Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-12-18
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 18 décembre 1931 18 décembre 1931
Description : 1931/12/18 (N275). 1931/12/18 (N275).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715622
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
K
mm
6 a ANNEE. ~ N* 275.
■
LE NUMERO 1 40 CENTIMES.
VENDREDI 16 DECEMBRE 193-1
Organe Régional C l*i*
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION <& ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tou* fonds au PROLETAIRE,
€. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2®
étage).
£« Compagnie; contre i« (Mot;
Défendons-nous!
Dans un précédent article, je soulignais,
parmi les diverses menaces qui pèsent sur
la tête de nos-camarades cheminots, celle
qui sera la plus brutale, celle qui frappera
le plus durement la classe cheminote, du
fait même qu’elle touchera indistinctement
tous nos camarades des chemins de fer.
Mais il en est d’autres, qui, si elles ne
paraissent pas avoir un caractère aussi gé
néral, méritent cependant de retenir l’at
tention de tous les cheminots. Car en fait,
tous en seront plus ou moins victimes.
La compression du personnel est une
attaque qui déjà se fait durement sentir et
qui dans les jours à venir, s’appesantira
encore plus lourdement sur nos 'épaules.
Déjà, dans certains services, la compres
sion du personnel a joué son rôle, et par
soi-disant mesure d’économie, pour combler
l’infernal déficit des compagnies, les vacan
ces qui se sont produites, par suite de dé
cès ou mise à la retraite de nos camarades
âgés, n’orit pas été comblées et nos cama
rades des services roulants (mécaniciens,
chauffeurs, service des trains) .en savent
plus particulièrement les effets, eux à qui
on applique de plus en plus les dérogations
qui se traduisent par un allongement de
la journée de travail.
I.es services exploitation également où la
plus grande part de nos camarades mécon
naissent la journée de huit heures, qu’ils
n’ont du reste jamais beaucoup connue.
Ils sont légion nos camarades aiguilleurs
par exemple, qui restent io et même 12
heures clans certaines gares en présence
de leurs leviers et commandes de signaux
et de leur écrasante responsabilité.
Au mépris de toute sécurité, jouant avec
la vie des voyageurs sans le moindre scru
pule, les compagnies imposent à ces caté
gories de travailleurs des journées intermi
nables d’un labeur exténuant et si une ca
tastrophe se produit, ce sera encore chez
ceux-là que la justice s’acharnera à trouver
un coupable, après une savante campagne
de presse contre les cheminots.
Dans d’autres services, nous assistons à
une période de non commissionnement des
jeunes camarades entrés dernièrement au
réseau et pour un motif inexistant mais que
le réseau trouve facilement (visite médicale,
visite des yeux) nos jeunes camarades sont
licenciés. Quelquefois même on ne donne
pas à l’intéressé le motif de son licencie
ment.
Il y a aussi le conseil de réforme pour
nos camarades malchanceux que la maladie
poursuit. Ceux-là n’ont sans doute pas le
droit à la vie puisque nos maîtres, s’ils ju
gent que leurs esclaves sont trop souvent
arrêtes malades, les font déférer à un con
seil de réforme qui, lui, a vite statué sur
le cas du malade. Dans bien des cas même,
la décision est dictée par la direction de
réseau au conseil de réforme, qui s’incline
respectueusement. La même tactique est
employée au conseil d’enquête pour les ca
marades dont la-'tête ne revient pas.
Toutes ces mesures vont encore s’intensi
fier, puisqu’il paraît, d’après certaines séan
ces du Conseil supérieur des chemins de
fer, qu’il y a encore environ 80.000 chemi
nots de trop sur les réseaux.
On envisage la suppression de nombreu
ses lignes de chemins de fer, ce sera la
suppression de nombreux cheminots.
Le directeur du P.L.M., M. Margot, en
visage même, pour son réseau, la mise
en disponibilité des cinq plus jeunes clas
ses commissionnées.
Dans les pays capitalistes, voisins du
nôtre, déjà cette méthode a été durement
appliquée et l’Etat Belge vient tout derniè
rement de décider, la mise en disponibilité
des sept plus jeunes classes commission-
nées.
