Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-06-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 juin 1931 26 juin 1931
Description : 1931/06/26 (N250). 1931/06/26 (N250).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571538d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
6* ANNEE. — N° 250.
LE NUMERO : 40 CENTIMES.
VENDREDI 26 JUIN 1931.
£e&iUétaite
Organe Régional
HEBDOMADAIRE
da Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
flotmand
y
ABONNEMENTS :
Un an .
Six mois
18 franc*
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROllEJUT — Téléphone: 45.78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. — R. C. A 218.44
L’Administration prie les abonnés de bien vouloir payer leur renouvel
lement d’abonnement dès réception du l 1 * avis, sans attendre la traite
qui leur est présentée 1 mois après par la poste.
Cela facilite le travail et évite des frais aux abonnés comme au
journal.
Le cinquantenaire de l’école laïque
De la fête de la Jeunesse
au déplacement de Le Corre
La prétendue laïcisation de l'école,
dont se targue la République bour
geoise, n’est que la substitution d’une
religion à une autre. C’est la foi ca
pitaliste qu’il s’agit de mettre en lieu
et place de la foi chrétienne, pour la
plus grande sécurité et le plus grand
profit die nos exploiteurs économiques
et politiques.
(Jules Guesde, 6 mars 1884,).
Mais les chefs socialistes ont depuis long
temps renié ce Jules Guesde-là.
Les socialistes manifestent aujourd’hui
partout en compagnie des bourgeois pour
la célébration du cinquantenaire.
La duperie fait son plein.
Partout, les fêtes se multiplient. Les éco
liers y ont la petite part : aumônes d’un
jour.
Les politiciens y prennent la grosse part :
exhibition, discours, réclame journalistique,
banquets, rubans.
Ah ! quel amour de tout ce monde pour
l’enfance prolétarienne !
Les fêtes passeront.
L’écolier se retrouvera sur les bancs de
l’école.
On y étouffera sa personnalité : discipline,
emploi du temps, programme, examens.
On lui enseignera la résignation... chré
tienne, que tout est bien, « qu’on est tous
égaux », qu’il faut toujours obéir aux lois,
y compris celle du talion, de là garde mo
bile.
Il y fera des problèmes sur l’escompte,
le tant pour cent, l’héritage, les dépenses
superflues des ouvriers, pas celles des pa
rasites.
Dans toutes les matières,.l’enseignement
de classe.
En morale : l’amour du prochain, y com
pris les Schneider, Badin, Lavoisier; les
devoirs envers la patrie capitaliste, la sain
teté de la propriété; jusqu’aux devoirs des
domestiques envers leurs patrons !
Géographie : la France nombril du mon
de, le domaine colonial, la Russie totale
ment escamotée.
Histoire : vivent Vercingétorix, Clovis,
Charlemagne Saint Louis, Duguesclin,
Jeanne d’Arc, François I er , Henri IV, Riche
lieu, Louis XIV, Colbert, Napoléon, Gui
zot, Thiers et... Jules Ferry le Tonkinois!
La vie des travailleurs? Connais pas. Leurs
vraies révoltes ? Ignorées. La Comnftme ?
Chut!...
XXX
Le reste à l’avenant : lectures', chants,
morceaux choisis; et les sujets de rédac
tion! des merveilles de pompiérisme petit
bourgeois où l’enfant-perroquet dit « tout
ce qu’on lui fait dire » !
Par là-dessus, l’éducation physique.
Education physique? mouvements com
mandés comme à la caserne où ils ont été
appris garde à vous, repos, à droite par
quatre', autant de gagné pour les vrais sous-
offs, plus tard. C’est précieux quand on n’a
le service « que » d’un an pour compléter
ces rudiments.
Education physique? dans la poussière
d une cour d’école?
Non. Préparation militaire couronnée par
les fêtes de la Jeunesse.
XXX
L’Inspecteur d’Académie Meyer a souli
gné l’an dernier leur véritable caractère.
Devant des milliers d’enfants et de pa
rents, il s’est tourné vers le général Char-
py :
« Mon général, voici notre œuvre, nous
avons commencé leur éducation, tous ces
enfants, nous vous les offrons, continuez ce
que nous avons commencé ! »
Bravo ! Monsieur Meyer, d’une telle fran
chise !
La fête de la Jeunesse, c’est l’offrande à
l’armée de toute cette beile chair déjà mili
tairement disciplinée et moralement prépa
rée.
L’offrande au général Charpy, ami de
Koutiépov et spécialiste dans la lutte anti
soviétique.
Les ouvriers qui nous lisent ne peuvent
pas laisser embrigader leurs enfants pour
ces manifestations.
XXX
Mais les fêtes du cinquantenaire prennent
toute leur signification par la répression
contre les instituteurs communistes.
Entre deux cérémonies, le même Inspec
teur d’Académie qui offre les adolescents
aux généraux, a eu le temps de convoquer
le camarade Le Corre pour lui annoncer son
prochain déplacement d’office.
Quels sont donc les .crimes de Le Corre?
Il a lutté contre un directeur d’école qui
remplit avec tout le ridicule et l’odieux de
circonstance, le rôle détesté de l’adjudant
Flick.
Il a surtout, hors de sa classe, accompli
sa tâche de militant communiste.
Depuis deux ans, le communisme, que
le renégat Maurice Gautier pensait avoir
enterré à Oissel, y a fait des progrès in
contestables.
C’est l’inquiétude perpétuelle des chefs
pupistes, comme des réactionnaires et des
patrons.
XXX
Tous se sont coalisés pour obtenir le
départ de Le Corre, départ par lequel ils
espèrent naïvement se débarrasser du com
munisme à Oissel.
De Maurice Gautier l’ex-communiste, au
provocateur fasciste Rosquin, tous ont pous.
sé l’Académie à intervenir, tous applaudis
sent au geste de répression.
Aucun prétexte, aucun bobard ne pourra
masquer la vérité : c’est que Le Corre sera
déplacé pour délit d’opinion, parce que
communiste. La chose illustre la comédie
du cinquantenaire autant qu’elle démasque
un peu plus le conseiller général du canton
de Sotteville.
Les adorateurs intéressés de la « laïque »
n’en continueront pas moins leurs actions
de grâce à l’école de la bourgeoisie.
A. Costentin.
A. la CHAMBRE
500 millions
500 millions de francs pour la guerre. La
Chambre vient d’en décider ainsi par 455 voix
contre 15.
Les élus socialistes sont donc pris encore
une fois la main dans le sac.
Leur « Populaire » est pris en flagrant délit
de mensonge.
Us veulent, les élus socialistes, masquer
leur vote.
