Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-12-11
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 11 décembre 1931 11 décembre 1931
Description : 1931/12/11 (N274). 1931/12/11 (N274).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571561n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
6* ANNEE. - N° 274.
LE NUMERO : 40 CENTIMES.
VENDREDI II DECEMBRE 1931
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323 , rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE,
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au c PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Les étrennes
du ‘ Prolétaire
Les ouvriers de la Basse*Seine
ont un journal
Ils le feront vivre
Les fêles de Noël et du Nouvel An, les
cadeaux, les souhaits, voilà des mots qui ont
un goût amer dam i la bouche des travailleurs.
Noël 31 et Nouvel T ni 32 se présentent
dans une atmosphère lourde de graves évé
nements futurs.
Le capitalisme offre la misère à ceux dont
il Vit.
Que peuvent se souhaiter les ouvriers de
l’un à l’autre ?
Ils savent que l’hiver Va être pour tous les
prdléfaires également pénible.
Ils se demandent si, l’hiver passé avec le
froid au logis et le buffet vide, le printemps
sera meilleur.
Ils se demandent si, un de ces jours, après
les avoir pressurés à Vextrême, on ne les
expédiera pas au massacre...
Les travailleurs feront un maigre réveillon.
Mais ils pounont lire les affiches invitant
les bourgeois aux isoupers plantureux et fine
ment arrosés.
Car on peut nous raconter que la crise at
teint toutes les classes sociales.
Les bourgeois n en perdent pas le boire
et le manger. Ni le reste.
Ils discutent de la crise quand ils sont re
pus.
Ils sauvent leurs capitaux. Par les bas sa
laires et le chômage.
Dam notre région de Basse-Seine, des di
zaines de mille de chômeurs.
Des centaines de mille d’êtres qui souf
frent de moyens d’existence réduits à l’extrê
me.
Il faut bien réagir, se défendre. C’est par
la lutte qu’au Havre et à Rouen l’ouverture
du fonds de chômage a été arrachée.'
C’est par la lutte que les cheminots es
pèrent empêcher la diminution des salaires.
Ce n’est pas en se laissant prendre aux
bobards à tant la ligne de la presse bourgeoi
se.
Ce n’est pas en se laissant duper par la
Dépêche et le Journal de Rouen, par le
Havre-Eclair et le Petit-Havre, par tous les
autres de moindre importance.
Qui peut répandre les mots d’ordre des
travailleurs,, qui peut exprimer leurs plaintes,
leurs colères ?
Dam notre région, pas d’autre journal que
le Prolétaire, dans lequel un ouvrier quelcon
que puisse écrire librement contre ses exploi
teurs.
Mais depuis longtemps, les travailleurs de
la Basse-Seine ont su apprécier quelle arme
de combat est notre Prolétaire Normand !
Ils l’ont tiré des mauvaises passes dam les
quelles est jeté nécessairement tout journal
qui na pas à la patte le fil bourgeois.
Et pourtant, s’est-on assez acharné sur le
Prolo, depuis qu’il existe !
La période présente demande que le pro
létariat ne néglige aucun moyen de lutte.
Les étrennes du Prolétaire, ce n’est pas
seulement le modeste cadeau à qui vous plaît.
C’est le rassemblement des gros sous qui
assureront Vexistence d’un journal détesté des
patrons, des bourgeois.
Et à l’époque où ceux-ci se livreront aux
orgies, pendant que tant d’enfants eux-mêmes
seront privés de tout.
A défi bourgeois, défi prolétarien ! Tous
une petite part aux étrennes du Prolétaire.
A COSTENTIN.
1IIIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIII8IIIRIIIIII1IIIIIIIIMIIIIIII
Lire en deuxième page :
L’attaque contre les cheminots
L’intervention de M. Cachin
jiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimmiiiiiimimiiiii
DU TRAVAIL OU DU PAIN !
A Rouen - 2000 chômeurs manifestent
JEAN RIWIÈME EST ARRÊTÉ
l_ e réformisme Les manifestations de Rouen
contre les chômeurs
AU HAVRE ET A ROUEN
Le Vendredi
Les proclamation, les déclarations d’amour,
c’est une chose.
L action, c’est autre chose.
