Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1932-07-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 juillet 1932 15 juillet 1932
Description : 1932/07/15 (N304). 1932/07/15 (N304).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715926
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
7 e ANNEE. — N° 304.
LE NUMERO s 49 CENTIMES.
.VENDREDI 15 JUILLET 1932.
.Organe Régional
du Bloc Ouvrière! Paysan
EDITE PAR'LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an .,
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
Rouen 122.90. — R. C. A 218.44
C. C. P.
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
L’
1 BOIIE-IOiVELLE
ta grMc générale en Belgique
Des coups et un discouis
Un soir de la fin de janvier 1932, un sur
veillant, bien connu et bien coté de l’Ad
ministration, détesté de ses propres collègues
et haï des prisonniers pour ses violences par
ticulières et les excès auxquels l’entraînait ré
gulièrement un tempérament très altéré, re
venait prendre son poste à l’atelier des liens
civils à 17 heures.
Le képi trop enfoncé, cachait les yeux,
mais laissait apparaître sur le reste du visa
ge un afflux de sang tel qu’il était aisé de
supposer qu’il digérait difficilement ce que
les travailleurs appellent communément une
« cuite ».
17 heures, c’est l’heure de la réception.
Chaque détenu appelé individuellement par
le comptable-détenu, apporte le travail de
sa journée qui est relevé sur un grand livre, j
C’est aussi l’heure exécrée par ceux qui n’ont j
pu accomplir leur lâche, car la menace de |
pain sec pendant plusieurs jours, de cellule (
si la malchance les poursuit, si l’inhabileté
persiste, si le manque de résistance ou de
force les empêche de faire un plus grand ef- j
fort ou si la qualité du rotin employé reste .
inférieure, est suspendue au-dessus de leur (
tête sans préjudice des coups qui peuvent leur
être administrés immédiatement.
Ce soir-là, pendant toute la durée de la.
réception, le gardien ne dit pas un mot, ne*
fit pas une remarque. Ce n’était que le cal-j
me apparent de la mer quelques instants avant
la tempête.
Le comptable parti, le surveillant passe
de métier en métier ; les mains dans les po
ches, la tête à demi tournée vers chacun de
nous, les yeux plus brillants et plus petits
que d’habitude, nous toisant avec un mépris
qui doit avoir au moins trente années de car
rière, puis, s’arrêtant, il lance, d une voix
étouffée où gronde une colère à peine conte
nue : « Avance ! » L’homme ainsi interpellé,
inquiet, obéit. Il vient à l’autre extrémité de
son métier, décoiffé ou hésitant à le faire.
Tous les métiers ralentissent et s arrêtent.
Ce silence est plus glacé que l’hiver. Les J
yeux se tournent du côté du surveillant et le
suivent cependant que les oreilles tendues
cherchent à entendre questions et réponses.
— Comment t’appelles-tu ?
Le nom: donné, le surveillant pose la ques
tion attendue :
— Combien as-tu livré de lien, ce soir 7
— Je n’ai pu faire ma tâche, monsieur le
surveillant, répond timidement un détenu à
côté de moi. Le rotin n’est pas très bon et
j’ai les mains en sang,
II montre ses doigts raidis, enflés, boudi
nés, couverts de sang et de poussière.
■— Tais-toi, bourrique, coupe le gardien,
en lui indiquant de son bras tendu la porte
qui donne sur la galerie. Passe par là, rosse.
Àh ! tu ne veux rien « foutre » ! Attends
un peu, je vais te servir !
Au moment où le détenu passe devant
lui, d’un violent coup de pied au derrière,
accompagné d’une nouvelle insulte, il le pro
jette vers la porte.
Lorsque le gardien eut fait le tour de
l’atelier, interrogé, insulté, frappé, cinq dé
tenus s’alignaient dans la galerie, à distance,
face au mur, les mains derrière le dos et
résignés, sachant fort bien qu’ils n’auraient
rien d’autre à attendre de cette brute que des
coups.
Le gardien saisit le balai de ! atelier et
avec une rapidité qui démontre I habitude,
il est derrière le premier détenu. Il lui ap
plique à toute volée une série de coups qui
arrachent cris de douleurs et larmes. Au qua
trième, le manche du balai se brise, les
morceaux en sont jetés avec colère et rem
placés par les poings pour le cinquième qui
ne sera pas épargné pour cela.
Quelques minutes après les cinq figures li
vides, mâchoires serrées, yeux remplis de hai
ne et du désir de se venger, les uns derrière
les autres, rentrent dans l’atelier et repren
nent leur place.
Ce soir-là, il n’eut pas fallu- grand chose
de plus pour qu’une mutinerie éclate à la
prison de Rouen..
(A suivre) J. RlVlÈRE.
Pour lutter contre la diminution des salai
res, les mineurs belges avaient décidé de lan
cer le mot d’ordre de grève dans tous les
puits.
Malgré les chefs réformistes, malgré le dé
puté socialiste Petit, qui invitent les gueules
noires au calme et à la dignité, les métho
des révolutionnaires préconisées par l’opposi
tion syndicale sont mises avec succès en ap
plication.
