Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1933-01-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 janvier 1933 20 janvier 1933
Description : 1933/01/20 (N358). 1933/01/20 (N358).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45716180
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
VENDREDI 20 JANVIER 1931
Ohérou - Boncoir vont-ils
supprimer ceux-là ?
Contrôleurs hors classe des dé
penses engagées (en voilà une d'en
gagée !) : 100.000 fr.
Inspecteurs généraux de l’hydrauli-
que agricole (et les paysans se plai
gnent de la sécheresse) : 100.000 fr.
Inspecteurs généraux des services
économiques (sic) : 68.000 fr.
Chef du service des cultes (oui' !
oui !) : 80.000 fr.
Chef du service d’information et de
presse (fonds secrets) : 70.000 fr.
Arbitre non fonctionnaire des tribu
naux arbitraux mixtes (indemnité par
faitement !) : 60.000 fr.
A ces traitements, ajoutez s’il-vous-
plaît de 20 à 50.000 fr. d’indemnités
diverses, et concluez.
ABONNEMENTS :
Un an
Six mois
RÉDACTION & ADMINISTRATION
18 francs
10 francs
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. C. P. Rouen 0.218.08. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
Âus Travailleurs des Poris
Pour P mité d'action et l’application
des méthodes de latte révolutionnaires
La victoire que viennent de remporter les
dockers de Dunkerque est favorablement com
mentée et plus particulièrement par les tra
vailleurs du port du Havre.
C’est, qu’en effet, dockers, camionneurs,
voiliers se rendent parfaitement compte de la
supériorité des méthodes de lutte et d organi
sation qui furent appliquées dans la grève uni
taire du Port et de ia C.G. [ .U.
Cette impression qui s’élargit chaque jour
parmi la masse des exploités du Havre et
plus lentement à Rouen, constitue un danger
assez sérieux pour l’autorité des chefs auto
nomes et c’est pour cette raison primordiale
que certains individus tentent de transformer
cette magnifique victoire de Dunkerque en un
échec.
Les dockers de Dunkerque n’ont pas eu
satisfaction complète, disent-ils certes, mais
cela veut-il dire que c’est un échec ? Pas du
tout. L’enseignement essentiel que les tra
vailleurs des ports du Havre et de Rouen doi
vent tirer de la grève de Dunikerque, c est
que, malgré la rentrée précipitée des dockers
du Havre et qui est l’œuvre des chefs autono
mes, malgré les défections sur le port de
Rouen, de Calais, malgré les manœuvres de
toutes sortes de la bourgeoisie, les attaques
brutales de la police, la répression, etc..., mal
gré les privations et la misère, les dockers
de Dunikerque, par leur haute combativité,
viennent d’ouvrir la brèche dans le front pa
tronal et ont obligé leurs exploiteurs de re
culer. C’est un coup sérieux de porté dans le
front du capitalisme et quand les dockers du
Havre nous disent : si nous avions employé les
mêmes méthodes de lutte qu’à Dunkerque et
si nous n’étions pas rentrés si précipitamment,
nous aurions aujourd’hui la victoire dans les
deux ports, nous leur répondons qu’ils ont en.
fièrement raison.
Oui, camarades dockers, camionneurs, voi
liers, sans la fausse tactique et les mauvaises
méthodes de lutte appliquées pas vos chefs,
vous pouviez obtenir la victoire rapidement.
xxx
Les méthodes qui furent employées au Ha
vre reposent essentiellement sur les concep
tions anarcho-syudicalistçs et il faut le recon
naître, elles sont très vivaces sur le port du
Havre ; aucun travail de préparation avant la
grève, si bien qu’au moment du déclanche
ment du conflit, les différentes corporations
qui pourtant, sont en majorité syndiquées,
étaient dressées les unes contre les autres et
cet état de fait existe encore actuellement sur
le port. Aucun travail sérieux ne fut entre
pris pour l’organisation de la solidarité, on a
tenu jusqu’à temps que la caisse soit vide,
rien ne fut tenté pour la distribution de vivres,
l’organisation des soupes populaires, etc., au
cune action concrète ne fut menée pour obli-
,ger la municipalité à accorder les secours aux
grévistes. La grève ouverte qui a duré 28
jours s’est déroulée dans le calme le plus
complet, aucune manifestation de rue et le
drapeau rouge du Syndicat autonome qui a
pourtant un passé glorieux est resté soigneu
sement dans la salle où les chefs autonomes
l’ont si bien remisé.
Dans ce mouvement, les chefs autonomes
ont montré leur vrai visage ; forcés d’accepter
la grève par la réaction et la combativité des
dockers, ils ont œuvré à faire avorter ce beau
mouvement par leurs combinaisons et actions
clandestines.
Les chefs des syndicats et de l’Union lo
cale autonome qui sont les meilleurs défenseurs
des théories anarcho-syndicalistes, vous lan
cent à tout bout de champ : « Ici, pas de po
litique » et ils entendent sous cette vieille for
mule du syndicalisme français d’avant guerre,
la lutte contre les politiciens, fa cuisine et les
combinaisons parlementaires.
Mais, ce n'est justement p3s le cas pour
les chefs autonomes du Havre, car ce n’est
un secret pour personne, quils pratiquent à
fond cette politique de combinaisons parle
mentaires.
