Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1903-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1903 01 janvier 1903
Description : 1903/01/01 (N9)-1903/01/31. 1903/01/01 (N9)-1903/01/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565370w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
9ES&
«»V
5 e Année.
Guerre à la Guerre
— N° 9.
MENSUEL
Giilq G onLi mes le INTu.mér*o
JANVIER 1903
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
H. Ilncliet
Paul ALLÉGRET
Yves Le /Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
Union Postale... 2 —
Al me II. Iluclaet
AU HAVRE
At me Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et / Administration, s’adresser au bureau de / Universel, 19, Place de PHôfcel-de-ViUe. LE HAVRE
SOMMAIRE &
Au Vénézuéla
Discours de M. Follin
Chronique de la Paix
Union de Prières....
Oublier, jamais !....
Christ et Guerre....
Echos i
Runion des Amis de la Paix.
Aux lecteurs et amis de 1’“ üniyersel ”
pour 1903
u Au reste, mes frères, soyez joyeux.
Tendez à la perfection ; consolez-vous
mutuellement. Vivez en paix, et que le
Dieu d’Amour et de Paix soit avec vous.”
Il Cor. XI 1 I /11
A u Vénézuéla
Nous n’avons pas l’intention de parler lon
guement des incidents relatifs au Vénézuéla :
nos lecteurs connaissent par d’autres journaux
les détails de ce conflit Anglo-Allemand-Véné
zuélien, à la fois politique et financier.
Nous avons pourtant un mot à dire à ce sujet
à notre point de vue de pacifiques chrétiens, ou
même de pacifiques... tout court ! Ne trouvez-
vous pas qu’il y a eu quelque chose de parfaite
ment douloureux dans le spectacle qui nous fut
donné par deux des plus puissantes nations
européennes, unissant leurs valeureux efforts et
mobilisant leurs formidables cuirassés, pour s’en
aller saborder et couler la marine de guerre
vénézuélienne..., quatre misérables sabots de
rien du tout, paisiblement ancrés dans leur rade
ensoleillée ? Et, s’il est possible, voici quelque
chose de plus attristant encore : ce qui a ému et
touché le cœur de ces vaillants, est-ce quelqué
grande iniquité sociale à faire disparaître ? Les
vieilles et nobles races d’Europe savent contem
pler avec une sage quiétude les massacres
d’Arménie, mais leur héroïsme s’entlamme,
leurs drapeaux claquent au vent, et leurs canons
partent tout seuls... quand il s’agit de s’en aller
à la remorque de créanciers plus ou moins usu-
raires, forcer la porte d’un coffre-fort récalci
trant. C’est le « nouveau jeu » en matière de
i iplomatie européenne.
Quoi qu’il erj soit, le geste noble des Anglo-
Allemands a tout de même produit un certain
malaise : et pendant que les belligérants, un
peu étonnés du relatif enthousiasme de l’opi
nion européenne, se recueillaient, l’idée d’arbi
trage a fait son chemin Vous connaissez la let
tre adressée par M. d’Estournelles de Constant
à notre ministre des affaires étrangères. En voici
le passage essentiel. Faisant allusion à l’article
27 de la Convention de La Haye, notre conci
toyen écrit :
Cet article 27 porte que les puissances considèrent
comme un devoir — dans le cas où un conflit aigu
menacerait d’éclater entre deux ou plusieurs d’entre
elles — de rappeler à celles-ci que la Cour perma-
nentf; d’arbitrage leur est ouverte.
Or, un conflit aigu est non pas menaçant, mais
déclaré, entre le Vénézuéla et plusieurs puissances
signataires de la Convention de La Haye, et l’obli
gation formelle que nous avons souscrite avec vingt-
cinq autres Etats est, non seulement méconnue,
mais nous constatons la mise à l’index systématique
de la Cour d’arbitrage par les gouvernements euro
péens. Une explication s’impose donc aujourd’hui
devant l’évidence des faits.
Moins connue peut-être est la courageuse let
tre adressée par M. le pasteur Umfrid, vice
président du Comité central de la Société alle
mande de la Paix, au chancelier de l’empire
d’Allemagne. En voici le début :
Excellence,
En notre qualité de représentants de la Société
allemande de la Paix, dont la direction nous est
confiée, nous prenons la liberté de soumettre à Votre
Excellence la présente demande, tendant à ce que le
gouvernement de l’Allemagne accepte la proposition
d’un arbitrage dans le conflit actuel avec le Véné-
zuéla.
