Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-04-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 avril 1931 24 avril 1931
Description : 1931/04/24 (N241). 1931/04/24 (N241).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4571529f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
6* ANNEE. -N 1 241.
LE NUMERO > 40 ÜNTïMlS,
VENiftlBi %4 AVHll 1931,
ayÿayÆ»was»iffa
Organe Régional
du Bloc OuvrieretPaysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUEN — Téléphone 4S 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Après notre Congrès
RÉGIO NAL UNI TAIRE
Au Travail
La grosse majorité des syndicats unitaires
vient de nouveau d’affirmer sa confiance et
son accord avec la majorité confédérale de
la C.G.T.U.
Ceci prouve que nous sommes dans la bon
ne voie, il faut donc redoubler d’ardeur dans
la réalisation de nos tâches.
La préoccupation essentielle des commu
nistes, des majoritaires, doit être la conquête
de la majorité de la classe ouvrière.
Nous parviendrons à réaliser cet objectif si
nous savons préparer sérieusement les luttes
ouvrières, si nous faisons la démonstration
évidente que nous sommes les vrais défenseurs
des intérêts de classe du prolétariat.
Il est évident que la bourgeoisie et tous
ceux qui ont abandonné la lutte des classes
dresseront tous les obstacles possibles pour
tromper les travailleurs, pour essayer de les
écarter de nous, .et les dresser les uns contre
les autres.
Mais la situation des ouvrières dont les con
ditions de vie sont sans cesse battues en brè
che par le patronat, les poussera vers les solu
tions de plus en plus radicales.
En premier lieu il faut que nos mots d’or
dre de lutte et nos méthodes d’action soient
popularisés au sein des masses ouvrières et
dans les syndicats. C’est le travail des frac
tions communistes qui, d’ailleurs, ne doivent
pas se contenter de cela.
Il faut aussi que nous sachions, que nous
connaissions dans chaque usine où nous som
mes, les revendications ies plus élémentaires
des travailleurs.
Quand nous avons fait ce travail d’éclair
cissement, quand nous connaissons les reven
dications élémentaires des travailleurs, for
mons alors le comité de lutte en faisant ap
pel à tous les travailleurs pour la nomination
de leurs délégués. Ne heurtons pas les tra
vailleurs réformistes, chrétiens, inorganisés ou
minoritaires par des injures.
Sachons au contraire travailler avec eux
pour la réalisation du front unique à la base
qui permettra de battre le patronat et de
démasquer c.eux qui collaborent avec lui.
Si nous savons faire ce travail, nous ver
rons alors nos syndicats unitaires se renforcer,
d’autres se créer et notre congrès d’unité,
notre C.G.T. unique de classe se réaliser et
devenir une force avec qui le patronat devra
compter.
Dans nos syndicats qui existent actuelle
ment, il faut que règne une plus large démo
cratie.
Il faut aussi savoir attirer les jeunes par
la création de clubs sportifs, de cercles d’étu
des professionnels, qui peuvent bien être don
nés par des ouvriers adultes.
Et pour tous, pour les syndiqués et leurs
familles, des soirées récréatives (bals et con
certs), des causeries sur les tâches du syndi
calisme, des conseils juridiques, la création
de caisse de solidarité, etc., etc...
En un mot il faut que le syndicat unitaire
intéresse l'ouvrier au moment des batailles,
mais aussi qu’il se sente attiré, retenu en y
trouvant aussi les distractions et les conseils
nécessaires.
C’est ainsi que nos syndicats peuvent de
venir des syndicats de masse et que nous au
rons la confiance de la majorité de la classe
ouvrière. II ne faut pas oublier que les com
munistes ont une tâche immédiate à réaliser,
c’est la préparation du l or mai.
Sur la base de nos mots d’ordres, que
dans les usines, sur le port, sur les chantiers,
dans les gares, les travailleurs manifestent.
Par la grève de 24 heures, par des arrêts
sur le tas, etc...
Le 1 er mai au matin, tous au lieu de tra
vail pour le débauchage, partez ensuite vers
ies lieux de rassemblement en manifestant.
M. Dupont.
LA BATAILLE DANS LE TEXTILE
Avec les grévistes de Cours
et *f@ XtoxÊiilly
Préparons la lutte
Courageusement, sans défaillance, les
5.000 travailleurs et travailleuses de Cours
poursuivent la lutte contre les exploiteurs
de la couverture.
Il y a treize semaines que leur bataille du
re. Les travailleurs et travailleuses du Tex
tile de Rouen, Dannétal, Barentin, de la Val*
lée de Cailîy, de Saint-Etienne qui ont ba
taillé l’année dernière sauront se représen
ter ce qu’une telle endurance cause de sa
crifices dans les foyers grévistes.
A Romilly, les ouvriers de la bonneterie,
malgré les manœuvres du patronat qui or
ganise le chômage massif dans ce secteur
de l’Aube, tiennent depuis deux semaines
et résistent aux diminutions qui sont en cer
tains endroits appliquées.
Pour ces vaillants lutteurs, la solidarité
doit s’organiser; faites circuler des listes de
souscription, apportez à ceux qui luttent,
pour eux comme pour vous i votre obole.
Dans le Nord, le Consortium a dit sa vo
lonté de réduire les salaires aussitôt le I er
mai. Les réformistes se démènent auprès
des ouvriers qui les suivent encore pour les
endormir jusqu’à ce délai, les assurant que
les plat-ventres qu’ils font dans les salons
des patrons en allant en « pourparlers » vont
faire reculer ces derniers.
Ils s’apprêtent à trahir, comme en 1928,
lorsque les ouvriers et ouvrières vont se
dresser par la lutte contre les attaques con
tre leurs maigres salaires.
Et dans notre région, la situation est-elle
meilleure P
Non ! Le chômage augmente, ou com
mence à parler de fermeture de certaines
usines, telles Lemarchand, à Petit-Quevilly.
A Darnétal, des diminutions de 6 % sur les
tarifs vont être appliquées à la prochaine
paye, dans la confection.
