Titre : La Science à la maison : journal hebdomadaire illustré / [gérant H. Édouard]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Éditeur : Imprimerie du XXe siècleImprimerie du XXe siècle (Le Havre)
Date d'édition : 1916-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32865836p
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1916 01 octobre 1916
Description : 1916/10/01 (A4,N75)-1916/10/31. 1916/10/01 (A4,N75)-1916/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k5401245j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-66646
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/12/2008
u
mémoires, déficelait les paquets. ouvrait les caisses, fai-
sait fonctionner les mécanismes ; .tout joyeux, se parlant
à lui-même, hochant la tête, approuvant, désaprouvant,
comparant : il feuilletai! fébrilement, feuilletait toujours,
feuilletait encore des pages innombrabres d'où s'échap-
paient, à défaut de vibrions, les hôtes habituelles des
vieilles paperasses : araignées imperceptibles, mites aux
ailes bronzées, léprismes frétillants comme de petits pois-
sons d'argent, nom que le peuple d'ailleurs leur a donné!
Cependant M Bernard se sentait débordé par le nom-
bre : il y en avait trop. — Comment voir à la fois ces
mémoires intéressants qu'il trouvait lui-même, ceux que
lui signalaient, coup sur coup ou tous ensemble, les
représentants des. armées de terre et de me]*. Auquel s'ar-
rêter ! Il sautait sur un dossier, passait à un autre, pour
revenir ensuite au premier ; mettait celui-ci de côté, le
mèl-ait avec d'autres, le recherchait : allait, venait, iouil-
lait, se trompait, perdait la iête. se noyait, en un mot. au
sein de cette excessive abondance.
Le sergent, compatissant, lui suggérait, avec lé plus
grand sérieux. île l'aire transporter." tout chez lui. en de-
mandant l'autorisation, aux ministres de la guerre et de
la marine qui, disait-il, l'accorderait, sans aucun doute,
tu le noble but qu'il visait. Inutile d ajouter que M. Oné-
sime n'était pas très éloigné de prendre cette excellente
idée en considération et. malgré son occupation d'esprit.
peut-être tournait-il déjà dans son cerveau quelques
belles phrases capables d'appuyer eiiïcnccment son hum-
ble requête.
Il se voyait déjà, par la pensé?;, assis dans son petit
appartement de la rue de Yaivnne au milieu de ces
innombrables dossiers. Cu moins, sous son modeste toit.
' ils n'auraient phis à craindre l'anéantissement prématuré
qui les guettait sournoisement sous cette coupole dorée et
deviendraient pour M. Bernard une source inlassable de
lectures captivantes, bien laites pour occuper agréable-
ment tous ses futurs loisirs. Et pourquoi ne lui arriverait-
il pas. en compulsant attentivement ces milliers de pages,
de découvrir enlin une de ces étincelles géniales dont il
parlait. '? Avivée au souille puissant de sa passion ; pour-
quoi aussi ne brilerait.-elle pas bientôt sous forme d'une
mirifique invention susceptible de renverser le statu qxio
du genre humain.
Certes. M Onésime eut eu fort à faire pour étudier en
détail toutes ces élucubrations touehantde près ou de loin
à l'art de la guerre. 11 y avait de tout: des canons, des
fusils, des mitrailleuses, des torpilles, des cuirassés, des
sous-marins, des équipements des ustensiles, des explo-
sifs, des ballons, des phares, des longues-vues, etc., etc. ;
enfin quelques engins de; sauvetage, en nombre infime,
comparé à celui des admirables engins de civilisation
imaginés par les hommes pour s'entrégorger et se
détruire.
Tous ces mémoires étaient empilés dans le placard
sans ordre chronologique ; certains présentés en 1880 se
trouvaient placés sur d'autres remontant à 18G0 Beau-
coup étaient datés de Septembre et Octobre 1870, i's
répondaient à l'appel fait, dans ces temps malheureux
par le Comité de la Défense Nationale à tous ceux ..qui
pourraient dérouvrir des engins propres à s'opposer à U
marche des envahisseurs prussiens.
