Presse et revues
4 pages
Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1903-08-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 août 1903 01 août 1903
Description : 1903/08/01 (N4)-1903/08/31. 1903/08/01 (N4)-1903/08/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565376c
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
-«s*.
.# 7 /
Guerre à la Guerre
6 e Année. — N° 4.
MENSUEL
Cinq Centimes le IVuméro
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE !
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
France 1 Fr.
H. Huchet
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
Union Postale... 2 —
AL me H. Uncliet
AU HAVRE
M me Yves Le Bail
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
PRIMES DE PROPAGANDE
Offertes au choix à tout lecteur qui nous trou
vera de nouveaux abonnés en France
ou à l’étranger.
Pour un abonnement :
I. L’Armée du Salut et les Eglises, par M. le
pasteur D. Lortsch.
II. Du Devoir de l’Evangélisation personnelle,
par M. le pasteur Paul Monod.
Pour deux abonnements :
III. Le Péril Jésuitique, par M. de Sciioulepnikow .
IV. Appel pressant à nos frères Catholiques qui
cherchent la Vérité, par M. de Sc.houlep-
NIKOW.
Nos autres primes sont épuisées.
CHOSES DU JOUR
Le Pape est mort. Vive le Pape ! — Léon XIII
sera-t-il une « grande figure » de l’histoire,
comme disent les journalistes ? Nos arrière
petit-neveux nous le diront. Son fin visage
d’ascète diplomate s’enlève avec un certain
relief sur la scène du monde où il régna pen
dant 2 5 ans en qualité de vicaire de Jésus-Christ :
mais il laisse derrière lui une situation troublée
et un héritage difficile. A en juger par ses
résultats et pour ce qui concerne notre pays, sa
politique pontificale aboutit à une désillusion,
on peut même dire à un désastre. Fut-il donc
vraiment dès lors un grand pape ?
A vrai dire, je me demande s’il aurait pu
mieux faire : qu’il soit souple et fin, opportu
niste et accommodant comme Léon XIII ;
inflexible et dur, raide et intransigeant comme
Pie IX, le pape est toujours le Pape ! L’homme
est esclave de sa fonction : il faudrait que le
pape put se séparer de la papauté. Or, la papauté
plonge toutes ses racines dans le passé, et ce
sont des puissances mortelles qui l’asservissent.
C’est pourquoi Pie IX n’aurait pas mieux con
duit la barque de St-Pierre que Léon XIII, et
Léon XIII l’a aussi mal pilotée que Pie IX. Et
c’est pourquoi aussi le choix du prochain pape
peut avoir une importance politique , mais il
n’en a pas beaucoup au point de vue des desti
nées futures de la papauté. Elle continuera à
descendre et à-s’enfoncer dans la nuit de l’indif
férence et de la désaffection humaine.
Importance politique. . . pour l’élection de
l’Evêque souverain ! Comme c’est bizarre tout
de même et quelle condamnation du système !
Vous pouvez être certains que la première consi
dération qui pèsera sur la décision du Sacré-
Collège sera de trouver un candidat qui, tout eu
agréant à l’Allemagne, puisse ne pas porter
ombrage à la France catholique et bonne nour
ricière de l’Eglise. Batailleur ou pacifique, le
prochain pape sera toujours, dit-on, le repré
sentant de Celui dont le Royaume n’était pas
de ce monde.
Ah ! un pape qui s’affranchirait de la papauté !
Un pape qui, se servant de la puissance spiri
tuelle qu’il a en main essaierait de réconcilier le
Catholicisme avec la Vérité Evangélique, et
l’Eglise avec le monde moderne ! Un pape qui
jetterait l’humanité catholique dans la voie de
l’obéissance à Jésus-Christ seul, et ouvrirait ses
oreilles aux aspirations vers la fraternité et vers
la paix qui montent de la terre, quel rêve et
quelle tâche !
Oui, mais il faudrait à ce pape-là l’âme d’un
Réformateur.