Paul-Boncour-loi-militaire, parlant au nom
du groupe parlementaire S.F.I.O. a déclaré
à la tribune de la Chambre :
« Nous ne voterons pas pour la mise en
chantier d’un cuirassé de 23.500 tonnes.
1° Si l’on se rappelle la dernière guerre,
les grosses unités navales sont restées dans les
ports, elles n’ont servi à rien. C’est parce
que je suis soucieux de la défense de mon
pays quç je ne suis pas d’accord avec la mise
en chantier du cuirassé ;
2° En plus de cela, si nous nous présen
tons à la Conférence de désarmement avec un
cuirassé en chantier, cela nous empêchera de
manœuvrer ».
L’intervention de Boncour voulait dire tout
simplement au gouvernement : soyez donc
plus habiles et construisez des armes capables
d’être mises en service dans la prochaine der
nière. ...
Si les socialistes ont voté contre la mise im
médiate du cuirassé en chantier, ils ont voté
les 500 millions de crédits qui permettront
la mise en chantier de ce cuirassé.
Après cela, ils osent écrire dans le « Popu »
qu’ils ont déposé un projet d ajournement na
val.
Lebret, Tilloy et autres chefs social-fas-
cistes de la région sont d’accord avec Paul-
Boncour.
Mais vous, camarades ouvriers socialistes,
que pensez-vous de cela ?
Vos chefs à la Chambre et sur tous les
terrains pratiquent, malgré les résolutions de
congrès et les discours démagogiques, la po
litique de soutien de la bourgeoisie. Quittez
ces renégats, venez avec nous dans le Parti
communiste, seul parti de classe du prolétariat.
Pour les Grévistes du Nord
Vexemple des Pionniers
du Madrillet
Fils d’ouvriers et quoique bien jeu-
nes t nous sommes adhérents aux
« Pionniers du Parti Communiste ».
En lisant sur « l’Humanité » le beau
mouvement et l’ardeur des ouvriers et
ouvrières de Textile du Nord de main
tenir la grève jusqu’à la victoire, nous
avons décidé de les aider.
Nous avons collecté d’abord une
première somme de 211 fr. 25 et cette
fois nous envoyons 99 fr. en vous
promettant de continuer pour pourvoir
aux vivres de nos petits camarades du
Nord. —
Les Pionniers du Madrillet.
P.-S. — Ces sommes ont été oollec-
téea parmi les habitants du Madrillet.
s LA GRÈVE TEXTILE DU NORD
Policiers el chefs social-réformistes
au travail
Les barricades de Roubaix, la chasse aux
gardes mobiles, ont fait peur à la bourgeoisie.
Elle Veuf sa revanche.
Les élus socialistes lui montrent le chemin.
Beaugrand, député duB.O.P. voulut ( manda
té par notre Parti) prendre la parole pour dé
noncer la terreur policière, les provocations
auxquelles sont en but les textiles du Nord.
Aussitôt, tumulte. Le social-président veut lui
retirer la parole, et ses amis s’entendent avec
les réactionnaires pour faire un tel chahut que
la voix de Beaugrand est couverte.
Le social-président menaça Doriot et Du-
clos de les censurer tous les deux.
La censure est l’exclusion temporaire et la
perte de f’immunité parlementaire. Cela au
rait permis au gouvernement d’arrêter immé
diatement Doriot et Duclos.
Le lendemain, 21 mandats d’arrêt étaient
lancés contre les militants les plus actifs du
Comité central de grève, ceux qui orientent
le mouvement dans le seul chemin qui peut
faire reculer le patronat textile,.
En même temps, les chefs des organisa
tions ouvrières béfges, qui, comme les chefs
social-réformistes français, cherchent à trahir
les ouvriers, acceptaient la reprise du travail
pour le lundi 22 juin, avec la diminution de
A % des salaires.
Puis le gouvernement intervenait plus bru
talement encore.
Le 19 juin, à Roubaix, Lille, Tourcoing
et Halluin, des centaines de policiers ci gar
des mobiles mettaient à sac les sièges des syn
dicats unitaires, les coopératives, Maisons du
Peuple et du journal « L’Enchaîné ».
- Brisant le matériel, détruisant les archives
Vraies méthodes mussoliniennes, du fascisme
italien, visant à la destruction des organisa
tions ouvrières révolutionnaires.
Les Voilà les vandales, les pillards, les vo
leurs. Mats les chefs socialistes gardent ces
qualificatifs pour les vaillants lutteurs les bar
ricades.
Les chefs socialistes montrent, une fois de
plus, qu’ils sont avec le pouvoir bourgeois,
ontr ’ les ouvriers en lutte, qui ne veulent
pas voir leur salaire diminuer.
Des événements du Nord, nous devons ti
rer les leçons suivantes :
I" Terreur policière pour enfermer en pri
son les meilleurs guides des grévistes, les mi
litants de la C.G .T.U. et du P C ,
2" Permettre aux chefs social-réformistes
de négocier la rentrée des textiles avec la di
minution des salaires.
Ainsi se pose plus que jamais, la question
du soutien des textiles du Nord.
Financièrement, par l’achat de cartes du
fonds de lutte. En refusant de faire le tra
vail des textilef du Nord, par /’application
intégrale de la journée de huit heures, en pré
parant votre lutte pour vos revendications.
C’est surtout de cette manière que vous
soutiendrez ’/es vaillants lutteurs du Nord qui,
sans votre aide, peuvent être battus.
C’est votre intérêt de classe, c’est votre
intérêt de travailleurs.
Envoyez des ordres du jour au ministre de
l’Intérieur, protestant contre la terreur poli
cière dans le Nord.
M. Dupont.
La crise dans le textile
LES TRAVAILLEURS
DOIVENT VEILLER
Tous les travailleurs du textile, comme les
autres, d’ailleurs, ont les yeux fixés sur le
Nord.
Ils se savent tous de plus en plus menacés
dans leurs salaires et par le chômage.
Voici quelques chiffres qui prouvent que la
crise ne cesse pas de s’élargir.
Exportation des fabriqués de coton :
492 millions de francs au premier trimestre
1931 contre 806 millions de francs au pre
mier trimestre 1930 ;
Fabriqués de laine ; 562 millions au lieu
de 802 millions.
Importation de laine : 837.000 quintaux
contre 11 million.
Importation de laine des colonies (Algérie,
Maroc, Tunisie, A.O.F., Syrie) : 6.000 quin
taux contre 11.500. C’est la prospérité aux
colonies.
Importations de coton : 980.000 quintaux
contre 11 million 117.000.
Ces chiffres du premier trimestre seront cer
tainement aggravés pour le second.
L’extension du chômage depuis un mois en
est le résultat.