Il y a aussi l’attaque contre notre régime
des retraites, qui loin d’être parfait, ap-
A bas la diminution des salaires !
A bas l es licenc iements î
CSê exMtisÈO tss et Foxs.et&esimeipeSg
du SO décembre
Le 20 décembre, la Fédération Unitaire
des' Cheminots veut tenter une première ma
nifestation nationale des exploités du rail
contre les attaques déjà commencées.
Le camarade Grélet montre par ailleurs
comment les Compagnies ont fortement ag
gravé les conditions d’exploitation des che
minots.
Toutes les mesures appliquées contre ces
travailleurs sont Ig preuve que les magnais
du rail agissent d’après un plan méthodique
ment établi.
Aucun moyen de réaliser de nouveaux
bénéfices sur le dos du personnel n’a été
négligé.
On peut être sûr que la diminution des sa
laires est le plus important chapitre de ce
plan.
Mais les Compagnies ont encore peur des
cheminots.
Elles n’osent affirmer carrément leurs
intentions.
Elles tâtent le terrain. Elles tentent d’or-
dormir la vigilance des cheminots en faisant
répandre le bruit que les salaires ne seront
pas diminués avant les élections.
Elles font miroiter aux yeux du personnel
le mitage d’une Bloc des Gauches ressuscité
qui s’opposerait, ô miracle, à la diminution
des salaires !
Pendant ce temps, le mauvais coup se pré
pare .
Ce que gouvernement et parlementaires re
cherchent, c’est la possibilité d’éviter les
conséquences politiques de la décision de ré
duction.
Marcel Cachin, au nom\ du Parti Commu
niste, a demandé à la Chambre de discuter
de suite de la situation des cheminots.
La droite a Voté contre et tout le Cartel
des Gauches, comme un seul homme, s’est
abstenu, se faisant complice de Laval qui u’g
pas Voulu dire si, oui ou non, les sdlaires des
cheminots allaient être hfentôt abaissés.
Il suffit de faire le tour du monde capi
taliste pour se rendre compte de la réalité
de la menace.
Partout en Europe on a opéré des réduc
tions. Partout, les réseaux se sont attaqués
aux conditions de vie du personnel.
La France capitaliste n’a pas d’autre pro
gramme, quelle se nomme Laüdl ou quelle
s’appelle Herriot.
Et lorsque les chefs confédérés Vont par
tout prêchant un optimisme endormeur, ils
font une besogne criminuelle.
Mais ils ne font pas que cela.
Il suffit de voir le rôle qu’ils jouent dans
le mouvement ouvrier de l’industrie privée.
Pas un mot contre les réductions déjà
opérées, aucun effort de propagande.
Rien pour grouper les chômeurs, pour la
défense de leurs revendications.
Par contre, collaboration avec les 1 exploi
teurs dans la Commission départementale du
coût de la vie pour abaisser artificiellement
l’indice de six points.
Et puis, chez les cheminots-, les chefs con
fédérés s’associent à Rambaud et ses tristes
lieutenants pour tenter de disloquer l’Union
des Syndicats Unitaires du réseau Etat.
Le Populaire, socialiste, a ouvert hospita
lièrement ses colonnes au traître Rambaud
et celui-là, qui explique comment il va opé
rer son iravail de démolition , ne trouve pas
ur. mot à dire des menaces de réduction des
salaires.
Les chefs confédérés font tout pour briser
de- -front unique des cheminots, pour les em
pêcher de s’entendre tout de suite, sans dis
tinction . de tendance, pour la défense des
salaires et des retraites, contre les licencie
ments-.
A qui est donc utile cette attitude, sinon
aux Dautry et Rotschild ?
Si les cheminots sont diminués, bientôt
après suivront tous les petits fonctionnaires.
Ces derniers doivent donc s’associer dès
maintenant à la résistance des cheminots.
Et beaucoup d’entre eux, particulièrement
P.T.T. et douaniers, participeront aux dé
monstrations du 20.
