Titre : Le Prolétaire normand : organe régional du Bloc ouvrier et paysan : ["puis" édité par le Parti communiste]
Auteur : Parti communiste français. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Rouen)
Éditeur : [s.n.][s.n.] (Sotteville-lès-Rouen)
Date d'édition : 1931-02-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32844597d
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 février 1931 27 février 1931
Description : 1931/02/27 (N233). 1931/02/27 (N233).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45715214
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-94118 (BIS)
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/11/2017
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& ANNEE, N° 231
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VENDREDI 27 FEVRIER 1931
£& fhdétaPie
Organe Régional C J • l*
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
ABONNEMENTS :
Un an 18 francs
Six mois 10 francs
RÉDACTION & ADMINISTRATION
16, Rue Damiette — ROUEM — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
battons
pour nos salaires
Tous 'les travailleurs des villes et des
champs ont de plus en plus de difficultés pour
vivre. Les salaires sont nettement insuffi
sants.
Comparativement au dernier trimestre 1929,
le trimestre correspondant de Vannée 1930
est en augmentation de 32 points. Voilà les
chiffres officiels du coût de la vie. L’indice
général au 31 décembre 1930 était à 597.
On peut déjà affirmer que pendant le premier
trimestre 1931, le coût de 7a vie continuera
son ascension, car le pain vient d’être aug
menté.
Si la hausse du coût de la vie est une rai
son pour laquelle les travailleurs doivent lut
ter pour des augmentations de salaire, il est
un autre argument non moins sérieux qu’il
faut faire enter en jeu.
C’est la rationalisation.
En effet cette méthode consiste, comme
nous l’avons dit plus haut, à augmenter sans
cesse la production individuelle du travailleur.
Chaque jour le temps ou le prix des piè
ces est rogné et l’ouvrier active son travail
pour « faire » quand même sa journée.
Le salaire, la somme d’argent que l’ouvrier
touche, reste sensiblement le même, alors
qu’il dépense plus de force, alors qu’il lui
faudrait mieux se nourrir et se reposer.
Ces deux raisons doivent suffire pour que
les travailleurs luttent pour de meilleurs sa
laires. ^
Mais avec le développement de la crise,
avec l’élargissement du chômage, le patro
nat veut attaquer les salaires nettement insuf
fisants :—
Faire payer aux travailleurs les frais de
la crise dont il est seul responsable, voilà la
solution du patronat.
Et le patronat s’y emploie, aidé de ses
collaborateurs les chefs socialistes et minori
taires. A Rouen , les dockers sont diminués
de un franc par jour. Que fait Engler, chef
minoritaire ? Il lance le mot d’ordre : « A
mauvaise paie, mauvais rendement », sachant
que ce mot d’ordre ne peut pas être appli
qué, car le syndicat, du fait de la « politi
que » d’Engler,; s’est vidé.
Pourtant les dockers de Rouen sont com-
battifs, ils l’ont démontré dans le passé, et
vendredi dernier, malgré la confusion créée
à dessein par Engler , plusieurs équipes ont
arrêté le travail suivant le mot d’ordre lancé
par la 19 e U.R.U.
Les dockers engageront la lutte malgré
Engler contre le patronat.
La Dépêche de Rouen, journal de
la municipalité radicale de Rouen, polé
mique avec le Journal de Rouen qui, dans
un article, dit que les mineurs devraient ac
cepter une diminution de salaire.
Les radicaux, défenseurs des ouvriers dans
la Dépêche de Rouen, font le contraire dans
la pratique.
Ainsi Poissant, radical notoire et employeur
de main-d’œuvre sur le port de Rouen, vient
de diminuer le salaire des dockers.
On peut faire facilement le rapprochement
entre la démagogie des radicaux, et celle des
22 dans le Cri du Peuple, tous ces gens-là
sont pour l’asservissement des travailleurs-, au
jjlus grand profit du patronat.
Au Havre, 5.000 dockers sont dans la ba
taille contre le patronat qui Veut créer un of
fice du travail pour le recrutement des jaunes.
Nous pensons, nous, qu’à travers la lutte
il y a urgence à réàlamer une augmentation
de salaire ; tous les dockers sentent très bien
cela et sont d’accord avec nous sur ce point.
Mais ce n’est pas avec des parlotes entre
Legall et un ministre que la solution sera
trouvée.
Les dockers l’ont compris, il faut élargir
la lutte sur le terrain local et national.
Camarades dockers du Havre, votre fai
blesse c’est que vous êtes organisés dans un
syndicat autonome, sans liaison avec les au
tres ports.
Au travers de la bataille vous devez pren
dre le contact avec les dockers de Rouen,
Dunkerque, etc.
Plus votre front unique sera étendu, plus
vous serez sûrs de la victoire.
Pour cela il faut imposer vos délégués que
vous nommerez dans une assemblée générale,
il faut que vous nommiez votre comité de
grève qui seul est capable d’élargir et de con
duire votre mouvement à la victoire, contre
ceux qui veulent l’étrangler et contre le pa
tronat.
Travailleurs de toutes corporations, suivez
l’exemple des dockers havrais, luttez contre
le patronat, établissez Vos revendications sur
la base de celles que notre parti a lancé, éli
sez vos meilleurs camarades de travail com
me délégués qui seront chargés de les dépo
ser au patronat, examinez les moyens de lutte
pour améliorer votre sort.
Marcel DUPONT,
La lutte des Chômeurs et non Chômeurs
Les dockers du Havre
luttent avec vigueur
Avec une énergie farouche les dockers du
Havre restent sur la brèche.
Leur combativité mérite une victoire.
Malheureusement, nous ne cessons de le
répéter, au risque de nous faire traiter de di
viseurs, l’organisation d’une telle grève veut
que l’on abandonne les vieilles méthodes pé
rimées.
Les dockers peuvent être victorieux.
Il faut qu’ils lancent dans la bataille tous
les éléments dont ils disposent. Qu’ils cons
tituent un comité de lutte où toutes les caté
gories seront représentées ; qu’ils déclarent
ouvertement la grève sans s’arrêter aux pe
tites considérations de second plan ; qu’ils
lancent un appel à tous les ports pour la lutte
commune, appel qui facilitera notre propa
gande et notre solidarité.