C’est ça, le régime capitaliste...
'IIIIIIIIBIIIIIIIIIIIIIlIRlIlBRlIlllllllIIÜIIIISIIIIIf
Lire en 4 e page :
A LA POINTE DU COUTEAU
less chôzxieurs et twatminots
Le fonds municipal de chômage a été sup
primé. Les 4 bras sont appliqués sur la ligne
de Lyons.
Engler était de la Commission de chômage
où il avait été installé en mars par Métayer.
Engler entend diriger seul le syndicat des
employés de Tramways de Rouen.
Qu’a-t-il fait à la Commission de chôma
ge ? Que fait-il dans le Syndicat des Tram
ways ?
Le 17 juin, une délégation des chômeurs
de Rouen se rendait à la mairie et posait cette
question : « Pourquoi le fonds de chômage est-
il supprimé ? » Voici la réponse qui fut
faite : « Le fonds municipdl de chômage a
été supprimé sur l’avis de la Commission où les
délégués ouvriers eux-mêmes ont reconnu que
le chômage total avait disparu et que ceux
qui ne voulaient pas travailler étaient les seuls
chômeurs complets ».
Ceci explique pourquoi Engler est allé seul
en délégation à la mairie et au nom des chô
meurs, le 15 juin.
Il ne voulait pas que les chômeurs connais
sent sa conduite écœurante dans la Commis
sion et ses mensonges sur les avantages ac
quis pour les dockers.
Engler contre les chômeurs, montre une
fois de plus, sa supériorité. En mars, Engler
prétendait avoir obtenu l’ouverture du fonds
de chômage par des pétitions. Chacun sait
que c’était un mensonge, il n’aurait pas eu
10 signatures, et il ne les a même pas cher
chées.
Aujourd’hui, ce n’est plus un mensonge
mais d’un cynisme révoltant, Engler, de la
délégation ouvrière — ce n’est pas un chô
meur professionnel, lui, le « Journal de
Rouen » ne l'insultera pas — déclare :‘(f II
n’y a plus de chômeurs si ce n’est quelques
fainéants ».
Il avait ensuite déclaré que seuls les doc
kers l’intéressaient et auraient quelques avan
tages.
Précisément, nous obtenons, après les ma
nifestations de samedi dernier, quelques se
cours pour toutes les corporations, excepté
pour les dockers, même lorsqu’ils sont^très
chargés de famille.
Engler a bien travaillé pour les chômeurs.
Et les dockers, menacés d’une nouvelle di
minution attendront en vain les appels à la
lutte d’Engler.
Dans les tramways de Rouen, que fait
Engler ? Comme dans la Commission de chô
mage, il poursuit la politique de Métayer et
de Vente, politique de rationalisation qui doit
aboutir à l’augmentation du rendement par
les réductions de temps, l’application à tout
prix des 4 bras ; à la compression du person
nel, qui est fatalement liée à tout cela ; à la
diminution des salaires et enfin, l’augmentation
des accidents.
L’accident survenu le 22 juin, avenue Jean-
Jaurès, à Petit-Quevilly, nous apporte une
triste confirmation.
Pour appliquer les 4 bras sur la ligne de
Lyons, Métayer et Vente, bien d’accord,
emploient le vieux matériel sur les autres li
gnes.
Ce matériel est en mauvais état, les freins
ne répondent pas, le fonctionnement du ra-
masse-corps est douteux, néanmoins, on ré
duit le temps aller et retour. Ainsi, avec un
matériel neuf, il était alloué encore la semai
ne dernière, 1 heure 10 pour faire aller et
retour Rive-Droite-Petit-Quevilly, il n’est
plus alloué aujourd’hui que 55 minutes.
L’affreux « Journal de Rouen », insulteur
officiel des employés de tramways, au lieu
d’affirmer que le watman marchait à vive
allure, alors qu’il ne marchait que sur un mo
teur, ferait bien de rechercher les véritables
responsables au lieu d’essayer par ce genre de
saleté de permettre l’inculpation de ce tra
vailleur.
L’ânerie qui termine l’article du « Journal
de Rouen » montre clairement son dessein :
(( Le choc fut extrêmement violent puisque le
phare du tramway fut complètement aplati ».
Ce cynique imbécile pense, sans doute, que
les phares sont en tôle de chaudière de lo
comotive, alors que c’est du 4/10 de milli
mètre et qu’un coup de poing y fait déjà sa
place.
En face des attaques contre les employés,
contre les chômeurs, contre les militants, En
gler, lui, ne connaît qu’un ennemi, comme le
Journal de Rouen) : le communisme.
Chômeurs et dockers sont renseignés et les
traminots réfléchissent.
La majorité confédérale avait raison !
Jean RlVIÈRE.
Dans les Entreprises
Trois mois nous séparent du VII e Congrès
de la C. G. T. U.
La lutte de classes a pris dans notre pays,
le dernier atteint par la crise, une acuité
qui va sans cesse en augmentant.
La bourgeoisie attaque ; rationalisation,
licenciements, chômage, vie chère, offensi
ve contre les salaires, répression à l’usine,
violences policières, telles sont les réalités
« supérieures » dont chaque jour les ouvriers
sont les bénéficiaires, grâce à la « démo
cratie » capitaliste.
Les masses exploitées réagissent; les mou
vements revendicatifs qui se déclanchent
dans toutes les industries prouvent la rapi
dité avec laquelle se développent leur vo
lonté de lutte, leur ardeur combative.
La bourgeoisie a son plan pour résoudre
la crise sur le dos des travailleurs; elle a
sa stratégie étudiée, sa tactique mouvante.
Elle mobilise toutes ses forces, se cherche
des soutiens, des complices jusque dans les
rangs de la classe ouvrière.
Celle-ci doit être informée de l’enjeu de la
bataille, des conditions dans lesquelles elle
se déroule, avoir en conséquence elle aussi
son programme son plan d’action.
Le VI° Congrès de la C.G.T.U. va avoir
ainsi à établir le bilan des expériences qui
viennent d’être vécues à travers le pays, à
marquer le rôle qu’y auront joué les organi
sations unitaires; à assigner aux prochaines
batailles ouvrières, en rapport avec les for
ces en présence, les objectifs précis à attein_
dre, à déterminer les formes d’organisation,
les méthodes de lutte, les mieux appropriées
aux conditions spécifiques de la lutte de
classes en France dans la période actuelle.
C’-çst dire que, durant cette période de
préparation au Congrès, la C.G.T.U. et
toutes ses organisations aux différents éche
lons vont avoir à puiser beaucoup, du sein
même du mouvement ouvrier. Et qu’il leur
faut resserrer encore davantage leur con-
j tact avec les masses, accentuer à cet effet
j leur pénétration au sein des entreprises,
appeler les ouvriers de toutes catégories,
dans toutes les industries à la discussion
sur les problèmes portés à l’ordre du jour
du Congrès Confédéral Unitaire.