Toute la classe ouvrière est solidaire dans
ses luttes, surtout à l’époque que nous vi
vons.
Si les- cheminots et fonctionnaires réussis
sent leurs manifestations, les Compagnies,
leur gouvernement et leur Parlement domes
tiques devront en tenir compte. Et cela ser
vira toute la classe ouvrière.
Certainement que dimanche prochain les
cheminots voudront se grouper nombreux au
Havre et à Soiteville.
A. COSTENTIN.
porte cependant au vieux cheminot une de
mie bouchée de pain et qui va faire place,
si nous ne réagissons pas, à un régime
plus mauvais encore.
Depuis longtemps déjà, nos vaillants syn
dicats unitaires alertaient les cheminots
contre l’application du régime des assuran
ces sociales aux cheminots.
Les camarades trompés par les faux dé
fenseurs de leurs intérêts, les chefs confé
dérés, qui dans l’ombre participaient, avec
les compagnies, à la mise en application
des assurances sociales, n’ont pas prêté une
oreille assez attentive à nos alertes, dont
ils sont maintenant les victimes.
Les assurances sociales sont appliquées
aux jeunes camarades rentrant au réseau et
pour les autres, les anciens, leur tour vien
dra aussi.
Il serait temps que les cheminots réagis
sent sérieusement contre toutes ces mena
ces, contre toutes ces attaques.
Le 20 décembre, Ja Fédération Unitaire
des Cheminots organise une grande jour
née nationale de protestation contre les pré
tentions des compagnies.
Tous les camarades cheminots se feront
un devoir impérieux d’assister aux grands
meetings qui se tiendront à Sotteville, à
l’Eldorado; au Havre au Cercle Franklin, ce
jour-là, pour y affirmer leur volonté de
lutte contre les compagnies et pour l’abou
tissement de leurs revendications.
Grelet, des Cheminots
> de Sotteville.
VOIR EN r PAGE
HEURES ET LIEUX
DES RASSEMBLEMENTS
LA MISERE DES RESEAUX
Recettes en 1 q 13 : 2 milliards 70 millions.
Recettes en 1929 : 14 milliards 880 mil
lions.
C’est 7 fois la mise.
Augmentation dans le même temps clu
trafic voyageur : 37 %, du trafic marchan
dise : 56 %.
Un truc : les compagnies parlent d’une
perte de 1.800 millions au trafic voyageurs.
Mais des dizaines de mille de diplomates,
de .G.D.V., de journalistes, de politiciens
bourgeois, de hauts fonctionnaires, d’amis
des amis jouissent de cartes de circulation.
Mais les trains de luxe si coûteux à fa
briquer, si coûteux d’entretien transportent
vers les casinos, à ico kilomètres à l’heure,
une vingtaine de profiteurs dont la moitié
ne paient pas.
Un mensonge : les tarifs ouvriers créent
le déficit ?
Qu’on nous amène donc le bilan finan
cier, par exemple, du train ouvrier Elbeuf-
Rouen, exact, et celui du rapide Rouen-Pa
ris qui part à 8 h. 40 de Rouen. On com
parera.
Autre mehsonge : les traitements augmen
tés de 8,21, plus de 8 fois. Celui de M.
Dautry, peut-être...
Résultats de la rationalisation : les dépen
ses d’exploitation ont baissé ’e 10,5 %. Par
rapport au développement du trafic, les ré
seaux devraient occuper aujourd’hui'200.000
cheminots de plus.
Les charges du capital, voyez gros action
naires, représentent 20 % des recettes,
c’est-à-dire près de 3 milliards. C’est là que
gît le lièvre de la misère des réseaux.
C’est de là que viennent les 8 millions de
déficit par jour; 360 fois 8 donnent 2 mil
liards 880 millions, 3 milliards en chiffres
Le traître Rambaud à l’œuvre
Battu sur son réseau au Congrès de
la C.G.T.U., et à une grosse majorité,
Rambaud a décidé, ce démocrate, de
rentrer à la C.G.T., sans consultation
de la base et contre la volonté, claire
ment manifestée à Magic-City, de la
dite majorité.