Camarades dockers, vous pouvez vaincre.
II ne faut pas tomber dans le piège de
l’arbitrage. Le fait que les patrons ont refusé
ne prouve pas que cela leur est défavorable,
mais au contraire qu’ils sentent toutes vos fai
blesses qui viennent de votre isolement et de
votre organisation insuffisante et qu’ils ne
craignent pas votre action, pourtant énergi
que.
Ils refusent 1 arbitrage qui leur est favora
ble, avec l’espoir de vous lasser, de vous dé
courager, en faisant continuer la grève, et
enfin vous arracher des diminutions de salaires
après avoir fait régner la répression sur les
meilleurs, les plus combattifs, les plus clair
voyants de vos militants de base.
Les patrons s’y casseront les dents !
Nous dénonçons la manoeuvre, vous, vous
la déjouerez.
Vous chasserez les « Poublancs », vous
empêcherez la diminution des salaires et vous
marcherez vers l’augmentation que nécessitent
! le coût de la vie, l’augmentation des loyers,
des impôts et la possibilité du travali.
Jean, RIVIÈRE.
" ... . ; : ' :
tflii
AU HAVRE, SUR LES QUAIS DESERTS, LES <( ENFANTS DE PaUL-BoNCOUR », ASSIS
SUR LE BOULOT, REMPLACENT LES DOCKERS. LE RENDEMENT NE SERA PAS LE MEME.
Gomment Meyer reçut
la délégation du comité de chômeurs
Le 23 février passé, nous sommes allés
en délégation, désignés par les chômeurs,
pour aller exposer au maire notre situation,
et pour demander à l’ex-demi-ministre ce
qu’il comptait faire pour soutenir les chô
meurs.
A la mairie, nous fûmes, disons-nous, re
çus aimablement par un HUISSIER et non par
un « larbin », comme a coutume d’appeler
ces gens qui ne sont nullement les « servi
teurs » des autres.
Le larb.., heu ! l’huissier nous fit cette
déclaration : « J’ai lu votre article dans Le
Prolétaire, nous en avons même bien ri ici,
mais je vous ferai remarquer néanmoins que
je ne suis pas un larbin, etc., etc... ».
Ensuite, Léon daigna nous recevoir, il
essaya comme on dit, de nous arranger notre
cravate. « Je ne peux, nous dit-il, vous accor
der aucun secours pour l’instant, ni ouvrir le
fonds de chômage, en raison des grèves ac
tuelles, car on ne peut pas dire qu’il n’y a
pas de travail au Havre dès lors que les em
ployeurs de main-d’œuvre demandent du per
sonnel ».
La réponse du côté des chômeurs ne fut
pas longue : « Le comité de chômeurs, di
rent-ils, n’est pas une officine de briseurs de
grève ». M. Meyer vit qu’il avait été un peu
maladroit et se rattrapa aux branches, mais
il était trop tard.
Sur l’insistance de la délégation, Meyer
promit d’examiner la question et que d’ici
deux à trois jours, il donnerait aux chômeurs
des bons de pain, du lait condensé et des
jetons de fourneau. Les délégués firent savoir
au maire que les chômeurs ne se contente
raient pas de cette aumône et qu’ils lutte
raient jusqu’à obtention de leurs revendica
tions.
Les chômeurs ne doivent pas se faire d’il
lusions, Meyer ne cédera que par la force,
il faut par conséquent qu’ils s’organisent dans
les comités de chômeurs, isolés ils ne pour
ront rien, groupés ils seront forts et pourront
imposer leur volonté aux représentants de la
bourgeoisie.
Appel de la 19 e U. R.
Pour les dockers grévistes !
Au Havre, 5.000 dockers sont en lutte
contre leurs employeurs de main-d’œuvre qui
voulaient leur imposer l’office du travail, offi
cine de jaunes, qui aurait facilité l’attaque
contre les salaires.
A la Pallice, les dockers luttent aussi cou
rageusement contre leur patronat, ils ont re
fusé de décharger les bateaux déroutés du
Havre.
A Cours, les textiles entrent dans leur qua
trième semaine de grève. Par une lutte
acharnée ils s’opposent à l’attaque patronale
contre leurs salaires.
La lutte que mène ce& milliers de travail-
ieurs est la nôtre. Leur ivictoire sera la
nôtre également.
Aidons-ies à la remporter.
Nos camarades du Havre sont organisés
dans un syndicat autonome local, ils sont
donc de ce fait plus affaiblis, malgré leur
admirable combativité, devant un patronat
puissamment organisé nationalement et inter
nationalement.
La solidarité agissante de tous les dockers,
de tous les travailleurs doit se manifester pour
les aider à triompher, elle démontrera en
même temps que l’autonomie des Legall et
Cie ne peut se suffir pour vaincre le patronat.
Refusez de décharger et
charger les bateaux déroutés
du Havre.
Collectez partout dans les chantiers, usi
nes, sur les ports, des fonds pour soutenir
les grévistes.
Faites circuler des list.es de souscriptions.
Réclamez des listes, si vous n’en avez pas,
à votre syndicat ou à la 19° Union Régionale
Unitaire, 25, rue Méridienne, à Sotteville-
lès-Rouen.
Envoyer les fonds recueillis au camarade
Lemarchand, 25, rue Méridienne, qui trans
mettra.
XXX
La 19 e Union Régionale verse :
200 fr.
Le Comité des chômeurs de
Rouen : 50 fr.
A ROUEN
Métayer
nie le chômage
Mardi, les chômeurs .envoyaient une délé
gation à la Mairie pour réclamer l’ouverture
clu fonds de chômage.
Depuis un mois, la Préfecture et la Mai
rie se renvoient la balle en ce qui concerne
l’ouverture de ce fonds de chômage, mais
cela, n’amuse pas les chômeurs; c’est ce que
fit comprendre la délégation des 1.200 chô
meurs inscrits à ce jour.
Un des délégués accrocha le Maire, met
tant en parallèle les millions qui vont être
dépensés pour.que palabrent évêques, curés,
bourgeois aux fêtes Jeanne d’Arç et la si
tuation misérable qui est faite aux ouvriers
qui crèvent de faim.