Trois espèces de chefs réformistes, dans
notre région ; les confédérés, les autonomes,
les minoritaires de la C.G.T.U.
Trois étiquettes pour la même politique
pratiquée avec des moyens différents.
Dans le mouvement des chômeurs, qui a
pris chez nous une si grande ampleur ces se
maines dernières, le rôle de ces gens-là est
suffisamment apparent pour être dénoncé
ici.
C’est aux chômeurs à juger où sont leurs
véritables défenseurs.
On ne peut, douter de ce choix; même
s’il n’est pas immédiat.
xxx
Le beau fait d’armes des confédérés, à la
tête desquels brillent dans notre région les
Reine, Lemercier, Cupillard, c’est le cours
de l’indice.
Ces Messieurs sont dans la fameuse Com
mission départementale du coût de la vie.
C’est cette commission qui vient de faire
baisser de 6 points pas le coût de la vie,
mais l’indice officiel, ce qui n’est pas la mê
me chose.
Qui vient, par conséquence immédiate, de
faire baisser l’ensemble des salaires dans la
région.
Voilà donc des représentants de syndicats
ouvriers qui aident le patronat à baisser les
salaires.
Après cela, qu’ils viennent donc nous ra
conter, chez les cheminots en particulier, qu’ils
sont contre cette diminution.
Les chefs ' confédérés de notre région ne
peuvent être en même temps aux côtés du
préfet et des patrons et aux côtés des ou
vriers.
Ils sont donc les premiers contre les seconds
puisqu’ils aident l’attaque patronale.
xxx
Mais camarades chômeurs, les connaissez-
vous, les syndicats de la C.G.T. Lafayette ?
Où sont-ils donc ? Que font-ils pour vous ?
Quand se sont-ils intéressés à vous ?
Les syndicats réformistes ignorent les chô
meurs.
C’est une catégorie de prolétaires qui
est trop inférieure pour eux.
Les ouvriers et ouvrières peuvent réclamer
l’indemnité de chômage.
Ce ne sont pas les confédérés qui s’occu
peront de la chose.
Ce n’est pas eux qui vont mener la cam
pagne contre les municipalités d’affameurs
dirigées par leurs amis politiques.
Et certains voudraient, sous couvert d’unité,
nous faire rentrer purement et simplement
dans les syndicats confédérés sous la coupe
de ces chefs réformistes qui baissent les sa
laires et méprisent les chômeurs !
xxx
Les autonomes havrais ressemblent étran
gement à leurs amis confédérés.
Même mépris pour l’ensemble des chô
meurs, mêmes pratiques de collaboration.
La chose est claire quand on constate qu’au
Havre la lutte des chômeurs est dirigée par
les unitaires, et aussi pour les corporations
qui ont un syndicat autonome.
Les chefs autonomes ne défendent pas les
revendications des chômeurs.
Les ouvriers havrais en chômage ont pu
s’en rendre compte.
Et ce n’est pas pour relever le prestige
de Le Gall et ses ami,s fortement en baisse.
xxx
Et les chefs minoritaires de l’Union locale
unitaire de Rouen ?
Engler a affirmé la mort du Comité scis
sionniste des 22.
Engler a fait des déclarations de fidélité
à la C.G.T.U.
Engler a déclaré ne pas vouloir suivre à
la C.G.T. de Jouhaux les Rambaud-Bôville-
^ Chambelland.
Voilà qui est intéressant. Mais que fait
Engler resté dans la C.G.T.U. ?
Quels enseignements pratiques tire-t-il de
la faillite des 22 et par contre-coup de l’ef
fondrement de la minorité disloquée ?
Que fait-il après le Congrès de Magic-
! Cit y ?
Qu il reste minoritaire, c est son droit.
Qu’il soit notre adversaire de tendance, c’est
son droit et on tâchera de le battre, par l’usa
ge de la démocratie syndicale.
Mais l’action unitaire }
Mais le programme unitaire ?
Mais le travail de groupement des chô
meurs, la défense de leurs revendications tel
les qu’elles ont été énoncées à Magic-City ?
Mais les méthodes d’action directe de la
C.G.T.U. et leur opposition aux méthodes
réformistes ?