A Malaunay, des bruits circulent chez
Grafton pour une diminution de 15 %.
Et en même temps d’autres dont l’origine
n’est pas douteuse, qui préparent, le terrain
pour la diminution et que les travailleurs
doivent dénoncer comme mensongers sont :
« Pour que le travail reprenne, pour qu’il
n’y ait plus de chômage, il faut que la dimi
nution ait lieu ».
Il suffit de regarder autour de soi pour
comprendre toute la manœuvre. 11 n’y a pas
une usine textile de notre région qui ne chô
me le samedi et le lundi. Dans la majorité
des usines, même les jours de travail, les
ouvriers et ouvrières attendent des heures
et des jours après le boulot. Telle tisseuse
de Malaunay, par exemple, arrive bien pé
niblement à se faire 160, 180 fr. la quin
zaine, et on pourrait multiplier les exemples.
Les patrons mentent quand ils font circu
ler de tels canards. Leur objectif immédiat
devant la crise, c’est diminuer les salaires,
augmenter le rendement de chaque ouvrier
sans frais.
Même s’ils arrivaient à ces fins, et les tra
vailleurs de notre région ne les laisseront
pas faire sans résistance; rien ne garantit
aux ouvriers du textile qu’au lieu de deux
jours de chômage il n’v en aura pas 3 ou 4
la semaine.
Tout indique au contraire que la crise ne
peut qu’aller en s’aggravant. Depuis 1929,
dans les pays capitalistes, le nombre des
chômeurs n’a fait qu’augmenter. '
Par suite du chômage des ouvrières et
ouvriers ont perdu déjà ico fr., 120 fr., 150
fr. chaque quinzaine; c’est impossible de vi
vre avec des salaires aussi réduits, c’est
impossible de laisser diminuer de si mai
gres ressources.
Pas d’illusions; rien n’attendrira les sin
ges; c’est la lutte qui les fera reculer.
11 faut la préparer pour vaincre. La 19'
Union Régionale Unitaire, nos syndicats du
textile, malgré l’inertie à Rouen de nos mi
noritaires connue Germaine Goujon, vont se
mettre à la tâche pour aider les travailleurs
menacés.
Pas un sou de diminution.
Un relèvement horaire de nos salaires, qui
nous permettra de récupérer moins ce
que le chômage nous fait perdre.
Opposons-nous à toute augmentation de
notre tâche; réclamons la réduction des heu
res de travail, contre la fermeture des usi
nés.
Avec les textiles de Cours et de Romilly,
à qui nous devons apporter la solidarité la
plus large que possible, défendons nos con
dirions d’existence.
Préparons notre i ,:r Mai de combat.
0. Brière.
Appel de la 19 e Union Régionale Unitaire
Travailleurs î
Unitaire?, Confédéré?, Chrétien?
irçorgani?é?, de toute? tendance?, de
toute? opinion?
LA CRISE ECONOMIQUE S’AGGRAVE,
LES SALAIRES SONT PARTOUT MENACES,
LE CHOMAGE DEVELOPPE SES RAVAGES,
LES IMPOTS ET LE COUT DE LA VIE NE CESSENT D’AUGMENTER,
LA MISERE ENTRE DANS LES FOYERS OUVRIERS,
LE CAPITALISME RENFORCE SA REPRESSION,
ET PREPARE ACTIVEMENT UNE NOUVELLE GUERRE,
CONTRE LA RUSSIE SOVIETIQUE, L’IMPERIALISME PREPARE L’INTER
VENTION ARMEE.
LE 1 er MAI
REALISONS NOTRE UNITE D’ACTION CONTRE LE PATRONAT, CONTRE
L’ETAT BOURGEOIS.
POUR NOS REVENDICATIONS
CONTRE LA FERMETURE DES USINES,
CONTRE LE CHOMAGE ET LES DIMINUTIONS DE SALAIRES,
POUR DE VERITABLES ASSURANCES SOCIALES,
POUR UNE INDEMNITE DE CHOMAGE MINIMUM DE 20 FRANCS
FORMEZ VOS COMITES DE L&'fÎE, VOS COMITES DE CHO
MEURS, ELISEZ VOS DELEGUES.
MANIFESTEZ dans la rue, dans les ateliers.
DEPOSEZ VOS REVENDICATIONS.
PREPAREZ VOS LUTTES pour arracher la journée de 7 heures et
les augmentations de salaires,
CONTRE LA REPRESSION, POUR LA DEFENSE DE L’UNION
SOVIETIQUE.
Tous à la porte de vos Usines et
chantiers le 1 er Mai pour le débauchage
La Commission Exécutive Régionale.
Notre concours
d’Abonnements
Une lettre de l’abonneur Baudry
Nous publions ci-dessous la lettre de notre cama
rade Baudry, qui fait suite à celle de notre camarade
Vimart parue la semaine dernière.
La somme de résultats qu’a obtenu notre ami, aidé
dans ce coin par notre camarade Larcher, démontre
aux camarades de nos grosses agglomérations ouvriè
res, Rouen, Le Havre, Dieppe ce qu’il est possible
de faire pour soutenir et développer notre journal de
classe.
Depuis le concours, 45 abonnements nouveaux
ont été faits à Honfleiir, ce qui n’empêche pas no
tre camarade Baudry de faire une vente moyenne de
50 numéros chaque semaine.
Dans celte petite ville calotine, réactionnaire par
excellence, notre « Prolo » esf diffusé à plus de
115 exemplaires chaque semaine.
Si cette proportion existait, et ce serait possible
dans la région havraise et rouennaise, noire « Prolé
taire » tirerait à plus de 10.000 et nous aurions des
ressources régulières, assurées; l’existence et le dé
veloppement de notre « Prolo » seraient moins pro
blématiques.
Notre concours est une étape vers ce but.
Camarades de la Seine-Inférieure! Houfleur, Lou-
viers vous montrent le chemin.
Nos meilleurs recruteurs, Vimart, Baudry, James,
vous appellent à les imiter.
Pour notre « Prolo » vous les entendrez et vous
ferez le maxirnutft.