La délégation insista pour que se réunisse
d'urgence le conseil municipal. Pour les
calmer, Métayer leur déclara: « Admettons
que ce soit demain que se réunisse le Con
seil. ». Il ne voulait pas caler devant la
délégation, mais le lendemain, on annonçait
dans la presse, que le conseil se réunirait
le. jeudi 26 février.
Les chômeurs s’y rendront on nombre
pour montrer qu’ils existent et qu’ils ne
veulent pas être bernés.
Métayer feignit de s’étonner que le pro
duit des quêtes faites par les chômeurs
n’,était pas utilisé pour leur donner des
mo urs, mais pour un fonds de propagande
et de lutte, et que dans ce cas, il pourrait
continuer à donner l’autorisation.
Duhamel, au nom de la délégation, avec
véhémence, rappela que la question n’avait
jamais été posée autrement, les ouvriers
qui travaillent pas plus que les chômeurs,
ne peuvent faire les frais du chômage.
D’ailleurs, l’assemblée unanime des chô
meurs en avait ainsi mandaté la délégation.
Métayer a fait voir le bout de l’oreille,
il prépare de nouvelles brimades contre les
chômeurs, ce n’est pas assez de nous trai
ter en mendiants. Mais nous nous défen
drons !
La campagne du « Prolétaire Normand »
l’a touché. « Pourquoi avez-vous dit dans
votre journal que sous la pression des chô
meurs nous avions lâché quelques secours? »
Ce n’est pa,,s vrai !
Ah ! ça, tous les chômeurs le savent. S’il
11’y avait pas eu de manifestation, si les
chômeurs ne s’étaient pas organisés, Mé
tayer serait encore à leur donner le moin
dre secours.
D’ailleurs, à l’heure actuelle, il nie en
core le chômage puisqu’il dit que mardi,
1.400 dockers travaillaient sur le port et
seulement 200 n’avaient pas été embauchés.
C’est son ami Poissant qui lui a soufflé ces
chiffres fantaisistes.
C’est cela qui est contraire à la vérité.
S’il n’y avait pas de chômeurs, pourquoi
Chabert, commissaire central, a-t-il décla
ré à la délégation, que son service de po
lice n’était occupé qu’avec les chômeurs et
que les voleurs pouvaient courir.
Il faudra qu’ils se démasquent, ces poli
ticiens; nous lutterons fermement pour le
relèvement de l’indemnité allouée. C’est au
moins 20 fr. qu’il nous faut de suite, et non
4 fr. par jour, car nous ne voulons pas ser
vir de jouet au patronat qui diminue les
salaires. Avec les camarades qui travaillent,
nous réaliserons notre front unique de lutte.
Et les pouvoirs publics céderont devant
notre force organisée.
Quand on est socialiste...
...Et qu’on s’appelle Commissaire de Po
lice, on arrête à La Pallice des dockers en
grève;
Quand on est socialiste et qu’on s’appelle
Renucci, on assassine à coups de revolver
un communiste de Marseille;
Quand on est socialiste et qu’on s’appelle
Fiancette, on se fait dans son Parti l’avo
cat de Chiappe créant 500 nouveaux em
plois de flics;
Quand on est socialiste et qu'on s’appelle
Maires de Bordeaux, Tours, Saint-Nazaire
Brest, Grenoble, Mulhouse, Lille, Roubaix,
Tourcoing, Lens, Sotteville, Elbeuf, etc.,
on vote sans sourcilier tous les budgets de
police en augmentation formidable;
Quand on est socialiste et qu’on s’appelle
Salengro, on fait charger les manifestations
ouvrières et on autorise les cortèges reli
gieux.
Quand on est socialiste....
(A suivre)
A NOS LECTEURS HAVRAIS
La 4 e page est réservée à la Chronique
du Havre.
LISEZ-LA, FAITES-LA LIRE.
JACQUES DIICLOS A U CHAMBRE
Lu scandale des Pensions
« ...Vous ne vous rendez pas compte
qu’en multipliant les difficultés, vous
commettez, en vérité, un assassinat. Vous
tuez les tuberculeux, vous tuez les ma
lades, vous tuez les mutilés qui malgré
leurs efforts ne peuvent obtenir la répa
ration à laquelle ils ont droit. Cela, vous
ne pouvez pas le contester. Vous avez,
on peut le dire, de multiples assassinats
sur la conscience... » (/. Duclos, séance
du 10-2-31 « Journal Officiel », page
503).
Depuis ^ bien longtemps, les anciens com
battants n’avaient été défendus au Parlement
avec une aussi solide argumentation et une
telle énergie.
Jacques Duclos parlait, le 10 février, au
nom du Parti Communiste.
Mais il était aussi l’interprète de notre
Association Républicaine des Anciens Com
battants.
Quels sont les membres de l’A.R.A.C.
qui n approuveront pas entièrement cette
énergique intervention, cette dénonciation im
pitoyable ?
Quels sont les travailleurs anciens combat
tants qui seront en désaccord sur ce procès de
classe des profiteurs de l’ancien combattant ?
Nous nous proposons, à l’A.R.A.C., de
développer, à la lumière de la discussion du
budget des Pensions, notre opinion sur la
situation faite aux anciens combattants et sur
les principales revendications des A.C.
Depuis 12 ans, une nuée d’arrivés et d’ar
rivistes exploite le filon.
La bourgeoisie a tout mis en œuvre pour
le développement des grandes associations
nationalistes de duperie.
Elle a tout mis en œuvre pour faire des
A.C. les meilleurs soutiens de sa politique
d’exploitation.
Il faut avoir lu au Journal Officiel le dis
cours de Jacques Duclos pour se rendre
compte de l’importance que donnent les bour
geois à leur action parmi les anciens combat
tants.
Les profiteurs de l’A.C. de tous les partis,,
fouaillés par notre camarade, ont hurlé, ont
tenté vainement l’obstruction.
Les « pacifistes » et les fascistes étaient
unis, de Rillart de Verneuil et Dormanm à
Planche et Frot pour interrompre Duclos.
A côté de l’intervention communiste, que
représente le sordide et interminable débat
autour de l’odieux directeur Valentino ?