Qu’est-ce qu’Engler fait de tout ça ?
Ce n’est pas l’Union locale, défaillante, qui
a commencé le rassemblement des chômeurs.
Ce n’est pas elle qui a organisé et conduit
les manifestations de chômeurs.
C’est l’Union régionale majoritaire.
xxx
Par contre, les chefs minoritaires ont or
ganisé la collaboration avec la municipalité
radicale par dessus le Comité de chômeurs.
Ils ont conclu un arrangement avec la mu
nicipalité pour les quêtes où le Comité des
chômeurs joue le rôle de dupe puisqu’il n’a
pas seulement les moyens d’assurer par lui-
même sa propre existence ni le groupement
de tous les chômeurs.
Les chefs minoritaires ont tenté d’entraver
l’élargissement du Comité de chômeurs.
Les plus notables étaient absents aux ma
nifestations, particulièrement à celles des ba
garres.
Est ce à dire que tous les minoritaires ont
appliqué cette politique ?
Pas du tout. Il est même des minoritaires
responsables syndicaux qui n’ont pas eu cette
attitude.
Il s’agit de la politique des principaux
chefs minoritaires. Et ça intéresse les chô
meurs, puisque c’est à propos de leur lutte.
La lutte contre l’application du programme
de Magic-City. Est-ce cela, la fidélité à la
C.GT.U. ?
xxx
La C.G.T.U., l’Union régionale des Syn
dicats unitaires ont une volonté : le groupe
ment rapide, solide, de tous les chômeurs,
sans distinction de tendances.
Les méthodes, on les. juge aux résultats.
Au Havre, après des mois de vaines ré
clamations. une très vigoureuse manifesta
tion, conduite par l’Union locale unitaire :
quelques jours après, le fonds de chômage
est ouvert.
A Rouen, même situation. Métayer, nas
plus eue Meyer, ne veut s’exécuter. Quel
ques belles manifestations de rues entraînées
par notre camarade Rivière et le fonds de
chômage est ouvert. Quitte à se venger en
suite sur Rivière !
Aux chômeurs de juger où sont leurs dé
fenseurs.
Intérim.
Depuis que les chômeurs de Rouen s’étaient
regroupés, plusieurs cortèges appuyant des
délégations nommées par les chômeurs se
déroulèrent en ville.
La Municipalité, qui pensait s’en tirer avec
des promesses, dût bientôt déchanter devant
ht volonté de lutte des chômeurs, exprimée
par leurs délégués.
L’Union régionale des Syndicats unitaires,
qui prit 1 ’ initiative de la première réunion
de regroupement des chômeurs, était tous
les jours à la Bourse et notre camarade Ri
vière, son secrétaire, apportait aux travail
leurs en chômage l’expérience et l’aide de
son organisation.
{Lire la suite dans la 2 e page)
'•«►K-
“ L’AUTO-SECOUBS ”
Les chômeurs à la charité
Pour gagner du temps, pour empê
cher les chômeurs d’exiger leur dû,
peur masquer son plan de famine, la
bourgeoisie vient de lancer une de ses
plus répugnantes hypocrisies.
Nos grands patriotes ont importé
ça d’Allemagne.
C’est à Berlin qu’à d’abord fonction
né « l’auto-secours ».
Qu’est-ce à dire ?
Tout simplement une souscription
publique pour les chômeurs.
Dans les rues de la capitale alleman
de, défilent des camions montés par
des schupos qui, à toutes les maisons,
collectent effets, objets, argent pour
les chômeurs.
Les élèves des écoles sont eux-mê
mes mobilisés pour taper le public.
De Berlin, la chose est venue au Ha
vre, lancée par la Ligue des Familles
Nombreuses épaulée par un tas d’as
sociations patriotiques, et par les ré
formistes de l’Union des Coopérateurs.
Au Havre, on a fait exactement
comme à Berlin, et les écoliers ont été
aussi mobilisés.
Maintenant, c’est Rouen. Pour le
moment, on s’y contente de quêtes
avec troncs et de souscriptions dans la
presse bourgeoise. Le reste viendra
plus tard.
Ainsi des milliers et des milliers de
chômeurs en sont réduits à compter
sur la charité publique.