Il fait pire, dans sa sale besogne. Il
invite les sjmdiqués qui représentent
une minorité dans un syndicat à le
quitter. Il organise la scission dans
tous les syndicats.
Rambaud aura sa récompense. Il
aura j bien travaillé en franc-maçon
discipliné pour le compte de cet autre
franc-maçon Dautry.
Mais les cheminots de la section
des trains du Havre, minoritaires, ont
répondu comme il convenait à Ram-
ba-ud-la-scission. „
La parole est aux cheminots mino
ritaires de toute la région.
Peuvent-ils vraiment suivre Ram-
bau.d et s en aller de cette manière
dans la maison de Bidegarray et Jou-
haux où 1 on collabore si bien avec
les exploiteurs ?
ronds, ce que mettent dans leur poche les
Rotschild et autres, qui crient misère en
suite 1 .
Leur part, la grosse, les magnats 11c veu
lent aucunement Ja réduire. Ils veulent di
minuer la petite part, celle clés cheminots.
HOTBE OPffllOM
Les comiiistts tu prison I
C est à l’ordre du jour.
P as seulement pour les brigands de
la droite, Laval, Tardieu, Maginot.
Pour Métayer et Rongier aussi.
Les gêneurs d’exploiter en rond à la
prison.
Ceux qui parlent clair.
Ceux qui sont au milieu des ouvriers
qui souffrent.
Ceux qui expliquent au prolétariat
inquiet les moyens de se défendre.
En prison.
C’est le libre jeu de la démocratie.
Meyer fête la Légion d’Honneur du
curé de Notre-Dame.
Il reçoit les assassins polonais
Il fait assommer les chômeurs par
ses flics.
Métayer suit ses nobles traces.
Il porte la traîne du cardinal milita
riste Bourne et tient le sabre de Lyau-
tey.
Ses flics présentent les armes aux
grassement appointés du sabre et du
goupillon.
Castelnau défile rue feanne-d’Arc
avec ses petits amis des J. F.
Métayer met toute sa flicaille en
alerte pour protéger le matamore Tait-
linger.
Les ouvriers sont jetés hors des usi
nes. Ils ont faim. Leurs enfants ont
faim.
Ils ne chantent pas des cantiques.
Ils crient: « du travail ou du pain! ».
Spectacle immoral.
La police radicale assomme, arrête.
Les assommés sont poursuivis pour
coups à ces malheureux flics! Et con
damnés.
La démocratie de Métayer et de
T aittinger.
Celle de Rongier, radical, et Pollet,
fasciste, qui s’associent à un policier
provocateur pour obtenir l’incarcéra
tion de Costentin et Scheid.
Un faux policier? Pas d’importan
ce. C’est la démocratie. Pourvu qu’on
mette les communistes en prison.
Les chômeurs de Rouen ont été con
damnés.
Rivière, « chômeur professionnel »,
comme hurlaient les radicaux mardi à
Sotteville, attend d’être jugé.
Comparution retardée, manœuvres.
Mais Volonté de frapper les militants.
Le droit syndical? Quelle blague!
Les permanents syndicaux sont des
« chômeurs professionnels » P
C’est pour éviter qu’on s’occupe de
tous ces chômeurs professionnels qui
vont grassement réveillonner dans
quelques jours, ailleurs qu’à Bonne-
Nouvelle.
Pour la bourgeoisie > du Taittinger et
du Pollet au Métayer et au Lebret,
c’est la devise d’Albert Sarraut qui
sert de programme : « Le communis
me, voilà l’ennemi! ».
Mais tout ça ne nourrit pas les ou
vriers.
Ils lutteront pour la paix.
Ils lutteront pour la défense des mi
litants qui sont à leur service.
Ils défendront le Parti Communiste,
les Syndicats Unitaires attaqués.
« Libérez Rivière! » criaient-ils
mardi à la face des Poissant et Cru-
tel.
Oui, le prolétariat libérera ses dé
fenseurs, ses seuls défenseurs, malgré
la bourgeoisie et tout son appareil.