De cet aventurier nous parlerons, car il
joua jadis un rôle politique dans la région
havraise.
Mais eje qui apparaît à travers cette dis
cussion sans conclusion, c’est la difficulté
qu’éprouvent aujourd’hui tous les démago
gues pour masquer la faillite totale de leurs
belles promesses aux anciens combattants, et
plus particulièrement aux pensionnés, aux
ayants droit à pension et aux prisonniers de.
guerre.
« Que » 110.000 erreurs dans les dossiers
de pension, avoue le ministre !
156.000 refus de pension dans les 10 pre
miers mois de 1930, affirme Jacques Duclos,
sans être démenti !
On examinera cela, et le reste, dans notre
Prolétaire.
Albert COSTENTIN,
de rA.R.A.C.
Chômage, main-d’œuvre étrangère
et répression
Les interventions de Lebret
Le député-maire socialiste d’Elbeuf est le
larbin des capitalistes.
Il défend leurs intérêts.
Il est leur protégé.
Lebret se plaint des attaques des patrons
« de droite ».
Il reconnaît être l’ami, l’allié des patrons
« de gauche ».
Ouvriers, ouvrières d’Elbeuf, ceux-ci vous
paient-ils mieux que ceux-là ? Vous exploi
tent-ils moins ?
Pour Lebret, ils sont de « gôche ».
Pour vous, ils sont tous du coffre-fort, du
vol capitaliste.
Mais Lebret soutient ces parasites.
C’est le contenu de son socialisme, du so
cialisme du copain des Boncour, Renaudel,
Chastanet, Fiancette, Uhry.
xxx
Lebret s’est occupé du chômage. Pas en
distribuant aux chômeurs elbeuviens le crédit
de 100.000 francs prévu pour cela.
Il a fait coup double. En tant qu’ennemi des
armements, de la guerre, des dépenses de
guerre, il a réclamé du gouvernement des
commandes de capotes militaires.
Laval-Maginot lui ont, naturellement, fait
des promesses.
(Lire la suite en 2 6 page)
NOTRE OPINION
100 millions?
A quelques voix de majorité, les
voix communistes, et malgré le gou
vernement, un crédit de cent millions
a été Voté par la Chambre, pour Venir
en aide aux chômeurs.
Honteuse démagogie dénoncée par
Marcel Cachin.
A qui les 100 millions ?
Pour avoir droit à Y allocation, il
faut que soit créé le fonds de chôma
ge municipal, départemental.
Il faut six mois de résidence. Il ne
faut pas avoir quitté l’usine pour ré
duction de salaire.
Il faut prouver qu’on est *chômeur.
Il ne faut pas avoir de membre de
la famille qui travaille.
Le ministre Landry, gros bourgeois
cossu, a traité les chômeurs de fai
néants.
Fainéants, les 25 millions d’ouvriers
jetés hors des usines par tout le patro
nat du monde.
Fainéants, ceux qui se serrent le
Ventre, voient mourir de débilité leurs
petits enfants.
Mais pas fainéants les ministres ir
responsables grassement payés.
P as fainéants les députés qui votent
les lois à 12 sur 600.
Pas fainéants ceux qui s’emplissent
la panse d’autant plus largement quils
ri ont rien produit.
Le jour viendra où les insulteurs de
la classe ouvrière seront mis hors d’é
tat de nuire.
Les socialistes, les radicaux ont éta
lé à la Chambre toute leur démagogie
en Votant les cent millions et en pa
raissant défendre les chômeurs.
La réalité est autre.
En Seine-Inférieure, cinquième dé
partement de France par sa popula
tion ouvrière, pas de fonds de chô
mage.
M. le Préfet a trop de visites pour
recevoir les chômeurs.
A Rouen, Métayer; au Havre,
Meyer, radicaux, se refusent à créer
le fonds de chômage.
A la Chambre, Meyer Vote les cent
millions. Dans sa ville, il fait le con
traire.
A} Elbeuf, le socialiste Lebret a un
fonds de chômage de cent mille francs.
Mais il n’y touche pas. Il n’y a pas
d’allocation.
A Sotteville, le socialiste Tilloy dé
daigne de recevoir lui-même les chô
meurs. Il faut lui faire une demande
d audience, à ce personnage à qui le
socialisme a fait acquérir immeuble
sur boulevard. Pas de fonds de chô
mage dans la cité socialiste.
C est dire que la Seine-Inférieure
figure dans les statistiques officielles
comme n’ayant pas de chômeurs ! ?
A ce compte-là, les cent millions
ne sont pas près d’être dépensés et
c’est l’espoir du gouvernement et des
démagogues de gauche.
La parole est aux chômeurs. C’est
par eux-mêmes qu’ils auront leur du.
BREMONT.
Notre concours
d’Abonnements
LA COMPETITION S’ELARGIT
Pour 1 instant, c’est dans l’Eure que nos
amis rivalisent d ardeur pour décrocher l’ap
pareil de T.S.F. et la bicyclette du concours.
V imart totalise maintenant 210 mois et
tient la corde.
Mais voici que Vernon se met en branle et
1 ami Meuraut attrape 60 mois d’un seul
coup, paraissant bien décidé à mettre les
bouchées doubles.
Le classement des autres concurrents reste
sans changement cette semaine. Ils sont pro
bablement en train de « moissonner ».
Qu’ils en mettent un coup, les camarades,
car nous savons que dans plusieurs endroits
de la région, d’autres s’apprêtent sérieuse
ment à se lancer.
Signalons en particulier l’arni Baudry, qui
entend faire des prouesses à Honfleur et aux
environs.
Nul doute que les semaines prochaines nous
apporteront des surprises.
Amis lecteurs, pour le développement de
votre « Prolétaire », en avant !
Abonnez-vous ! Faites des abonnés !
Vn beau dégonflage !
Le secrétaire du Syndicat
Unitaire du Bois de Rouen
est ACQUITTÉ
— O
Mardi dernier, notre camarade Lelièvre
comparaissait en correctionnelle pour y répon
dre et s’entendre condamner sous l’inculpa
tion d’avoir édité et diffusé la feuille de pro
pagande, I Echo des Bois — qui fait si peur
à inos patrons.