Honfleur, le 20 Avril 1931.
Chers Camarades,
Dans le « Prolé » du 17 avril, j’ai lu la lettre du
camarade Vimart, premier du classement à la date du
10 et demandant à ce que la clôture du concours soit
reportée à fin mai dans l’intérêt de la diffusion de
notre hebdomadaire dont le tirage est le plus fort de
la région, mais qui pourrait l’être encore davantage.
Je ne pense pas, quant à moi, qu’il puisse se trou
ver des camarades ou lecteurs pour élever des objec
tions, si l’on songe que les effectifs fixés par le
journal sont loin d’être atteints. Pour ma part,
tout en étant le 3’ du concours, je m'y rallie
et je souhaite que tous les abonnés, anciens et nou
veaux lecteurs, fassent le nécessaire autour d’eux
en diffusant largement le « Prolo », afin que d'autres
ouvriers puissent prendre contact avec le seul organe
de leur classe et se rendent à l’évidence sur la
besogne de débourrage de crânes qu’il fait, à l’en
contre de l’autre presse, de droite ou de gauche,
qui n a qu’un seul objectif : endormir pour exploiter
davantage la masse ouvrière.
Que les copains qui ont commencé le bon travail
l’accentuent et que ceux qui n'ont pas encore com
mencé s’y mettent, pour une recrudescence de nou
veaux abonnés.
Recevez, chers camarades, mon fraternel salut.
Baudry, Honfleur.
CLASSEMENT
l or Vimart, 534 mois ; 2° James, 399
mois ; 3 e Baudry, 393 mois ; 4 e Rose Brière,
297 mois ; 5 e Graneau, 228 mois ; 6 e Be
noist y 186 mois ; 7° Larcher, 156 mois ; 8°
M curant, 138 mois.
Et voilà Baudry qui menace sérieusement
le deuxième concurrent.
Cependant que notre camarade James fait
des efforts persévérants pour rattraper Vi
mart.
Réussira-t-il ? Douze abonnements d’un
an n est pas un obstacle infranchissable pour
un recruteur de la trempe de James.
Mais Vimart prend, chaque semaine, de
l’avance...
Entre Rose Brière et Graneau la lutte de
vient chaude. Qui l’emportera de Rouen ou
du Havre ?
Quand on est socialiste...
...On applique la tactique « classe contre
classe ».
En votant pour le comte de Fols, contre le
condamné politique Marty;
En maintenant Blum-Bénard contre le
condamné politique Jacques Duclos;
En utilisant l’aventurier avocat Henry
Torrès contre Marty emprisonné;
En faisant élire Simounet par l’évêque de
Bergerac;
En faisant élire Jardel par le curé de Bel
leville contre i« communiste Thorez;
En se maintenant à Alfortville contre les
communistes arrivés en tête;
En faisant élire à Saint-Ouen le délégué
de Billiet.
Les chefs socialistes sont logiques : ils
défendent la classe bourgeoise, là comme
partout, contre la classe ouvrière.
La fête Jeanne d’Arc
La souscription de Monseigneur
Travailleurs, soutenez
la campagne du “ Prolétaire ”
L’époque des fêtes Jeanne d’Arc est pro
che.
Fête nationaliste et militariste où l’armée
et la marine de guerre joueront les grands
rôles.
Fête religieuse de l’Eglise catholique avec
tout faste voulu.
Les sabres et les soutanes tiendront le haut
du pavé rouennais.
Pendant une semaine, se multiplieront les
manifestations patriotiques.
La fête coûtera plusieurs millions.
La municipalité radicale de Métayer a
voulu se montrer imbattable en chauvinisme
intégral.
La franc-maçonnerie municipale collabore
avec l’archevêché.
Jamais encore, sauf pendant la guerre, une
municipalité dite de « gauche », c’est-à-dire
tenue devant les ouvriers de sauver au moins
es apparences, n’avait aussi ouvertement pra
tiqué l’Union sacrée avec ceux qu’on appelle
es calotins.
xxx
La ville va dépenser plus d’un million, di
rectement, mais plusieurs millions si l’on
compte les dépenses de « toilettes ».
Monseigneur ne reste pas en arrière, de son
côté.
Il ouvre une grande souscription publique
pour recevoir « dignement, » les cardinaux,
archevêques, évêques, prélats de l’Eglise ve
nant du monde entier.
Les paroissiens pauvres se font tirer les
oreilles.
Mais les capitalistes, qui connaissent tout
le sens nationaliste et religieux, tout le sens
d’oppression des fêtes Jeanne d’Arc, se mon
trent généreux.
xxx
Voici quelques souscriptions de ces patrons
si rapaces à l’égard de leurs ouvriers, de ces
patrons qui se plaignent tant de leurs difficul
tés présentes, qui baissent les salaires ouvriers,
mais qui ont encore de l’argent pour payer
la procession :
Worms et Cie, 500 fr. ; baron de Rothiacob,
500 fr. ; Société Générale des Manutentions, 500 fr. ;
Porraz frères, 500 fr. ; Pompes Funèbres générales,
1.000 fr. ; Forthomme, 500 fr. ; Madame Fauquet,
200 fr. ; Aubin, 300 fr. ; Société Générale, 200 fr. ;
Papeteries Aubry, 200 fr. ; Wargnier, 100 fr. ; Cré
dit Lyonnais, 200 fr. ; C.C.M.T., 200 fr. ; Banque
Populaire, 100 fr. ; Démarais, 200 fr. ; Banque
Adam, 200 fr. ; les Armateurs Français, 100 fr. ;
Comptoir National, 200 fr, ; Crédit du Nord, 200 fr. ;
Vacuum, 500 fr. ; Badin, 500 fr. ; Leverdier, 1.000
fr. ; Normandie-Assurance, 1.000 fr. ; Docks et En
trepôts, 1.000 fr. ; S.A. T.O.P., 250 fr. ; Mutuel
le de Rouen, i.000 fr. ; Pétroles Jupiter, 250 fr. ;
Société Nationale d’Affrètement, 500 fr. ; Centrale
d’Energie Electrique, 250 fr. ; Etablissements Econo
miques, 500 fr. ; Ténart, 500 fr. ; Navigation et
Charbons, 500 fr. ; Compagnie du Gaz, 200 fr. ;
comte d’Harcourt, 1.000 fr. ; marquis de Pomereu,
1.000 fr. ; etc., etc., etc...