C’est une dérision.
On peut voir, par exemple, un Au
bin se fendre d’un billet, lui qui a de
puis longtemps baissé les salaires de
ses ouvriers. Il a encore du bénéfice !
Et ils sont tous comme ça, ces gé
néreux bourgeois. Cette charité, c’est
pour eux une bonne affaire.
Ils pensent, en donnant ce peu qui
ne leur coûte guère, éviter bien pire
pour leurs profits.
Ils croient, par cette politique, fer
mer la bouche des chômeurs.
Et c’est du toupet de faire appel,
d’autre part, aux autres travailleurs
qui vivent si difficilement aujourd’hui.
Pas de charité aux chômeurs, mais
leur dû. Une allocation qui leur per
mette de vivre, ou du travail.
C’est pour obtenir cela qu’ils batail
leront.
« L’auto-secours », c’est une trom
perie, une hypocrisie particulièrement
humiliante pour les sans-travail.
NOTRE OPINION
Le
Il y a quelque chose de changé.
Les travailleurs répondent de plus
en plus nombreux à l’appel des orga
nisations révolutionnaires.
Les deux derniers meetings en font
foi.
Celui de mardi au Havre, avec la
grande salle du Cercle Franklin com
plètement remplie.
Celui de mercredi à Petit-Quevilly,
avec 500 travailleurs rassemblés.
Au Havre, pour ïorganisation de la
lutte revendicative des travailleurs,
particulièrement de ceux du port.
A Quevilly, pour la résistance à la
répression.
Les marins et dockers havrais, les
ouvriers de toutes corporations, ont
acclamé les mots d’ordre de la C. G.
T. U.
Manifestation véritablement gran
diose puisque Kouyaté y parla aux
travailleurs de race nègre, Ali aux
Algériens, dans leur langue, et puis
que le camarade André Marty y sym
bolisait Iq lutte internationale contre
la guerre et la répression.
Manifestation qui aura des lende
mains dans la région havraise.
Des lendemains inquiétants pour la
bourgeoisie de la grande cité maritime.
A Petit-Quevilly, le meeting fut tout
aussi enthousiaste.
À. Costentin et Bouthonnier y dé
noncèrent vigoureusement la vague de
répression qui sévit dans notre région.
Affaire Binet, affaire Le Minter,
condamnation de Pasqualini, poursui
tes contre Costentin et Scheid, empri
sonnement de Rivière et de plusieurs
des plus courageux lutteurs parmi les
chômeurs rouennais.
Décapiter le Parti dans la région,
décapiter les Syndicats, tel est le but
poursuivi.
Les ouvriers quevillais l’ont fort bien
compris.
Ils ont acclamé les mots d’ordre du
Parti Communiste contre la guerre.
Ils ont hué comme il convenait le
commissaire provocateur par ordre
Maroselli.
Ils ont hué le Conseiller Général
Rongier se lavant les mains de cette
affaire scandaleuse dont il espère être
un bénéficiaire, et aussi le fasciste
Pollet écrivant une lettre de provoca
tion dont on recausera avec lui quel
que jour et félicitant le sous-Chiappe
quevillais son copain.
Ils ont acclamé le nom de Rivière
et réclamé sa libération ainsi que celle
des autres emprisonnés.
Enfin, ils ont passionnément écouté,
la rage au cœur, l’avocat du Secours
Rouge Péreau racontant le voyage
qu’il vient de faire en Indochine et
retraçant l’épouvantable calvaire du
peuple indochinois pillé, assassiné par
Vimpérialisme français.
Magnifique réunion qui, elle aussi,
aura ses lendemains.
La bourgeoisie veut frapper. Mais
elle peut compter sur une dure riposte.
Le Havre et Quevilly, c’est un com
mencement.
Nous allons continuer.
Brémont.
xxx
Il faut souligner ici le geste admira
ble des chômeurs de Rouen organi
sant parmi eux, malgré leur dénûment
extrême, une quête pour le soutien des
emprisonnés et réussissant, avec leurs
gros so\us si rares, à collecter en quel
ques instants, la somme de 46 francs.
B.
\
LE NUMERO : 40 CENTIMES.