Après plaidoirie d’un avocat du Secours
\
& ANNEE, N° 231
os sonimp 5 4D cmtmm
VENDREDI 27 FEVRIER 1931
£& fhdétaPie
Organe Régional C J • l*
du Bloc Ouvrier et Paysan
EDITE PAR LE PARTI COMMUNISTE
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Un an 18 francs
Six mois 10 francs
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16, Rue Damiette — ROUEM — Téléphone 45 78
Adresser le montant des abonnements et tous fonds au PROLETAIRE, 16, rue Damiette, Rouen
C. C. P. Rouen 122.90. R. C. A. 218.44
Pour la rédaction et tous renseignements concernant Le Havre,
s’adresser au « PROLETAIRE », Cercle Franklin, Le Havre, 2 e
étage).
battons
pour nos salaires
Tous 'les travailleurs des villes et des
champs ont de plus en plus de difficultés pour
vivre. Les salaires sont nettement insuffi
sants.
Comparativement au dernier trimestre 1929,
le trimestre correspondant de Vannée 1930
est en augmentation de 32 points. Voilà les
chiffres officiels du coût de la vie. L’indice
général au 31 décembre 1930 était à 597.
On peut déjà affirmer que pendant le premier
trimestre 1931, le coût de 7a vie continuera
son ascension, car le pain vient d’être aug
menté.
Si la hausse du coût de la vie est une rai
son pour laquelle les travailleurs doivent lut
ter pour des augmentations de salaire, il est
un autre argument non moins sérieux qu’il
faut faire enter en jeu.
C’est la rationalisation.
En effet cette méthode consiste, comme
nous l’avons dit plus haut, à augmenter sans
cesse la production individuelle du travailleur.
Chaque jour le temps ou le prix des piè
ces est rogné et l’ouvrier active son travail
pour « faire » quand même sa journée.
Le salaire, la somme d’argent que l’ouvrier
touche, reste sensiblement le même, alors
qu’il dépense plus de force, alors qu’il lui
faudrait mieux se nourrir et se reposer.
Ces deux raisons doivent suffire pour que
les travailleurs luttent pour de meilleurs sa
laires. ^
Mais avec le développement de la crise,
avec l’élargissement du chômage, le patro
nat veut attaquer les salaires nettement insuf
fisants :—
Faire payer aux travailleurs les frais de
la crise dont il est seul responsable, voilà la
solution du patronat.
Et le patronat s’y emploie, aidé de ses
collaborateurs les chefs socialistes et minori
taires. A Rouen , les dockers sont diminués
de un franc par jour. Que fait Engler, chef
minoritaire ? Il lance le mot d’ordre : « A
mauvaise paie, mauvais rendement », sachant
que ce mot d’ordre ne peut pas être appli
qué, car le syndicat, du fait de la « politi
que » d’Engler,; s’est vidé.
Pourtant les dockers de Rouen sont com-
battifs, ils l’ont démontré dans le passé, et
vendredi dernier, malgré la confusion créée
à dessein par Engler , plusieurs équipes ont
arrêté le travail suivant le mot d’ordre lancé
par la 19 e U.R.U.
Les dockers engageront la lutte malgré
Engler contre le patronat.
La Dépêche de Rouen, journal de
la municipalité radicale de Rouen, polé
mique avec le Journal de Rouen qui, dans
un article, dit que les mineurs devraient ac
cepter une diminution de salaire.
Les radicaux, défenseurs des ouvriers dans
la Dépêche de Rouen, font le contraire dans
la pratique.
Ainsi Poissant, radical notoire et employeur
de main-d’œuvre sur le port de Rouen, vient
de diminuer le salaire des dockers.
On peut faire facilement le rapprochement
entre la démagogie des radicaux, et celle des
22 dans le Cri du Peuple, tous ces gens-là
sont pour l’asservissement des travailleurs-, au
jjlus grand profit du patronat.
Au Havre, 5.000 dockers sont dans la ba
taille contre le patronat qui Veut créer un of
fice du travail pour le recrutement des jaunes.
Nous pensons, nous, qu’à travers la lutte
il y a urgence à réàlamer une augmentation
de salaire ; tous les dockers sentent très bien
cela et sont d’accord avec nous sur ce point.
Mais ce n’est pas avec des parlotes entre
Legall et un ministre que la solution sera
trouvée.
Les dockers l’ont compris, il faut élargir
la lutte sur le terrain local et national.
Camarades dockers du Havre, votre fai
blesse c’est que vous êtes organisés dans un
syndicat autonome, sans liaison avec les au
tres ports.
Au travers de la bataille vous devez pren
dre le contact avec les dockers de Rouen,
Dunkerque, etc.
Plus votre front unique sera étendu, plus
vous serez sûrs de la victoire.
Pour cela il faut imposer vos délégués que
vous nommerez dans une assemblée générale,
il faut que vous nommiez votre comité de
grève qui seul est capable d’élargir et de con
duire votre mouvement à la victoire, contre
ceux qui veulent l’étrangler et contre le pa
tronat.
Travailleurs de toutes corporations, suivez
l’exemple des dockers havrais, luttez contre
le patronat, établissez Vos revendications sur
la base de celles que notre parti a lancé, éli
sez vos meilleurs camarades de travail com
me délégués qui seront chargés de les dépo
ser au patronat, examinez les moyens de lutte
pour améliorer votre sort.
Marcel DUPONT,
La lutte des Chômeurs et non Chômeurs
Les dockers du Havre
luttent avec vigueur
Avec une énergie farouche les dockers du
Havre restent sur la brèche.
Leur combativité mérite une victoire.
Malheureusement, nous ne cessons de le
répéter, au risque de nous faire traiter de di
viseurs, l’organisation d’une telle grève veut
que l’on abandonne les vieilles méthodes pé
rimées.
Les dockers peuvent être victorieux.
Il faut qu’ils lancent dans la bataille tous
les éléments dont ils disposent. Qu’ils cons
tituent un comité de lutte où toutes les caté
gories seront représentées ; qu’ils déclarent
ouvertement la grève sans s’arrêter aux pe
tites considérations de second plan ; qu’ils
lancent un appel à tous les ports pour la lutte
commune, appel qui facilitera notre propa
gande et notre solidarité.