BREMONT.
mm
6 a ANNEE. ~ N* 275.
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LE NUMERO 1 40 CENTIMES.
VENDREDI 16 DECEMBRE 193-1
Organe Régional C l*i*
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION <& ADMINISTRATION
323, rue de la République, SOTTEVILLE-LES-ROUEN
Adresser le montant des abonnements et tou* fonds au PROLETAIRE,
€. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2®
étage).
£« Compagnie; contre i« (Mot;
Défendons-nous!
Dans un précédent article, je soulignais,
parmi les diverses menaces qui pèsent sur
la tête de nos-camarades cheminots, celle
qui sera la plus brutale, celle qui frappera
le plus durement la classe cheminote, du
fait même qu’elle touchera indistinctement
tous nos camarades des chemins de fer.
Mais il en est d’autres, qui, si elles ne
paraissent pas avoir un caractère aussi gé
néral, méritent cependant de retenir l’at
tention de tous les cheminots. Car en fait,
tous en seront plus ou moins victimes.
La compression du personnel est une
attaque qui déjà se fait durement sentir et
qui dans les jours à venir, s’appesantira
encore plus lourdement sur nos 'épaules.
Déjà, dans certains services, la compres
sion du personnel a joué son rôle, et par
soi-disant mesure d’économie, pour combler
l’infernal déficit des compagnies, les vacan
ces qui se sont produites, par suite de dé
cès ou mise à la retraite de nos camarades
âgés, n’orit pas été comblées et nos cama
rades des services roulants (mécaniciens,
chauffeurs, service des trains) .en savent
plus particulièrement les effets, eux à qui
on applique de plus en plus les dérogations
qui se traduisent par un allongement de
la journée de travail.
I.es services exploitation également où la
plus grande part de nos camarades mécon
naissent la journée de huit heures, qu’ils
n’ont du reste jamais beaucoup connue.
Ils sont légion nos camarades aiguilleurs
par exemple, qui restent io et même 12
heures clans certaines gares en présence
de leurs leviers et commandes de signaux
et de leur écrasante responsabilité.
Au mépris de toute sécurité, jouant avec
la vie des voyageurs sans le moindre scru
pule, les compagnies imposent à ces caté
gories de travailleurs des journées intermi
nables d’un labeur exténuant et si une ca
tastrophe se produit, ce sera encore chez
ceux-là que la justice s’acharnera à trouver
un coupable, après une savante campagne
de presse contre les cheminots.
Dans d’autres services, nous assistons à
une période de non commissionnement des
jeunes camarades entrés dernièrement au
réseau et pour un motif inexistant mais que
le réseau trouve facilement (visite médicale,
visite des yeux) nos jeunes camarades sont
licenciés. Quelquefois même on ne donne
pas à l’intéressé le motif de son licencie
ment.
Il y a aussi le conseil de réforme pour
nos camarades malchanceux que la maladie
poursuit. Ceux-là n’ont sans doute pas le
droit à la vie puisque nos maîtres, s’ils ju
gent que leurs esclaves sont trop souvent
arrêtes malades, les font déférer à un con
seil de réforme qui, lui, a vite statué sur
le cas du malade. Dans bien des cas même,
la décision est dictée par la direction de
réseau au conseil de réforme, qui s’incline
respectueusement. La même tactique est
employée au conseil d’enquête pour les ca
marades dont la-'tête ne revient pas.
Toutes ces mesures vont encore s’intensi
fier, puisqu’il paraît, d’après certaines séan
ces du Conseil supérieur des chemins de
fer, qu’il y a encore environ 80.000 chemi
nots de trop sur les réseaux.
On envisage la suppression de nombreu
ses lignes de chemins de fer, ce sera la
suppression de nombreux cheminots.
Le directeur du P.L.M., M. Margot, en
visage même, pour son réseau, la mise
en disponibilité des cinq plus jeunes clas
ses commissionnées.
Dans les pays capitalistes, voisins du
nôtre, déjà cette méthode a été durement
appliquée et l’Etat Belge vient tout derniè
rement de décider, la mise en disponibilité
des sept plus jeunes classes commission-
nées.