Dans la région de la Louvière, le mouve
ment enthousiaste des exploités du sous sol
entraîne les principales corporations dans la
lutte. Les femmes des grévistes ont arrêté des
trains de charbon et des trains ouvriers en
se couchant sur la voie. Elles combattent
courageusement aux côtés de leurs camara
des.
Le 9 juillet, la grève s’étend. Plus de
20.000 métallurgistes se joignent au mouve
ment. Les ouvriers occupèrent les grandes
usines de « la Providence » ; il fallut des
charges de gendarmerie pour les déloger.
Des manifestations de masse eurent lieu de
vant le siège des principales industries métal
lurgiques. L’armée est mise au service du
patronat ; la cavalerie est rappelée de ma
nœuvre et dirigée sur les centres.
Les chefs réformistes profitent de cette si
tuation pour tenter de faire accepter les pro
positions patronales. L’opposition révolution
naire et le P.C. Belge font appel à la lutte
et par 352 contre 4, les sections décident de
poursuivre la bataille qui prend un caractère
net de classe.
Au prix de leur sang, les grévistes ont été
maîtres de la rue. limitant les combattants
de Roubaix de la grande grève du textile,
les mineurs partis de Marcinelle, entraînant
dans leur colonne de 4.000 manifestants, les
ouvriers des ateliers de constructions électri
ques marchèrent sur Charleroi. Ils durent se
battre avec la police pour passer. Les poli
ciers ont tiré, mais ils furent débordés et
poursuivis à coups de pavés. En de nombreux
points et toute la journée, des collisions san
glantes eurent lieu. A Marchienne, les gré
vistes ont constitué une barricade ; les char
ges de gendarmes et les coups de feu ne les
firent pas reculer. Le château du directeur
des mines de la Providence fut incendié.
Au-dessus des barricades, des femmes te
naient le drapeau rouge.
Les mines sont complètement abandonnées.
Les chefs réformistes avaient demandé que
soient constitué « des services de sécurité »
pour éviter l’inondation et la détérioration du
matériel et des mines. Les mineurs s’y refu
sent ; ils engagent la lutte de classe sans con
cession, sans faiblesse. Des ouvriers réquisi
tionnés refusent d’intervenir.
Les soldats furent reçus par les grévistes
aux cris de : « Vivent les soldats ! », et le
gouvernement craignant la fraternisation entre
les exploités civils et militaires, laisse les
soldats dans les casernes.
Les cheminots se déclarent prêts à déclen
cher un vaste mouvement de solidarité avec
les mineurs. C’est vers la grève générale de
toutes les corporations que se dirige le mou
vement.
Les mineurs français se doivent d’être ef
fectivement dans cette bataille qui est la
leur ; mais les travailleurs de notre région
qui subissent une exploitation des plus odieu
ses, frappés durement par le chômage et les
diminutions de salaire, ne doivent pas oublier
qu’ils peuvent aider leurs courageux camara
des belges par la solidarité et ce qui est
mieux en se préparant avec les mêmes métho
des révolutionnaires à passer à l’action.
Jean RlVlÈRE.
14 Juillet de famine
Pavoisons, dansons, chantons ! !
C’est Monsieur le Maire qui nous y invite,
dans l’appel qu’il fait à la population à
l’occasion du 14 juillet.
Pavoiser ! Nous ne le voulons d’abord
pas. Pour fêter quoi ? Notre misère ?
Et quand même, le voudrions-nous !
Avec quoi pavoiserions-nous ? Nous 11 ’a-
vons pas la queue d’un radis ! A peine pour
acheter du pain pour nos gosses qui ont
faim.
Danser ! Nous n’en n’avons pas l’envie !
Bien que nous dansons chaque jour devant
le buffet. Puis, nous n’en n’avons pas la
force.
Nos jambes flagellent. Ce n’est pas le
démocratique hareng-saur (maigre à croire
qu’il est venu à pied de Fécamp) que nous
mangeons chaque jour qui peut nous donner
des forces.
Chanter ! Nous laissons ce soin aux
« maîtres-chanteurs » des partis de gauche,
qui nous avaient promis tout, à passer par
la lune et même l’échelle pour la décrocher.
Chanter, pensez-vous un instant, M. le
Ministre de la Marine, qu’on en ait le désir,
quand, après avoir bagoté toute la sainte
journée, d’usine en. usine, de chantier en
chantier, sans avoir trouvé de travail, on ar
rive à la maison où la femme avec son ins
tinct de prolétaire, devine de suite que par
tout la réponse à été négative.
Vous ne manquez pas d’audace, Monsieur
Meyer, dans votre appel à la population.
Les chômeurs, chaque jour, font « appel
au peuple », mais le porte-monnaie baille de
désespoir.
Cette bonne blague ! Vous parler d’éga
lité, de justice et autres balançoires démo
cratiques !
Cependant que vous affamez les chômeurs.
Vous recevez chaque jour vos traitements
de ministre, 930 francs par jour, répartis
ainsi :
180.000 fr. de traitement.
