Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1932-04-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 avril 1932 15 avril 1932
Description : 1932/04/15 (N292). 1932/04/15 (N292).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571579b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
7 e ANNEE. — N° 292.
LE NUMERO ; 40 CENTIMES,
VENDREDI 15 AVRIL 1932.
JCezPtomaVte
Organe Régional C l;«;
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION Sc ADMINISTRATION
323, rue de la République, 8QTTEVILLE-LES-R0UEN
AJfêiseï If; montant des abonnements et tou* fonds au PROLETAIRE,
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Poui la rédaction et tous rensei guemeuta concernant Le Havre,
s'adresse* au « PROLE7 AIRE f, Cercle Franklin, Le Havre, 2*
étage).
UN 'JWaHMSSNT INOUÏ
Gosieotin condamné à 2 ans de prison
et i,ooo francs d'amende
Lu même justice u ? a qu’in diligence peur les aventuriers du Crédit Rouennais
et de la banque Béranger
Les juges de classe ont prononcé leur sen
tence, tout dévoués qu’ils sont au régime ca
pitaliste qu’ils représentent et défendent.
Ils ont frappé notre courageux militant
Albert Costentin, à une peine qui équivaut
presque à un lent assassinat quand on connaît
son état de santé.
Albert Costentin est en effet un de ces
militants qui donne tous scs instants à la
cause révolutionnaire des travailleurs et dont la
santé est fortement affaiblie.
Costentin est condamné si. lourdement parce
que secrétaire régional de noire Parti Com
muniste, militant aimé d estimé des ouvriers
dont i! est Tardent défenseur t parce qu’il a
proclamé à la barre la position de notre parti
en face la guerre.
Pour ce faire., la justice de classe s’est,
servie d’un provocateur qui dame à tout pro
pos, sûr de son impunité vis-à-vis de la loi,
qu’il aura la peau de tous les militants actifs
de notre Fard et de notre Jeunesse Commu
niste.
A travers. Costentin, c’est notre parti quon
veut atteindre, comme en emprisonnant Ri
vière on voulait atteindre les syndicats unitai
res.
Au seuil de la campagne électorale, la
bourgeoisie cherche à jeter le désarroi dans
les rangs de T avant-garde ouvrière et de la
masse travailleuse. Elle ne réussira point.
Notre Parti Communiste est le seul qui ait
vu. juste, dans T affaissement du régime capi
taliste, dans le déroulement de la crise éco
nomique il est le seul qui apporte aux tra
vailleurs affamés, diminués, les solutions de
lutte au moyen desquelles les travailleurs
écraseront leurs oppresseurs.
Il est le seul qui lutte contre la guerre pro
chaine, montrant aux travailleurs l’Etoile
Rouge de la Paix des Soviets Russes.
C’est pour toutes ces raisons\ que notre parti
est si lourdement frappé à travers son secré
taire Costentin.
Mais le plan de la bourgeoisie sera dé
joué, tous les communistes en ont la volonté
et sauront redoubler d’efforts pour entraîner
l’ensemble des ouvriers dont c’est l’intérêt à
la lutte contre la répression, pour la défense
de nos militants, contre la misère et la guerre.
En avant, sympathisants et membres du
Parti ! Odette BriÈRE.
i 1 . à ü ctrr
Audience publique? !
Dès avant i heure, de nombreux travail
leurs avaient pris le chemin du Palais de
Justice où Métayer dépensa ico.ooo fr. dans
un banquet de réception de Doumergue.
Mais avant les ouvriers, la police était là.
Tous ces Messieurs de la Sûreté avaient été
mobilisés et veillaient à l’entrée du Palais.
Le tribunal est public... en principe.
Comme les séances du Conseil Municipal de
Rouen. Mais comme au Conseil Municipal,
un Chabert est là pour en interdire l’entrée
à qui bon lui semble. Dictature, policière.
Aussi, tous ceux qui, à i heure, ne sem
blaient pas assez bien habillés furent-ils in
vités à faire demi-tour.
Bien gênant pour ces messieurs d'avoir
autant de monde.
Intermède suggestif
En a i te îïdaMrlT " tThïTp àTûti on de Costen
tin, on fait passer un certain nombre d’af
faires. Des ouvriers qui se sont permis de
braconner un lapin, ou, tel ce jeune père de
famille, de dérober quelques poignées de
charbon sur le quai.