•
XXX
N’est-ce pas là une grande souscription de
classe où tous les capitalistes se retrouvent,
au service de leur régime ?
Tous sentent la nécessité d’apporter leur
quote-part aux démonstrations que prépare
Monseigneur.
Pour eux, c’est un placement.
Eh ! bien, notre Prolétaire, qui veut me
ner à cette occasion la plus énergique cam
pagne antinationaliste et antireligieuse, qui va
être le seul à se dresser contre la démonstra
tion chauvine du cinq-centenaire de Jeanne
d’Arc, notre Prolétaire fait appel à tous ses
lecteurs ouvriers.
A la souscription bourgeoise de Monsei
gneur, nous voulons apposer la souscription
prolétarienne de la presse ouvrière, de notre
Prolétaire Normand, si vaillant, grâce à l’ap
pui des ouvriers.
La campagne que nous entendons mener en
mai va nous attirer une série d’attaques vio
lentes de la part de la bourgeoisie qui sait
combien le prolétariat rouennais est opposé à
ce qu’on nous prépare, qui sait combien 1 in
vasion. des traîneurs de sabre et des soutanes
indisposera les travailleurs.
Il faut aider le Prolétaire, en ce moment
plus que jamais.
Aux billets des bourgeois, les ouvriers op
poseront leurs gros sous, en grand nombre.
A la souscription d,e Monseigneur, répon
dez tous, en masse, par la souscription pour
la campagne du Prolétaire contre les letcs
Jeanne d'Arc.
Sans perdre une minute.
A. COSTENTIN.
NOTRE OPINION
LWiiliie lartyre
Le 6 mai prochain s’ouvrira à Paris
l’Exposition coloniale.
Grande manifestation impérialiste.
Tardieu a lancé la formule: « l’em
pire français ».
Acculée par la crise, la France Veut
exploiter à fond son domaine colonial.
L’Exposition est accompagnée d’u
ne gigantesque réclame.
On ne parle que des merveilles de
l’Afrique, de l’Indochine, de Mada
gascar.
Des bienfaits de la civilisation fran
çaise.
Le Parti Communiste aussi, va par
ler de la colonisation, à l’occasion de
l’Exposition.
Pas cùmme les socialistes, pour cé
lébrer une conquête « pacifique » qui
ne se fait qu’à coups de canon.
Non. Mais pour établir un bilan.
Le bilan des rapines et des crimes
des conquérants.
Le bilan des souffrances des oppri
més.
La colonie la plus peuplée, la plus
riche de l’empire colonial français,
est celle où la misère est la plus atroce,
où la clique des requins impérialistes
applique les mesures les plus féroces
contre le peuple affamé et révolté.
C’est l’Indochine.
Quelques chiffres en diront plus
long qu’un exposé. «
Voici comment, en 1930 seulement,
la France de Tardieu-Briand-Varenne
a porté la civilisation en Indochine :
86 condamnations* à mort;
34 exécutions capitales;
104 condamnés aux travaux forcés à per
pétuité;
14 à 20 ans;
12 à 10 ans;
44 autres condamnés aux travaux forcés;
166 à la déportation;
148 à la prison;
1.300 villages rasés, incendiés;
1 millier de fusillés aux manifestations;
600 tués par des bombes d’avions.
Voilà ce que célébrera, cette année,
notre République bourgeoise dans son
exposition.
Mais les peuples coloniaux poursui
vront leur lutte pour la libération.
Le Parti Communiste les y aidera.
BREMONT
A ROUEN,
CE QU’ILS TOUCHENT!
■R.TJubojc
La femme du chômeur :
— Oui, regarde les bien, va ! 47 fr. 50 pour man
ger toute une semaine, s'habiller, payer le loyer!
IA\A/VVVVVVVVAA/VV\/VVVWVVWVVVVVVVVV WWWVVVWVVV V
LA “REVOLUTION” ESPAGNOLE
Briand royaliste
Le « Populaire », qui a le « délire sacré »
quand il nous parle de la Révolution bourgeoi
se d’Espagne, qui s’enthousiasme à vérifier le
républicanisme tout neuf des généraux d’AI-
fonso, des capitalistes et des curés de l’In
quisition, le « Popu » fulmine contre la pres
se et le gouvernement français.
Il est vrai que de I’ « Ami du Peuple » au
« Matin », en passant par la radicale «Ere
Nouvelle », du « Flavre-Eclair » au « Jour
nal de Rouen », toute la presse la plus lue
en Lrance mène une gigantesque et furieuse
campagne en faveur du chômeur Alfonso et
de sa malheureuse famille.
11 est vrai que le gouvernement et son Chiap-
pe multiplient les démonstrations d’amitié à
l’égard du roi dégommé.
Il est vrai qu’il paraît se passer à Paris
la plus sale cuisine diplomatique, policière,
capitaliste, politique, pour aider le sinistre
roi déoJ^i à recouvrer son trône.
Il est vrai que la France hospitalière qui
a chassé des milliers d’émigrés révolutionnai
res ou même simplement bourgeois républi
cains venus d’Italie, d’Espagne, de Flongrie,
de Pologne, semble avoir un faible pour les
amateurs de trônes.
Elle accueille à bras ouverts Alfonso, après
Boris de Bulgarie, Marie de Roumanie, Ôtto
de Hongrie, Cyrille de Russie.
Elle couvre et aide 1 ’activité des cliques
qui entourent ces satrapes pour leur reconqué
rir des trônes.
Fi,Ile est dans*la tradition, pas celle de 93,
celle d’après 93. La France n’a t elle pas
lait la guerre pour donner Rome au pape, un
roi à l’Espagne, un roi à l’Italie, un empe
reur à l’Allemagne ?