50.000 fr. d’indemnité de cabinet.
50.000 fr. de frais de voiture.
60.000 fr. comme député,
soit au total : 340.000, plus de 930 francs
par jour, c’est-à-dire la « paie » de 155 chô-
chômeurs complets.
Lire la suite en 4 e page.
Travailleurs,
répondons par la lutte
au gouvernement affameur
La crise économique s’aggrave plus que
jamais. L’indice de la production indique
une nouvelle chute de 5 % au-dessous du
niveau de 1913.
Certaines industries sont littéralement pa-
falisées.
Le commerce extérieur baisse vertigineu
sement, il est inférieur à moitié de ce qu’il
était en 1930.
Parallèlement le déficit augmente et atteint
chaque mois un milliard.
Le budget de l’Etat va toujours à la dé
rive. On prévoit plus de 7 milliards de défi
cit pour 1933.
Voici ce que le gouvernement de gauche
propose pour rétablir la finance capitaliste
bien malade :
Diminution de 5 à 10 % des traitements
des fonctionnaires et des employés qui sera
suivie, n’en doutons pas, d’une diminution
massive des salaires de tous les travailleurs j
Compression du budget des pensions.
On propose de nouveaux impôts qui
frapperont particulièrement les intérêts que
touchent les petits épargnants sur les 47 mil
liards qu’ils ont dans les caisses d’épargne.
De nouvelles taxes de transport, relève
ment de 10 à 12 % de l’impôt sur les sa
laires.
Elévation de 5 ans à l’âge de la retraite.
Par la rationalisation, diminution d’un
grand nombre d’employés et de fonctionnai
res.
Voilà où le patronat et le gouvernement
de gauche veulent aller chercher les milliards
d’économies.
Mais la réaction que ces propositions
ont provoquée parmi les employés et
fonctionnaires, la crainte de répercussions
plus étendues ont mis celles-ci en suspens.
Le gouvernement ne se tient pas pour
battu. Il faut que les travailleurs ne s’en
tiennent pas sur la défensive, mais passent à
l’offensive s’ils veulent sauvegarder leurs
intérêts.
Le Journal de Rouen du dimanche 10
juillet publie en manchette un article sur le
« vote secret au Parlement », qui permettra
soi-disant de rétablir les finances.
Travailleurs, lisez plutôt :
Qui permettra aux radicaux et aux socia
listes de voter les propositions du gouverne -
Pourquoi le Congrès Mooffil
de Genève
Spécifier les moyens immédiats de dresser
les barrières possibles contre l’attentat géné
ralisé qui s élabore et que le premier pré
texte venu suffit à déclencher.
« Il faut enfin organiser pratiquement et
solidement la mobilisation contre la guerre,
dans la voie ouverte par tous ceux qui ont
déjà entrepris cette lutte réaliste... Organiser
les volontés des travailleurs en bloc autour
de leur patrie socialiste en danger... »
Romain ROLLAND.
Henri BARBUSSE.
Pour un
Congrès de masse
Parti à Jeunesses Communistes
passons à l’action
Les communistes et les jeunes communis
tes répondront présents à l’appel de Romain
Roland et de Barbusse afin de pouvoir tou
cher et pénétrer de nouvelles couches de
travailleurs.
Ils doivent participer à tous les mouve
ments qui vont se produire dans la région à
la suite de 1 appel contre la guerre, de Ro
main Roland et de Barbusse.
Dans tous ces mouvements ils doivent dé
ployer le maximum d’activité afin de détour
ner les masses du faux pacifisme bourgeois
et dans lequel un grand nombre de travail
leurs cherchent une issue aux problèmes an
goissants de l’heure.
Ils doivent faire une critique impitoyable
des diverses positions pacifistes et confusion-
nistes au sein des comités et devant les mas
ses travailleuses.
Ils doivent démontrer et faire comprendre
que le seul moyen de faire reculer et d’éviter
la guerre impérialiste, cest la lutte pour la
révolution prolétarienne -
En aucun moment la lutte contre les faux
pacifistes ne doit retenir ni empêcher les
communistes de prendre I ’ initiative ou de
participer aux organismes de préparation du
congrès.
Il faut que partout les communistes pren
nent 1 initiative de constituer des comités lo
caux, de rue, d entreprise et d’entraîner sur
ce terrain les travailleurs sur noire plate
forme bolchevique de lutte contre la guerre.
Autour de nous il faut faire appel à tous
ceux qui veulent lutter contre la guerre.
Il faut que chaque membre du parti pren
ne des initiatives et ainsi se montre le meilleur
lutteur pour acquérir la confiance des masses
qui l’environnent.
Populariser le congrès auprès des copains
qu il peut toucher. Collecter des fonds pour
I envoi des délégués.
Recueillir des adresses en faisant circuler
des listes à l’entreprise où il travaille, au res
taurant où il mange, dans la rue où il habite,
ce qui nous permettra par la suite, d’or
ganiser le larges comités locaux de rue ou
d’entreprise.