Les organisations unitaires doivent acti
vement s’engager dans cette voie; réunions
corporatives, réunions d’usines, tribunes de
discussion dans la presse, sont des moyens
qui peuvent permettre la large discussion
que nous recherchons.
Mais la classe ouvrière ne s’intéresse réel
lement à celle-ci que dans la mesure où
elle leur apparaîtra étroitement liée à toutes
les préoccupations essentielles qui agitent
présentement l’esprit des travailleurs.
C’est en partant de leurs aspirations les
plus profondes, en nous intéressant à leurs
conditions de vie à l’usine, en suivant leurs
réactions, en face de l’offensive patronale,
c’est en discutant avec eux de la lutte à
mener pour les revendications immédiates,
c’est en les conseillant, les soutenant et les
organisant dans cette lutte, que nous sau
rons inspirer aux ouvriers la confiance né
cessaire pour qu’ils nous apportent le fruit
de leur propre expérience et nous communi
quent leur opinion sur les problèmes d’or
dre pratique.
C’est par la suite, entraînés par l’action
et le désir de vaincre, qu’ils se prononce
ront pour notre stratégie et notre tactique
révolutionnaires, dont la justesse se sera
trouvée vérifiée au cours de la lutte.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimi
Aux camarades
détenteurs de listes
de la souscription
contre les Fêtes Jeanne-d’Arc
Nous rappelons que les listes de la Sous
cription qui devait être close à la fin mai
doivent toutes rentrer sans tarder.
Nos camaracües en prendront bonne note.
K K
— T’as vu ce qu’ont fait les Pionniers du
Madrillet pour les copains du Nord ?
— C’est un bel exemple ; nous les dépas
serons.
N OTRE OPINION
lies saatfeüFs
d’flmépiqae!!!
Rien ne va plus dans le monde ca
pitaliste.
La crise ne cesse pas de s’accroître.
Il y a des relents de panique. Le
monde a les yeux fixés sur l’Allema
gne.
Que s’y passera-t-il dans les mois
prochains ?
Guerre civile? Révolution? Plan
Datoes ? Plan Young? Traité de Ver
sailles ?
Des débris. Autant en emporte le
vent de tempête qui souffle sur le
monde capitaliste.
La bourgeoisie, faire des plans ? Or
ganiser la production, la consomma
tion, les échanges? Allons donc.
Chacune de ses créations nouvelles
fait naître un nouveau chancre qui la
ronge.
« Le boche paiera » de l’honnête
Klotz est bien loin...
HooVer veut sauver les capitaux
américains d’Europe très menacés.
Il veut remonter le moral de la bour
geoisie.
Il veut supprimer une cause essen
tielle des luttes entre Etats capitalistes.
Il veut sauver T Allemagne d’événe
ments redoutables pour le régime.
Il propose l’arrêt pendant un an du
paiement des dettes de guerre.
Et dans un an ?
Le président Hoover a trouvé un re
mède.
Il en faudra d’autres que ça pour
guérir le malade.
Les communistes sont pour la sup
pression de toutes les dettes de guerre.
Ils l’ont toujours préconisé et il n’y
avait pas trop d’insultes contre eux.
Les communistes sont contre le paie
ment des frais de la guerre et des frais
de la crise par le prolétariat.
La proposition Hoover acceptée et
appliquée, les capitalistes de chaque
pays n’en vont pas moins continuer à
faire supporter au prolétariat affamé
les conséquences de la guerre et de la
crise.
Les travailleurs Vont s’en rendre
compte rapidement.
Seule la lutte révolutionnaire derriè
re les drapeaux rouges du communis
me pourra faire avancer l’heure de la
seule libération possible, celle qu’ont
su réaliser les travailleurs russes dont
l’œuvre magnifique saute encore plus
clairement aujourd’hui aux yeux de
tous.
A bas le traité de Versailles!
A bas le plan Hoover!
Vive la Révolution soviétique !
BREMONT.
ÇA. SSt LA.
Blum admire les chefs socialistes d’Allemagne...
Ce sont des héros : ils sacrifient le prolétariat alle
mand au maintien de la dictature de Brüning. Ils
trahissent à corps perdu. Saluez, M. Blum !
XXX
Le député socialiste Evrard écrit dans le « Popu
laire » cette saloperie contre la classe ouvrière :
« Fous ces braves mineurs du Pas-de-Calais qui
avaient applaudi nos dicours contre la guerre, tous
ces vaillants citoyens qui s’étaient époumonnés à
crier plus fort les uns que les autres : A bas la guerre !
nous ne marcherons pas !, s’en allèrent en chantant
(en 1914) prendre les « trains de plaisir » pour Ber
lin ».
E.t Evrard conclut : « Le peuple de France fait
la guerre sans rechigner quand il s’agit de défendre
son pays ». On croirait lire Villette du « Journal
de Rouen ».
XXX
Le socialiste Sixte-Quenin écrit, lui, à propos du
vote contre les crédits militaires : « Je pense qu’il
est puéril de maintenir dans la loi du Parti une obli
gation que chacun s’accorde, en lui-même, à recon
naître qu’il faudra la supprimer prochainement ».
Sixte-Quenin est comme Lebret, pour la suppres
sion de la feuille de vigne socialiste.
XXX
Les élections roumaines, malgré une terreur
inouië, avaient donné 73.000 voix communistes et 6
mandats au Parti. Avec l’aide tles chefs socialistes
roumains, le roi bourreau Carol fait supprimer ces
six mandats.
xLxjx
Elections aussi en Bulgarie. Même terreur. Pour
tant, magnifique succès de notre Parti Communiste
bulgare qui obtient un grand nombre de voix et 32
élus. Le communisme est mort, n’est-ce pas? Et le
« Populaire » est obligé d’écrire : « Le parti socia
liste de Bulgarie n’a aucune influence sur le prolé
tariat ».
XXX
On sait que le cardinal primat de Hongrie, Seredi,
était aux fêtes Jeanne d’Arc, reçu par nos radi
caux rouennais. Ce qu on sait moins, c est qu il a eu
à Paris une entrevue avec l’impératrice Zita et qu’il
était en mission pour négocier avec le gouvernement
français, et par l’intermédiaire du maréchal Lyautey,
la restauration monarchique en Hongrie du prince Ot
to de la famille Habsbourg !
x x;x
C’est pour ça qu’à la Foire Coloniale, Mossieu
Paul Boncour a banqueté en compagnie du maré
chal jésuite Lyautey dont il était l’invité.