N’est-ce pas, les chefs autonomes qui sont
en liaison étroite et permanente avec !a muni
cipalité radicale de Meyer ? N’est-ce pas
encore eux qui mènent les pourparlers secrets
avec le ministre de la Marine Marchande ?
N’est-ce pas eux qui, dans leur ordre du
jour qui est reproduit dans des affiches, font
confiance au député-maire Meyer ? etc...
Et c’est cette municipalité et ce même
Meyer, défenseurs des intérêts capitalistes,
des gros armateurs, qui ont refusé le plus mi
nime secours pour les grévistes, qui ont fermé
le fonds de chômage.
De plus, ne vous rappelez-vous pas, Mes
sieurs les chefs autonomes, dans les mouve
ments antérieurs 1922-1928, des travailleurs
ont été tués, d autres blessés. Avez-vous ou
blié le rôle qu’a joué dans ces assassinats le
sinistre Meyer, maire du Havre avec qui
vous collaborez aujourd’hui fraternellement.
Nous, nous ne 1 oublierons jamais et nous
le rappellerons aussi souvent qu’il le faudra à
ia classe ouvrière et c’est sur cette base qu’elle
comprendra plus vite et mieux quels sont vos
agissements actuels et à quoi ils aboutiront.
Depuis le premier joui du conflit, vous avez
recherché le compromis honteux avec Meyer,
au lieu d’organiser la lutte et de vous mettre
à la tête d’un prolétariat aussi combatif com
me le sont les dockers du Elavre.
Et aujourd hui, sentant que l’inquiétude et
le mécontentement commencent à gagner la
majorité des dockers, vous attendez avec im
patience la sentence de M. Meyer (après les
conversations que vous avez eu avec lui le
9 janvier 1933 au ministère de la Marine Mar.
chande).
Pendant ce temps, les dockers continuent,
avec un esprit de sacrifice et de lutte, la grè
ve perlée sur le port, afin d’obliger le patronat
de capituler. Et cela n’est pas impossible, à
condition que tous les travailleurs du port réu
nissent leurs forces, face au bloc patronal.
Comme l’a préconisé la Conférence Natio
nale des Ports, il faut que les travailleurs du
Havre s’orientent rapidement vers la création
d un large comité de vigilance qui groupera
les délégués ouvriers des dockers, camion
neurs, voiliers, charbonniers, marins, mariniers,
etc., pour la défense de toutes leurs revendi
cations immédiates. C’est le chemin le plus
rapide pour éviter l’effritement des forces ou.
vrières, pour supprimer les querelles intesti
nes entre dockers, camionneurs, etc.; pour dé
terminer la nouvelle orientation de lutte ;
pour la préparation de la conférence des Ports
de la Manche.
Dans vos assemblées syndicales, dressez-
vous énergiquement contre les pourparlers se
crets qui sont fréquents entre vos chefs syn
dicalistes, la municipalité et le ministre Meyer
et préparez-vous à mettre à la tête de votre
organisation des chefs qui représentent vérita
blement vos intérêts et qui soient capables de
les défendre à toute minute, aussi bien dans
les manifestations de rues que sur le port.
Pour les 41 fr. 50, pour tous inos droits
acquis, pour les secours de chômage à chaque
journée perdue, pour le respect de nos droits
syndicaux, etc..., renforcez notre unité d’ac
tion et adoptez les méthodes de lutte, les for
mes d organisation qui ont permis à nos cama
rades de Dunkerque d’arracher la victoire.
Jean SEMENCE.
— . ————-
A Glsors, Iss cheminots
constituent leur comité d'action
Malgré un froid intensif et l’épidémie de
grippe, une centaine de cheminots avaient
répondu à l’appel du Comité d’action com
mune et du Comité interfédéral.
Après les interventions du délégué des
cheminots de France, du secrétaire de
l’Union Régionale Unitaire et la contradic
tion déplorable de Pérignon qui s’est attiré
la réprobation des cheminots présents, le
Comité d’action fut définitivement consti
tué avec 3 unitaires, 3 mécaniciens et chauf
feurs, 3 cheminots de France, 1 confédéré et
1 inorganisé.
L’ordre du jour fut voté à l’unanimité,
Pérignon s'abstenant sans s’abstenir, tout
en s’abstenant.
Co Comité fera du bon travail à Glsors,
c’est l’impression qui ressort de cette réu
nion où l’enthousiasme n’était pas feint.
RIVIERE.
IBIBIBlHIIIBIBIfllBIlüBlfllfllBIfllBIBIBI
Contre la guerre
iiiiimiiiiimiDiiiiiiRiiiiimiiiiiir
Assistez en masse aux deux
GRANDS MEETINGS
Qui auront lieu à
Mardi 24 Janvier à 20 h.
SOTTEVILLE DARNÉTAL
Salie du Cinéma Renaissance Salle Taibot
ORATEURS ;
P0UPY. du parti socialiste S.F.I.O.
RIVIÈüE, du comité régional
HÛBEY, pacifiste
Hommes, femmes, jeunes gens, victimes
possibles de la gueire, soyez tous présents
Participation aux irais : o fr. 50
SBGBIISilSïBiBIBlBIBIBIBIBIBIfllHIBIBIBI
A LA POINTE DU COUTEAU
Les ondes bénies
Je ne sais plus dans quelle église de Paris,
a été célébrée ceite semaine, une messe telle
que le Bon Dieu, la Sainte V ierge et leurs
saints n ont pas accoutumé de jouir.