Camarades dockers, vous pouvez vaincre.
II ne faut pas tomber dans le piège de
l’arbitrage. Le fait que les patrons ont refusé
ne prouve pas que cela leur est défavorable,
mais au contraire qu’ils sentent toutes vos fai
blesses qui viennent de votre isolement et de
votre organisation insuffisante et qu’ils ne
craignent pas votre action, pourtant énergi
que.
Ils refusent 1 arbitrage qui leur est favora
ble, avec l’espoir de vous lasser, de vous dé
courager, en faisant continuer la grève, et
enfin vous arracher des diminutions de salaires
après avoir fait régner la répression sur les
meilleurs, les plus combattifs, les plus clair
voyants de vos militants de base.
Les patrons s’y casseront les dents !
Nous dénonçons la manoeuvre, vous, vous
la déjouerez.
Vous chasserez les « Poublancs », vous
empêcherez la diminution des salaires et vous
marcherez vers l’augmentation que nécessitent
! le coût de la vie, l’augmentation des loyers,
des impôts et la possibilité du travali.
Jean, RIVIÈRE.
" ... . ; : ' :
tflii
AU HAVRE, SUR LES QUAIS DESERTS, LES <( ENFANTS DE PaUL-BoNCOUR », ASSIS
SUR LE BOULOT, REMPLACENT LES DOCKERS. LE RENDEMENT NE SERA PAS LE MEME.
Gomment Meyer reçut
la délégation du comité de chômeurs
Le 23 février passé, nous sommes allés
en délégation, désignés par les chômeurs,
pour aller exposer au maire notre situation,
et pour demander à l’ex-demi-ministre ce
qu’il comptait faire pour soutenir les chô
meurs.
A la mairie, nous fûmes, disons-nous, re
çus aimablement par un HUISSIER et non par
un « larbin », comme a coutume d’appeler
ces gens qui ne sont nullement les « servi
teurs » des autres.
Le larb.., heu ! l’huissier nous fit cette
déclaration : « J’ai lu votre article dans Le
Prolétaire, nous en avons même bien ri ici,
mais je vous ferai remarquer néanmoins que
je ne suis pas un larbin, etc., etc... ».
Ensuite, Léon daigna nous recevoir, il
essaya comme on dit, de nous arranger notre
cravate. « Je ne peux, nous dit-il, vous accor
der aucun secours pour l’instant, ni ouvrir le
fonds de chômage, en raison des grèves ac
tuelles, car on ne peut pas dire qu’il n’y a
pas de travail au Havre dès lors que les em
ployeurs de main-d’œuvre demandent du per
sonnel ».
La réponse du côté des chômeurs ne fut
pas longue : « Le comité de chômeurs, di
rent-ils, n’est pas une officine de briseurs de
grève ». M. Meyer vit qu’il avait été un peu
maladroit et se rattrapa aux branches, mais
il était trop tard.
Sur l’insistance de la délégation, Meyer
promit d’examiner la question et que d’ici
deux à trois jours, il donnerait aux chômeurs
des bons de pain, du lait condensé et des
jetons de fourneau. Les délégués firent savoir
au maire que les chômeurs ne se contente
raient pas de cette aumône et qu’ils lutte
raient jusqu’à obtention de leurs revendica
tions.
Les chômeurs ne doivent pas se faire d’il
lusions, Meyer ne cédera que par la force,
il faut par conséquent qu’ils s’organisent dans
les comités de chômeurs, isolés ils ne pour
ront rien, groupés ils seront forts et pourront
imposer leur volonté aux représentants de la
bourgeoisie.
Appel de la 19 e U. R.
Pour les dockers grévistes !
Au Havre, 5.000 dockers sont en lutte
contre leurs employeurs de main-d’œuvre qui
voulaient leur imposer l’office du travail, offi
cine de jaunes, qui aurait facilité l’attaque
contre les salaires.
A la Pallice, les dockers luttent aussi cou
rageusement contre leur patronat, ils ont re
fusé de décharger les bateaux déroutés du
Havre.
A Cours, les textiles entrent dans leur qua
trième semaine de grève. Par une lutte
acharnée ils s’opposent à l’attaque patronale
contre leurs salaires.
La lutte que mène ce& milliers de travail-
ieurs est la nôtre. Leur ivictoire sera la
nôtre également.
Aidons-ies à la remporter.
Nos camarades du Havre sont organisés
dans un syndicat autonome local, ils sont
donc de ce fait plus affaiblis, malgré leur
admirable combativité, devant un patronat
puissamment organisé nationalement et inter
nationalement.
La solidarité agissante de tous les dockers,
de tous les travailleurs doit se manifester pour
les aider à triompher, elle démontrera en
même temps que l’autonomie des Legall et
Cie ne peut se suffir pour vaincre le patronat.
Refusez de décharger et
charger les bateaux déroutés
du Havre.
Collectez partout dans les chantiers, usi
nes, sur les ports, des fonds pour soutenir
les grévistes.
Faites circuler des list.es de souscriptions.
Réclamez des listes, si vous n’en avez pas,
à votre syndicat ou à la 19° Union Régionale
Unitaire, 25, rue Méridienne, à Sotteville-
lès-Rouen.
Envoyer les fonds recueillis au camarade
Lemarchand, 25, rue Méridienne, qui trans
mettra.
XXX
La 19 e Union Régionale verse :
200 fr.
Le Comité des chômeurs de
Rouen : 50 fr.
A ROUEN
Métayer
nie le chômage
Mardi, les chômeurs .envoyaient une délé
gation à la Mairie pour réclamer l’ouverture
clu fonds de chômage.
Depuis un mois, la Préfecture et la Mai
rie se renvoient la balle en ce qui concerne
l’ouverture de ce fonds de chômage, mais
cela, n’amuse pas les chômeurs; c’est ce que
fit comprendre la délégation des 1.200 chô
meurs inscrits à ce jour.
Un des délégués accrocha le Maire, met
tant en parallèle les millions qui vont être
dépensés pour.que palabrent évêques, curés,
bourgeois aux fêtes Jeanne d’Arç et la si
tuation misérable qui est faite aux ouvriers
qui crèvent de faim.