VENDREDI II DECEMBRE 1931
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
323 , rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE,
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au c PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Les étrennes
du ‘ Prolétaire
Les ouvriers de la Basse*Seine
ont un journal
Ils le feront vivre
Les fêles de Noël et du Nouvel An, les
cadeaux, les souhaits, voilà des mots qui ont
un goût amer dam i la bouche des travailleurs.
Noël 31 et Nouvel T ni 32 se présentent
dans une atmosphère lourde de graves évé
nements futurs.
Le capitalisme offre la misère à ceux dont
il Vit.
Que peuvent se souhaiter les ouvriers de
l’un à l’autre ?
Ils savent que l’hiver Va être pour tous les
prdléfaires également pénible.
Ils se demandent si, l’hiver passé avec le
froid au logis et le buffet vide, le printemps
sera meilleur.
Ils se demandent si, un de ces jours, après
les avoir pressurés à Vextrême, on ne les
expédiera pas au massacre...
Les travailleurs feront un maigre réveillon.
Mais ils pounont lire les affiches invitant
les bourgeois aux isoupers plantureux et fine
ment arrosés.
Car on peut nous raconter que la crise at
teint toutes les classes sociales.
Les bourgeois n en perdent pas le boire
et le manger. Ni le reste.
Ils discutent de la crise quand ils sont re
pus.
Ils sauvent leurs capitaux. Par les bas sa
laires et le chômage.
Dam notre région de Basse-Seine, des di
zaines de mille de chômeurs.
Des centaines de mille d’êtres qui souf
frent de moyens d’existence réduits à l’extrê
me.
Il faut bien réagir, se défendre. C’est par
la lutte qu’au Havre et à Rouen l’ouverture
du fonds de chômage a été arrachée.'
C’est par la lutte que les cheminots es
pèrent empêcher la diminution des salaires.
Ce n’est pas en se laissant prendre aux
bobards à tant la ligne de la presse bourgeoi
se.
Ce n’est pas en se laissant duper par la
Dépêche et le Journal de Rouen, par le
Havre-Eclair et le Petit-Havre, par tous les
autres de moindre importance.
Qui peut répandre les mots d’ordre des
travailleurs,, qui peut exprimer leurs plaintes,
leurs colères ?
Dam notre région, pas d’autre journal que
le Prolétaire, dans lequel un ouvrier quelcon
que puisse écrire librement contre ses exploi
teurs.
Mais depuis longtemps, les travailleurs de
la Basse-Seine ont su apprécier quelle arme
de combat est notre Prolétaire Normand !
Ils l’ont tiré des mauvaises passes dam les
quelles est jeté nécessairement tout journal
qui na pas à la patte le fil bourgeois.
Et pourtant, s’est-on assez acharné sur le
Prolo, depuis qu’il existe !
La période présente demande que le pro
létariat ne néglige aucun moyen de lutte.
Les étrennes du Prolétaire, ce n’est pas
seulement le modeste cadeau à qui vous plaît.
C’est le rassemblement des gros sous qui
assureront Vexistence d’un journal détesté des
patrons, des bourgeois.
Et à l’époque où ceux-ci se livreront aux
orgies, pendant que tant d’enfants eux-mêmes
seront privés de tout.
A défi bourgeois, défi prolétarien ! Tous
une petite part aux étrennes du Prolétaire.
A COSTENTIN.
1IIIIIIIIIIIII1IIIIIIIIIII8IIIRIIIIII1IIIIIIIIMIIIIIII
Lire en deuxième page :
L’attaque contre les cheminots
L’intervention de M. Cachin
jiiiiimiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimmiiiiiimimiiiii
DU TRAVAIL OU DU PAIN !
A Rouen - 2000 chômeurs manifestent
JEAN RIWIÈME EST ARRÊTÉ
l_ e réformisme Les manifestations de Rouen
contre les chômeurs
AU HAVRE ET A ROUEN
Le Vendredi
Les proclamation, les déclarations d’amour,
c’est une chose.
L action, c’est autre chose.
Trois espèces de chefs réformistes, dans
notre région ; les confédérés, les autonomes,
les minoritaires de la C.G.T.U.
Trois étiquettes pour la même politique
pratiquée avec des moyens différents.