*
* *
Pendant que se nouaient à Rome les intrigues
du Conclave, voici que se passait à Londres un
événement d’un autre ordre et que j’estime être
le plus important de l’époque actuelle. Trois
cents parlementaires français et anglais vien
nent de se rencontrer pour jeter les bases d’une
« entente cordiale » entre les deux pays. Ce ne
sont plus seulement des chefs d’Etat qui se ren
dent, mutuellement des visites de politesse,
réglées par le protocole ; ,ce sont des législateurs
responsables, les représentants élus de deux
grandes nations qui prennent tout simplement
contact entre eux et discutent leurs affaires
comme de bons camarades. Le pas décisif est
franchi : il n’y a plus de Pas-de-Calais. Saluons
ici, avec une grande émotion les premières
assises d’un Parlement International des Etats-
Unis d’Europe.
Tout est à retenir et tout serait à citer dans
cette magnifique histoire. La caravane pacifique
des députés français a été reçue triomphalement
à Londres comme à Douvres. Les vieux murs
de Westminster ont entendu d’honorables mem
bres de la Chambre des Communes parler avec
chaleur, dans la langue de leurs hôtes, de la
« chère vieille France » ; et si au lieu d’oreilles,
ces murs avaient eu des yeux, nul doute qu’ils
n’eussent essuyé quelques larmes pour mieux
voir, autrement qu’en rêve, MM. Balfour, Camp
bell Bannermann et Chamberlain, fraterniser
avec MM. de Lanessan, d’Estournelles de Cons
tant, Siegfried et de Pressensé. Même ce terrible
Joë Chamberlain — fleuri pour la circonstance
de deux orchidées mauves —n’a-t-il pas affirmé,
comme ministre des colonies, « qu’il ne voyait
pas de motif pour que se produise à l’avenir de
graves conflits entre les deux pays » ! Ce spec
tacle et ce langage inattendus semblent ahurir
la presse nationaliste.
A la Chambre des Communes, le secrétaire
PROPAGANDE
Des abonnements Oratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
général des Affaires étrangères a encore élargi
la portée de cette manifestation désormais his
torique : « On ne cherche pas seulement, a-t-il
dit, à établir de bonnes relations entre l’Angle
terre et la France ; on veut assurer une coopé
ration entre les diverses puissances européennes
et faire en sorte que le règne du Droit remplace
celui de la Force. » On avait déjà beaucoup
remarqué le discours du lord-maire au Président
de la République : « Vous verrez notre armée et
notre marine parce que l’usage le demande ;
mais ce n’est pas par ce spectacle que nous
désirons vous frapper. Nous préférons plutôt
([ue vous emportiez de votre visite à la cité de
Londres, qui est le cœur même de notre empire,
l’absolue conviction que ce pays désire la Paix.»
Je comprends l’étonnement de ceux qui, hier
encore, souriaient doucement de nos « utopies
humanitaires ». Nous attendions notre revanche :
elle est venue plus tôt que nous n’osions l’espé
rer. Un ami, qui fut jusqu’ici un sceptique, sinon
un adversaire, me disait il y a quelques jours :
« J’ai longtemps trouvé que vous perdiez votre
temps en vous occupant des questions pacifi
ques. Je vous dois des excuses : c’est vous qui
aviez raison.» Il ne s’était pas senti jusqu’alors
spécialement désireux de recevoir Y Universel :
je sais qu’il va s’y abonner.
Paul Allégret. .
L’UNITÉ DE LA FOI
« Il y a un seul Seigneur, une seule Foi, un
seul Baptême; un seul Dieu et Père de tous,
qui est au-dessus de tous, parmi tous et en vous
tous... »
(Ep. de l’apotre Paul aux Eph. IV/5.6.)
Dans le Drapeau qui frissonne...
(Cantique 200 des Ecoles du Dimanche de France)
Dans le drapeau qui frissonne
A tous les soufes des deux,
C'est la patrie en personne
Que parle à ses Jils pieux :
« Enfants , je suis la chaumière ,
Je suis le foyer sacré,
La tombe où dort votre père
Le champ qu'il a labouré ! »
Pour que le vent de la haine
Ne le déchire jamais ,
Devant la croix souveraine
Qu'il s'incline désormais !