Les juges défendent l’ordre et condam
nent à l’amende sévère, à la prison.
Un individu à face particulièrement anti
pathique comparaît.
C’est un Russe. Aussitôt, le tribunal
s’émeut. Ce Russe a fui l’enfer bolchevik.
Le tribunal, quelques instants auparavant
si brutal, devient aimable, sympathique à
l’inculpé. Le Russe dit qu’il a quitté la
Russie pour ne pas être soldat de l’armée
rouge.
Voyez soldat rouge! Des g... comme cel
le-là dans l’armée rouge? Sans blague...
Le Russe était en contravention avec les
lois françaises. L’avocat plaide : la Russie
barbare, qui ne reconnaît pas ses enfants
(voyez enfant!), la France hospitalière qui
accueille tous les étrangers malheureux
(comme Alphonse XIII!).
Le tribunal, touché, laisse aller, avec des
sourires aimables, le soldat manqué de l’ar
mée rouge !
Menées anarchistes
Dès que Costentin est appelé, son avocat,
maître Hajje j camarade du Secours Rouge,
présente des conclusions cFincompétence.
Il explique que le tribunal ne peut con
damner Costentin pour menées anarchistes
attendu que Costentin n’est pas anarchiste,
mais est, en tant que communiste* l’adver
saire des anarchistes.
Hajje rappelle dans quelles conditions, en
93*94, avaient été votées les lois scélérates,
au moment des bombes anarchistes.
Hajje réclame pour Costentin l’applica
tion de la loi sur la presse, c’est-à-dire la
Cour d'assises.
L’avocat demande en concluant que le tri
bunal accorde quelques mots à Costentin
pour expliquer qu’il n’est pas anarchiste.
Tout de suite agressif, le tribunal refuse
la parole à Costentin et passe outre aux
conclusions d’incompétence.
Le provocatoîêr Marcsoü!
Le Commissaire de Quevilly, à la coupe si
antipathique, apporte sa figure boursouflée
et . son regard oblique à la barre du tribu
nal.
li récite la leçon apprise par cœur sur les
propos reprochés à Costentin,
{Lire la suite en 2 e page)
Samedi dernier au Cirque de Rouen
Grandiose dém onstration
4,009 travailleurs de la région rouennaise acclament
le Parti, la Révolution russe et se dressent contre la répression
Samedi soir, noire Parti avait organisé,
dans la grande salle du Cirque, un meeting
contradictoire.
La classe ouvrière répondit à notre appel.
Pour que nos camarades absents puissent sc
faire une juste idée de ce qu a été cette réu
nion, il faut en suivre, pas à pas, les diffé
rentes phases.
LA MASSE
Dès 8 h. 1 14, des groupes d'ouvriers sta
tionnent, discutant. Les portes s’ouvrent, les
premiers arrivés pénètrent dans 1 immense
salle. Puis, de toutes les rues avoisinantes, la
foule ouvrière arrive. Nos quatre guichets
ont fort à faire.
L’affluence ne cesse de grossir , a !’inté
rieur, tous les vomitoires laissent passer un
flot ininterrompu d’arrivants.
Quelle vie ! quelle animation ! On s'inter
pelle d’une travée à l’autre ; les camarades
se retrouvent. Bel exemple de cette solidarité
ouvrière.
A 9 heures moins !e quart, les derniers se
prouvent arrêtés dans les Voîmtoir'es. Quelle
salle ! Quel spectacle réconfortant pour notre
Parti !
NOS ORATEURS
Devant les 3.500 prolétaires assemblés (et
il en arrive toujours/, nos camarades annoncent
le bureau, qui est accepté dans l’enthousias
me. Barrette préside.
Avant de donner la parole aux orateurs,
il demande du calme et du sang-froid et as
sure la parole aux contradicteurs.
Notre camarade Bourgeois prend le pre
mier la parole. Il met en parallèle les buts
poursuivis par les partis bourgeois et socia
liste et ceux poursuivis par notre Parti.
Bourgeois et socialistes - ne visent qu'à fa
conquête de sièges : notre» Parti communiste
lutte sans trêve contre le capitaliste. Les élec
tions, dit-il, ne sont pour nous qu’un des
moyens c!e lutter contre la bourgeoisie et de
marcher vers la conquête du pouvoir econo
mique et politique.
Seule, ajoute-t-il, la dictature du proléta
riat est capable de maintenir ces conquêtes.