Sous la présidence, s’il vous plaît, de Sa
Grandeur Mgr h cardinal Verdier, qui porte
encore le deuil de Briand, et dans une assis
tance choisie de soutanes, d’uniformes mili
taires, de queues-de-morue et même de mo
rues de la haute } la messe se chantait, se son
nait et se buvait en l’honneur du cinéma et
de la radio.
Inventions inspirées, on le sait, par le Bon
Dieu, à des hommes qui ont le toupet de se
faire appeler des savants.
Le même Bon Dieu qui, jadis, interdisait
aux gens de se laver et qui fourrait en tôle
ceux qui voulaient faire tourner la terre.
.L’Eglise s’intéresse aux ondes hertziennes.
Elle ne peut tout de même pas laisser les
gens communiquer avec le ciel sans son inter
médiaire.
Or donc, à cette messe, un sermon fut fait.
Nous sommes heureux d’apprendre aux Nor
mands que le prêcheur de service était Mgr
Dubois de Mirabelle.
Le même Dubois de Mirabelle qui bénit
nos élus francs-maçons quand ils sont de céré
monie officielle à la cathédrale.
Et qui bénit les avions au Madrillet. La
preuve, c’est qu’il y en a un qui s’est dégrin
golé l’autre jour.
Mgr Dubois de Mirabelle a traité éloquem
ment et avec la conviction de rigueur , des
rapports entre les ondes et le mystère de l’As
cension, entre la T.S.F. et les Voix de Beau-
rain, entre la radio et la circulation de nos
pauvres âmes quand notre corps les aura lâ
chées aller.
Monseigneur a fortement indiqué que la
T.S.F. n’étant pas encore installée au para
dis, il faudrait encore passer par le gros curé
de la paroisse pour communiquer avec le ciel.
Monseigneur a fait un appel à tous les fi
dèles, afin qu’ils aidqfü de leurs ronds le dé
veloppement de la T.S.F. religieuse.
Car le chauffage des églises étant trop
coûteux, on aura maintenant la messe ]xir T .
S.F.. Sérieux progrès.
Les fidèles se mettront à genoux ou se
coucheront à volonté.
Ils pourront se retourner pendant l’office
et même aller à leurs besoins.
Ils ne Verront pas l’officiant s’enfiler le
pinard fout seul.
Ils ne verront pas les enfants de chœur lire
le latin la tête en bas.
Ils ne contempleront pas le gésier des chan
tres par leur bouche ouverte.
Et quand ils ne seront pas contents de lui,
ils raccrocheront le Bon Dieu.
Et ils brancheront Moscou. Qui vient aussi,
par les ondes célestes, suprême déguisement
du diable.
Un seul inconvénient : il n y aura pas la
dégustation solennelle des pains à cacheter,
chair un peu fade de notre Seigneur.
Et puis, quoi ? Qu’ils allongent m peu la
langue, les fidèles.
Il y en a assez en ce moment qui la tirent
pour d’autres raisons .
Le Bon Dieu trouve ça très bien.
Et Monseigneur aussi. Car il préfère être
le chameau qui devra passer par le trou d’une
aiguille plutôt qUe d’être un de ces « sim
ples )> à qui on donne plus facilement le
royaume des deux qu’un morceau de pain pour
dîner aujourd’hui.
L’attaque centre les Fonctionnaires
Chéroi>-Bonccur continuent
Herriot - Germa ip-Martin
J«a collaboration réformiato
Janvier 1933. Depuis le 1 er mai, le Cartel
des Gauches est au pouvoir, succédant à la
Droite, dirigée pai 1 ardieu.
Quel est donc le point du programme élec
toral des gauches qui ait obtenu un commen
cement de réalisation pratique }
Où sont les promesses des Métayer, Marie,
Meyer, Crutel, Lebret, Mendès-France, Bri.
quet, Chauvin, Forcinal semblant s’opposer
aux bourgeois repus de la droite ?
Où est, contre les profiteurs, le Comité de
Salut public du député fantôme Crutel ?
Le gouffre à milliards de la « réaction »
est-il comblé ?
A-t-il seulement cessé de se creuser ?
Les pacifistes de la gauche arment-ils moins
que les chauvins de la droite ?
Ils mettent en chantier le « Dunkerque »,
premier dreagnouht construit dans le monde
depuis 1923 et qui ne sera surpassé que par
un bâtiment américain.
Où est la lutte contre les puissances d’ar-
gent ? , ..
Se Iait-elle en continuant a verser les mil
lions à l’Aéropostale et à la Transat, en com
blant le déficit qui n’est pas un déficit pour
tous, des chemins de fer présidés par M. de
Rotschild ?
L’outre gonflée de vent qu est Herriot
n’avait découvert qu’un moyen de trouver de
l’argent : le prendre dans la poche des tra
vailleurs.
Pour appliquer le programme des gauches,
il avait pris aux finances un ministre de Tar
dieu, insulteur des postiers, Germain-Martin,
qu’André Marie exhiba fièrement dans sa
circonscription.
Avec Germain-Martin-Herriot, forts de la
confiance socialiste, les remèdes immédiats
étaient la diminution des traitements des fonc
tionnaires et cheminots, les impôts nouveaux,
l’attaque contre les Anciens Combattants, 1 in
flation.