Oui , que bientôt le jour brille
Où les peuples et les rois
Ne seront qu’une famille
Unie autour de la Croix !
(Paroles de R. Saillens, musique de A. Schaffner)
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Guerre à la Guerre
6 e Année. — N° 4.
MENSUEL
Cinq Centimes le IVuméro
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE !
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
France 1 Fr.
H. Huchet
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
Union Postale... 2 —
AL me H. Uncliet
AU HAVRE
M me Yves Le Bail
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
PRIMES DE PROPAGANDE
Offertes au choix à tout lecteur qui nous trou
vera de nouveaux abonnés en France
ou à l’étranger.
Pour un abonnement :
I. L’Armée du Salut et les Eglises, par M. le
pasteur D. Lortsch.
II. Du Devoir de l’Evangélisation personnelle,
par M. le pasteur Paul Monod.
Pour deux abonnements :
III. Le Péril Jésuitique, par M. de Sciioulepnikow .
IV. Appel pressant à nos frères Catholiques qui
cherchent la Vérité, par M. de Sc.houlep-
NIKOW.
Nos autres primes sont épuisées.
CHOSES DU JOUR
Le Pape est mort. Vive le Pape ! — Léon XIII
sera-t-il une « grande figure » de l’histoire,
comme disent les journalistes ? Nos arrière
petit-neveux nous le diront. Son fin visage
d’ascète diplomate s’enlève avec un certain
relief sur la scène du monde où il régna pen
dant 2 5 ans en qualité de vicaire de Jésus-Christ :
mais il laisse derrière lui une situation troublée
et un héritage difficile. A en juger par ses
résultats et pour ce qui concerne notre pays, sa
politique pontificale aboutit à une désillusion,
on peut même dire à un désastre. Fut-il donc
vraiment dès lors un grand pape ?
A vrai dire, je me demande s’il aurait pu
mieux faire : qu’il soit souple et fin, opportu
niste et accommodant comme Léon XIII ;
inflexible et dur, raide et intransigeant comme
Pie IX, le pape est toujours le Pape ! L’homme
est esclave de sa fonction : il faudrait que le
pape put se séparer de la papauté. Or, la papauté
plonge toutes ses racines dans le passé, et ce
sont des puissances mortelles qui l’asservissent.
C’est pourquoi Pie IX n’aurait pas mieux con
duit la barque de St-Pierre que Léon XIII, et
Léon XIII l’a aussi mal pilotée que Pie IX. Et
c’est pourquoi aussi le choix du prochain pape
peut avoir une importance politique , mais il
n’en a pas beaucoup au point de vue des desti
nées futures de la papauté. Elle continuera à
descendre et à-s’enfoncer dans la nuit de l’indif
férence et de la désaffection humaine.
Importance politique. . . pour l’élection de
l’Evêque souverain ! Comme c’est bizarre tout
de même et quelle condamnation du système !
Vous pouvez être certains que la première consi
dération qui pèsera sur la décision du Sacré-
Collège sera de trouver un candidat qui, tout eu
agréant à l’Allemagne, puisse ne pas porter
ombrage à la France catholique et bonne nour
ricière de l’Eglise. Batailleur ou pacifique, le
prochain pape sera toujours, dit-on, le repré
sentant de Celui dont le Royaume n’était pas
de ce monde.
Ah ! un pape qui s’affranchirait de la papauté !
Un pape qui, se servant de la puissance spiri
tuelle qu’il a en main essaierait de réconcilier le
Catholicisme avec la Vérité Evangélique, et
l’Eglise avec le monde moderne ! Un pape qui
jetterait l’humanité catholique dans la voie de
l’obéissance à Jésus-Christ seul, et ouvrirait ses
oreilles aux aspirations vers la fraternité et vers
la paix qui montent de la terre, quel rêve et
quelle tâche !
Oui, mais il faudrait à ce pape-là l’âme d’un
Réformateur.