Il y a aussi l’attaque contre notre régime
des retraites, qui loin d’être parfait, ap-
A bas la diminution des salaires !
A bas l es licenc iements î
CSê exMtisÈO tss et Foxs.et&esimeipeSg
du SO décembre
Le 20 décembre, la Fédération Unitaire
des' Cheminots veut tenter une première ma
nifestation nationale des exploités du rail
contre les attaques déjà commencées.
Le camarade Grélet montre par ailleurs
comment les Compagnies ont fortement ag
gravé les conditions d’exploitation des che
minots.
Toutes les mesures appliquées contre ces
travailleurs sont Ig preuve que les magnais
du rail agissent d’après un plan méthodique
ment établi.
Aucun moyen de réaliser de nouveaux
bénéfices sur le dos du personnel n’a été
négligé.
On peut être sûr que la diminution des sa
laires est le plus important chapitre de ce
plan.
Mais les Compagnies ont encore peur des
cheminots.
Elles n’osent affirmer carrément leurs
intentions.
Elles tâtent le terrain. Elles tentent d’or-
dormir la vigilance des cheminots en faisant
répandre le bruit que les salaires ne seront
pas diminués avant les élections.
Elles font miroiter aux yeux du personnel
le mitage d’une Bloc des Gauches ressuscité
qui s’opposerait, ô miracle, à la diminution
des salaires !
Pendant ce temps, le mauvais coup se pré
pare .
Ce que gouvernement et parlementaires re
cherchent, c’est la possibilité d’éviter les
conséquences politiques de la décision de ré
duction.
Marcel Cachin, au nom\ du Parti Commu
niste, a demandé à la Chambre de discuter
de suite de la situation des cheminots.
La droite a Voté contre et tout le Cartel
des Gauches, comme un seul homme, s’est
abstenu, se faisant complice de Laval qui u’g
pas Voulu dire si, oui ou non, les sdlaires des
cheminots allaient être hfentôt abaissés.
Il suffit de faire le tour du monde capi
taliste pour se rendre compte de la réalité
de la menace.
Partout en Europe on a opéré des réduc
tions. Partout, les réseaux se sont attaqués
aux conditions de vie du personnel.
La France capitaliste n’a pas d’autre pro
gramme, quelle se nomme Laüdl ou quelle
s’appelle Herriot.
Et lorsque les chefs confédérés Vont par
tout prêchant un optimisme endormeur, ils
font une besogne criminuelle.
Mais ils ne font pas que cela.
Il suffit de voir le rôle qu’ils jouent dans
le mouvement ouvrier de l’industrie privée.
Pas un mot contre les réductions déjà
opérées, aucun effort de propagande.
Rien pour grouper les chômeurs, pour la
défense de leurs revendications.
Par contre, collaboration avec les 1 exploi
teurs dans la Commission départementale du
coût de la vie pour abaisser artificiellement
l’indice de six points.
Et puis, chez les cheminots-, les chefs con
fédérés s’associent à Rambaud et ses tristes
lieutenants pour tenter de disloquer l’Union
des Syndicats Unitaires du réseau Etat.
Le Populaire, socialiste, a ouvert hospita
lièrement ses colonnes au traître Rambaud
et celui-là, qui explique comment il va opé
rer son iravail de démolition , ne trouve pas
ur. mot à dire des menaces de réduction des
salaires.
Les chefs confédérés font tout pour briser
de- -front unique des cheminots, pour les em
pêcher de s’entendre tout de suite, sans dis
tinction . de tendance, pour la défense des
salaires et des retraites, contre les licencie
ments-.
A qui est donc utile cette attitude, sinon
aux Dautry et Rotschild ?
Si les cheminots sont diminués, bientôt
après suivront tous les petits fonctionnaires.
Ces derniers doivent donc s’associer dès
maintenant à la résistance des cheminots.
Et beaucoup d’entre eux, particulièrement
P.T.T. et douaniers, participeront aux dé
monstrations du 20.