Ces appels seront entendus : le conflit actuel
se terminera par un arbitrage, sans autre effu
sion do sang. Le président Roosevelt, qu’on
voulait compromettre dans l'aventure en le pre
nant comme, tiers-arbitre, a fort habilement et
sagement refusé ce rôle, en s’offrant le malicieux
plaisir de rappeler à ses officieux amis qu’il
existait à La Haye un Tribunal d’Arbitrage, qui
devait évidemment avoû été constitué... our
faire de l’Arbitrage.
Nous comprenons que M. d’Estournelles de
Constant ait repris sa bonne plume pour remer
cier le président Roosevelt de la leçon qu’il
donne à l’Europe en léthargie. On voulait mettre
le tribunal de La Haye « à l’index », et il était de
mode d’en rire quelque peu en haut lieu : encore
quelque bons coups de marteau comme celui-là
et le clou entrera dans les cerveaux les plus
récalcitrants.
Paul Alléguet.
DISCOURS
prononcé par M. H. FOLLIN
Président de la Société d’Arbitrage du Havre,
iMembre de la Délégation Permanente des
Sociétés Françaises de la Paix
A la fête annuelle des AMIS DE LA PAIX
(21 Décembre 1902) (1)
Mesdames, Messieurs,
Mon cher M. Allégret,
Permettez-moi de vous remercier pour
l’excellente pensée que vous avez eue d’invi
ter à votre .lête de famille les membres du
Comité de ma Société.
Nous sommes tous ici des ouvriers de la
même grande oeuvre ; tous, dans des domai
nes différents, chacun de notre côté, nous
travaillons à l’édification de la société future
par les moyens qui sont à notre portée. Il est
bon, il est nécessaire que, de temps à autre,
nous abandonnions nos tâches particulières
pour venir considérer ensemble la grande
tâche commune, et que nous nous retrem
pions, que nous fortifiions, que nous décu
plions, par le contact des unes avec les au
tres, nos bonnes volontés.
Et dans cette œuvre commune, si la sec-
tion havraise de la Société Française pour l'Arbi
trage entre Nations, que j’ai l’honneur deprési-
der, a pris les premières initiatives, sa sœur
cadette, la Société des Amis de la Paix, n’a pas
tardé à la devancer, à la dépasser et à devenir
clans cette ville du Havre le véritable et le plus
ferme soutien des idées pacifiques. Nous
avons été les semeurs qui jettent au hasard
des vents favorables les premières semences;
vous ôtes les laborieux travailleurs qui pâ
li) Voir le compte rendu plus loin.
tiemment recueillent les germes fragiles et
qui en les réunissant, en les groupant dans
des conditions favorables, en les entourant
de soins incessants, vigilants et infatigables,
savent faire surgir de ces germes les plantes
vigoureuses, qui enfoncent dans le sol fer
tile de l’opinion publique des racines de plus
en plus profondes, et qui donneront demain
aux peuples les moissons sacrées de la paix
et de la prospérité. (Applaudissements.)
Nous pouvons nous réjouir, Mesdames et
Messieurs, mes chers amis ; il est incontesta
ble, il est clair comme le jour que les idées
pacifiques font dans notre ville du Havre des
progrès considérables et incessants. Hier,
c’étaient toutes les notabilités, appartenant
à tous les partis, à tous les milieux, à toutes
les professions, à toutes les confessions reli
gieuses, qui se réunissaient pour former un
Comité ayant pour mission de propager l’idée
d’un traité permanent d’arbitrage entre la
France et l’Angleterre ; hier encore, c'était
le journal le plus répandu de la région qui
jusqu’à présent avait paru suivre nos efforts
d’un œil non pas hostile, mais peut-être un
peu sceptique et dédaigneux, c’était ce jour
nal qui déclarait dans un article de tête que
l’avenir est avec ceux qui propagent les
idées d’arbitrage et que ceux-là ont bien
mérité de la patrie et de l’humanité. (Applau
dissements.)
Eh bien 1 je le répète, dans ces succès in
déniables et si réconfortants, vous avez, en
ce qui concerne notre ville, et je suis heureux
de le proclamer hautement, vous avez la plus
large part. Nous autres bourgeois, pour em
ployer cette dénomination banale et erronée
qui classe les gens suivant les mesquines
préoccupations matérielles auxquelles les ha
sards de l’existence les ont habitués, et nonsui -
vant les besoins supérieurs communs que
tous ici nous mettons au-dessus de tout,
nous autres bourgeois, nous avons pu réussir
quelquefois, dans quelques conférences, à
émouvoir la masse des travailleurs chargés
des tâches les plus modestes parce que les
plus nombreuses, et à lui faire comprendre
que c’est son sang et son pain que nous
défendons ; mais sans contact permanent
avec elle, notre influence serait de courte
durée, si vous n’aviez, mon cher ami Allé
gret, si vous n’aviez formé au sein du peuple
lui-même cette vaillante et fidèle cohorte,
qui déploie et garde avec une vigilance inlas
sable l’étendard de la Paix que nous avons
planté ensemble. (Bravos et salve d’applau
dissements.)