Parce que les caisses sont vides, Herriot
voulait verser un petit demi-milliard à \ Amé.
rique, à la pauvre Amérique ruinée par la
guerre. Les Métayer, Crutel, Marie, Meyer,
Forcinal, Briquet, Chauvin ont voté ça des
deux mains, voyez programme électoral.
Puis, tous ces Messieurs ont voté, avec les
socialistes comme Lebret, 250 millions à ver
ser au gouvernement fasciste de l’Autriche,
que les mêmes dénoncent comme armant la
Hongrie ou laissant l’Italie armer la Hongrie
à travers l’Autriche.
Les deux sommes représentent ce que Ché-
ron-Boncour veulent extorquer aux fonction
naires.
Aux élections, les gauches dénonçaient Tar.
dieu en énonçant tous les prêts faits aux gou
vernements d’Europe centrale.
Herriot a glissé et ramassé la bûche.
L’élu d’Union nationale Boncour, le ré
volutionnaire par la perruque, le défenseur
à Genève de la politique agressive du gou
vernement Tardieu, l’auteur de la loi sur la
mobilisation sans distinction de sexe ni d’âge,
a vu enfin sa grande ambition satisfaite quand
le poincariste Lebrun l’a choisi.
Comme Herriot, Boncour avait à trouver
les milliards qui continuent leur danse.
Pour ce miracle, de même qu’Herriot avait
choisi le financier de Tardieu, Boncour a choi
si le financier de Poincaré.
Le fieffé réactionnaire Chérom, l’homme des
gros propriétaires terriens du Calvados, est
devenu tout d’un coup un homme de gauche,
un ami des travailleurs.
Cet insulteur des fonctionnaires s’est senti
pris tout à coup d’un grand amour pour eux.
La « Dépêche de Rouen » se pâmait de
vant les charmes simiesques du Grock lexo-
vien.
Et les chefs confédérés, ayant enfin trouvé
un beau moyen pour briser la campagne de
front unique qui les effrayait tant, sont allés
sonner à la porte du Chéron qu’ils ont si fort
malmené jadis.
Ils y sont allés et retournés. Eux qu’on ne
voyait guère dan3 les beaux meetings de front
unique, ou qui s’en enfuyaient en prenant leur
chapeau comme Michaud, ne décollaient plus
des ministères.
I Ils avaient les grand honneurs de la presse.
On a vu leurs photos les plus diverses dans
tous les journaux.
Et Laurent écrivait : « Vive Boncour ! car
il est contre toute diminution des traitements ! »
Le « Populaire » donnait le même son de
cloche.
Chéron demandait aux chefs réformistes de
se taire ? ils se taisaient docilement, alors
qu’ils connaissaient l’attaque.
Et aujourd Lui que cette attaque est publi
que, ils votent un ordre du jour incolore qui
ne dit pas un mot contre le gouvernement
Chéron-Boncour.
C est que, voilà, les chef 1 ; confédérés vou
draient bien éviter que l’agitation ne Re
prenne fortement chez les fonctionnaires. Car
il y a ce sacré front unique que tous souhaitent
à la base Et dont les Laurent ne veulent pas.
{A suivre).
A. COSTENTIN.
Les Paysans et la crise
La crise agraire tout comme la crise
économique, s’aggrave de plus en plus.
Le mécontentement gronde dans la
paysannerie. Aussi le gros patronat
agricole s’ingénie-t-il à l’endiguer,
tout en essayant d’en tirer profit. Dans
notre région les patrons ont constitué
des syndicats départementaux où ils
entraînent dans leurs rangs et les pay
sans travailleurs et les agricoles.
Ici cômme ailleurs, il y a deux clas
ses; l’une, celle des inutiles, des kou
laks, des propriétaires qui ne travail
lent pas la terre, mais à qui elle rap
porte le plus. C’est à cette catégorie
que notre gouvernement va consentir
des prêts à faible intérêt. C’est égale
ment celle-ci qui rachète les terres des
paysans travailleurs ruinés.
Tant qu’à l’autre classe, celle des
indispensables aux travaux agricoles,
elle se divise en deux grandes catégo
ries : celle des paysans travailleurs ou
propriétaires de terre la travaillant
eux-mêmes ou avec le concours de
leur famille ou avec quelques journa
liers.
Finalement il existe la catégorie la
plus exploitée, la plus déshéritée ; cel
le des ouvriers agricoles, celle des sa
lariés. Sous prétexte de crise, elle a
déjà subi des diminutions de salaires
qui varient de 10 à 40 %. Tant qu’aux
lois sociales, quand elles sont appli
quées c est d’une façon parcimonieu
se. Le chômage y provoque de bien
pénibles situations.
La Fédération Unitaire de l’Agri
culture, qui est la seule organisation
défendant les intérêts des ouvriers
agricoles tient son congrès à Paris.
Déjà, tous les travailleurs des vil
les ou des champs, fonctionnaires ou
techniciens, doivent s’intéresser à ces
débats; à seule fin de diffuser ses
mots d ordre dans les campagnes.
La 19 e U. R. a désigné un camarade
plus spécialement chargé de l’organi
sation des salariés de l’agriculture :
chaque syndiqué, chaque sympathi
sant se doit de communiquer à ce ca
marade tous les renseignements qu’il
possède.
Il faut faire comprendre aux travail
leurs de la terre que leur place est avec
leurs camarades des villes et que seule
la solidarité permettra d’imposer à nos
exploiteurs des salaires plus en rapport
avec les exigences du coût de la vie.