U CONTRE-OFFENSIVE OUVRIÈRE
Un tonnerre d’applaudissements salue son
rude exposé.
Le représentant des Jeunesses communis
tes, notre camarade Lepctit, succède à Bour
geois. Dans un exposé d’une grande clarté,
où l’on sent un travail sérieux, il montre
l’œuvre des Jeunesses à l’usine, à la caser
ne, partout où les jeunes prolétaires sont
exploités, plus durement, dit-il, avec justesse
que les adultes.
En face de ce travail et texte en main, il
montre la carence des Jeunesses socialistes
reculant devant la lutte à mener.
Pour conclure, il exhorte ses jeunes com
pagnons de travail à venir grossir leurs rangs.
Joute la salle, par ses applaudissements,
marque son approbation à l’exposé du jeune
camarade.
Costentin se lève, il va p/irlef... Un spec
tacle impressionnant se produit, les 4,000 au
diteurs se sont levés d’un bloc, une puissante
(f Internationale », scandée par l’énergique
voix des ouvriers, emplit le Cirque. Quelle
belle démonstration de sympathie envers notre
vaillant camarade ! Quel soufflet pour la jus
tice voulant mettre en prison, sous une fausse
accusation, ce vaillant défenseur de la classe
ouvrière !
An r ec sa documentation précise, il brossa
un tableau de l’arc en. ciel politique de notre
région.
Ious nos politiciens y passent... même
les pupistes qui, dit-il, possèdent un unique
adhérent à Rouen. Nous aurons d’ailleurs
l’occasion de faire connaissance avec ce ci
toyen-si extraordinaire.
Le portrait de chaque politicien vaut à
Costentin des applaudissements prolongés. Il
termine sous les clameurs. Belle récompense
à ton travail de militant, camarade Costentin !
Voici le dernier orateur, Vaillant-Coutu-
rier, les acclamations redoublent. D’une voix
puissante, i! nous raconte son long voyage en
U.R.S.S. Il nous montre les progrès faits
à pas de géants, mais il ne craint point de
montrer tout ce qu’il y a encore à faire. Une
voix crie : « C'est un aveu » et la riposte
arrive : « Non, c’est une affirmation ». Les
communistes ne craignant point de faire leur
critique.
Nous ne pouvons relater ici son magistral
exposé, les colonnes du « Prolé » n’y suffi
raient pas. Nous conseillons aux camarades
la lecture des 3 brochures de Vaillant Coutu
rier : (( Les Bâtisseurs de la Viç nouvelle ».
Le président se lève, il annonce les candi-
Pendant que la grève de
Pont-de-Me se poursuit,
à 2Q kilomètres do là
les ouvriers du Manoir créent
dans l’enthousiasme leur
syndicat unitaire
La grève de Pont-de-F Arche, malgré quel
ques rentrées importantes d’ouvriers et chô
meurs racolés dans les campagnes environnan
tes a doublé le cap du septième lundi.
La terreur policière s’est développée, l’état
de siège est appliqué. Défense de sortir des
maisons ; défense de siffler ; essai d’interdic
tion de toutes salles de réunion pour les gré
vistes. C’est complet. Il faut, y joindre les
manœuvres patronales qui sc multiplient et la
décision de la municipalité aux ordres du pa
tron-maire Morel de supprimer les secours
aux grévistes. Malgré tout cela, les ouvriers
et ouvrières de Pont-cle-F Arche, à l’heure
où nous écrivons ces lignes, sont toujours ani
més de la volonté de lutter pour leurs reven
dications et contre la diminution des salaires.
L’organisation, la consolidation de leur ma
gnifique syndicat unitaire de plus de 700 mem
bres est actuellement l’une de leurs princi
pales préoccupations. Quelle que soit 1 issue
de la bataille, ris veulent conserver et déve
lopper leur instrument de lutte, leur syndicat.
A vingt kilomètres de Font-de-l’Arche,
350 ouvriers sont odieusement exploités dans
l’usine des Aciéries de Pompey, au Manoir.
Bas salaires, surproduction poussée à 1 ex
trême, diminutions déjà imposées, menaces de
nouvelles diminutions massives, ont créé par
mi les métallos du Manoir une grosse effer
vescence et une volonté de lutte unanime con
tre les puissants seigneurs de la firme de Pom-
pey-
L’exemple de Pont-de-l'Arche parti en
bataille sans organisation préalable a montré
aux ouvriers du Manoir la nécessité d’organi
ser soigneusement la leur.