LE NUMERO : 40 CENTIMES.
VENDREDI 26 JUIN 1931.
£e&iUétaite
Organe Régional
HEBDOMADAIRE
da Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
flotmand
y
ABONNEMENTS :
Un an .
Six mois
18 franc*
10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROllEJUT — Téléphone: 45.78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. — R. C. A 218.44
L’Administration prie les abonnés de bien vouloir payer leur renouvel
lement d’abonnement dès réception du l 1 * avis, sans attendre la traite
qui leur est présentée 1 mois après par la poste.
Cela facilite le travail et évite des frais aux abonnés comme au
journal.
Le cinquantenaire de l’école laïque
De la fête de la Jeunesse
au déplacement de Le Corre
La prétendue laïcisation de l'école,
dont se targue la République bour
geoise, n’est que la substitution d’une
religion à une autre. C’est la foi ca
pitaliste qu’il s’agit de mettre en lieu
et place de la foi chrétienne, pour la
plus grande sécurité et le plus grand
profit die nos exploiteurs économiques
et politiques.
(Jules Guesde, 6 mars 1884,).
Mais les chefs socialistes ont depuis long
temps renié ce Jules Guesde-là.
Les socialistes manifestent aujourd’hui
partout en compagnie des bourgeois pour
la célébration du cinquantenaire.
La duperie fait son plein.
Partout, les fêtes se multiplient. Les éco
liers y ont la petite part : aumônes d’un
jour.
Les politiciens y prennent la grosse part :
exhibition, discours, réclame journalistique,
banquets, rubans.
Ah ! quel amour de tout ce monde pour
l’enfance prolétarienne !
Les fêtes passeront.
L’écolier se retrouvera sur les bancs de
l’école.
On y étouffera sa personnalité : discipline,
emploi du temps, programme, examens.
On lui enseignera la résignation... chré
tienne, que tout est bien, « qu’on est tous
égaux », qu’il faut toujours obéir aux lois,
y compris celle du talion, de là garde mo
bile.
Il y fera des problèmes sur l’escompte,
le tant pour cent, l’héritage, les dépenses
superflues des ouvriers, pas celles des pa
rasites.
Dans toutes les matières,.l’enseignement
de classe.
En morale : l’amour du prochain, y com
pris les Schneider, Badin, Lavoisier; les
devoirs envers la patrie capitaliste, la sain
teté de la propriété; jusqu’aux devoirs des
domestiques envers leurs patrons !
Géographie : la France nombril du mon
de, le domaine colonial, la Russie totale
ment escamotée.
Histoire : vivent Vercingétorix, Clovis,
Charlemagne Saint Louis, Duguesclin,
Jeanne d’Arc, François I er , Henri IV, Riche
lieu, Louis XIV, Colbert, Napoléon, Gui
zot, Thiers et... Jules Ferry le Tonkinois!
La vie des travailleurs? Connais pas. Leurs
vraies révoltes ? Ignorées. La Comnftme ?
Chut!...
XXX
Le reste à l’avenant : lectures', chants,
morceaux choisis; et les sujets de rédac
tion! des merveilles de pompiérisme petit
bourgeois où l’enfant-perroquet dit « tout
ce qu’on lui fait dire » !
Par là-dessus, l’éducation physique.
Education physique? mouvements com
mandés comme à la caserne où ils ont été
appris garde à vous, repos, à droite par
quatre', autant de gagné pour les vrais sous-
offs, plus tard. C’est précieux quand on n’a
le service « que » d’un an pour compléter
ces rudiments.
Education physique? dans la poussière
d une cour d’école?
Non. Préparation militaire couronnée par
les fêtes de la Jeunesse.
XXX
L’Inspecteur d’Académie Meyer a souli
gné l’an dernier leur véritable caractère.
Devant des milliers d’enfants et de pa
rents, il s’est tourné vers le général Char-
py :
« Mon général, voici notre œuvre, nous
avons commencé leur éducation, tous ces
enfants, nous vous les offrons, continuez ce
que nous avons commencé ! »
Bravo ! Monsieur Meyer, d’une telle fran
chise !
La fête de la Jeunesse, c’est l’offrande à
l’armée de toute cette beile chair déjà mili
tairement disciplinée et moralement prépa
rée.
L’offrande au général Charpy, ami de
Koutiépov et spécialiste dans la lutte anti
soviétique.
Les ouvriers qui nous lisent ne peuvent
pas laisser embrigader leurs enfants pour
ces manifestations.
XXX
Mais les fêtes du cinquantenaire prennent
toute leur signification par la répression
contre les instituteurs communistes.
Entre deux cérémonies, le même Inspec
teur d’Académie qui offre les adolescents
aux généraux, a eu le temps de convoquer
le camarade Le Corre pour lui annoncer son
prochain déplacement d’office.
Quels sont donc les .crimes de Le Corre?
Il a lutté contre un directeur d’école qui
remplit avec tout le ridicule et l’odieux de
circonstance, le rôle détesté de l’adjudant
Flick.
Il a surtout, hors de sa classe, accompli
sa tâche de militant communiste.
Depuis deux ans, le communisme, que
le renégat Maurice Gautier pensait avoir
enterré à Oissel, y a fait des progrès in
contestables.
C’est l’inquiétude perpétuelle des chefs
pupistes, comme des réactionnaires et des
patrons.
XXX
Tous se sont coalisés pour obtenir le
départ de Le Corre, départ par lequel ils
espèrent naïvement se débarrasser du com
munisme à Oissel.
De Maurice Gautier l’ex-communiste, au
provocateur fasciste Rosquin, tous ont pous.
sé l’Académie à intervenir, tous applaudis
sent au geste de répression.
Aucun prétexte, aucun bobard ne pourra
masquer la vérité : c’est que Le Corre sera
déplacé pour délit d’opinion, parce que
communiste. La chose illustre la comédie
du cinquantenaire autant qu’elle démasque
un peu plus le conseiller général du canton
de Sotteville.
Les adorateurs intéressés de la « laïque »
n’en continueront pas moins leurs actions
de grâce à l’école de la bourgeoisie.
A. Costentin.
A. la CHAMBRE
500 millions
500 millions de francs pour la guerre. La
Chambre vient d’en décider ainsi par 455 voix
contre 15.
Les élus socialistes sont donc pris encore
une fois la main dans le sac.
Leur « Populaire » est pris en flagrant délit
de mensonge.
Us veulent, les élus socialistes, masquer
leur vote.
Paul-Boncour-loi-militaire, parlant au nom
du groupe parlementaire S.F.I.O. a déclaré
à la tribune de la Chambre :
« Nous ne voterons pas pour la mise en
chantier d’un cuirassé de 23.500 tonnes.