LE NUMERO > 40 ÜNTïMlS,
VENiftlBi %4 AVHll 1931,
ayÿayÆ»was»iffa
Organe Régional
du Bloc OuvrieretPaysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUEN — Téléphone 4S 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
Après notre Congrès
RÉGIO NAL UNI TAIRE
Au Travail
La grosse majorité des syndicats unitaires
vient de nouveau d’affirmer sa confiance et
son accord avec la majorité confédérale de
la C.G.T.U.
Ceci prouve que nous sommes dans la bon
ne voie, il faut donc redoubler d’ardeur dans
la réalisation de nos tâches.
La préoccupation essentielle des commu
nistes, des majoritaires, doit être la conquête
de la majorité de la classe ouvrière.
Nous parviendrons à réaliser cet objectif si
nous savons préparer sérieusement les luttes
ouvrières, si nous faisons la démonstration
évidente que nous sommes les vrais défenseurs
des intérêts de classe du prolétariat.
Il est évident que la bourgeoisie et tous
ceux qui ont abandonné la lutte des classes
dresseront tous les obstacles possibles pour
tromper les travailleurs, pour essayer de les
écarter de nous, .et les dresser les uns contre
les autres.
Mais la situation des ouvrières dont les con
ditions de vie sont sans cesse battues en brè
che par le patronat, les poussera vers les solu
tions de plus en plus radicales.
En premier lieu il faut que nos mots d’or
dre de lutte et nos méthodes d’action soient
popularisés au sein des masses ouvrières et
dans les syndicats. C’est le travail des frac
tions communistes qui, d’ailleurs, ne doivent
pas se contenter de cela.
Il faut aussi que nous sachions, que nous
connaissions dans chaque usine où nous som
mes, les revendications ies plus élémentaires
des travailleurs.
Quand nous avons fait ce travail d’éclair
cissement, quand nous connaissons les reven
dications élémentaires des travailleurs, for
mons alors le comité de lutte en faisant ap
pel à tous les travailleurs pour la nomination
de leurs délégués. Ne heurtons pas les tra
vailleurs réformistes, chrétiens, inorganisés ou
minoritaires par des injures.
Sachons au contraire travailler avec eux
pour la réalisation du front unique à la base
qui permettra de battre le patronat et de
démasquer c.eux qui collaborent avec lui.
Si nous savons faire ce travail, nous ver
rons alors nos syndicats unitaires se renforcer,
d’autres se créer et notre congrès d’unité,
notre C.G.T. unique de classe se réaliser et
devenir une force avec qui le patronat devra
compter.
Dans nos syndicats qui existent actuelle
ment, il faut que règne une plus large démo
cratie.
Il faut aussi savoir attirer les jeunes par
la création de clubs sportifs, de cercles d’étu
des professionnels, qui peuvent bien être don
nés par des ouvriers adultes.
Et pour tous, pour les syndiqués et leurs
familles, des soirées récréatives (bals et con
certs), des causeries sur les tâches du syndi
calisme, des conseils juridiques, la création
de caisse de solidarité, etc., etc...
En un mot il faut que le syndicat unitaire
intéresse l'ouvrier au moment des batailles,
mais aussi qu’il se sente attiré, retenu en y
trouvant aussi les distractions et les conseils
nécessaires.
C’est ainsi que nos syndicats peuvent de
venir des syndicats de masse et que nous au
rons la confiance de la majorité de la classe
ouvrière. II ne faut pas oublier que les com
munistes ont une tâche immédiate à réaliser,
c’est la préparation du l or mai.
Sur la base de nos mots d’ordres, que
dans les usines, sur le port, sur les chantiers,
dans les gares, les travailleurs manifestent.
Par la grève de 24 heures, par des arrêts
sur le tas, etc...
Le 1 er mai au matin, tous au lieu de tra
vail pour le débauchage, partez ensuite vers
ies lieux de rassemblement en manifestant.
M. Dupont.
LA BATAILLE DANS LE TEXTILE
Avec les grévistes de Cours
et *f@ XtoxÊiilly
Préparons la lutte
Courageusement, sans défaillance, les
5.000 travailleurs et travailleuses de Cours
poursuivent la lutte contre les exploiteurs
de la couverture.
Il y a treize semaines que leur bataille du
re. Les travailleurs et travailleuses du Tex
tile de Rouen, Dannétal, Barentin, de la Val*
lée de Cailîy, de Saint-Etienne qui ont ba
taillé l’année dernière sauront se représen
ter ce qu’une telle endurance cause de sa
crifices dans les foyers grévistes.
A Romilly, les ouvriers de la bonneterie,
malgré les manœuvres du patronat qui or
ganise le chômage massif dans ce secteur
de l’Aube, tiennent depuis deux semaines
et résistent aux diminutions qui sont en cer
tains endroits appliquées.
Pour ces vaillants lutteurs, la solidarité
doit s’organiser; faites circuler des listes de
souscription, apportez à ceux qui luttent,
pour eux comme pour vous i votre obole.
Dans le Nord, le Consortium a dit sa vo
lonté de réduire les salaires aussitôt le I er
mai. Les réformistes se démènent auprès
des ouvriers qui les suivent encore pour les
endormir jusqu’à ce délai, les assurant que
les plat-ventres qu’ils font dans les salons
des patrons en allant en « pourparlers » vont
faire reculer ces derniers.
Ils s’apprêtent à trahir, comme en 1928,
lorsque les ouvriers et ouvrières vont se
dresser par la lutte contre les attaques con
tre leurs maigres salaires.
Et dans notre région, la situation est-elle
meilleure P
Non ! Le chômage augmente, ou com
mence à parler de fermeture de certaines
usines, telles Lemarchand, à Petit-Quevilly.
A Darnétal, des diminutions de 6 % sur les
tarifs vont être appliquées à la prochaine
paye, dans la confection.
A Malaunay, des bruits circulent chez
Grafton pour une diminution de 15 %.