Une première réunion a groupé samedi der
nier une centaine de métallos. Après 1 expo
sé du délégué de l’Union Régionale unitaire
sur l’organisation et les méthodes de la lutte,
tous les métallos présents ont décidé de créer
immédiatement leur syndicat unitaire.
La première réunion du nouveau syndicat
qui sera comme celui de Pont-de-l’Arche,
un syndicat de masse, aura lieu incessamment.
Ainsi se développe, dans la région, la
contre-offensive ouvrière. Fous nos militants,
doivent être tenus en alerte continuelle. Les
travailleurs attendent la C.G.T.U. dans tou
tes les usines.
En avant ! partout, pour les syndicats de
masse ; la préparation sérieuse des luttes et
d’un Premier Mai de combat.
R. Barette.
datures pour notre région. Elles sont ratifiées
à F unanimité,
LA CONTRADICTION
Le premier contradicteur est le citoyen
Paillard. Il déclare n’être pas ennemi de l’U.
R.S.S., mais il fait de telles réserves que
Vaillant lui dira : « Vous n’êtes pas ennemi
tout en l’étant ».
Costentin répond à Paillard :
Camarades, vous venez de faire connais
sance avec l’unique « pupiste » de Rouen.
Eclat de rire général.
Le 2° contradicteur était un jeune socialis
te, Sa tâche fut bien ardue. Comme un audi
teur lui demandait de parler de 1 illoy et Le
bret, il répondit ; « Je ne m’occupe pas des
socialistes de votre région ».
C’était la fin, l’ordre du jour fut voté par
acclamations.
Il nous reste à constater l’absence des ra
dicaux. Ils n’aiment point la foule, nous sa
vons cela.
Les J. P, n’ont point paru non plus. Ils
auraient pris pourtant une belle leçon d’orga
nisation de meeting.
A la réunion Anquetil, un chahut formi
dable ; chez nous, la contradiction a pu se
faire entendre. Comment vont faire ceux qui
parlent toujours de l'obstruction des commu
nistes )
René.
NOTRE OPINION
Premier Msti
I ardieu, en plein accord avec Her-
dot et Blum, a choisi le 1 er Mai comme
date des élections.
Provocation évidente .
En même temps, volonté d’entraver
les manifestations de la journée des
travailleurs.
II dépend de rios organisations de
donner la plus vigoureuse réplique à
Tardieu.
Surtout de notre Parti Communiste.
Le 1 er Mai peut être une journée,
non seulement où le prolétariat mani
festera par le Vote sa confiance pour
notre Parti, mais aussi une journée de
vigoureuses démonstrations.
Il ne nous reste plus guère que 15
jours.
Tous les camarades, pendant ces
deux semaines d’agitation, doivent
être prêts aux plus grands sacrifices de
temps, d’argent, d’effort physique.
Il y a des réunions à organiser en
grand nombre, très rapidement.
Il y a des meetings d’adversaires où
nous devons nous opposer à tout ce
joli monde.
Il faut parcourir entièrement, avec
un matériel minimum de propagandis
te, les deux départements d’Eure et
Seine-Inférieure.
Il faut participer en même temps à
la plus grande activité du Parti et à
celle des syndicats unitaires.
Il faut rassembler tous les moyens
de mener la campagne.
Afficheurs, distributeurs de tracts,
Vendeurs de brochures et journaux,
équipes cyclistes, motocyclistes, auto
mobilistes si possible doivent être à la
disposition de notre Parti d’ici le 1 er
Mai.
La souscription, à cause de la crise,
ne donne pas tous les résultats dési
rables.
Sans perdre un inslant, chacun doit,
malgré les grandes difficultés que nous
connaissons tous, faire le plus gros
effort pour le rassemblement rapide
des gros sous des travailleurs qui per
mettront de payer les frais de la cam
pagne.
Ayons confiance dems notre force.
Vite au travail I
En avant pour un I er Mai de com
bat!
Brémont,
Souscrivez 1
Souscrivez !
Souscrivez !
Affiches, tracts, circulaires,
brochures arrivent.
Des dizaines de réunions et de
déplacements; de lourds frais de
toutes sortes.
VITE
VITE
VITE
Pas un bon camarade sans lis
te de souscription.
Envoyez tout de suite l’argent
recueilli.
Redemandez une liste et un
carnet.
Collectez !