Bureau.
25, rue Méridienne, Sotteville.
VENDREDI 20 JANVIER 1931
Ohérou - Boncoir vont-ils
supprimer ceux-là ?
Contrôleurs hors classe des dé
penses engagées (en voilà une d'en
gagée !) : 100.000 fr.
Inspecteurs généraux de l’hydrauli-
que agricole (et les paysans se plai
gnent de la sécheresse) : 100.000 fr.
Inspecteurs généraux des services
économiques (sic) : 68.000 fr.
Chef du service des cultes (oui' !
oui !) : 80.000 fr.
Chef du service d’information et de
presse (fonds secrets) : 70.000 fr.
Arbitre non fonctionnaire des tribu
naux arbitraux mixtes (indemnité par
faitement !) : 60.000 fr.
A ces traitements, ajoutez s’il-vous-
plaît de 20 à 50.000 fr. d’indemnités
diverses, et concluez.
ABONNEMENTS :
Un an
Six mois
RÉDACTION & ADMINISTRATION
18 francs
10 francs
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
C. C. P. Rouen 0.218.08. — R. C. A 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
Âus Travailleurs des Poris
Pour P mité d'action et l’application
des méthodes de latte révolutionnaires
La victoire que viennent de remporter les
dockers de Dunkerque est favorablement com
mentée et plus particulièrement par les tra
vailleurs du port du Havre.
C’est, qu’en effet, dockers, camionneurs,
voiliers se rendent parfaitement compte de la
supériorité des méthodes de lutte et d organi
sation qui furent appliquées dans la grève uni
taire du Port et de ia C.G. [ .U.
Cette impression qui s’élargit chaque jour
parmi la masse des exploités du Havre et
plus lentement à Rouen, constitue un danger
assez sérieux pour l’autorité des chefs auto
nomes et c’est pour cette raison primordiale
que certains individus tentent de transformer
cette magnifique victoire de Dunkerque en un
échec.
Les dockers de Dunkerque n’ont pas eu
satisfaction complète, disent-ils certes, mais
cela veut-il dire que c’est un échec ? Pas du
tout. L’enseignement essentiel que les tra
vailleurs des ports du Havre et de Rouen doi
vent tirer de la grève de Dunikerque, c est
que, malgré la rentrée précipitée des dockers
du Havre et qui est l’œuvre des chefs autono
mes, malgré les défections sur le port de
Rouen, de Calais, malgré les manœuvres de
toutes sortes de la bourgeoisie, les attaques
brutales de la police, la répression, etc..., mal
gré les privations et la misère, les dockers
de Dunikerque, par leur haute combativité,
viennent d’ouvrir la brèche dans le front pa
tronal et ont obligé leurs exploiteurs de re
culer. C’est un coup sérieux de porté dans le
front du capitalisme et quand les dockers du
Havre nous disent : si nous avions employé les
mêmes méthodes de lutte qu’à Dunkerque et
si nous n’étions pas rentrés si précipitamment,
nous aurions aujourd’hui la victoire dans les
deux ports, nous leur répondons qu’ils ont en.
fièrement raison.
Oui, camarades dockers, camionneurs, voi
liers, sans la fausse tactique et les mauvaises
méthodes de lutte appliquées pas vos chefs,
vous pouviez obtenir la victoire rapidement.
xxx
Les méthodes qui furent employées au Ha
vre reposent essentiellement sur les concep
tions anarcho-syudicalistçs et il faut le recon
naître, elles sont très vivaces sur le port du
Havre ; aucun travail de préparation avant la
grève, si bien qu’au moment du déclanche
ment du conflit, les différentes corporations
qui pourtant, sont en majorité syndiquées,
étaient dressées les unes contre les autres et
cet état de fait existe encore actuellement sur
le port. Aucun travail sérieux ne fut entre
pris pour l’organisation de la solidarité, on a
tenu jusqu’à temps que la caisse soit vide,
rien ne fut tenté pour la distribution de vivres,
l’organisation des soupes populaires, etc., au
cune action concrète ne fut menée pour obli-
,ger la municipalité à accorder les secours aux
grévistes. La grève ouverte qui a duré 28
jours s’est déroulée dans le calme le plus
complet, aucune manifestation de rue et le
drapeau rouge du Syndicat autonome qui a
pourtant un passé glorieux est resté soigneu
sement dans la salle où les chefs autonomes
l’ont si bien remisé.
Dans ce mouvement, les chefs autonomes
ont montré leur vrai visage ; forcés d’accepter
la grève par la réaction et la combativité des
dockers, ils ont œuvré à faire avorter ce beau
mouvement par leurs combinaisons et actions
clandestines.
Les chefs des syndicats et de l’Union lo
cale autonome qui sont les meilleurs défenseurs
des théories anarcho-syndicalistes, vous lan
cent à tout bout de champ : « Ici, pas de po
litique » et ils entendent sous cette vieille for
mule du syndicalisme français d’avant guerre,
la lutte contre les politiciens, fa cuisine et les
combinaisons parlementaires.
Mais, ce n'est justement p3s le cas pour
les chefs autonomes du Havre, car ce n’est
un secret pour personne, quils pratiquent à
fond cette politique de combinaisons parle
mentaires.
N’est-ce pas, les chefs autonomes qui sont
en liaison étroite et permanente avec !a muni
cipalité radicale de Meyer ? N’est-ce pas
encore eux qui mènent les pourparlers secrets
avec le ministre de la Marine Marchande ?