C est ainsi que nous arriverons à mobiliser
de larges masses et de faire une grande dé
monstration le jour du meeting central où se
ront ratifiés les délégués qui seront désignés
pour aller au congrès.
Deniseau.
ment sans se discréditer aux yeux des masses.
Il faut aussi souligner que ce vote secret
est proposé par deux hommes de gauche :
Caiilaux et Chéron.
Pendant que la Commission des finances
repousse les propositions de notre camarade
Thorez, de réduire les gros émoluments des
employés de l’Etat ; de réduire de 3 mil
liards les crédits de préparation à la guerre,
et a repoussé le projet de conscription des
grosses fortunes que le Parti Communiste
leur présente.
Pendant ce temps là les chefs S.F.I.O.,
ainsi que la C.G.F., proposent et expliquent
aux ouvriers qu’ils doivent consentir de nou
veaux sacrifices et soutiennent le gouverne
ment et le patronat dans ses cyniques des
seins.
A l’offensive capitaliste et à ceux qui,
avec démagogie, veulent appliquer sa politi
que de misère, les travailleurs répondront
par le front unique sans distinction de ten
dances et par l’action de masse.
Deniseau.
Elections
Les élections du canton de Sotteville, pour
la désignation d’un conseiller général, n’a
pas entraîné les larges masses d’électeurs.
Les réunions furent mouvementées, mais
les auditoires furent restreints.
Notre Parti eut à peu près partout le haut
du pavé. Il est d’ailleurs le seul qui puisse
présenter une politique nette, droite, sans
concession à l’ennemi de classe et sans com
promission.
C’est pourquoi la préfecture avait si bien
organisé cette consultation. La période fut
exprès choisie parce que les réunions sont
moins fréquentées. La salle de Sotteville fut
habilement donnée à notre Parti le soir de
la nocturne du vélodrome et le hasard n’est
pour rien dans cette histoire...
Préfecture et patronat ne tenaient pas le
moins du monde à ce que notre Parti fasse
le point sur les promesses des gauches avant
les élections et les réalisations depuis.
L’équipe de gauche de la bourgeoisie se
rait définitivement déconsidérée.
Malgré le nombre restreint des auditeurs,
nous avons montré l’odieuse comédie de la
droite et des gauches.
Rosquin placé là pour permettre à Tilloy
d’essayer le système du jeu de la réaction,
fut servi en temps que représentant de droite
de la classse au pouvoir.
I illoy, qui n’eut même pas 400 personnes
à l’Eldorado et qui n’eut presque rien à St-
Etienne et à Oissel, fut servi comme un so
cialiste dégénéré passé à l’ennemi avec arme
et bagage, suivant la méthode très avanta
geuse de Jouhaux en 1914.
Gautier, le Jouhaux cantonal, qui entre à
la C.G.T. pour faire de la lutte de classe,
fut conspué à Sotteville et chassé à Saint-
Etienne.
Contre Filloy, acoquiné avec les patrons
exploiteurs et républicains, contre Tilloy du
bloc des gauches, qui diminue les salaires et
traitements et impose l’augmentation du coût
de la vie par l’augmentation hypocrite des im
pôts indirects ; contre le patronat qui se sert
de Tilloy comme il s’est servi de Blondel,
les travailleurs du canton de Sotteville feront
bloc sur notre candidat, manifestant ainsi
leur désir ardent de lutte contre la diminution
des salaires, la misère et la guerre.
Premier bilan
du gouvernement des gauches
Le gouvernement Herriot veut faire ac
quitter Gorguloff, laisse les gardes blancs
monteurs d’intrigues contre l’U.R.S.S., se
pavaner partout. Après l’attentat de Paris,
Chiappe-Guichard-Tardieu, compromis dans
l’affaire, restent toujours à leurs postes, au
cune mesure n’est prise contre eux.
Le gouvernement Herriot-Bomcour-Métayer-
Meyer, soutenu par les socialistes et les
réactionnaires, menace tous les salariés d’une
nouvelle diminution de salaires et d’aggraver
leur misère.
Ce même gouvernement intensifie la prépa
ration de la guerre anti-soviétique.
Des manœuvres de guerre formidables
viennent d’avoir lieu, d’autres sont prévues.
L’armement général continue sa course verti
gineuse. Seules les usines de guerre conti
nuent à produire à plein rendement.
On radie en masse les chômeurs du fonds
de chômage et on les laisse dans la misère
la plus notoire.
C’est sous les gauches, comme hier le fai
saient les droites, qu’on intensifie la misère
de tous les travailleurs.
Herriot dans sa déclaration ministérielle
avait promis « l’amnistie politique ».
Or durant le premier mois de son règne,
129 arrestations de militants et de travail
leurs révolutionnaires ont été opérées.
83 poursuites sont en cours. Montage de
toutes pièces du « fameux complot d’espion
nage », avec 90 perquisitions, dont 1 à Ois
sel, chez notre camarade Gardien, et 7 in
culpations.
Renucci qui a lâchement tué notre cama
rade Carini, s’en tire avec 4 ans.
Pendant que nos camarades R. Guyot,
Ferrât, Duclos, Marty sont condamnés à des
LE NUMERO s 49 CENTIMES.