Collectez !
Collectez |
k HH / - : • .• f - • ! '‘-"T I
LE NUMERO ; 40 CENTIMES,
VENDREDI 15 AVRIL 1932.
JCezPtomaVte
Organe Régional C l;«;
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION Sc ADMINISTRATION
323, rue de la République, 8QTTEVILLE-LES-R0UEN
AJfêiseï If; montant des abonnements et tou* fonds au PROLETAIRE,
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Poui la rédaction et tous rensei guemeuta concernant Le Havre,
s'adresse* au « PROLE7 AIRE f, Cercle Franklin, Le Havre, 2*
étage).
UN 'JWaHMSSNT INOUÏ
Gosieotin condamné à 2 ans de prison
et i,ooo francs d'amende
Lu même justice u ? a qu’in diligence peur les aventuriers du Crédit Rouennais
et de la banque Béranger
Les juges de classe ont prononcé leur sen
tence, tout dévoués qu’ils sont au régime ca
pitaliste qu’ils représentent et défendent.
Ils ont frappé notre courageux militant
Albert Costentin, à une peine qui équivaut
presque à un lent assassinat quand on connaît
son état de santé.
Albert Costentin est en effet un de ces
militants qui donne tous scs instants à la
cause révolutionnaire des travailleurs et dont la
santé est fortement affaiblie.
Costentin est condamné si. lourdement parce
que secrétaire régional de noire Parti Com
muniste, militant aimé d estimé des ouvriers
dont i! est Tardent défenseur t parce qu’il a
proclamé à la barre la position de notre parti
en face la guerre.
Pour ce faire., la justice de classe s’est,
servie d’un provocateur qui dame à tout pro
pos, sûr de son impunité vis-à-vis de la loi,
qu’il aura la peau de tous les militants actifs
de notre Fard et de notre Jeunesse Commu
niste.
A travers. Costentin, c’est notre parti quon
veut atteindre, comme en emprisonnant Ri
vière on voulait atteindre les syndicats unitai
res.
Au seuil de la campagne électorale, la
bourgeoisie cherche à jeter le désarroi dans
les rangs de T avant-garde ouvrière et de la
masse travailleuse. Elle ne réussira point.
Notre Parti Communiste est le seul qui ait
vu. juste, dans T affaissement du régime capi
taliste, dans le déroulement de la crise éco
nomique il est le seul qui apporte aux tra
vailleurs affamés, diminués, les solutions de
lutte au moyen desquelles les travailleurs
écraseront leurs oppresseurs.
Il est le seul qui lutte contre la guerre pro
chaine, montrant aux travailleurs l’Etoile
Rouge de la Paix des Soviets Russes.
C’est pour toutes ces raisons\ que notre parti
est si lourdement frappé à travers son secré
taire Costentin.
Mais le plan de la bourgeoisie sera dé
joué, tous les communistes en ont la volonté
et sauront redoubler d’efforts pour entraîner
l’ensemble des ouvriers dont c’est l’intérêt à
la lutte contre la répression, pour la défense
de nos militants, contre la misère et la guerre.
En avant, sympathisants et membres du
Parti ! Odette BriÈRE.
i 1 . à ü ctrr
Audience publique? !
Dès avant i heure, de nombreux travail
leurs avaient pris le chemin du Palais de
Justice où Métayer dépensa ico.ooo fr. dans
un banquet de réception de Doumergue.
Mais avant les ouvriers, la police était là.
Tous ces Messieurs de la Sûreté avaient été
mobilisés et veillaient à l’entrée du Palais.
Le tribunal est public... en principe.
Comme les séances du Conseil Municipal de
Rouen. Mais comme au Conseil Municipal,
un Chabert est là pour en interdire l’entrée
à qui bon lui semble. Dictature, policière.
Aussi, tous ceux qui, à i heure, ne sem
blaient pas assez bien habillés furent-ils in
vités à faire demi-tour.
Bien gênant pour ces messieurs d'avoir
autant de monde.
Intermède suggestif
En a i te îïdaMrlT " tThïTp àTûti on de Costen
tin, on fait passer un certain nombre d’af
faires. Des ouvriers qui se sont permis de
braconner un lapin, ou, tel ce jeune père de
famille, de dérober quelques poignées de
charbon sur le quai.
Les juges défendent l’ordre et condam
nent à l’amende sévère, à la prison.
Un individu à face particulièrement anti
pathique comparaît.