1° Si l’on se rappelle la dernière guerre,
les grosses unités navales sont restées dans les
ports, elles n’ont servi à rien. C’est parce
que je suis soucieux de la défense de mon
pays quç je ne suis pas d’accord avec la mise
en chantier du cuirassé ;
2° En plus de cela, si nous nous présen
tons à la Conférence de désarmement avec un
cuirassé en chantier, cela nous empêchera de
manœuvrer ».
L’intervention de Boncour voulait dire tout
simplement au gouvernement : soyez donc
plus habiles et construisez des armes capables
d’être mises en service dans la prochaine der
nière. ...
Si les socialistes ont voté contre la mise im
médiate du cuirassé en chantier, ils ont voté
les 500 millions de crédits qui permettront
la mise en chantier de ce cuirassé.
Après cela, ils osent écrire dans le « Popu »
qu’ils ont déposé un projet d ajournement na
val.
Lebret, Tilloy et autres chefs social-fas-
cistes de la région sont d’accord avec Paul-
Boncour.
Mais vous, camarades ouvriers socialistes,
que pensez-vous de cela ?
Vos chefs à la Chambre et sur tous les
terrains pratiquent, malgré les résolutions de
congrès et les discours démagogiques, la po
litique de soutien de la bourgeoisie. Quittez
ces renégats, venez avec nous dans le Parti
communiste, seul parti de classe du prolétariat.
Pour les Grévistes du Nord
Vexemple des Pionniers
du Madrillet
Fils d’ouvriers et quoique bien jeu-
nes t nous sommes adhérents aux
« Pionniers du Parti Communiste ».
En lisant sur « l’Humanité » le beau
mouvement et l’ardeur des ouvriers et
ouvrières de Textile du Nord de main
tenir la grève jusqu’à la victoire, nous
avons décidé de les aider.
Nous avons collecté d’abord une
première somme de 211 fr. 25 et cette
fois nous envoyons 99 fr. en vous
promettant de continuer pour pourvoir
aux vivres de nos petits camarades du
Nord. —
Les Pionniers du Madrillet.
P.-S. — Ces sommes ont été oollec-
téea parmi les habitants du Madrillet.
s LA GRÈVE TEXTILE DU NORD
Policiers el chefs social-réformistes
au travail
Les barricades de Roubaix, la chasse aux
gardes mobiles, ont fait peur à la bourgeoisie.
Elle Veuf sa revanche.
Les élus socialistes lui montrent le chemin.
Beaugrand, député duB.O.P. voulut ( manda
té par notre Parti) prendre la parole pour dé
noncer la terreur policière, les provocations
auxquelles sont en but les textiles du Nord.
Aussitôt, tumulte. Le social-président veut lui
retirer la parole, et ses amis s’entendent avec
les réactionnaires pour faire un tel chahut que
la voix de Beaugrand est couverte.
Le social-président menaça Doriot et Du-
clos de les censurer tous les deux.
La censure est l’exclusion temporaire et la
perte de f’immunité parlementaire. Cela au
rait permis au gouvernement d’arrêter immé
diatement Doriot et Duclos.
Le lendemain, 21 mandats d’arrêt étaient
lancés contre les militants les plus actifs du
Comité central de grève, ceux qui orientent
le mouvement dans le seul chemin qui peut
faire reculer le patronat textile,.
En même temps, les chefs des organisa
tions ouvrières béfges, qui, comme les chefs
social-réformistes français, cherchent à trahir
les ouvriers, acceptaient la reprise du travail
pour le lundi 22 juin, avec la diminution de
A % des salaires.
Puis le gouvernement intervenait plus bru
talement encore.
Le 19 juin, à Roubaix, Lille, Tourcoing
et Halluin, des centaines de policiers ci gar
des mobiles mettaient à sac les sièges des syn
dicats unitaires, les coopératives, Maisons du
Peuple et du journal « L’Enchaîné ».
- Brisant le matériel, détruisant les archives
Vraies méthodes mussoliniennes, du fascisme
italien, visant à la destruction des organisa
tions ouvrières révolutionnaires.
Les Voilà les vandales, les pillards, les vo
leurs. Mats les chefs socialistes gardent ces
qualificatifs pour les vaillants lutteurs les bar
ricades.
Les chefs socialistes montrent, une fois de
plus, qu’ils sont avec le pouvoir bourgeois,
ontr ’ les ouvriers en lutte, qui ne veulent
pas voir leur salaire diminuer.
Des événements du Nord, nous devons ti
rer les leçons suivantes :
I" Terreur policière pour enfermer en pri
son les meilleurs guides des grévistes, les mi
litants de la C.G .T.U. et du P C ,
2" Permettre aux chefs social-réformistes
de négocier la rentrée des textiles avec la di
minution des salaires.
Ainsi se pose plus que jamais, la question
du soutien des textiles du Nord.
Financièrement, par l’achat de cartes du
fonds de lutte. En refusant de faire le tra
vail des textilef du Nord, par /’application
intégrale de la journée de huit heures, en pré
parant votre lutte pour vos revendications.
C’est surtout de cette manière que vous
soutiendrez ’/es vaillants lutteurs du Nord qui,
sans votre aide, peuvent être battus.
C’est votre intérêt de classe, c’est votre
intérêt de travailleurs.
Envoyez des ordres du jour au ministre de
l’Intérieur, protestant contre la terreur poli
cière dans le Nord.
M. Dupont.
La crise dans le textile
LES TRAVAILLEURS
DOIVENT VEILLER
Tous les travailleurs du textile, comme les
autres, d’ailleurs, ont les yeux fixés sur le
Nord.
Ils se savent tous de plus en plus menacés
dans leurs salaires et par le chômage.
Voici quelques chiffres qui prouvent que la
crise ne cesse pas de s’élargir.
Exportation des fabriqués de coton :
492 millions de francs au premier trimestre
1931 contre 806 millions de francs au pre
mier trimestre 1930 ;
Fabriqués de laine ; 562 millions au lieu
de 802 millions.
Importation de laine : 837.000 quintaux
contre 11 million.
Importation de laine des colonies (Algérie,
Maroc, Tunisie, A.O.F., Syrie) : 6.000 quin
taux contre 11.500. C’est la prospérité aux
colonies.
Importations de coton : 980.000 quintaux
contre 11 million 117.000.
Ces chiffres du premier trimestre seront cer
tainement aggravés pour le second.
L’extension du chômage depuis un mois en
est le résultat.
C’est ça, le régime capitaliste...