Toute la classe ouvrière est solidaire dans
ses luttes, surtout à l’époque que nous vi
vons.
Si les- cheminots et fonctionnaires réussis
sent leurs manifestations, les Compagnies,
leur gouvernement et leur Parlement domes
tiques devront en tenir compte. Et cela ser
vira toute la classe ouvrière.
Certainement que dimanche prochain les
cheminots voudront se grouper nombreux au
Havre et à Soiteville.
A. COSTENTIN.
porte cependant au vieux cheminot une de
mie bouchée de pain et qui va faire place,
si nous ne réagissons pas, à un régime
plus mauvais encore.
Depuis longtemps déjà, nos vaillants syn
dicats unitaires alertaient les cheminots
contre l’application du régime des assuran
ces sociales aux cheminots.
Les camarades trompés par les faux dé
fenseurs de leurs intérêts, les chefs confé
dérés, qui dans l’ombre participaient, avec
les compagnies, à la mise en application
des assurances sociales, n’ont pas prêté une
oreille assez attentive à nos alertes, dont
ils sont maintenant les victimes.
Les assurances sociales sont appliquées
aux jeunes camarades rentrant au réseau et
pour les autres, les anciens, leur tour vien
dra aussi.
Il serait temps que les cheminots réagis
sent sérieusement contre toutes ces mena
ces, contre toutes ces attaques.
Le 20 décembre, Ja Fédération Unitaire
des Cheminots organise une grande jour
née nationale de protestation contre les pré
tentions des compagnies.
Tous les camarades cheminots se feront
un devoir impérieux d’assister aux grands
meetings qui se tiendront à Sotteville, à
l’Eldorado; au Havre au Cercle Franklin, ce
jour-là, pour y affirmer leur volonté de
lutte contre les compagnies et pour l’abou
tissement de leurs revendications.
Grelet, des Cheminots
> de Sotteville.
VOIR EN r PAGE
HEURES ET LIEUX
DES RASSEMBLEMENTS
LA MISERE DES RESEAUX
Recettes en 1 q 13 : 2 milliards 70 millions.
Recettes en 1929 : 14 milliards 880 mil
lions.
C’est 7 fois la mise.
Augmentation dans le même temps clu
trafic voyageur : 37 %, du trafic marchan
dise : 56 %.
Un truc : les compagnies parlent d’une
perte de 1.800 millions au trafic voyageurs.
Mais des dizaines de mille de diplomates,
de .G.D.V., de journalistes, de politiciens
bourgeois, de hauts fonctionnaires, d’amis
des amis jouissent de cartes de circulation.
Mais les trains de luxe si coûteux à fa
briquer, si coûteux d’entretien transportent
vers les casinos, à ico kilomètres à l’heure,
une vingtaine de profiteurs dont la moitié
ne paient pas.
Un mensonge : les tarifs ouvriers créent
le déficit ?
Qu’on nous amène donc le bilan finan
cier, par exemple, du train ouvrier Elbeuf-
Rouen, exact, et celui du rapide Rouen-Pa
ris qui part à 8 h. 40 de Rouen. On com
parera.
Autre mehsonge : les traitements augmen
tés de 8,21, plus de 8 fois. Celui de M.
Dautry, peut-être...
Résultats de la rationalisation : les dépen
ses d’exploitation ont baissé ’e 10,5 %. Par
rapport au développement du trafic, les ré
seaux devraient occuper aujourd’hui'200.000
cheminots de plus.
Les charges du capital, voyez gros action
naires, représentent 20 % des recettes,
c’est-à-dire près de 3 milliards. C’est là que
gît le lièvre de la misère des réseaux.
C’est de là que viennent les 8 millions de
déficit par jour; 360 fois 8 donnent 2 mil
liards 880 millions, 3 milliards en chiffres
Le traître Rambaud à l’œuvre
Battu sur son réseau au Congrès de
la C.G.T.U., et à une grosse majorité,
Rambaud a décidé, ce démocrate, de
rentrer à la C.G.T., sans consultation
de la base et contre la volonté, claire
ment manifestée à Magic-City, de la
dite majorité.