Et en même temps d’autres dont l’origine
n’est pas douteuse, qui préparent, le terrain
pour la diminution et que les travailleurs
doivent dénoncer comme mensongers sont :
« Pour que le travail reprenne, pour qu’il
n’y ait plus de chômage, il faut que la dimi
nution ait lieu ».
Il suffit de regarder autour de soi pour
comprendre toute la manœuvre. 11 n’y a pas
une usine textile de notre région qui ne chô
me le samedi et le lundi. Dans la majorité
des usines, même les jours de travail, les
ouvriers et ouvrières attendent des heures
et des jours après le boulot. Telle tisseuse
de Malaunay, par exemple, arrive bien pé
niblement à se faire 160, 180 fr. la quin
zaine, et on pourrait multiplier les exemples.
Les patrons mentent quand ils font circu
ler de tels canards. Leur objectif immédiat
devant la crise, c’est diminuer les salaires,
augmenter le rendement de chaque ouvrier
sans frais.
Même s’ils arrivaient à ces fins, et les tra
vailleurs de notre région ne les laisseront
pas faire sans résistance; rien ne garantit
aux ouvriers du textile qu’au lieu de deux
jours de chômage il n’v en aura pas 3 ou 4
la semaine.
Tout indique au contraire que la crise ne
peut qu’aller en s’aggravant. Depuis 1929,
dans les pays capitalistes, le nombre des
chômeurs n’a fait qu’augmenter. '
Par suite du chômage des ouvrières et
ouvriers ont perdu déjà ico fr., 120 fr., 150
fr. chaque quinzaine; c’est impossible de vi
vre avec des salaires aussi réduits, c’est
impossible de laisser diminuer de si mai
gres ressources.
Pas d’illusions; rien n’attendrira les sin
ges; c’est la lutte qui les fera reculer.
11 faut la préparer pour vaincre. La 19'
Union Régionale Unitaire, nos syndicats du
textile, malgré l’inertie à Rouen de nos mi
noritaires connue Germaine Goujon, vont se
mettre à la tâche pour aider les travailleurs
menacés.
Pas un sou de diminution.
Un relèvement horaire de nos salaires, qui
nous permettra de récupérer moins ce
que le chômage nous fait perdre.
Opposons-nous à toute augmentation de
notre tâche; réclamons la réduction des heu
res de travail, contre la fermeture des usi
nés.
Avec les textiles de Cours et de Romilly,
à qui nous devons apporter la solidarité la
plus large que possible, défendons nos con
dirions d’existence.
Préparons notre i ,:r Mai de combat.
0. Brière.
Appel de la 19 e Union Régionale Unitaire
Travailleurs î
Unitaire?, Confédéré?, Chrétien?
irçorgani?é?, de toute? tendance?, de
toute? opinion?
LA CRISE ECONOMIQUE S’AGGRAVE,
LES SALAIRES SONT PARTOUT MENACES,
LE CHOMAGE DEVELOPPE SES RAVAGES,
LES IMPOTS ET LE COUT DE LA VIE NE CESSENT D’AUGMENTER,
LA MISERE ENTRE DANS LES FOYERS OUVRIERS,
LE CAPITALISME RENFORCE SA REPRESSION,
ET PREPARE ACTIVEMENT UNE NOUVELLE GUERRE,
CONTRE LA RUSSIE SOVIETIQUE, L’IMPERIALISME PREPARE L’INTER
VENTION ARMEE.
LE 1 er MAI
REALISONS NOTRE UNITE D’ACTION CONTRE LE PATRONAT, CONTRE
L’ETAT BOURGEOIS.
POUR NOS REVENDICATIONS
CONTRE LA FERMETURE DES USINES,
CONTRE LE CHOMAGE ET LES DIMINUTIONS DE SALAIRES,
POUR DE VERITABLES ASSURANCES SOCIALES,
POUR UNE INDEMNITE DE CHOMAGE MINIMUM DE 20 FRANCS
FORMEZ VOS COMITES DE L&'fÎE, VOS COMITES DE CHO
MEURS, ELISEZ VOS DELEGUES.
MANIFESTEZ dans la rue, dans les ateliers.
DEPOSEZ VOS REVENDICATIONS.
PREPAREZ VOS LUTTES pour arracher la journée de 7 heures et
les augmentations de salaires,
CONTRE LA REPRESSION, POUR LA DEFENSE DE L’UNION
SOVIETIQUE.
Tous à la porte de vos Usines et
chantiers le 1 er Mai pour le débauchage
La Commission Exécutive Régionale.
Notre concours
d’Abonnements
Une lettre de l’abonneur Baudry
Nous publions ci-dessous la lettre de notre cama
rade Baudry, qui fait suite à celle de notre camarade
Vimart parue la semaine dernière.
La somme de résultats qu’a obtenu notre ami, aidé
dans ce coin par notre camarade Larcher, démontre
aux camarades de nos grosses agglomérations ouvriè
res, Rouen, Le Havre, Dieppe ce qu’il est possible
de faire pour soutenir et développer notre journal de
classe.
Depuis le concours, 45 abonnements nouveaux
ont été faits à Honfleiir, ce qui n’empêche pas no
tre camarade Baudry de faire une vente moyenne de
50 numéros chaque semaine.
Dans celte petite ville calotine, réactionnaire par
excellence, notre « Prolo » esf diffusé à plus de
115 exemplaires chaque semaine.
Si cette proportion existait, et ce serait possible
dans la région havraise et rouennaise, noire « Prolé
taire » tirerait à plus de 10.000 et nous aurions des
ressources régulières, assurées; l’existence et le dé
veloppement de notre « Prolo » seraient moins pro
blématiques.
Notre concours est une étape vers ce but.
Camarades de la Seine-Inférieure! Houfleur, Lou-
viers vous montrent le chemin.
Nos meilleurs recruteurs, Vimart, Baudry, James,
vous appellent à les imiter.
Pour notre « Prolo » vous les entendrez et vous
ferez le maxirnutft.
Honfleur, le 20 Avril 1931.