Dans le mouvement des chômeurs, qui a
pris chez nous une si grande ampleur ces se
maines dernières, le rôle de ces gens-là est
suffisamment apparent pour être dénoncé
ici.
C’est aux chômeurs à juger où sont leurs
véritables défenseurs.
On ne peut, douter de ce choix; même
s’il n’est pas immédiat.
xxx
Le beau fait d’armes des confédérés, à la
tête desquels brillent dans notre région les
Reine, Lemercier, Cupillard, c’est le cours
de l’indice.
Ces Messieurs sont dans la fameuse Com
mission départementale du coût de la vie.
C’est cette commission qui vient de faire
baisser de 6 points pas le coût de la vie,
mais l’indice officiel, ce qui n’est pas la mê
me chose.
Qui vient, par conséquence immédiate, de
faire baisser l’ensemble des salaires dans la
région.
Voilà donc des représentants de syndicats
ouvriers qui aident le patronat à baisser les
salaires.
Après cela, qu’ils viennent donc nous ra
conter, chez les cheminots en particulier, qu’ils
sont contre cette diminution.
Les chefs ' confédérés de notre région ne
peuvent être en même temps aux côtés du
préfet et des patrons et aux côtés des ou
vriers.
Ils sont donc les premiers contre les seconds
puisqu’ils aident l’attaque patronale.
xxx
Mais camarades chômeurs, les connaissez-
vous, les syndicats de la C.G.T. Lafayette ?
Où sont-ils donc ? Que font-ils pour vous ?
Quand se sont-ils intéressés à vous ?
Les syndicats réformistes ignorent les chô
meurs.
C’est une catégorie de prolétaires qui
est trop inférieure pour eux.
Les ouvriers et ouvrières peuvent réclamer
l’indemnité de chômage.
Ce ne sont pas les confédérés qui s’occu
peront de la chose.
Ce n’est pas eux qui vont mener la cam
pagne contre les municipalités d’affameurs
dirigées par leurs amis politiques.
Et certains voudraient, sous couvert d’unité,
nous faire rentrer purement et simplement
dans les syndicats confédérés sous la coupe
de ces chefs réformistes qui baissent les sa
laires et méprisent les chômeurs !
xxx
Les autonomes havrais ressemblent étran
gement à leurs amis confédérés.
Même mépris pour l’ensemble des chô
meurs, mêmes pratiques de collaboration.
La chose est claire quand on constate qu’au
Havre la lutte des chômeurs est dirigée par
les unitaires, et aussi pour les corporations
qui ont un syndicat autonome.
Les chefs autonomes ne défendent pas les
revendications des chômeurs.
Les ouvriers havrais en chômage ont pu
s’en rendre compte.
Et ce n’est pas pour relever le prestige
de Le Gall et ses ami,s fortement en baisse.
xxx
Et les chefs minoritaires de l’Union locale
unitaire de Rouen ?
Engler a affirmé la mort du Comité scis
sionniste des 22.
Engler a fait des déclarations de fidélité
à la C.G.T.U.
Engler a déclaré ne pas vouloir suivre à
la C.G.T. de Jouhaux les Rambaud-Bôville-
^ Chambelland.
Voilà qui est intéressant. Mais que fait
Engler resté dans la C.G.T.U. ?
Quels enseignements pratiques tire-t-il de
la faillite des 22 et par contre-coup de l’ef
fondrement de la minorité disloquée ?
Que fait-il après le Congrès de Magic-
! Cit y ?
Qu il reste minoritaire, c est son droit.
Qu’il soit notre adversaire de tendance, c’est
son droit et on tâchera de le battre, par l’usa
ge de la démocratie syndicale.
Mais l’action unitaire }
Mais le programme unitaire ?
Mais le travail de groupement des chô
meurs, la défense de leurs revendications tel
les qu’elles ont été énoncées à Magic-City ?
Mais les méthodes d’action directe de la
C.G.T.U. et leur opposition aux méthodes
réformistes ?
Qu’est-ce qu’Engler fait de tout ça ?
Ce n’est pas l’Union locale, défaillante, qui
a commencé le rassemblement des chômeurs.