Il fait pire, dans sa sale besogne. Il
invite les sjmdiqués qui représentent
une minorité dans un syndicat à le
quitter. Il organise la scission dans
tous les syndicats.
Rambaud aura sa récompense. Il
aura j bien travaillé en franc-maçon
discipliné pour le compte de cet autre
franc-maçon Dautry.
Mais les cheminots de la section
des trains du Havre, minoritaires, ont
répondu comme il convenait à Ram-
ba-ud-la-scission. „
La parole est aux cheminots mino
ritaires de toute la région.
Peuvent-ils vraiment suivre Ram-
bau.d et s en aller de cette manière
dans la maison de Bidegarray et Jou-
haux où 1 on collabore si bien avec
les exploiteurs ?
ronds, ce que mettent dans leur poche les
Rotschild et autres, qui crient misère en
suite 1 .
Leur part, la grosse, les magnats 11c veu
lent aucunement Ja réduire. Ils veulent di
minuer la petite part, celle clés cheminots.
HOTBE OPffllOM
Les comiiistts tu prison I
C est à l’ordre du jour.
P as seulement pour les brigands de
la droite, Laval, Tardieu, Maginot.
Pour Métayer et Rongier aussi.
Les gêneurs d’exploiter en rond à la
prison.
Ceux qui parlent clair.
Ceux qui sont au milieu des ouvriers
qui souffrent.
Ceux qui expliquent au prolétariat
inquiet les moyens de se défendre.
En prison.
C’est le libre jeu de la démocratie.
Meyer fête la Légion d’Honneur du
curé de Notre-Dame.
Il reçoit les assassins polonais
Il fait assommer les chômeurs par
ses flics.
Métayer suit ses nobles traces.
Il porte la traîne du cardinal milita
riste Bourne et tient le sabre de Lyau-
tey.
Ses flics présentent les armes aux
grassement appointés du sabre et du
goupillon.
Castelnau défile rue feanne-d’Arc
avec ses petits amis des J. F.
Métayer met toute sa flicaille en
alerte pour protéger le matamore Tait-
linger.
Les ouvriers sont jetés hors des usi
nes. Ils ont faim. Leurs enfants ont
faim.
Ils ne chantent pas des cantiques.
Ils crient: « du travail ou du pain! ».
Spectacle immoral.
La police radicale assomme, arrête.
Les assommés sont poursuivis pour
coups à ces malheureux flics! Et con
damnés.
La démocratie de Métayer et de
T aittinger.
Celle de Rongier, radical, et Pollet,
fasciste, qui s’associent à un policier
provocateur pour obtenir l’incarcéra
tion de Costentin et Scheid.
Un faux policier? Pas d’importan
ce. C’est la démocratie. Pourvu qu’on
mette les communistes en prison.
Les chômeurs de Rouen ont été con
damnés.
Rivière, « chômeur professionnel »,
comme hurlaient les radicaux mardi à
Sotteville, attend d’être jugé.
Comparution retardée, manœuvres.
Mais Volonté de frapper les militants.
Le droit syndical? Quelle blague!
Les permanents syndicaux sont des
« chômeurs professionnels » P
C’est pour éviter qu’on s’occupe de
tous ces chômeurs professionnels qui
vont grassement réveillonner dans
quelques jours, ailleurs qu’à Bonne-
Nouvelle.
Pour la bourgeoisie > du Taittinger et
du Pollet au Métayer et au Lebret,
c’est la devise d’Albert Sarraut qui
sert de programme : « Le communis
me, voilà l’ennemi! ».
Mais tout ça ne nourrit pas les ou
vriers.
Ils lutteront pour la paix.
Ils lutteront pour la défense des mi
litants qui sont à leur service.
Ils défendront le Parti Communiste,
les Syndicats Unitaires attaqués.
« Libérez Rivière! » criaient-ils
mardi à la face des Poissant et Cru-
tel.
Oui, le prolétariat libérera ses dé
fenseurs, ses seuls défenseurs, malgré
la bourgeoisie et tout son appareil.
BREMONT.
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