*
* *
Pendant que se nouaient à Rome les intrigues
du Conclave, voici que se passait à Londres un
événement d’un autre ordre et que j’estime être
le plus important de l’époque actuelle. Trois
cents parlementaires français et anglais vien
nent de se rencontrer pour jeter les bases d’une
« entente cordiale » entre les deux pays. Ce ne
sont plus seulement des chefs d’Etat qui se ren
dent, mutuellement des visites de politesse,
réglées par le protocole ; ,ce sont des législateurs
responsables, les représentants élus de deux
grandes nations qui prennent tout simplement
contact entre eux et discutent leurs affaires
comme de bons camarades. Le pas décisif est
franchi : il n’y a plus de Pas-de-Calais. Saluons
ici, avec une grande émotion les premières
assises d’un Parlement International des Etats-
Unis d’Europe.
Tout est à retenir et tout serait à citer dans
cette magnifique histoire. La caravane pacifique
des députés français a été reçue triomphalement
à Londres comme à Douvres. Les vieux murs
de Westminster ont entendu d’honorables mem
bres de la Chambre des Communes parler avec
chaleur, dans la langue de leurs hôtes, de la
« chère vieille France » ; et si au lieu d’oreilles,
ces murs avaient eu des yeux, nul doute qu’ils
n’eussent essuyé quelques larmes pour mieux
voir, autrement qu’en rêve, MM. Balfour, Camp
bell Bannermann et Chamberlain, fraterniser
avec MM. de Lanessan, d’Estournelles de Cons
tant, Siegfried et de Pressensé. Même ce terrible
Joë Chamberlain — fleuri pour la circonstance
de deux orchidées mauves —n’a-t-il pas affirmé,
comme ministre des colonies, « qu’il ne voyait
pas de motif pour que se produise à l’avenir de
graves conflits entre les deux pays » ! Ce spec
tacle et ce langage inattendus semblent ahurir
la presse nationaliste.
A la Chambre des Communes, le secrétaire
PROPAGANDE
Des abonnements Oratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
général des Affaires étrangères a encore élargi
la portée de cette manifestation désormais his
torique : « On ne cherche pas seulement, a-t-il
dit, à établir de bonnes relations entre l’Angle
terre et la France ; on veut assurer une coopé
ration entre les diverses puissances européennes
et faire en sorte que le règne du Droit remplace
celui de la Force. » On avait déjà beaucoup
remarqué le discours du lord-maire au Président
de la République : « Vous verrez notre armée et
notre marine parce que l’usage le demande ;
mais ce n’est pas par ce spectacle que nous
désirons vous frapper. Nous préférons plutôt
([ue vous emportiez de votre visite à la cité de
Londres, qui est le cœur même de notre empire,
l’absolue conviction que ce pays désire la Paix.»
Je comprends l’étonnement de ceux qui, hier
encore, souriaient doucement de nos « utopies
humanitaires ». Nous attendions notre revanche :
elle est venue plus tôt que nous n’osions l’espé
rer. Un ami, qui fut jusqu’ici un sceptique, sinon
un adversaire, me disait il y a quelques jours :
« J’ai longtemps trouvé que vous perdiez votre
temps en vous occupant des questions pacifi
ques. Je vous dois des excuses : c’est vous qui
aviez raison.» Il ne s’était pas senti jusqu’alors
spécialement désireux de recevoir Y Universel :
je sais qu’il va s’y abonner.
Paul Allégret. .
L’UNITÉ DE LA FOI
« Il y a un seul Seigneur, une seule Foi, un
seul Baptême; un seul Dieu et Père de tous,
qui est au-dessus de tous, parmi tous et en vous
tous... »
(Ep. de l’apotre Paul aux Eph. IV/5.6.)
Dans le Drapeau qui frissonne...
(Cantique 200 des Ecoles du Dimanche de France)
Dans le drapeau qui frissonne
A tous les soufes des deux,
C'est la patrie en personne
Que parle à ses Jils pieux :
« Enfants , je suis la chaumière ,
Je suis le foyer sacré,
La tombe où dort votre père
Le champ qu'il a labouré ! »
Pour que le vent de la haine
Ne le déchire jamais ,
Devant la croix souveraine
Qu'il s'incline désormais !
Oui , que bientôt le jour brille
Où les peuples et les rois
Ne seront qu’une famille
Unie autour de la Croix !
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