N’est-ce pas eux qui, dans leur ordre du
jour qui est reproduit dans des affiches, font
confiance au député-maire Meyer ? etc...
Et c’est cette municipalité et ce même
Meyer, défenseurs des intérêts capitalistes,
des gros armateurs, qui ont refusé le plus mi
nime secours pour les grévistes, qui ont fermé
le fonds de chômage.
De plus, ne vous rappelez-vous pas, Mes
sieurs les chefs autonomes, dans les mouve
ments antérieurs 1922-1928, des travailleurs
ont été tués, d autres blessés. Avez-vous ou
blié le rôle qu’a joué dans ces assassinats le
sinistre Meyer, maire du Havre avec qui
vous collaborez aujourd’hui fraternellement.
Nous, nous ne 1 oublierons jamais et nous
le rappellerons aussi souvent qu’il le faudra à
ia classe ouvrière et c’est sur cette base qu’elle
comprendra plus vite et mieux quels sont vos
agissements actuels et à quoi ils aboutiront.
Depuis le premier joui du conflit, vous avez
recherché le compromis honteux avec Meyer,
au lieu d’organiser la lutte et de vous mettre
à la tête d’un prolétariat aussi combatif com
me le sont les dockers du Elavre.
Et aujourd hui, sentant que l’inquiétude et
le mécontentement commencent à gagner la
majorité des dockers, vous attendez avec im
patience la sentence de M. Meyer (après les
conversations que vous avez eu avec lui le
9 janvier 1933 au ministère de la Marine Mar.
chande).
Pendant ce temps, les dockers continuent,
avec un esprit de sacrifice et de lutte, la grè
ve perlée sur le port, afin d’obliger le patronat
de capituler. Et cela n’est pas impossible, à
condition que tous les travailleurs du port réu
nissent leurs forces, face au bloc patronal.
Comme l’a préconisé la Conférence Natio
nale des Ports, il faut que les travailleurs du
Havre s’orientent rapidement vers la création
d un large comité de vigilance qui groupera
les délégués ouvriers des dockers, camion
neurs, voiliers, charbonniers, marins, mariniers,
etc., pour la défense de toutes leurs revendi
cations immédiates. C’est le chemin le plus
rapide pour éviter l’effritement des forces ou.
vrières, pour supprimer les querelles intesti
nes entre dockers, camionneurs, etc.; pour dé
terminer la nouvelle orientation de lutte ;
pour la préparation de la conférence des Ports
de la Manche.
Dans vos assemblées syndicales, dressez-
vous énergiquement contre les pourparlers se
crets qui sont fréquents entre vos chefs syn
dicalistes, la municipalité et le ministre Meyer
et préparez-vous à mettre à la tête de votre
organisation des chefs qui représentent vérita
blement vos intérêts et qui soient capables de
les défendre à toute minute, aussi bien dans
les manifestations de rues que sur le port.
Pour les 41 fr. 50, pour tous inos droits
acquis, pour les secours de chômage à chaque
journée perdue, pour le respect de nos droits
syndicaux, etc..., renforcez notre unité d’ac
tion et adoptez les méthodes de lutte, les for
mes d organisation qui ont permis à nos cama
rades de Dunkerque d’arracher la victoire.
Jean SEMENCE.
— . ————-
A Glsors, Iss cheminots
constituent leur comité d'action
Malgré un froid intensif et l’épidémie de
grippe, une centaine de cheminots avaient
répondu à l’appel du Comité d’action com
mune et du Comité interfédéral.
Après les interventions du délégué des
cheminots de France, du secrétaire de
l’Union Régionale Unitaire et la contradic
tion déplorable de Pérignon qui s’est attiré
la réprobation des cheminots présents, le
Comité d’action fut définitivement consti
tué avec 3 unitaires, 3 mécaniciens et chauf
feurs, 3 cheminots de France, 1 confédéré et
1 inorganisé.
L’ordre du jour fut voté à l’unanimité,
Pérignon s'abstenant sans s’abstenir, tout
en s’abstenant.
Co Comité fera du bon travail à Glsors,
c’est l’impression qui ressort de cette réu
nion où l’enthousiasme n’était pas feint.
RIVIERE.
IBIBIBlHIIIBIBIfllBIlüBlfllfllBIfllBIBIBI
Contre la guerre
iiiiimiiiiimiDiiiiiiRiiiiimiiiiiir
Assistez en masse aux deux
GRANDS MEETINGS
Qui auront lieu à
Mardi 24 Janvier à 20 h.
SOTTEVILLE DARNÉTAL
Salie du Cinéma Renaissance Salle Taibot
ORATEURS ;
P0UPY. du parti socialiste S.F.I.O.
RIVIÈüE, du comité régional
HÛBEY, pacifiste
Hommes, femmes, jeunes gens, victimes
possibles de la gueire, soyez tous présents
Participation aux irais : o fr. 50
SBGBIISilSïBiBIBlBIBIBIBIBIBIfllHIBIBIBI
A LA POINTE DU COUTEAU
Les ondes bénies
Je ne sais plus dans quelle église de Paris,
a été célébrée ceite semaine, une messe telle
que le Bon Dieu, la Sainte V ierge et leurs
saints n ont pas accoutumé de jouir.