La délégation insista pour que se réunisse
d'urgence le conseil municipal. Pour les
calmer, Métayer leur déclara: « Admettons
que ce soit demain que se réunisse le Con
seil. ». Il ne voulait pas caler devant la
délégation, mais le lendemain, on annonçait
dans la presse, que le conseil se réunirait
le. jeudi 26 février.
Les chômeurs s’y rendront on nombre
pour montrer qu’ils existent et qu’ils ne
veulent pas être bernés.
Métayer feignit de s’étonner que le pro
duit des quêtes faites par les chômeurs
n’,était pas utilisé pour leur donner des
mo urs, mais pour un fonds de propagande
et de lutte, et que dans ce cas, il pourrait
continuer à donner l’autorisation.
Duhamel, au nom de la délégation, avec
véhémence, rappela que la question n’avait
jamais été posée autrement, les ouvriers
qui travaillent pas plus que les chômeurs,
ne peuvent faire les frais du chômage.
D’ailleurs, l’assemblée unanime des chô
meurs en avait ainsi mandaté la délégation.
Métayer a fait voir le bout de l’oreille,
il prépare de nouvelles brimades contre les
chômeurs, ce n’est pas assez de nous trai
ter en mendiants. Mais nous nous défen
drons !
La campagne du « Prolétaire Normand »
l’a touché. « Pourquoi avez-vous dit dans
votre journal que sous la pression des chô
meurs nous avions lâché quelques secours? »
Ce n’est pa,,s vrai !
Ah ! ça, tous les chômeurs le savent. S’il
11’y avait pas eu de manifestation, si les
chômeurs ne s’étaient pas organisés, Mé
tayer serait encore à leur donner le moin
dre secours.
D’ailleurs, à l’heure actuelle, il nie en
core le chômage puisqu’il dit que mardi,
1.400 dockers travaillaient sur le port et
seulement 200 n’avaient pas été embauchés.
C’est son ami Poissant qui lui a soufflé ces
chiffres fantaisistes.
C’est cela qui est contraire à la vérité.
S’il n’y avait pas de chômeurs, pourquoi
Chabert, commissaire central, a-t-il décla
ré à la délégation, que son service de po
lice n’était occupé qu’avec les chômeurs et
que les voleurs pouvaient courir.
Il faudra qu’ils se démasquent, ces poli
ticiens; nous lutterons fermement pour le
relèvement de l’indemnité allouée. C’est au
moins 20 fr. qu’il nous faut de suite, et non
4 fr. par jour, car nous ne voulons pas ser
vir de jouet au patronat qui diminue les
salaires. Avec les camarades qui travaillent,
nous réaliserons notre front unique de lutte.
Et les pouvoirs publics céderont devant
notre force organisée.
Quand on est socialiste...
...Et qu’on s’appelle Commissaire de Po
lice, on arrête à La Pallice des dockers en
grève;
Quand on est socialiste et qu’on s’appelle
Renucci, on assassine à coups de revolver
un communiste de Marseille;
Quand on est socialiste et qu’on s’appelle
Fiancette, on se fait dans son Parti l’avo
cat de Chiappe créant 500 nouveaux em
plois de flics;
Quand on est socialiste et qu'on s’appelle
Maires de Bordeaux, Tours, Saint-Nazaire
Brest, Grenoble, Mulhouse, Lille, Roubaix,
Tourcoing, Lens, Sotteville, Elbeuf, etc.,
on vote sans sourcilier tous les budgets de
police en augmentation formidable;
Quand on est socialiste et qu’on s’appelle
Salengro, on fait charger les manifestations
ouvrières et on autorise les cortèges reli
gieux.
Quand on est socialiste....
(A suivre)
A NOS LECTEURS HAVRAIS
La 4 e page est réservée à la Chronique
du Havre.
LISEZ-LA, FAITES-LA LIRE.
JACQUES DIICLOS A U CHAMBRE
Lu scandale des Pensions
« ...Vous ne vous rendez pas compte
qu’en multipliant les difficultés, vous
commettez, en vérité, un assassinat. Vous
tuez les tuberculeux, vous tuez les ma
lades, vous tuez les mutilés qui malgré
leurs efforts ne peuvent obtenir la répa
ration à laquelle ils ont droit. Cela, vous
ne pouvez pas le contester. Vous avez,
on peut le dire, de multiples assassinats
sur la conscience... » (/. Duclos, séance
du 10-2-31 « Journal Officiel », page
503).
Depuis ^ bien longtemps, les anciens com
battants n’avaient été défendus au Parlement
avec une aussi solide argumentation et une
telle énergie.
Jacques Duclos parlait, le 10 février, au
nom du Parti Communiste.
Mais il était aussi l’interprète de notre
Association Républicaine des Anciens Com
battants.
Quels sont les membres de l’A.R.A.C.
qui n approuveront pas entièrement cette
énergique intervention, cette dénonciation im
pitoyable ?
Quels sont les travailleurs anciens combat
tants qui seront en désaccord sur ce procès de
classe des profiteurs de l’ancien combattant ?
Nous nous proposons, à l’A.R.A.C., de
développer, à la lumière de la discussion du
budget des Pensions, notre opinion sur la
situation faite aux anciens combattants et sur
les principales revendications des A.C.
Depuis 12 ans, une nuée d’arrivés et d’ar
rivistes exploite le filon.
La bourgeoisie a tout mis en œuvre pour
le développement des grandes associations
nationalistes de duperie.
Elle a tout mis en œuvre pour faire des
A.C. les meilleurs soutiens de sa politique
d’exploitation.
Il faut avoir lu au Journal Officiel le dis
cours de Jacques Duclos pour se rendre
compte de l’importance que donnent les bour
geois à leur action parmi les anciens combat
tants.
Les profiteurs de l’A.C. de tous les partis,,
fouaillés par notre camarade, ont hurlé, ont
tenté vainement l’obstruction.
Les « pacifistes » et les fascistes étaient
unis, de Rillart de Verneuil et Dormanm à
Planche et Frot pour interrompre Duclos.
A côté de l’intervention communiste, que
représente le sordide et interminable débat
autour de l’odieux directeur Valentino ?