Chaque dossier était contenu dans une chemise port;-ut
un numéro d'ordre et le motif du rejet indiqué par une
annotation laconique, telle que : inutilisable,enfantin,déjà
connu, expérimenté autrefois- sans succès, trop lourd,
trop léger, trop onéreux, basé sur un faux principe,
serait dangereux, etc., etc. . .
Plus d'une pièce, pai; son papier jauni et ses caractères
à l'encre pâle et effacée, montraient l'irréparable outrage
du temps ; quelques-unes, rongées, ajourées et tombant
en pqussière, affestaientque, dédaignées des hommes, elles
ne l'avaient pas été de ces intéressants rongeurs- qui,
suivant le bon La Fontaine, se l'ont savants jusques aux
dents.
— « Voilà qui n'est pas banal, s'écria tout à coup le
sergent Olivier, en exhibant un mémoire intitulé " Le
Coupe Brouillard. ". Voyezdonc.Monsieur Onésime,ce doit
être- sûrement un apppareil tranchant, puisque l'on dit
« un brouillard à couper au couteau ».
(A suivre.)
S33ST OCTOBRE
OCCUPATIONS JDXy 1ÏDIS
Pour l'Astronome : Planètes en évidence à observer.
Jupiter splcndidc dans le. Bélier toute la nuit. Mercure,
élongalion favorable du matin du •].{] au 20. Neptune se
lève'le 1 i à 21. h. 23. .Saturne dans le :. .ancor se lève le 12
à 22 h. o2. Uranus visible le soir, se couche le 12 à 0 h. 29.
Du i(i au 22 observer les ranid'cs traînées des étoiles
filantes OUIONIDLS.
Les Nu lu/-a liste, s en tous genres peuvent encore l'aire
des excursions pendant les beaux jours et trouver des
sujets intéressants.
C'est le bon moment pour h. c-jrptogam.iste et pour
l'amateur de champignons au seul point de vue comes-
tible d'aller explorer bois et forêts, mais se méfier si l'on
n'est pus sûr de sa compétence. Les journaux viennent
déjà de nous annoncer plusieurs cas d'empoisonnement.
i'endanl les tempêtes survenues aux alentours de l'équi-
noxe du 22 septembre quantité d'algues ont été arrachées
aux fonds sous-marins et sont rejetées sur les rivages en
gros paquets que XOcéanographe et YAlguéologue iront
visiter avec fruits.
A la Maison, la ménagère continue la confection des
marmelades et gelées, des conserves de cornichons cl
légumes divers. Elle s'occupe des vêtements d'hiver et
range avec soin ceux d'été. On imperméabilise les chaus-
sures dès qu'arrivent les grandes-pluies. (Voir'recette
donnée dans ce numéro).
A la Cave, on commence le brassage des pommes pour
la fabrication du cidre.
Au l'otager, on sème encore en pleine terre cerfeuil,
cresson alénois, épinards, mâche; sous châssis et cloches,
choux-ileurs, laitues et pois nains. On plante grilles «l'as-
perges, ail et IVaisi- rs. On rentre en cave les racines de
chicorée" pour barbe de capucin et on y sème ou en cellier,
le blanc de champignon. On recueille partout les feuilles
et on les conserve en lieu sec, en vue de la confection .des
couches.
Au Verger c'est le mois de la cueillette des fruits
d'hiver à laquelle on doit apporter tous ses soins, Eviter
que les fruits ne reçoivent des chocs, ne soient pas pressés
les uns contre les autres pendant le transport de l'arbre au
fruitier; leur bonne conservation en dépend. Après la
cueillette il - est bon d'enfouir par un léger labour la
fumure laissée en couverture pendant l'été.