.VENDREDI 15 JUILLET 1932.
.Organe Régional
du Bloc Ouvrière! Paysan
EDITE PAR'LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an .,
Six mois
18 francs
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au Prolétaire
Rouen 122.90. — R. C. A 218.44
C. C. P.
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le
Havre, s’adresser au « Prolétaire », Cercle Franklin, Le Havre,
(2 e étage).
L’
1 BOIIE-IOiVELLE
ta grMc générale en Belgique
Des coups et un discouis
Un soir de la fin de janvier 1932, un sur
veillant, bien connu et bien coté de l’Ad
ministration, détesté de ses propres collègues
et haï des prisonniers pour ses violences par
ticulières et les excès auxquels l’entraînait ré
gulièrement un tempérament très altéré, re
venait prendre son poste à l’atelier des liens
civils à 17 heures.
Le képi trop enfoncé, cachait les yeux,
mais laissait apparaître sur le reste du visa
ge un afflux de sang tel qu’il était aisé de
supposer qu’il digérait difficilement ce que
les travailleurs appellent communément une
« cuite ».
17 heures, c’est l’heure de la réception.
Chaque détenu appelé individuellement par
le comptable-détenu, apporte le travail de
sa journée qui est relevé sur un grand livre, j
C’est aussi l’heure exécrée par ceux qui n’ont j
pu accomplir leur lâche, car la menace de |
pain sec pendant plusieurs jours, de cellule (
si la malchance les poursuit, si l’inhabileté
persiste, si le manque de résistance ou de
force les empêche de faire un plus grand ef- j
fort ou si la qualité du rotin employé reste .
inférieure, est suspendue au-dessus de leur (
tête sans préjudice des coups qui peuvent leur
être administrés immédiatement.
Ce soir-là, pendant toute la durée de la.
réception, le gardien ne dit pas un mot, ne*
fit pas une remarque. Ce n’était que le cal-j
me apparent de la mer quelques instants avant
la tempête.
Le comptable parti, le surveillant passe
de métier en métier ; les mains dans les po
ches, la tête à demi tournée vers chacun de
nous, les yeux plus brillants et plus petits
que d’habitude, nous toisant avec un mépris
qui doit avoir au moins trente années de car
rière, puis, s’arrêtant, il lance, d une voix
étouffée où gronde une colère à peine conte
nue : « Avance ! » L’homme ainsi interpellé,
inquiet, obéit. Il vient à l’autre extrémité de
son métier, décoiffé ou hésitant à le faire.
Tous les métiers ralentissent et s arrêtent.
Ce silence est plus glacé que l’hiver. Les J
yeux se tournent du côté du surveillant et le
suivent cependant que les oreilles tendues
cherchent à entendre questions et réponses.
— Comment t’appelles-tu ?
Le nom: donné, le surveillant pose la ques
tion attendue :
— Combien as-tu livré de lien, ce soir 7
— Je n’ai pu faire ma tâche, monsieur le
surveillant, répond timidement un détenu à
côté de moi. Le rotin n’est pas très bon et
j’ai les mains en sang,
II montre ses doigts raidis, enflés, boudi
nés, couverts de sang et de poussière.
■— Tais-toi, bourrique, coupe le gardien,
en lui indiquant de son bras tendu la porte
qui donne sur la galerie. Passe par là, rosse.
Àh ! tu ne veux rien « foutre » ! Attends
un peu, je vais te servir !
Au moment où le détenu passe devant
lui, d’un violent coup de pied au derrière,
accompagné d’une nouvelle insulte, il le pro
jette vers la porte.
Lorsque le gardien eut fait le tour de
l’atelier, interrogé, insulté, frappé, cinq dé
tenus s’alignaient dans la galerie, à distance,
face au mur, les mains derrière le dos et
résignés, sachant fort bien qu’ils n’auraient
rien d’autre à attendre de cette brute que des
coups.
Le gardien saisit le balai de ! atelier et
avec une rapidité qui démontre I habitude,
il est derrière le premier détenu. Il lui ap
plique à toute volée une série de coups qui
arrachent cris de douleurs et larmes. Au qua
trième, le manche du balai se brise, les
morceaux en sont jetés avec colère et rem
placés par les poings pour le cinquième qui
ne sera pas épargné pour cela.
Quelques minutes après les cinq figures li
vides, mâchoires serrées, yeux remplis de hai
ne et du désir de se venger, les uns derrière
les autres, rentrent dans l’atelier et repren
nent leur place.
Ce soir-là, il n’eut pas fallu- grand chose
de plus pour qu’une mutinerie éclate à la
prison de Rouen..
(A suivre) J. RlVlÈRE.
Pour lutter contre la diminution des salai
res, les mineurs belges avaient décidé de lan
cer le mot d’ordre de grève dans tous les
puits.
Malgré les chefs réformistes, malgré le dé
puté socialiste Petit, qui invitent les gueules
noires au calme et à la dignité, les métho
des révolutionnaires préconisées par l’opposi
tion syndicale sont mises avec succès en ap
plication.