Ce n’est pas elle qui a organisé et conduit
les manifestations de chômeurs.
C’est l’Union régionale majoritaire.
xxx
Par contre, les chefs minoritaires ont or
ganisé la collaboration avec la municipalité
radicale par dessus le Comité de chômeurs.
Ils ont conclu un arrangement avec la mu
nicipalité pour les quêtes où le Comité des
chômeurs joue le rôle de dupe puisqu’il n’a
pas seulement les moyens d’assurer par lui-
même sa propre existence ni le groupement
de tous les chômeurs.
Les chefs minoritaires ont tenté d’entraver
l’élargissement du Comité de chômeurs.
Les plus notables étaient absents aux ma
nifestations, particulièrement à celles des ba
garres.
Est ce à dire que tous les minoritaires ont
appliqué cette politique ?
Pas du tout. Il est même des minoritaires
responsables syndicaux qui n’ont pas eu cette
attitude.
Il s’agit de la politique des principaux
chefs minoritaires. Et ça intéresse les chô
meurs, puisque c’est à propos de leur lutte.
La lutte contre l’application du programme
de Magic-City. Est-ce cela, la fidélité à la
C.GT.U. ?
xxx
La C.G.T.U., l’Union régionale des Syn
dicats unitaires ont une volonté : le groupe
ment rapide, solide, de tous les chômeurs,
sans distinction de tendances.
Les méthodes, on les. juge aux résultats.
Au Havre, après des mois de vaines ré
clamations. une très vigoureuse manifesta
tion, conduite par l’Union locale unitaire :
quelques jours après, le fonds de chômage
est ouvert.
A Rouen, même situation. Métayer, nas
plus eue Meyer, ne veut s’exécuter. Quel
ques belles manifestations de rues entraînées
par notre camarade Rivière et le fonds de
chômage est ouvert. Quitte à se venger en
suite sur Rivière !
Aux chômeurs de juger où sont leurs dé
fenseurs.
Intérim.
Depuis que les chômeurs de Rouen s’étaient
regroupés, plusieurs cortèges appuyant des
délégations nommées par les chômeurs se
déroulèrent en ville.
La Municipalité, qui pensait s’en tirer avec
des promesses, dût bientôt déchanter devant
ht volonté de lutte des chômeurs, exprimée
par leurs délégués.
L’Union régionale des Syndicats unitaires,
qui prit 1 ’ initiative de la première réunion
de regroupement des chômeurs, était tous
les jours à la Bourse et notre camarade Ri
vière, son secrétaire, apportait aux travail
leurs en chômage l’expérience et l’aide de
son organisation.
{Lire la suite dans la 2 e page)
'•«►K-
“ L’AUTO-SECOUBS ”
Les chômeurs à la charité
Pour gagner du temps, pour empê
cher les chômeurs d’exiger leur dû,
peur masquer son plan de famine, la
bourgeoisie vient de lancer une de ses
plus répugnantes hypocrisies.
Nos grands patriotes ont importé
ça d’Allemagne.
C’est à Berlin qu’à d’abord fonction
né « l’auto-secours ».
Qu’est-ce à dire ?
Tout simplement une souscription
publique pour les chômeurs.
Dans les rues de la capitale alleman
de, défilent des camions montés par
des schupos qui, à toutes les maisons,
collectent effets, objets, argent pour
les chômeurs.
Les élèves des écoles sont eux-mê
mes mobilisés pour taper le public.
De Berlin, la chose est venue au Ha
vre, lancée par la Ligue des Familles
Nombreuses épaulée par un tas d’as
sociations patriotiques, et par les ré
formistes de l’Union des Coopérateurs.
Au Havre, on a fait exactement
comme à Berlin, et les écoliers ont été
aussi mobilisés.
Maintenant, c’est Rouen. Pour le
moment, on s’y contente de quêtes
avec troncs et de souscriptions dans la
presse bourgeoise. Le reste viendra
plus tard.
Ainsi des milliers et des milliers de
chômeurs en sont réduits à compter
sur la charité publique.
C’est une dérision.
On peut voir, par exemple, un Au
bin se fendre d’un billet, lui qui a de
puis longtemps baissé les salaires de
ses ouvriers. Il a encore du bénéfice !