Chers Camarades,
Dans le « Prolé » du 17 avril, j’ai lu la lettre du
camarade Vimart, premier du classement à la date du
10 et demandant à ce que la clôture du concours soit
reportée à fin mai dans l’intérêt de la diffusion de
notre hebdomadaire dont le tirage est le plus fort de
la région, mais qui pourrait l’être encore davantage.
Je ne pense pas, quant à moi, qu’il puisse se trou
ver des camarades ou lecteurs pour élever des objec
tions, si l’on songe que les effectifs fixés par le
journal sont loin d’être atteints. Pour ma part,
tout en étant le 3’ du concours, je m'y rallie
et je souhaite que tous les abonnés, anciens et nou
veaux lecteurs, fassent le nécessaire autour d’eux
en diffusant largement le « Prolo », afin que d'autres
ouvriers puissent prendre contact avec le seul organe
de leur classe et se rendent à l’évidence sur la
besogne de débourrage de crânes qu’il fait, à l’en
contre de l’autre presse, de droite ou de gauche,
qui n a qu’un seul objectif : endormir pour exploiter
davantage la masse ouvrière.
Que les copains qui ont commencé le bon travail
l’accentuent et que ceux qui n'ont pas encore com
mencé s’y mettent, pour une recrudescence de nou
veaux abonnés.
Recevez, chers camarades, mon fraternel salut.
Baudry, Honfleur.
CLASSEMENT
l or Vimart, 534 mois ; 2° James, 399
mois ; 3 e Baudry, 393 mois ; 4 e Rose Brière,
297 mois ; 5 e Graneau, 228 mois ; 6 e Be
noist y 186 mois ; 7° Larcher, 156 mois ; 8°
M curant, 138 mois.
Et voilà Baudry qui menace sérieusement
le deuxième concurrent.
Cependant que notre camarade James fait
des efforts persévérants pour rattraper Vi
mart.
Réussira-t-il ? Douze abonnements d’un
an n est pas un obstacle infranchissable pour
un recruteur de la trempe de James.
Mais Vimart prend, chaque semaine, de
l’avance...
Entre Rose Brière et Graneau la lutte de
vient chaude. Qui l’emportera de Rouen ou
du Havre ?
Quand on est socialiste...
...On applique la tactique « classe contre
classe ».
En votant pour le comte de Fols, contre le
condamné politique Marty;
En maintenant Blum-Bénard contre le
condamné politique Jacques Duclos;
En utilisant l’aventurier avocat Henry
Torrès contre Marty emprisonné;
En faisant élire Simounet par l’évêque de
Bergerac;
En faisant élire Jardel par le curé de Bel
leville contre i« communiste Thorez;
En se maintenant à Alfortville contre les
communistes arrivés en tête;
En faisant élire à Saint-Ouen le délégué
de Billiet.
Les chefs socialistes sont logiques : ils
défendent la classe bourgeoise, là comme
partout, contre la classe ouvrière.
La fête Jeanne d’Arc
La souscription de Monseigneur
Travailleurs, soutenez
la campagne du “ Prolétaire ”
L’époque des fêtes Jeanne d’Arc est pro
che.
Fête nationaliste et militariste où l’armée
et la marine de guerre joueront les grands
rôles.
Fête religieuse de l’Eglise catholique avec
tout faste voulu.
Les sabres et les soutanes tiendront le haut
du pavé rouennais.
Pendant une semaine, se multiplieront les
manifestations patriotiques.
La fête coûtera plusieurs millions.
La municipalité radicale de Métayer a
voulu se montrer imbattable en chauvinisme
intégral.
La franc-maçonnerie municipale collabore
avec l’archevêché.
Jamais encore, sauf pendant la guerre, une
municipalité dite de « gauche », c’est-à-dire
tenue devant les ouvriers de sauver au moins
es apparences, n’avait aussi ouvertement pra
tiqué l’Union sacrée avec ceux qu’on appelle
es calotins.
xxx
La ville va dépenser plus d’un million, di
rectement, mais plusieurs millions si l’on
compte les dépenses de « toilettes ».
Monseigneur ne reste pas en arrière, de son
côté.
Il ouvre une grande souscription publique
pour recevoir « dignement, » les cardinaux,
archevêques, évêques, prélats de l’Eglise ve
nant du monde entier.
Les paroissiens pauvres se font tirer les
oreilles.
Mais les capitalistes, qui connaissent tout
le sens nationaliste et religieux, tout le sens
d’oppression des fêtes Jeanne d’Arc, se mon
trent généreux.
xxx
Voici quelques souscriptions de ces patrons
si rapaces à l’égard de leurs ouvriers, de ces
patrons qui se plaignent tant de leurs difficul
tés présentes, qui baissent les salaires ouvriers,
mais qui ont encore de l’argent pour payer
la procession :
Worms et Cie, 500 fr. ; baron de Rothiacob,
500 fr. ; Société Générale des Manutentions, 500 fr. ;
Porraz frères, 500 fr. ; Pompes Funèbres générales,
1.000 fr. ; Forthomme, 500 fr. ; Madame Fauquet,
200 fr. ; Aubin, 300 fr. ; Société Générale, 200 fr. ;
Papeteries Aubry, 200 fr. ; Wargnier, 100 fr. ; Cré
dit Lyonnais, 200 fr. ; C.C.M.T., 200 fr. ; Banque
Populaire, 100 fr. ; Démarais, 200 fr. ; Banque
Adam, 200 fr. ; les Armateurs Français, 100 fr. ;
Comptoir National, 200 fr, ; Crédit du Nord, 200 fr. ;
Vacuum, 500 fr. ; Badin, 500 fr. ; Leverdier, 1.000
fr. ; Normandie-Assurance, 1.000 fr. ; Docks et En
trepôts, 1.000 fr. ; S.A. T.O.P., 250 fr. ; Mutuel
le de Rouen, i.000 fr. ; Pétroles Jupiter, 250 fr. ;
Société Nationale d’Affrètement, 500 fr. ; Centrale
d’Energie Electrique, 250 fr. ; Etablissements Econo
miques, 500 fr. ; Ténart, 500 fr. ; Navigation et
Charbons, 500 fr. ; Compagnie du Gaz, 200 fr. ;
comte d’Harcourt, 1.000 fr. ; marquis de Pomereu,
1.000 fr. ; etc., etc., etc...