Dans la région de la Louvière, le mouve
ment enthousiaste des exploités du sous sol
entraîne les principales corporations dans la
lutte. Les femmes des grévistes ont arrêté des
trains de charbon et des trains ouvriers en
se couchant sur la voie. Elles combattent
courageusement aux côtés de leurs camara
des.
Le 9 juillet, la grève s’étend. Plus de
20.000 métallurgistes se joignent au mouve
ment. Les ouvriers occupèrent les grandes
usines de « la Providence » ; il fallut des
charges de gendarmerie pour les déloger.
Des manifestations de masse eurent lieu de
vant le siège des principales industries métal
lurgiques. L’armée est mise au service du
patronat ; la cavalerie est rappelée de ma
nœuvre et dirigée sur les centres.
Les chefs réformistes profitent de cette si
tuation pour tenter de faire accepter les pro
positions patronales. L’opposition révolution
naire et le P.C. Belge font appel à la lutte
et par 352 contre 4, les sections décident de
poursuivre la bataille qui prend un caractère
net de classe.
Au prix de leur sang, les grévistes ont été
maîtres de la rue. limitant les combattants
de Roubaix de la grande grève du textile,
les mineurs partis de Marcinelle, entraînant
dans leur colonne de 4.000 manifestants, les
ouvriers des ateliers de constructions électri
ques marchèrent sur Charleroi. Ils durent se
battre avec la police pour passer. Les poli
ciers ont tiré, mais ils furent débordés et
poursuivis à coups de pavés. En de nombreux
points et toute la journée, des collisions san
glantes eurent lieu. A Marchienne, les gré
vistes ont constitué une barricade ; les char
ges de gendarmes et les coups de feu ne les
firent pas reculer. Le château du directeur
des mines de la Providence fut incendié.
Au-dessus des barricades, des femmes te
naient le drapeau rouge.
Les mines sont complètement abandonnées.
Les chefs réformistes avaient demandé que
soient constitué « des services de sécurité »
pour éviter l’inondation et la détérioration du
matériel et des mines. Les mineurs s’y refu
sent ; ils engagent la lutte de classe sans con
cession, sans faiblesse. Des ouvriers réquisi
tionnés refusent d’intervenir.
Les soldats furent reçus par les grévistes
aux cris de : « Vivent les soldats ! », et le
gouvernement craignant la fraternisation entre
les exploités civils et militaires, laisse les
soldats dans les casernes.
Les cheminots se déclarent prêts à déclen
cher un vaste mouvement de solidarité avec
les mineurs. C’est vers la grève générale de
toutes les corporations que se dirige le mou
vement.
Les mineurs français se doivent d’être ef
fectivement dans cette bataille qui est la
leur ; mais les travailleurs de notre région
qui subissent une exploitation des plus odieu
ses, frappés durement par le chômage et les
diminutions de salaire, ne doivent pas oublier
qu’ils peuvent aider leurs courageux camara
des belges par la solidarité et ce qui est
mieux en se préparant avec les mêmes métho
des révolutionnaires à passer à l’action.
Jean RlVlÈRE.
14 Juillet de famine
Pavoisons, dansons, chantons ! !
C’est Monsieur le Maire qui nous y invite,
dans l’appel qu’il fait à la population à
l’occasion du 14 juillet.
Pavoiser ! Nous ne le voulons d’abord
pas. Pour fêter quoi ? Notre misère ?
Et quand même, le voudrions-nous !
Avec quoi pavoiserions-nous ? Nous 11 ’a-
vons pas la queue d’un radis ! A peine pour
acheter du pain pour nos gosses qui ont
faim.
Danser ! Nous n’en n’avons pas l’envie !
Bien que nous dansons chaque jour devant
le buffet. Puis, nous n’en n’avons pas la
force.
Nos jambes flagellent. Ce n’est pas le
démocratique hareng-saur (maigre à croire
qu’il est venu à pied de Fécamp) que nous
mangeons chaque jour qui peut nous donner
des forces.
Chanter ! Nous laissons ce soin aux
« maîtres-chanteurs » des partis de gauche,
qui nous avaient promis tout, à passer par
la lune et même l’échelle pour la décrocher.
Chanter, pensez-vous un instant, M. le
Ministre de la Marine, qu’on en ait le désir,
quand, après avoir bagoté toute la sainte
journée, d’usine en. usine, de chantier en
chantier, sans avoir trouvé de travail, on ar
rive à la maison où la femme avec son ins
tinct de prolétaire, devine de suite que par
tout la réponse à été négative.
Vous ne manquez pas d’audace, Monsieur
Meyer, dans votre appel à la population.
Les chômeurs, chaque jour, font « appel
au peuple », mais le porte-monnaie baille de
désespoir.
Cette bonne blague ! Vous parler d’éga
lité, de justice et autres balançoires démo
cratiques !
Cependant que vous affamez les chômeurs.
Vous recevez chaque jour vos traitements
de ministre, 930 francs par jour, répartis
ainsi :
180.000 fr. de traitement.