C’est un Russe. Aussitôt, le tribunal
s’émeut. Ce Russe a fui l’enfer bolchevik.
Le tribunal, quelques instants auparavant
si brutal, devient aimable, sympathique à
l’inculpé. Le Russe dit qu’il a quitté la
Russie pour ne pas être soldat de l’armée
rouge.
Voyez soldat rouge! Des g... comme cel
le-là dans l’armée rouge? Sans blague...
Le Russe était en contravention avec les
lois françaises. L’avocat plaide : la Russie
barbare, qui ne reconnaît pas ses enfants
(voyez enfant!), la France hospitalière qui
accueille tous les étrangers malheureux
(comme Alphonse XIII!).
Le tribunal, touché, laisse aller, avec des
sourires aimables, le soldat manqué de l’ar
mée rouge !
Menées anarchistes
Dès que Costentin est appelé, son avocat,
maître Hajje j camarade du Secours Rouge,
présente des conclusions cFincompétence.
Il explique que le tribunal ne peut con
damner Costentin pour menées anarchistes
attendu que Costentin n’est pas anarchiste,
mais est, en tant que communiste* l’adver
saire des anarchistes.
Hajje rappelle dans quelles conditions, en
93*94, avaient été votées les lois scélérates,
au moment des bombes anarchistes.
Hajje réclame pour Costentin l’applica
tion de la loi sur la presse, c’est-à-dire la
Cour d'assises.
L’avocat demande en concluant que le tri
bunal accorde quelques mots à Costentin
pour expliquer qu’il n’est pas anarchiste.
Tout de suite agressif, le tribunal refuse
la parole à Costentin et passe outre aux
conclusions d’incompétence.
Le provocatoîêr Marcsoü!
Le Commissaire de Quevilly, à la coupe si
antipathique, apporte sa figure boursouflée
et . son regard oblique à la barre du tribu
nal.
li récite la leçon apprise par cœur sur les
propos reprochés à Costentin,
{Lire la suite en 2 e page)
Samedi dernier au Cirque de Rouen
Grandiose dém onstration
4,009 travailleurs de la région rouennaise acclament
le Parti, la Révolution russe et se dressent contre la répression
Samedi soir, noire Parti avait organisé,
dans la grande salle du Cirque, un meeting
contradictoire.
La classe ouvrière répondit à notre appel.
Pour que nos camarades absents puissent sc
faire une juste idée de ce qu a été cette réu
nion, il faut en suivre, pas à pas, les diffé
rentes phases.
LA MASSE
Dès 8 h. 1 14, des groupes d'ouvriers sta
tionnent, discutant. Les portes s’ouvrent, les
premiers arrivés pénètrent dans 1 immense
salle. Puis, de toutes les rues avoisinantes, la
foule ouvrière arrive. Nos quatre guichets
ont fort à faire.
L’affluence ne cesse de grossir , a !’inté
rieur, tous les vomitoires laissent passer un
flot ininterrompu d’arrivants.
Quelle vie ! quelle animation ! On s'inter
pelle d’une travée à l’autre ; les camarades
se retrouvent. Bel exemple de cette solidarité
ouvrière.
A 9 heures moins !e quart, les derniers se
prouvent arrêtés dans les Voîmtoir'es. Quelle
salle ! Quel spectacle réconfortant pour notre
Parti !
NOS ORATEURS
Devant les 3.500 prolétaires assemblés (et
il en arrive toujours/, nos camarades annoncent
le bureau, qui est accepté dans l’enthousias
me. Barrette préside.
Avant de donner la parole aux orateurs,
il demande du calme et du sang-froid et as
sure la parole aux contradicteurs.
Notre camarade Bourgeois prend le pre
mier la parole. Il met en parallèle les buts
poursuivis par les partis bourgeois et socia
liste et ceux poursuivis par notre Parti.
Bourgeois et socialistes - ne visent qu'à fa
conquête de sièges : notre» Parti communiste
lutte sans trêve contre le capitaliste. Les élec
tions, dit-il, ne sont pour nous qu’un des
moyens c!e lutter contre la bourgeoisie et de
marcher vers la conquête du pouvoir econo
mique et politique.
Seule, ajoute-t-il, la dictature du proléta
riat est capable de maintenir ces conquêtes.
U CONTRE-OFFENSIVE OUVRIÈRE
Un tonnerre d’applaudissements salue son
rude exposé.