Dans le jardin floral, on rentre orangers, lauriers-
roses, grenadiers, etc. On nettoie, on fume et on laboure
les plates-bandes dégarnies pour y placer les plantes qui
doivent fleurir au printemps : oeillet de poète, muflier
scabieuse, campanule, valériane, etc., et parmi les
bulbes : anémones, jacinthes, Rs, narcisses, renoncules
et tulipes. On coupe les tiges des plantes vivaces qui ont
cessé de fleurir. On sème campanule, coquelicot, pavots,
pied d'alouette, soucis, thlaspis, etc..
mémoires, déficelait les paquets. ouvrait les caisses, fai-
sait fonctionner les mécanismes ; .tout joyeux, se parlant
à lui-même, hochant la tête, approuvant, désaprouvant,
comparant : il feuilletai! fébrilement, feuilletait toujours,
feuilletait encore des pages innombrabres d'où s'échap-
paient, à défaut de vibrions, les hôtes habituelles des
vieilles paperasses : araignées imperceptibles, mites aux
ailes bronzées, léprismes frétillants comme de petits pois-
sons d'argent, nom que le peuple d'ailleurs leur a donné!
Cependant M Bernard se sentait débordé par le nom-
bre : il y en avait trop. — Comment voir à la fois ces
mémoires intéressants qu'il trouvait lui-même, ceux que
lui signalaient, coup sur coup ou tous ensemble, les
représentants des. armées de terre et de me]*. Auquel s'ar-
rêter ! Il sautait sur un dossier, passait à un autre, pour
revenir ensuite au premier ; mettait celui-ci de côté, le
mèl-ait avec d'autres, le recherchait : allait, venait, iouil-
lait, se trompait, perdait la iête. se noyait, en un mot. au
sein de cette excessive abondance.
Le sergent, compatissant, lui suggérait, avec lé plus
grand sérieux. île l'aire transporter." tout chez lui. en de-
mandant l'autorisation, aux ministres de la guerre et de
la marine qui, disait-il, l'accorderait, sans aucun doute,
tu le noble but qu'il visait. Inutile d ajouter que M. Oné-
sime n'était pas très éloigné de prendre cette excellente
idée en considération et. malgré son occupation d'esprit.
peut-être tournait-il déjà dans son cerveau quelques
belles phrases capables d'appuyer eiiïcnccment son hum-
ble requête.
Il se voyait déjà, par la pensé?;, assis dans son petit
appartement de la rue de Yaivnne au milieu de ces
innombrables dossiers. Cu moins, sous son modeste toit.
' ils n'auraient phis à craindre l'anéantissement prématuré
qui les guettait sournoisement sous cette coupole dorée et
deviendraient pour M. Bernard une source inlassable de
lectures captivantes, bien laites pour occuper agréable-
ment tous ses futurs loisirs. Et pourquoi ne lui arriverait-
il pas. en compulsant attentivement ces milliers de pages,
de découvrir enlin une de ces étincelles géniales dont il
parlait. '? Avivée au souille puissant de sa passion ; pour-
quoi aussi ne brilerait.-elle pas bientôt sous forme d'une
mirifique invention susceptible de renverser le statu qxio
du genre humain.
Certes. M Onésime eut eu fort à faire pour étudier en
détail toutes ces élucubrations touehantde près ou de loin
à l'art de la guerre. 11 y avait de tout: des canons, des
fusils, des mitrailleuses, des torpilles, des cuirassés, des
sous-marins, des équipements des ustensiles, des explo-
sifs, des ballons, des phares, des longues-vues, etc., etc. ;
enfin quelques engins de; sauvetage, en nombre infime,
comparé à celui des admirables engins de civilisation
imaginés par les hommes pour s'entrégorger et se
détruire.
Tous ces mémoires étaient empilés dans le placard
sans ordre chronologique ; certains présentés en 1880 se
trouvaient placés sur d'autres remontant à 18G0 Beau-
coup étaient datés de Septembre et Octobre 1870, i's
répondaient à l'appel fait, dans ces temps malheureux
par le Comité de la Défense Nationale à tous ceux ..qui
pourraient dérouvrir des engins propres à s'opposer à U
marche des envahisseurs prussiens.