'IIIIIIIIBIIIIIIIIIIIIIlIRlIlBRlIlllllllIIÜIIIISIIIIIf
Lire en 4 e page :
A LA POINTE DU COUTEAU
less chôzxieurs et twatminots
Le fonds municipal de chômage a été sup
primé. Les 4 bras sont appliqués sur la ligne
de Lyons.
Engler était de la Commission de chômage
où il avait été installé en mars par Métayer.
Engler entend diriger seul le syndicat des
employés de Tramways de Rouen.
Qu’a-t-il fait à la Commission de chôma
ge ? Que fait-il dans le Syndicat des Tram
ways ?
Le 17 juin, une délégation des chômeurs
de Rouen se rendait à la mairie et posait cette
question : « Pourquoi le fonds de chômage est-
il supprimé ? » Voici la réponse qui fut
faite : « Le fonds municipdl de chômage a
été supprimé sur l’avis de la Commission où les
délégués ouvriers eux-mêmes ont reconnu que
le chômage total avait disparu et que ceux
qui ne voulaient pas travailler étaient les seuls
chômeurs complets ».
Ceci explique pourquoi Engler est allé seul
en délégation à la mairie et au nom des chô
meurs, le 15 juin.
Il ne voulait pas que les chômeurs connais
sent sa conduite écœurante dans la Commis
sion et ses mensonges sur les avantages ac
quis pour les dockers.
Engler contre les chômeurs, montre une
fois de plus, sa supériorité. En mars, Engler
prétendait avoir obtenu l’ouverture du fonds
de chômage par des pétitions. Chacun sait
que c’était un mensonge, il n’aurait pas eu
10 signatures, et il ne les a même pas cher
chées.
Aujourd’hui, ce n’est plus un mensonge
mais d’un cynisme révoltant, Engler, de la
délégation ouvrière — ce n’est pas un chô
meur professionnel, lui, le « Journal de
Rouen » ne l'insultera pas — déclare :‘(f II
n’y a plus de chômeurs si ce n’est quelques
fainéants ».
Il avait ensuite déclaré que seuls les doc
kers l’intéressaient et auraient quelques avan
tages.
Précisément, nous obtenons, après les ma
nifestations de samedi dernier, quelques se
cours pour toutes les corporations, excepté
pour les dockers, même lorsqu’ils sont^très
chargés de famille.
Engler a bien travaillé pour les chômeurs.
Et les dockers, menacés d’une nouvelle di
minution attendront en vain les appels à la
lutte d’Engler.
Dans les tramways de Rouen, que fait
Engler ? Comme dans la Commission de chô
mage, il poursuit la politique de Métayer et
de Vente, politique de rationalisation qui doit
aboutir à l’augmentation du rendement par
les réductions de temps, l’application à tout
prix des 4 bras ; à la compression du person
nel, qui est fatalement liée à tout cela ; à la
diminution des salaires et enfin, l’augmentation
des accidents.
L’accident survenu le 22 juin, avenue Jean-
Jaurès, à Petit-Quevilly, nous apporte une
triste confirmation.
Pour appliquer les 4 bras sur la ligne de
Lyons, Métayer et Vente, bien d’accord,
emploient le vieux matériel sur les autres li
gnes.
Ce matériel est en mauvais état, les freins
ne répondent pas, le fonctionnement du ra-
masse-corps est douteux, néanmoins, on ré
duit le temps aller et retour. Ainsi, avec un
matériel neuf, il était alloué encore la semai
ne dernière, 1 heure 10 pour faire aller et
retour Rive-Droite-Petit-Quevilly, il n’est
plus alloué aujourd’hui que 55 minutes.
L’affreux « Journal de Rouen », insulteur
officiel des employés de tramways, au lieu
d’affirmer que le watman marchait à vive
allure, alors qu’il ne marchait que sur un mo
teur, ferait bien de rechercher les véritables
responsables au lieu d’essayer par ce genre de
saleté de permettre l’inculpation de ce tra
vailleur.
L’ânerie qui termine l’article du « Journal
de Rouen » montre clairement son dessein :
(( Le choc fut extrêmement violent puisque le
phare du tramway fut complètement aplati ».
Ce cynique imbécile pense, sans doute, que
les phares sont en tôle de chaudière de lo
comotive, alors que c’est du 4/10 de milli
mètre et qu’un coup de poing y fait déjà sa
place.
En face des attaques contre les employés,
contre les chômeurs, contre les militants, En
gler, lui, ne connaît qu’un ennemi, comme le
Journal de Rouen) : le communisme.
Chômeurs et dockers sont renseignés et les
traminots réfléchissent.
La majorité confédérale avait raison !
Jean RlVIÈRE.
Dans les Entreprises
Trois mois nous séparent du VII e Congrès
de la C. G. T. U.
La lutte de classes a pris dans notre pays,
le dernier atteint par la crise, une acuité
qui va sans cesse en augmentant.
La bourgeoisie attaque ; rationalisation,
licenciements, chômage, vie chère, offensi
ve contre les salaires, répression à l’usine,
violences policières, telles sont les réalités
« supérieures » dont chaque jour les ouvriers
sont les bénéficiaires, grâce à la « démo
cratie » capitaliste.
Les masses exploitées réagissent; les mou
vements revendicatifs qui se déclanchent
dans toutes les industries prouvent la rapi
dité avec laquelle se développent leur vo
lonté de lutte, leur ardeur combative.
La bourgeoisie a son plan pour résoudre
la crise sur le dos des travailleurs; elle a
sa stratégie étudiée, sa tactique mouvante.
Elle mobilise toutes ses forces, se cherche
des soutiens, des complices jusque dans les
rangs de la classe ouvrière.
Celle-ci doit être informée de l’enjeu de la
bataille, des conditions dans lesquelles elle
se déroule, avoir en conséquence elle aussi
son programme son plan d’action.
Le VI° Congrès de la C.G.T.U. va avoir
ainsi à établir le bilan des expériences qui
viennent d’être vécues à travers le pays, à
marquer le rôle qu’y auront joué les organi
sations unitaires; à assigner aux prochaines
batailles ouvrières, en rapport avec les for
ces en présence, les objectifs précis à attein_
dre, à déterminer les formes d’organisation,
les méthodes de lutte, les mieux appropriées
aux conditions spécifiques de la lutte de
classes en France dans la période actuelle.
C’-çst dire que, durant cette période de
préparation au Congrès, la C.G.T.U. et
toutes ses organisations aux différents éche
lons vont avoir à puiser beaucoup, du sein
même du mouvement ouvrier. Et qu’il leur
faut resserrer encore davantage leur con-
j tact avec les masses, accentuer à cet effet
j leur pénétration au sein des entreprises,
appeler les ouvriers de toutes catégories,
dans toutes les industries à la discussion
sur les problèmes portés à l’ordre du jour
du Congrès Confédéral Unitaire.