50.000 fr. d’indemnité de cabinet.
50.000 fr. de frais de voiture.
60.000 fr. comme député,
soit au total : 340.000, plus de 930 francs
par jour, c’est-à-dire la « paie » de 155 chô-
chômeurs complets.
Lire la suite en 4 e page.
Travailleurs,
répondons par la lutte
au gouvernement affameur
La crise économique s’aggrave plus que
jamais. L’indice de la production indique
une nouvelle chute de 5 % au-dessous du
niveau de 1913.
Certaines industries sont littéralement pa-
falisées.
Le commerce extérieur baisse vertigineu
sement, il est inférieur à moitié de ce qu’il
était en 1930.
Parallèlement le déficit augmente et atteint
chaque mois un milliard.
Le budget de l’Etat va toujours à la dé
rive. On prévoit plus de 7 milliards de défi
cit pour 1933.
Voici ce que le gouvernement de gauche
propose pour rétablir la finance capitaliste
bien malade :
Diminution de 5 à 10 % des traitements
des fonctionnaires et des employés qui sera
suivie, n’en doutons pas, d’une diminution
massive des salaires de tous les travailleurs j
Compression du budget des pensions.
On propose de nouveaux impôts qui
frapperont particulièrement les intérêts que
touchent les petits épargnants sur les 47 mil
liards qu’ils ont dans les caisses d’épargne.
De nouvelles taxes de transport, relève
ment de 10 à 12 % de l’impôt sur les sa
laires.
Elévation de 5 ans à l’âge de la retraite.
Par la rationalisation, diminution d’un
grand nombre d’employés et de fonctionnai
res.
Voilà où le patronat et le gouvernement
de gauche veulent aller chercher les milliards
d’économies.
Mais la réaction que ces propositions
ont provoquée parmi les employés et
fonctionnaires, la crainte de répercussions
plus étendues ont mis celles-ci en suspens.
Le gouvernement ne se tient pas pour
battu. Il faut que les travailleurs ne s’en
tiennent pas sur la défensive, mais passent à
l’offensive s’ils veulent sauvegarder leurs
intérêts.
Le Journal de Rouen du dimanche 10
juillet publie en manchette un article sur le
« vote secret au Parlement », qui permettra
soi-disant de rétablir les finances.
Travailleurs, lisez plutôt :
Qui permettra aux radicaux et aux socia
listes de voter les propositions du gouverne -
Pourquoi le Congrès Mooffil
de Genève
Spécifier les moyens immédiats de dresser
les barrières possibles contre l’attentat géné
ralisé qui s élabore et que le premier pré
texte venu suffit à déclencher.
« Il faut enfin organiser pratiquement et
solidement la mobilisation contre la guerre,
dans la voie ouverte par tous ceux qui ont
déjà entrepris cette lutte réaliste... Organiser
les volontés des travailleurs en bloc autour
de leur patrie socialiste en danger... »
Romain ROLLAND.
Henri BARBUSSE.
Pour un
Congrès de masse
Parti à Jeunesses Communistes
passons à l’action
Les communistes et les jeunes communis
tes répondront présents à l’appel de Romain
Roland et de Barbusse afin de pouvoir tou
cher et pénétrer de nouvelles couches de
travailleurs.
Ils doivent participer à tous les mouve
ments qui vont se produire dans la région à
la suite de 1 appel contre la guerre, de Ro
main Roland et de Barbusse.
Dans tous ces mouvements ils doivent dé
ployer le maximum d’activité afin de détour
ner les masses du faux pacifisme bourgeois
et dans lequel un grand nombre de travail
leurs cherchent une issue aux problèmes an
goissants de l’heure.
Ils doivent faire une critique impitoyable
des diverses positions pacifistes et confusion-
nistes au sein des comités et devant les mas
ses travailleuses.
Ils doivent démontrer et faire comprendre
que le seul moyen de faire reculer et d’éviter
la guerre impérialiste, cest la lutte pour la
révolution prolétarienne -
En aucun moment la lutte contre les faux
pacifistes ne doit retenir ni empêcher les
communistes de prendre I ’ initiative ou de
participer aux organismes de préparation du
congrès.
Il faut que partout les communistes pren
nent 1 initiative de constituer des comités lo
caux, de rue, d entreprise et d’entraîner sur
ce terrain les travailleurs sur noire plate
forme bolchevique de lutte contre la guerre.
Autour de nous il faut faire appel à tous
ceux qui veulent lutter contre la guerre.
Il faut que chaque membre du parti pren
ne des initiatives et ainsi se montre le meilleur
lutteur pour acquérir la confiance des masses
qui l’environnent.
Populariser le congrès auprès des copains
qu il peut toucher. Collecter des fonds pour
I envoi des délégués.
Recueillir des adresses en faisant circuler
des listes à l’entreprise où il travaille, au res
taurant où il mange, dans la rue où il habite,
ce qui nous permettra par la suite, d’or
ganiser le larges comités locaux de rue ou
d’entreprise.
C est ainsi que nous arriverons à mobiliser
de larges masses et de faire une grande dé
monstration le jour du meeting central où se
ront ratifiés les délégués qui seront désignés
pour aller au congrès.