Sous la présidence, s’il vous plaît, de Sa
Grandeur Mgr h cardinal Verdier, qui porte
encore le deuil de Briand, et dans une assis
tance choisie de soutanes, d’uniformes mili
taires, de queues-de-morue et même de mo
rues de la haute } la messe se chantait, se son
nait et se buvait en l’honneur du cinéma et
de la radio.
Inventions inspirées, on le sait, par le Bon
Dieu, à des hommes qui ont le toupet de se
faire appeler des savants.
Le même Bon Dieu qui, jadis, interdisait
aux gens de se laver et qui fourrait en tôle
ceux qui voulaient faire tourner la terre.
.L’Eglise s’intéresse aux ondes hertziennes.
Elle ne peut tout de même pas laisser les
gens communiquer avec le ciel sans son inter
médiaire.
Or donc, à cette messe, un sermon fut fait.
Nous sommes heureux d’apprendre aux Nor
mands que le prêcheur de service était Mgr
Dubois de Mirabelle.
Le même Dubois de Mirabelle qui bénit
nos élus francs-maçons quand ils sont de céré
monie officielle à la cathédrale.
Et qui bénit les avions au Madrillet. La
preuve, c’est qu’il y en a un qui s’est dégrin
golé l’autre jour.
Mgr Dubois de Mirabelle a traité éloquem
ment et avec la conviction de rigueur , des
rapports entre les ondes et le mystère de l’As
cension, entre la T.S.F. et les Voix de Beau-
rain, entre la radio et la circulation de nos
pauvres âmes quand notre corps les aura lâ
chées aller.
Monseigneur a fortement indiqué que la
T.S.F. n’étant pas encore installée au para
dis, il faudrait encore passer par le gros curé
de la paroisse pour communiquer avec le ciel.
Monseigneur a fait un appel à tous les fi
dèles, afin qu’ils aidqfü de leurs ronds le dé
veloppement de la T.S.F. religieuse.
Car le chauffage des églises étant trop
coûteux, on aura maintenant la messe ]xir T .
S.F.. Sérieux progrès.
Les fidèles se mettront à genoux ou se
coucheront à volonté.
Ils pourront se retourner pendant l’office
et même aller à leurs besoins.
Ils ne Verront pas l’officiant s’enfiler le
pinard fout seul.
Ils ne verront pas les enfants de chœur lire
le latin la tête en bas.
Ils ne contempleront pas le gésier des chan
tres par leur bouche ouverte.
Et quand ils ne seront pas contents de lui,
ils raccrocheront le Bon Dieu.
Et ils brancheront Moscou. Qui vient aussi,
par les ondes célestes, suprême déguisement
du diable.
Un seul inconvénient : il n y aura pas la
dégustation solennelle des pains à cacheter,
chair un peu fade de notre Seigneur.
Et puis, quoi ? Qu’ils allongent m peu la
langue, les fidèles.
Il y en a assez en ce moment qui la tirent
pour d’autres raisons .
Le Bon Dieu trouve ça très bien.
Et Monseigneur aussi. Car il préfère être
le chameau qui devra passer par le trou d’une
aiguille plutôt qUe d’être un de ces « sim
ples )> à qui on donne plus facilement le
royaume des deux qu’un morceau de pain pour
dîner aujourd’hui.
L’attaque centre les Fonctionnaires
Chéroi>-Bonccur continuent
Herriot - Germa ip-Martin
J«a collaboration réformiato
Janvier 1933. Depuis le 1 er mai, le Cartel
des Gauches est au pouvoir, succédant à la
Droite, dirigée pai 1 ardieu.
Quel est donc le point du programme élec
toral des gauches qui ait obtenu un commen
cement de réalisation pratique }
Où sont les promesses des Métayer, Marie,
Meyer, Crutel, Lebret, Mendès-France, Bri.
quet, Chauvin, Forcinal semblant s’opposer
aux bourgeois repus de la droite ?
Où est, contre les profiteurs, le Comité de
Salut public du député fantôme Crutel ?
Le gouffre à milliards de la « réaction »
est-il comblé ?
A-t-il seulement cessé de se creuser ?
Les pacifistes de la gauche arment-ils moins
que les chauvins de la droite ?
Ils mettent en chantier le « Dunkerque »,
premier dreagnouht construit dans le monde
depuis 1923 et qui ne sera surpassé que par
un bâtiment américain.
Où est la lutte contre les puissances d’ar-
gent ? , ..
Se Iait-elle en continuant a verser les mil
lions à l’Aéropostale et à la Transat, en com
blant le déficit qui n’est pas un déficit pour
tous, des chemins de fer présidés par M. de
Rotschild ?
L’outre gonflée de vent qu est Herriot
n’avait découvert qu’un moyen de trouver de
l’argent : le prendre dans la poche des tra
vailleurs.
Pour appliquer le programme des gauches,
il avait pris aux finances un ministre de Tar
dieu, insulteur des postiers, Germain-Martin,
qu’André Marie exhiba fièrement dans sa
circonscription.
Avec Germain-Martin-Herriot, forts de la
confiance socialiste, les remèdes immédiats
étaient la diminution des traitements des fonc
tionnaires et cheminots, les impôts nouveaux,
l’attaque contre les Anciens Combattants, 1 in
flation.
Parce que les caisses sont vides, Herriot
voulait verser un petit demi-milliard à \ Amé.
rique, à la pauvre Amérique ruinée par la
guerre. Les Métayer, Crutel, Marie, Meyer,
Forcinal, Briquet, Chauvin ont voté ça des
deux mains, voyez programme électoral.