•
XXX
N’est-ce pas là une grande souscription de
classe où tous les capitalistes se retrouvent,
au service de leur régime ?
Tous sentent la nécessité d’apporter leur
quote-part aux démonstrations que prépare
Monseigneur.
Pour eux, c’est un placement.
Eh ! bien, notre Prolétaire, qui veut me
ner à cette occasion la plus énergique cam
pagne antinationaliste et antireligieuse, qui va
être le seul à se dresser contre la démonstra
tion chauvine du cinq-centenaire de Jeanne
d’Arc, notre Prolétaire fait appel à tous ses
lecteurs ouvriers.
A la souscription bourgeoise de Monsei
gneur, nous voulons apposer la souscription
prolétarienne de la presse ouvrière, de notre
Prolétaire Normand, si vaillant, grâce à l’ap
pui des ouvriers.
La campagne que nous entendons mener en
mai va nous attirer une série d’attaques vio
lentes de la part de la bourgeoisie qui sait
combien le prolétariat rouennais est opposé à
ce qu’on nous prépare, qui sait combien 1 in
vasion. des traîneurs de sabre et des soutanes
indisposera les travailleurs.
Il faut aider le Prolétaire, en ce moment
plus que jamais.
Aux billets des bourgeois, les ouvriers op
poseront leurs gros sous, en grand nombre.
A la souscription d,e Monseigneur, répon
dez tous, en masse, par la souscription pour
la campagne du Prolétaire contre les letcs
Jeanne d'Arc.
Sans perdre une minute.
A. COSTENTIN.
NOTRE OPINION
LWiiliie lartyre
Le 6 mai prochain s’ouvrira à Paris
l’Exposition coloniale.
Grande manifestation impérialiste.
Tardieu a lancé la formule: « l’em
pire français ».
Acculée par la crise, la France Veut
exploiter à fond son domaine colonial.
L’Exposition est accompagnée d’u
ne gigantesque réclame.
On ne parle que des merveilles de
l’Afrique, de l’Indochine, de Mada
gascar.
Des bienfaits de la civilisation fran
çaise.
Le Parti Communiste aussi, va par
ler de la colonisation, à l’occasion de
l’Exposition.
Pas cùmme les socialistes, pour cé
lébrer une conquête « pacifique » qui
ne se fait qu’à coups de canon.
Non. Mais pour établir un bilan.
Le bilan des rapines et des crimes
des conquérants.
Le bilan des souffrances des oppri
més.
La colonie la plus peuplée, la plus
riche de l’empire colonial français,
est celle où la misère est la plus atroce,
où la clique des requins impérialistes
applique les mesures les plus féroces
contre le peuple affamé et révolté.
C’est l’Indochine.
Quelques chiffres en diront plus
long qu’un exposé. «
Voici comment, en 1930 seulement,
la France de Tardieu-Briand-Varenne
a porté la civilisation en Indochine :
86 condamnations* à mort;
34 exécutions capitales;
104 condamnés aux travaux forcés à per
pétuité;
14 à 20 ans;
12 à 10 ans;
44 autres condamnés aux travaux forcés;
166 à la déportation;
148 à la prison;
1.300 villages rasés, incendiés;
1 millier de fusillés aux manifestations;
600 tués par des bombes d’avions.
Voilà ce que célébrera, cette année,
notre République bourgeoise dans son
exposition.
Mais les peuples coloniaux poursui
vront leur lutte pour la libération.
Le Parti Communiste les y aidera.
BREMONT
A ROUEN,
CE QU’ILS TOUCHENT!
■R.TJubojc
La femme du chômeur :
— Oui, regarde les bien, va ! 47 fr. 50 pour man
ger toute une semaine, s'habiller, payer le loyer!
IA\A/VVVVVVVVAA/VV\/VVVWVVWVVVVVVVVV WWWVVVWVVV V
LA “REVOLUTION” ESPAGNOLE
Briand royaliste
Le « Populaire », qui a le « délire sacré »
quand il nous parle de la Révolution bourgeoi
se d’Espagne, qui s’enthousiasme à vérifier le
républicanisme tout neuf des généraux d’AI-
fonso, des capitalistes et des curés de l’In
quisition, le « Popu » fulmine contre la pres
se et le gouvernement français.
Il est vrai que de I’ « Ami du Peuple » au
« Matin », en passant par la radicale «Ere
Nouvelle », du « Flavre-Eclair » au « Jour
nal de Rouen », toute la presse la plus lue
en Lrance mène une gigantesque et furieuse
campagne en faveur du chômeur Alfonso et
de sa malheureuse famille.
11 est vrai que le gouvernement et son Chiap-
pe multiplient les démonstrations d’amitié à
l’égard du roi dégommé.
Il est vrai qu’il paraît se passer à Paris
la plus sale cuisine diplomatique, policière,
capitaliste, politique, pour aider le sinistre
roi déoJ^i à recouvrer son trône.
Il est vrai que la France hospitalière qui
a chassé des milliers d’émigrés révolutionnai
res ou même simplement bourgeois républi
cains venus d’Italie, d’Espagne, de Flongrie,
de Pologne, semble avoir un faible pour les
amateurs de trônes.
Elle accueille à bras ouverts Alfonso, après
Boris de Bulgarie, Marie de Roumanie, Ôtto
de Hongrie, Cyrille de Russie.
Elle couvre et aide 1 ’activité des cliques
qui entourent ces satrapes pour leur reconqué
rir des trônes.
Fi,Ile est dans*la tradition, pas celle de 93,
celle d’après 93. La France n’a t elle pas
lait la guerre pour donner Rome au pape, un
roi à l’Espagne, un roi à l’Italie, un empe
reur à l’Allemagne ?
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