Chaque dossier était contenu dans une chemise port;-ut
un numéro d'ordre et le motif du rejet indiqué par une
annotation laconique, telle que : inutilisable,enfantin,déjà
connu, expérimenté autrefois- sans succès, trop lourd,
trop léger, trop onéreux, basé sur un faux principe,
serait dangereux, etc., etc. . .
Plus d'une pièce, pai; son papier jauni et ses caractères
à l'encre pâle et effacée, montraient l'irréparable outrage
du temps ; quelques-unes, rongées, ajourées et tombant
en pqussière, affestaientque, dédaignées des hommes, elles
ne l'avaient pas été de ces intéressants rongeurs- qui,
suivant le bon La Fontaine, se l'ont savants jusques aux
dents.
— « Voilà qui n'est pas banal, s'écria tout à coup le
sergent Olivier, en exhibant un mémoire intitulé " Le
Coupe Brouillard. ". Voyezdonc.Monsieur Onésime,ce doit
être- sûrement un apppareil tranchant, puisque l'on dit
« un brouillard à couper au couteau ».
(A suivre.)
S33ST OCTOBRE
OCCUPATIONS JDXy 1ÏDIS
Pour l'Astronome : Planètes en évidence à observer.
Jupiter splcndidc dans le. Bélier toute la nuit. Mercure,
élongalion favorable du matin du •].{] au 20. Neptune se
lève'le 1 i à 21. h. 23. .Saturne dans le :. .ancor se lève le 12
à 22 h. o2. Uranus visible le soir, se couche le 12 à 0 h. 29.
Du i(i au 22 observer les ranid'cs traînées des étoiles
filantes OUIONIDLS.
Les Nu lu/-a liste, s en tous genres peuvent encore l'aire
des excursions pendant les beaux jours et trouver des
sujets intéressants.
C'est le bon moment pour h. c-jrptogam.iste et pour
l'amateur de champignons au seul point de vue comes-
tible d'aller explorer bois et forêts, mais se méfier si l'on
n'est pus sûr de sa compétence. Les journaux viennent
déjà de nous annoncer plusieurs cas d'empoisonnement.
i'endanl les tempêtes survenues aux alentours de l'équi-
noxe du 22 septembre quantité d'algues ont été arrachées
aux fonds sous-marins et sont rejetées sur les rivages en
gros paquets que XOcéanographe et YAlguéologue iront
visiter avec fruits.
A la Maison, la ménagère continue la confection des
marmelades et gelées, des conserves de cornichons cl
légumes divers. Elle s'occupe des vêtements d'hiver et
range avec soin ceux d'été. On imperméabilise les chaus-
sures dès qu'arrivent les grandes-pluies. (Voir'recette
donnée dans ce numéro).
A la Cave, on commence le brassage des pommes pour
la fabrication du cidre.
Au l'otager, on sème encore en pleine terre cerfeuil,
cresson alénois, épinards, mâche; sous châssis et cloches,
choux-ileurs, laitues et pois nains. On plante grilles «l'as-
perges, ail et IVaisi- rs. On rentre en cave les racines de
chicorée" pour barbe de capucin et on y sème ou en cellier,
le blanc de champignon. On recueille partout les feuilles
et on les conserve en lieu sec, en vue de la confection .des
couches.
Au Verger c'est le mois de la cueillette des fruits
d'hiver à laquelle on doit apporter tous ses soins, Eviter
que les fruits ne reçoivent des chocs, ne soient pas pressés
les uns contre les autres pendant le transport de l'arbre au
fruitier; leur bonne conservation en dépend. Après la
cueillette il - est bon d'enfouir par un léger labour la
fumure laissée en couverture pendant l'été.
Dans le jardin floral, on rentre orangers, lauriers-
roses, grenadiers, etc. On nettoie, on fume et on laboure
les plates-bandes dégarnies pour y placer les plantes qui
doivent fleurir au printemps : oeillet de poète, muflier
scabieuse, campanule, valériane, etc., et parmi les
bulbes : anémones, jacinthes, Rs, narcisses, renoncules
et tulipes. On coupe les tiges des plantes vivaces qui ont
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