Le représentant des Jeunesses communis
tes, notre camarade Lepctit, succède à Bour
geois. Dans un exposé d’une grande clarté,
où l’on sent un travail sérieux, il montre
l’œuvre des Jeunesses à l’usine, à la caser
ne, partout où les jeunes prolétaires sont
exploités, plus durement, dit-il, avec justesse
que les adultes.
En face de ce travail et texte en main, il
montre la carence des Jeunesses socialistes
reculant devant la lutte à mener.
Pour conclure, il exhorte ses jeunes com
pagnons de travail à venir grossir leurs rangs.
Joute la salle, par ses applaudissements,
marque son approbation à l’exposé du jeune
camarade.
Costentin se lève, il va p/irlef... Un spec
tacle impressionnant se produit, les 4,000 au
diteurs se sont levés d’un bloc, une puissante
(f Internationale », scandée par l’énergique
voix des ouvriers, emplit le Cirque. Quelle
belle démonstration de sympathie envers notre
vaillant camarade ! Quel soufflet pour la jus
tice voulant mettre en prison, sous une fausse
accusation, ce vaillant défenseur de la classe
ouvrière !
An r ec sa documentation précise, il brossa
un tableau de l’arc en. ciel politique de notre
région.
Ious nos politiciens y passent... même
les pupistes qui, dit-il, possèdent un unique
adhérent à Rouen. Nous aurons d’ailleurs
l’occasion de faire connaissance avec ce ci
toyen-si extraordinaire.
Le portrait de chaque politicien vaut à
Costentin des applaudissements prolongés. Il
termine sous les clameurs. Belle récompense
à ton travail de militant, camarade Costentin !
Voici le dernier orateur, Vaillant-Coutu-
rier, les acclamations redoublent. D’une voix
puissante, i! nous raconte son long voyage en
U.R.S.S. Il nous montre les progrès faits
à pas de géants, mais il ne craint point de
montrer tout ce qu’il y a encore à faire. Une
voix crie : « C'est un aveu » et la riposte
arrive : « Non, c’est une affirmation ». Les
communistes ne craignant point de faire leur
critique.
Nous ne pouvons relater ici son magistral
exposé, les colonnes du « Prolé » n’y suffi
raient pas. Nous conseillons aux camarades
la lecture des 3 brochures de Vaillant Coutu
rier : (( Les Bâtisseurs de la Viç nouvelle ».
Le président se lève, il annonce les candi-
Pendant que la grève de
Pont-de-Me se poursuit,
à 2Q kilomètres do là
les ouvriers du Manoir créent
dans l’enthousiasme leur
syndicat unitaire
La grève de Pont-de-F Arche, malgré quel
ques rentrées importantes d’ouvriers et chô
meurs racolés dans les campagnes environnan
tes a doublé le cap du septième lundi.
La terreur policière s’est développée, l’état
de siège est appliqué. Défense de sortir des
maisons ; défense de siffler ; essai d’interdic
tion de toutes salles de réunion pour les gré
vistes. C’est complet. Il faut, y joindre les
manœuvres patronales qui sc multiplient et la
décision de la municipalité aux ordres du pa
tron-maire Morel de supprimer les secours
aux grévistes. Malgré tout cela, les ouvriers
et ouvrières de Pont-cle-F Arche, à l’heure
où nous écrivons ces lignes, sont toujours ani
més de la volonté de lutter pour leurs reven
dications et contre la diminution des salaires.
L’organisation, la consolidation de leur ma
gnifique syndicat unitaire de plus de 700 mem
bres est actuellement l’une de leurs princi
pales préoccupations. Quelle que soit 1 issue
de la bataille, ris veulent conserver et déve
lopper leur instrument de lutte, leur syndicat.
A vingt kilomètres de Font-de-l’Arche,
350 ouvriers sont odieusement exploités dans
l’usine des Aciéries de Pompey, au Manoir.
Bas salaires, surproduction poussée à 1 ex
trême, diminutions déjà imposées, menaces de
nouvelles diminutions massives, ont créé par
mi les métallos du Manoir une grosse effer
vescence et une volonté de lutte unanime con
tre les puissants seigneurs de la firme de Pom-
pey-
L’exemple de Pont-de-l'Arche parti en
bataille sans organisation préalable a montré
aux ouvriers du Manoir la nécessité d’organi
ser soigneusement la leur.