Les organisations unitaires doivent acti
vement s’engager dans cette voie; réunions
corporatives, réunions d’usines, tribunes de
discussion dans la presse, sont des moyens
qui peuvent permettre la large discussion
que nous recherchons.
Mais la classe ouvrière ne s’intéresse réel
lement à celle-ci que dans la mesure où
elle leur apparaîtra étroitement liée à toutes
les préoccupations essentielles qui agitent
présentement l’esprit des travailleurs.
C’est en partant de leurs aspirations les
plus profondes, en nous intéressant à leurs
conditions de vie à l’usine, en suivant leurs
réactions, en face de l’offensive patronale,
c’est en discutant avec eux de la lutte à
mener pour les revendications immédiates,
c’est en les conseillant, les soutenant et les
organisant dans cette lutte, que nous sau
rons inspirer aux ouvriers la confiance né
cessaire pour qu’ils nous apportent le fruit
de leur propre expérience et nous communi
quent leur opinion sur les problèmes d’or
dre pratique.
C’est par la suite, entraînés par l’action
et le désir de vaincre, qu’ils se prononce
ront pour notre stratégie et notre tactique
révolutionnaires, dont la justesse se sera
trouvée vérifiée au cours de la lutte.
iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimi
Aux camarades
détenteurs de listes
de la souscription
contre les Fêtes Jeanne-d’Arc
Nous rappelons que les listes de la Sous
cription qui devait être close à la fin mai
doivent toutes rentrer sans tarder.
Nos camaracües en prendront bonne note.
K K
— T’as vu ce qu’ont fait les Pionniers du
Madrillet pour les copains du Nord ?
— C’est un bel exemple ; nous les dépas
serons.
N OTRE OPINION
lies saatfeüFs
d’flmépiqae!!!
Rien ne va plus dans le monde ca
pitaliste.
La crise ne cesse pas de s’accroître.
Il y a des relents de panique. Le
monde a les yeux fixés sur l’Allema
gne.
Que s’y passera-t-il dans les mois
prochains ?
Guerre civile? Révolution? Plan
Datoes ? Plan Young? Traité de Ver
sailles ?
Des débris. Autant en emporte le
vent de tempête qui souffle sur le
monde capitaliste.
La bourgeoisie, faire des plans ? Or
ganiser la production, la consomma
tion, les échanges? Allons donc.
Chacune de ses créations nouvelles
fait naître un nouveau chancre qui la
ronge.
« Le boche paiera » de l’honnête
Klotz est bien loin...
HooVer veut sauver les capitaux
américains d’Europe très menacés.
Il veut remonter le moral de la bour
geoisie.
Il veut supprimer une cause essen
tielle des luttes entre Etats capitalistes.
Il veut sauver T Allemagne d’événe
ments redoutables pour le régime.
Il propose l’arrêt pendant un an du
paiement des dettes de guerre.
Et dans un an ?
Le président Hoover a trouvé un re
mède.
Il en faudra d’autres que ça pour
guérir le malade.
Les communistes sont pour la sup
pression de toutes les dettes de guerre.
Ils l’ont toujours préconisé et il n’y
avait pas trop d’insultes contre eux.
Les communistes sont contre le paie
ment des frais de la guerre et des frais
de la crise par le prolétariat.
La proposition Hoover acceptée et
appliquée, les capitalistes de chaque
pays n’en vont pas moins continuer à
faire supporter au prolétariat affamé
les conséquences de la guerre et de la
crise.
Les travailleurs Vont s’en rendre
compte rapidement.
Seule la lutte révolutionnaire derriè
re les drapeaux rouges du communis
me pourra faire avancer l’heure de la
seule libération possible, celle qu’ont
su réaliser les travailleurs russes dont
l’œuvre magnifique saute encore plus
clairement aujourd’hui aux yeux de
tous.
A bas le traité de Versailles!
A bas le plan Hoover!
Vive la Révolution soviétique !
BREMONT.
ÇA. SSt LA.
Blum admire les chefs socialistes d’Allemagne...
Ce sont des héros : ils sacrifient le prolétariat alle
mand au maintien de la dictature de Brüning. Ils
trahissent à corps perdu. Saluez, M. Blum !
XXX
Le député socialiste Evrard écrit dans le « Popu
laire » cette saloperie contre la classe ouvrière :
« Fous ces braves mineurs du Pas-de-Calais qui
avaient applaudi nos dicours contre la guerre, tous
ces vaillants citoyens qui s’étaient époumonnés à
crier plus fort les uns que les autres : A bas la guerre !
nous ne marcherons pas !, s’en allèrent en chantant
(en 1914) prendre les « trains de plaisir » pour Ber
lin ».
E.t Evrard conclut : « Le peuple de France fait
la guerre sans rechigner quand il s’agit de défendre
son pays ». On croirait lire Villette du « Journal
de Rouen ».
XXX
Le socialiste Sixte-Quenin écrit, lui, à propos du
vote contre les crédits militaires : « Je pense qu’il
est puéril de maintenir dans la loi du Parti une obli
gation que chacun s’accorde, en lui-même, à recon
naître qu’il faudra la supprimer prochainement ».
Sixte-Quenin est comme Lebret, pour la suppres
sion de la feuille de vigne socialiste.
XXX
Les élections roumaines, malgré une terreur
inouië, avaient donné 73.000 voix communistes et 6
mandats au Parti. Avec l’aide tles chefs socialistes
roumains, le roi bourreau Carol fait supprimer ces
six mandats.
xLxjx
Elections aussi en Bulgarie. Même terreur. Pour
tant, magnifique succès de notre Parti Communiste
bulgare qui obtient un grand nombre de voix et 32
élus. Le communisme est mort, n’est-ce pas? Et le
« Populaire » est obligé d’écrire : « Le parti socia
liste de Bulgarie n’a aucune influence sur le prolé
tariat ».
XXX
On sait que le cardinal primat de Hongrie, Seredi,
était aux fêtes Jeanne d’Arc, reçu par nos radi
caux rouennais. Ce qu on sait moins, c est qu il a eu
à Paris une entrevue avec l’impératrice Zita et qu’il
était en mission pour négocier avec le gouvernement
français, et par l’intermédiaire du maréchal Lyautey,
la restauration monarchique en Hongrie du prince Ot
to de la famille Habsbourg !
x x;x
C’est pour ça qu’à la Foire Coloniale, Mossieu
Paul Boncour a banqueté en compagnie du maré
chal jésuite Lyautey dont il était l’invité.
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