Deniseau.
ment sans se discréditer aux yeux des masses.
Il faut aussi souligner que ce vote secret
est proposé par deux hommes de gauche :
Caiilaux et Chéron.
Pendant que la Commission des finances
repousse les propositions de notre camarade
Thorez, de réduire les gros émoluments des
employés de l’Etat ; de réduire de 3 mil
liards les crédits de préparation à la guerre,
et a repoussé le projet de conscription des
grosses fortunes que le Parti Communiste
leur présente.
Pendant ce temps là les chefs S.F.I.O.,
ainsi que la C.G.F., proposent et expliquent
aux ouvriers qu’ils doivent consentir de nou
veaux sacrifices et soutiennent le gouverne
ment et le patronat dans ses cyniques des
seins.
A l’offensive capitaliste et à ceux qui,
avec démagogie, veulent appliquer sa politi
que de misère, les travailleurs répondront
par le front unique sans distinction de ten
dances et par l’action de masse.
Deniseau.
Elections
Les élections du canton de Sotteville, pour
la désignation d’un conseiller général, n’a
pas entraîné les larges masses d’électeurs.
Les réunions furent mouvementées, mais
les auditoires furent restreints.
Notre Parti eut à peu près partout le haut
du pavé. Il est d’ailleurs le seul qui puisse
présenter une politique nette, droite, sans
concession à l’ennemi de classe et sans com
promission.
C’est pourquoi la préfecture avait si bien
organisé cette consultation. La période fut
exprès choisie parce que les réunions sont
moins fréquentées. La salle de Sotteville fut
habilement donnée à notre Parti le soir de
la nocturne du vélodrome et le hasard n’est
pour rien dans cette histoire...
Préfecture et patronat ne tenaient pas le
moins du monde à ce que notre Parti fasse
le point sur les promesses des gauches avant
les élections et les réalisations depuis.
L’équipe de gauche de la bourgeoisie se
rait définitivement déconsidérée.
Malgré le nombre restreint des auditeurs,
nous avons montré l’odieuse comédie de la
droite et des gauches.
Rosquin placé là pour permettre à Tilloy
d’essayer le système du jeu de la réaction,
fut servi en temps que représentant de droite
de la classse au pouvoir.
I illoy, qui n’eut même pas 400 personnes
à l’Eldorado et qui n’eut presque rien à St-
Etienne et à Oissel, fut servi comme un so
cialiste dégénéré passé à l’ennemi avec arme
et bagage, suivant la méthode très avanta
geuse de Jouhaux en 1914.
Gautier, le Jouhaux cantonal, qui entre à
la C.G.T. pour faire de la lutte de classe,
fut conspué à Sotteville et chassé à Saint-
Etienne.
Contre Filloy, acoquiné avec les patrons
exploiteurs et républicains, contre Tilloy du
bloc des gauches, qui diminue les salaires et
traitements et impose l’augmentation du coût
de la vie par l’augmentation hypocrite des im
pôts indirects ; contre le patronat qui se sert
de Tilloy comme il s’est servi de Blondel,
les travailleurs du canton de Sotteville feront
bloc sur notre candidat, manifestant ainsi
leur désir ardent de lutte contre la diminution
des salaires, la misère et la guerre.
Premier bilan
du gouvernement des gauches
Le gouvernement Herriot veut faire ac
quitter Gorguloff, laisse les gardes blancs
monteurs d’intrigues contre l’U.R.S.S., se
pavaner partout. Après l’attentat de Paris,
Chiappe-Guichard-Tardieu, compromis dans
l’affaire, restent toujours à leurs postes, au
cune mesure n’est prise contre eux.
Le gouvernement Herriot-Bomcour-Métayer-
Meyer, soutenu par les socialistes et les
réactionnaires, menace tous les salariés d’une
nouvelle diminution de salaires et d’aggraver
leur misère.
Ce même gouvernement intensifie la prépa
ration de la guerre anti-soviétique.
Des manœuvres de guerre formidables
viennent d’avoir lieu, d’autres sont prévues.
L’armement général continue sa course verti
gineuse. Seules les usines de guerre conti
nuent à produire à plein rendement.
On radie en masse les chômeurs du fonds
de chômage et on les laisse dans la misère
la plus notoire.
C’est sous les gauches, comme hier le fai
saient les droites, qu’on intensifie la misère
de tous les travailleurs.
Herriot dans sa déclaration ministérielle
avait promis « l’amnistie politique ».
Or durant le premier mois de son règne,
129 arrestations de militants et de travail
leurs révolutionnaires ont été opérées.
83 poursuites sont en cours. Montage de
toutes pièces du « fameux complot d’espion
nage », avec 90 perquisitions, dont 1 à Ois
sel, chez notre camarade Gardien, et 7 in
culpations.
Renucci qui a lâchement tué notre cama
rade Carini, s’en tire avec 4 ans.
Pendant que nos camarades R. Guyot,
Ferrât, Duclos, Marty sont condamnés à des
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