De cet aventurier nous parlerons, car il
joua jadis un rôle politique dans la région
havraise.
Mais eje qui apparaît à travers cette dis
cussion sans conclusion, c’est la difficulté
qu’éprouvent aujourd’hui tous les démago
gues pour masquer la faillite totale de leurs
belles promesses aux anciens combattants, et
plus particulièrement aux pensionnés, aux
ayants droit à pension et aux prisonniers de.
guerre.
« Que » 110.000 erreurs dans les dossiers
de pension, avoue le ministre !
156.000 refus de pension dans les 10 pre
miers mois de 1930, affirme Jacques Duclos,
sans être démenti !
On examinera cela, et le reste, dans notre
Prolétaire.
Albert COSTENTIN,
de rA.R.A.C.
Chômage, main-d’œuvre étrangère
et répression
Les interventions de Lebret
Le député-maire socialiste d’Elbeuf est le
larbin des capitalistes.
Il défend leurs intérêts.
Il est leur protégé.
Lebret se plaint des attaques des patrons
« de droite ».
Il reconnaît être l’ami, l’allié des patrons
« de gauche ».
Ouvriers, ouvrières d’Elbeuf, ceux-ci vous
paient-ils mieux que ceux-là ? Vous exploi
tent-ils moins ?
Pour Lebret, ils sont de « gôche ».
Pour vous, ils sont tous du coffre-fort, du
vol capitaliste.
Mais Lebret soutient ces parasites.
C’est le contenu de son socialisme, du so
cialisme du copain des Boncour, Renaudel,
Chastanet, Fiancette, Uhry.
xxx
Lebret s’est occupé du chômage. Pas en
distribuant aux chômeurs elbeuviens le crédit
de 100.000 francs prévu pour cela.
Il a fait coup double. En tant qu’ennemi des
armements, de la guerre, des dépenses de
guerre, il a réclamé du gouvernement des
commandes de capotes militaires.
Laval-Maginot lui ont, naturellement, fait
des promesses.
(Lire la suite en 2 6 page)
NOTRE OPINION
100 millions?
A quelques voix de majorité, les
voix communistes, et malgré le gou
vernement, un crédit de cent millions
a été Voté par la Chambre, pour Venir
en aide aux chômeurs.
Honteuse démagogie dénoncée par
Marcel Cachin.
A qui les 100 millions ?
Pour avoir droit à Y allocation, il
faut que soit créé le fonds de chôma
ge municipal, départemental.
Il faut six mois de résidence. Il ne
faut pas avoir quitté l’usine pour ré
duction de salaire.
Il faut prouver qu’on est *chômeur.
Il ne faut pas avoir de membre de
la famille qui travaille.
Le ministre Landry, gros bourgeois
cossu, a traité les chômeurs de fai
néants.
Fainéants, les 25 millions d’ouvriers
jetés hors des usines par tout le patro
nat du monde.
Fainéants, ceux qui se serrent le
Ventre, voient mourir de débilité leurs
petits enfants.
Mais pas fainéants les ministres ir
responsables grassement payés.
P as fainéants les députés qui votent
les lois à 12 sur 600.
Pas fainéants ceux qui s’emplissent
la panse d’autant plus largement quils
ri ont rien produit.
Le jour viendra où les insulteurs de
la classe ouvrière seront mis hors d’é
tat de nuire.
Les socialistes, les radicaux ont éta
lé à la Chambre toute leur démagogie
en Votant les cent millions et en pa
raissant défendre les chômeurs.
La réalité est autre.
En Seine-Inférieure, cinquième dé
partement de France par sa popula
tion ouvrière, pas de fonds de chô
mage.
M. le Préfet a trop de visites pour
recevoir les chômeurs.
A Rouen, Métayer; au Havre,
Meyer, radicaux, se refusent à créer
le fonds de chômage.
A la Chambre, Meyer Vote les cent
millions. Dans sa ville, il fait le con
traire.
A} Elbeuf, le socialiste Lebret a un
fonds de chômage de cent mille francs.
Mais il n’y touche pas. Il n’y a pas
d’allocation.
A Sotteville, le socialiste Tilloy dé
daigne de recevoir lui-même les chô
meurs. Il faut lui faire une demande
d audience, à ce personnage à qui le
socialisme a fait acquérir immeuble
sur boulevard. Pas de fonds de chô
mage dans la cité socialiste.
C est dire que la Seine-Inférieure
figure dans les statistiques officielles
comme n’ayant pas de chômeurs ! ?
A ce compte-là, les cent millions
ne sont pas près d’être dépensés et
c’est l’espoir du gouvernement et des
démagogues de gauche.
La parole est aux chômeurs. C’est
par eux-mêmes qu’ils auront leur du.
BREMONT.
Notre concours
d’Abonnements
LA COMPETITION S’ELARGIT
Pour 1 instant, c’est dans l’Eure que nos
amis rivalisent d ardeur pour décrocher l’ap
pareil de T.S.F. et la bicyclette du concours.
V imart totalise maintenant 210 mois et
tient la corde.
Mais voici que Vernon se met en branle et
1 ami Meuraut attrape 60 mois d’un seul
coup, paraissant bien décidé à mettre les
bouchées doubles.
Le classement des autres concurrents reste
sans changement cette semaine. Ils sont pro
bablement en train de « moissonner ».
Qu’ils en mettent un coup, les camarades,
car nous savons que dans plusieurs endroits
de la région, d’autres s’apprêtent sérieuse
ment à se lancer.
Signalons en particulier l’arni Baudry, qui
entend faire des prouesses à Honfleur et aux
environs.
Nul doute que les semaines prochaines nous
apporteront des surprises.
Amis lecteurs, pour le développement de
votre « Prolétaire », en avant !
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Vn beau dégonflage !
Le secrétaire du Syndicat
Unitaire du Bois de Rouen
est ACQUITTÉ
— O
Mardi dernier, notre camarade Lelièvre
comparaissait en correctionnelle pour y répon
dre et s’entendre condamner sous l’inculpa
tion d’avoir édité et diffusé la feuille de pro
pagande, I Echo des Bois — qui fait si peur
à inos patrons.
Après plaidoirie d’un avocat du Secours
\
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