
tervention.
Le sergent, le caporal et l'artilleur, comme s'ils
n'avaient attendu que la voix de leur camarade pour
se ranimer, sortirent rapidement de leur torpeur.
M. Bernard lui-même rouvrit bientôt les yeux et
reprit, une pose qui s'alliait mieux avec le sérieux
habituel de son caractère. Enfin, Harscouet qui se
trouvait très près de la petite boîte et paraissait
avoir, en raison directe de la moindre distance, subi
l'influence stupéfiante à plus forte dose que tous les
autres, revint également à lui et se leva du fauteuil
sans le secours d'aucune intervention doctorale.
Aussitôt en possession de ses mouvements. M. Ber-
nard, prévenant les questions des deux officiers, leur
remit la lettre de l'inventeur qui, mieux que toutes
les explications, leur révéla le cause exacte de cet
événem en t extra ord inaire.
On juge de leur surprise à cette lecture, et de
leur désappointement, lorsqu'ils apprirent de la bouche
de M. Bernard, avec les autres détails connus du
lecteur, que tout l'échantillon du mélange s'était
enflammé spontanément.
(A suivre.)
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.65%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 91.65%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 10/11
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k5401250v/f10.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k5401250v/f10.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k5401250v/f10.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k5401250v
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k5401250v
Facebook
Twitter