Une première réunion a groupé samedi der
nier une centaine de métallos. Après 1 expo
sé du délégué de l’Union Régionale unitaire
sur l’organisation et les méthodes de la lutte,
tous les métallos présents ont décidé de créer
immédiatement leur syndicat unitaire.
La première réunion du nouveau syndicat
qui sera comme celui de Pont-de-l’Arche,
un syndicat de masse, aura lieu incessamment.
Ainsi se développe, dans la région, la
contre-offensive ouvrière. Fous nos militants,
doivent être tenus en alerte continuelle. Les
travailleurs attendent la C.G.T.U. dans tou
tes les usines.
En avant ! partout, pour les syndicats de
masse ; la préparation sérieuse des luttes et
d’un Premier Mai de combat.
R. Barette.
datures pour notre région. Elles sont ratifiées
à F unanimité,
LA CONTRADICTION
Le premier contradicteur est le citoyen
Paillard. Il déclare n’être pas ennemi de l’U.
R.S.S., mais il fait de telles réserves que
Vaillant lui dira : « Vous n’êtes pas ennemi
tout en l’étant ».
Costentin répond à Paillard :
Camarades, vous venez de faire connais
sance avec l’unique « pupiste » de Rouen.
Eclat de rire général.
Le 2° contradicteur était un jeune socialis
te, Sa tâche fut bien ardue. Comme un audi
teur lui demandait de parler de 1 illoy et Le
bret, il répondit ; « Je ne m’occupe pas des
socialistes de votre région ».
C’était la fin, l’ordre du jour fut voté par
acclamations.
Il nous reste à constater l’absence des ra
dicaux. Ils n’aiment point la foule, nous sa
vons cela.
Les J. P, n’ont point paru non plus. Ils
auraient pris pourtant une belle leçon d’orga
nisation de meeting.
A la réunion Anquetil, un chahut formi
dable ; chez nous, la contradiction a pu se
faire entendre. Comment vont faire ceux qui
parlent toujours de l'obstruction des commu
nistes )
René.
NOTRE OPINION
Premier Msti
I ardieu, en plein accord avec Her-
dot et Blum, a choisi le 1 er Mai comme
date des élections.
Provocation évidente .
En même temps, volonté d’entraver
les manifestations de la journée des
travailleurs.
II dépend de rios organisations de
donner la plus vigoureuse réplique à
Tardieu.
Surtout de notre Parti Communiste.
Le 1 er Mai peut être une journée,
non seulement où le prolétariat mani
festera par le Vote sa confiance pour
notre Parti, mais aussi une journée de
vigoureuses démonstrations.
Il ne nous reste plus guère que 15
jours.
Tous les camarades, pendant ces
deux semaines d’agitation, doivent
être prêts aux plus grands sacrifices de
temps, d’argent, d’effort physique.
Il y a des réunions à organiser en
grand nombre, très rapidement.
Il y a des meetings d’adversaires où
nous devons nous opposer à tout ce
joli monde.
Il faut parcourir entièrement, avec
un matériel minimum de propagandis
te, les deux départements d’Eure et
Seine-Inférieure.
Il faut participer en même temps à
la plus grande activité du Parti et à
celle des syndicats unitaires.
Il faut rassembler tous les moyens
de mener la campagne.
Afficheurs, distributeurs de tracts,
Vendeurs de brochures et journaux,
équipes cyclistes, motocyclistes, auto
mobilistes si possible doivent être à la
disposition de notre Parti d’ici le 1 er
Mai.
La souscription, à cause de la crise,
ne donne pas tous les résultats dési
rables.
Sans perdre un inslant, chacun doit,
malgré les grandes difficultés que nous
connaissons tous, faire le plus gros
effort pour le rassemblement rapide
des gros sous des travailleurs qui per
mettront de payer les frais de la cam
pagne.
Ayons confiance dems notre force.
Vite au travail I
En avant pour un I er Mai de com
bat!
Brémont,
Souscrivez 1
Souscrivez !
Souscrivez !
Affiches, tracts, circulaires,
brochures arrivent.
Des dizaines de réunions et de
déplacements; de lourds frais de
toutes sortes.
VITE
VITE
VITE
Pas un bon camarade sans lis
te de souscription.
Envoyez tout de suite l’argent
recueilli.
Redemandez une liste et un
carnet.
Collectez !
Collectez !
Collectez |
k HH / - : • .• f - • ! '‘-"T I
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