Puis, tous ces Messieurs ont voté, avec les
socialistes comme Lebret, 250 millions à ver
ser au gouvernement fasciste de l’Autriche,
que les mêmes dénoncent comme armant la
Hongrie ou laissant l’Italie armer la Hongrie
à travers l’Autriche.
Les deux sommes représentent ce que Ché-
ron-Boncour veulent extorquer aux fonction
naires.
Aux élections, les gauches dénonçaient Tar.
dieu en énonçant tous les prêts faits aux gou
vernements d’Europe centrale.
Herriot a glissé et ramassé la bûche.
L’élu d’Union nationale Boncour, le ré
volutionnaire par la perruque, le défenseur
à Genève de la politique agressive du gou
vernement Tardieu, l’auteur de la loi sur la
mobilisation sans distinction de sexe ni d’âge,
a vu enfin sa grande ambition satisfaite quand
le poincariste Lebrun l’a choisi.
Comme Herriot, Boncour avait à trouver
les milliards qui continuent leur danse.
Pour ce miracle, de même qu’Herriot avait
choisi le financier de Tardieu, Boncour a choi
si le financier de Poincaré.
Le fieffé réactionnaire Chérom, l’homme des
gros propriétaires terriens du Calvados, est
devenu tout d’un coup un homme de gauche,
un ami des travailleurs.
Cet insulteur des fonctionnaires s’est senti
pris tout à coup d’un grand amour pour eux.
La « Dépêche de Rouen » se pâmait de
vant les charmes simiesques du Grock lexo-
vien.
Et les chefs confédérés, ayant enfin trouvé
un beau moyen pour briser la campagne de
front unique qui les effrayait tant, sont allés
sonner à la porte du Chéron qu’ils ont si fort
malmené jadis.
Ils y sont allés et retournés. Eux qu’on ne
voyait guère dan3 les beaux meetings de front
unique, ou qui s’en enfuyaient en prenant leur
chapeau comme Michaud, ne décollaient plus
des ministères.
I Ils avaient les grand honneurs de la presse.
On a vu leurs photos les plus diverses dans
tous les journaux.
Et Laurent écrivait : « Vive Boncour ! car
il est contre toute diminution des traitements ! »
Le « Populaire » donnait le même son de
cloche.
Chéron demandait aux chefs réformistes de
se taire ? ils se taisaient docilement, alors
qu’ils connaissaient l’attaque.
Et aujourd Lui que cette attaque est publi
que, ils votent un ordre du jour incolore qui
ne dit pas un mot contre le gouvernement
Chéron-Boncour.
C est que, voilà, les chef 1 ; confédérés vou
draient bien éviter que l’agitation ne Re
prenne fortement chez les fonctionnaires. Car
il y a ce sacré front unique que tous souhaitent
à la base Et dont les Laurent ne veulent pas.
{A suivre).
A. COSTENTIN.
Les Paysans et la crise
La crise agraire tout comme la crise
économique, s’aggrave de plus en plus.
Le mécontentement gronde dans la
paysannerie. Aussi le gros patronat
agricole s’ingénie-t-il à l’endiguer,
tout en essayant d’en tirer profit. Dans
notre région les patrons ont constitué
des syndicats départementaux où ils
entraînent dans leurs rangs et les pay
sans travailleurs et les agricoles.
Ici cômme ailleurs, il y a deux clas
ses; l’une, celle des inutiles, des kou
laks, des propriétaires qui ne travail
lent pas la terre, mais à qui elle rap
porte le plus. C’est à cette catégorie
que notre gouvernement va consentir
des prêts à faible intérêt. C’est égale
ment celle-ci qui rachète les terres des
paysans travailleurs ruinés.
Tant qu’à l’autre classe, celle des
indispensables aux travaux agricoles,
elle se divise en deux grandes catégo
ries : celle des paysans travailleurs ou
propriétaires de terre la travaillant
eux-mêmes ou avec le concours de
leur famille ou avec quelques journa
liers.
Finalement il existe la catégorie la
plus exploitée, la plus déshéritée ; cel
le des ouvriers agricoles, celle des sa
lariés. Sous prétexte de crise, elle a
déjà subi des diminutions de salaires
qui varient de 10 à 40 %. Tant qu’aux
lois sociales, quand elles sont appli
quées c est d’une façon parcimonieu
se. Le chômage y provoque de bien
pénibles situations.
La Fédération Unitaire de l’Agri
culture, qui est la seule organisation
défendant les intérêts des ouvriers
agricoles tient son congrès à Paris.
Déjà, tous les travailleurs des vil
les ou des champs, fonctionnaires ou
techniciens, doivent s’intéresser à ces
débats; à seule fin de diffuser ses
mots d ordre dans les campagnes.
La 19 e U. R. a désigné un camarade
plus spécialement chargé de l’organi
sation des salariés de l’agriculture :
chaque syndiqué, chaque sympathi
sant se doit de communiquer à ce ca
marade tous les renseignements qu’il
possède.
Il faut faire comprendre aux travail
leurs de la terre que leur place est avec
leurs camarades des villes et que seule
la solidarité permettra d’imposer à nos
exploiteurs des salaires plus en rapport
avec les exigences du coût de la vie.
Bureau.
25, rue Méridienne, Sotteville.
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