Et ils sont tous comme ça, ces gé
néreux bourgeois. Cette charité, c’est
pour eux une bonne affaire.
Ils pensent, en donnant ce peu qui
ne leur coûte guère, éviter bien pire
pour leurs profits.
Ils croient, par cette politique, fer
mer la bouche des chômeurs.
Et c’est du toupet de faire appel,
d’autre part, aux autres travailleurs
qui vivent si difficilement aujourd’hui.
Pas de charité aux chômeurs, mais
leur dû. Une allocation qui leur per
mette de vivre, ou du travail.
C’est pour obtenir cela qu’ils batail
leront.
« L’auto-secours », c’est une trom
perie, une hypocrisie particulièrement
humiliante pour les sans-travail.
NOTRE OPINION
Le
Il y a quelque chose de changé.
Les travailleurs répondent de plus
en plus nombreux à l’appel des orga
nisations révolutionnaires.
Les deux derniers meetings en font
foi.
Celui de mardi au Havre, avec la
grande salle du Cercle Franklin com
plètement remplie.
Celui de mercredi à Petit-Quevilly,
avec 500 travailleurs rassemblés.
Au Havre, pour ïorganisation de la
lutte revendicative des travailleurs,
particulièrement de ceux du port.
A Quevilly, pour la résistance à la
répression.
Les marins et dockers havrais, les
ouvriers de toutes corporations, ont
acclamé les mots d’ordre de la C. G.
T. U.
Manifestation véritablement gran
diose puisque Kouyaté y parla aux
travailleurs de race nègre, Ali aux
Algériens, dans leur langue, et puis
que le camarade André Marty y sym
bolisait Iq lutte internationale contre
la guerre et la répression.
Manifestation qui aura des lende
mains dans la région havraise.
Des lendemains inquiétants pour la
bourgeoisie de la grande cité maritime.
A Petit-Quevilly, le meeting fut tout
aussi enthousiaste.
À. Costentin et Bouthonnier y dé
noncèrent vigoureusement la vague de
répression qui sévit dans notre région.
Affaire Binet, affaire Le Minter,
condamnation de Pasqualini, poursui
tes contre Costentin et Scheid, empri
sonnement de Rivière et de plusieurs
des plus courageux lutteurs parmi les
chômeurs rouennais.
Décapiter le Parti dans la région,
décapiter les Syndicats, tel est le but
poursuivi.
Les ouvriers quevillais l’ont fort bien
compris.
Ils ont acclamé les mots d’ordre du
Parti Communiste contre la guerre.
Ils ont hué comme il convenait le
commissaire provocateur par ordre
Maroselli.
Ils ont hué le Conseiller Général
Rongier se lavant les mains de cette
affaire scandaleuse dont il espère être
un bénéficiaire, et aussi le fasciste
Pollet écrivant une lettre de provoca
tion dont on recausera avec lui quel
que jour et félicitant le sous-Chiappe
quevillais son copain.
Ils ont acclamé le nom de Rivière
et réclamé sa libération ainsi que celle
des autres emprisonnés.
Enfin, ils ont passionnément écouté,
la rage au cœur, l’avocat du Secours
Rouge Péreau racontant le voyage
qu’il vient de faire en Indochine et
retraçant l’épouvantable calvaire du
peuple indochinois pillé, assassiné par
Vimpérialisme français.
Magnifique réunion qui, elle aussi,
aura ses lendemains.
La bourgeoisie veut frapper. Mais
elle peut compter sur une dure riposte.
Le Havre et Quevilly, c’est un com
mencement.
Nous allons continuer.
Brémont.
xxx
Il faut souligner ici le geste admira
ble des chômeurs de Rouen organi
sant parmi eux, malgré leur dénûment
extrême, une quête pour le soutien des
emprisonnés et réussissant, avec leurs
gros so\us si rares, à collecter en quel
ques instants, la somme de 46 francs.
B.
\
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.94%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 87.94%.
- Auteurs similaires Parti communiste français Parti communiste français /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Parti communiste français" or dc.contributor adj "Parti communiste français")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4571561n/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4571561n/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4571561n/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4571561n
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4571561n
Facebook
Twitter