C’est un grand réconfort, pour ceux qui
représentent devant l’opinion et devant les
pouvoirs publics ies idées pacifiques, de
savoir qu’ils peuvent s’appuyer sur des œu
vres comme la vôtre. Grâce à vous, nous
pourrons, lorsque le second congrès national
delà Paix réunira l’été prochain, à Rouen et
au Havre, les pacifiques venus de tous les
coins de la France, grâce à vous, nous pour
rons dire avec fierté que la ville du Havre ne
compte pas seulement un état-major de la
Paix, comme c’est malheureusement le cas
dans de trop nombreuses localités et comme
ce serait le cas si le mouvement n’avait pas
ici d’autre organe que la Société que je pré
side, mais qu’elle compte aussi une armée ;
et ce sera notre joie la plus profonde de
pouvoir montrer cette armée.
Travaillons donc, mes chers amis, travail
lons sans nous lasser au triomphe de notre
santé cause. Ne nous laissons démonter par
aucun obstacle. (Applaudissements.)
Et puisque nous sommes ici entre amis,
où l’on peut aborder franchement les ques-
P. Allégret.
H. d'Allens.c
Un Catholique.
Henri Gaillard.
P. Allégret.
H. Huche t.
«»V
5 e Année.
Guerre à la Guerre
— N° 9.
MENSUEL
Giilq G onLi mes le INTu.mér*o
JANVIER 1903
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
H. Ilncliet
Paul ALLÉGRET
Yves Le /Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
Union Postale... 2 —
Al me II. Iluclaet
AU HAVRE
At me Yves Le Bail
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la Rédaction et / Administration, s’adresser au bureau de / Universel, 19, Place de PHôfcel-de-ViUe. LE HAVRE
SOMMAIRE &
Au Vénézuéla
Discours de M. Follin
Chronique de la Paix
Union de Prières....
Oublier, jamais !....
Christ et Guerre....
Echos i
Runion des Amis de la Paix.
Aux lecteurs et amis de 1’“ üniyersel ”
pour 1903
u Au reste, mes frères, soyez joyeux.
Tendez à la perfection ; consolez-vous
mutuellement. Vivez en paix, et que le
Dieu d’Amour et de Paix soit avec vous.”
Il Cor. XI 1 I /11
A u Vénézuéla
Nous n’avons pas l’intention de parler lon
guement des incidents relatifs au Vénézuéla :
nos lecteurs connaissent par d’autres journaux
les détails de ce conflit Anglo-Allemand-Véné
zuélien, à la fois politique et financier.
Nous avons pourtant un mot à dire à ce sujet
à notre point de vue de pacifiques chrétiens, ou
même de pacifiques... tout court ! Ne trouvez-
vous pas qu’il y a eu quelque chose de parfaite
ment douloureux dans le spectacle qui nous fut
donné par deux des plus puissantes nations
européennes, unissant leurs valeureux efforts et
mobilisant leurs formidables cuirassés, pour s’en
aller saborder et couler la marine de guerre
vénézuélienne..., quatre misérables sabots de
rien du tout, paisiblement ancrés dans leur rade
ensoleillée ? Et, s’il est possible, voici quelque
chose de plus attristant encore : ce qui a ému et
touché le cœur de ces vaillants, est-ce quelqué
grande iniquité sociale à faire disparaître ? Les
vieilles et nobles races d’Europe savent contem
pler avec une sage quiétude les massacres
d’Arménie, mais leur héroïsme s’entlamme,
leurs drapeaux claquent au vent, et leurs canons
partent tout seuls... quand il s’agit de s’en aller
à la remorque de créanciers plus ou moins usu-
raires, forcer la porte d’un coffre-fort récalci
trant. C’est le « nouveau jeu » en matière de
i iplomatie européenne.
Quoi qu’il erj soit, le geste noble des Anglo-
Allemands a tout de même produit un certain
malaise : et pendant que les belligérants, un
peu étonnés du relatif enthousiasme de l’opi
nion européenne, se recueillaient, l’idée d’arbi
trage a fait son chemin Vous connaissez la let
tre adressée par M. d’Estournelles de Constant
à notre ministre des affaires étrangères. En voici
le passage essentiel. Faisant allusion à l’article
27 de la Convention de La Haye, notre conci
toyen écrit :
Cet article 27 porte que les puissances considèrent
comme un devoir — dans le cas où un conflit aigu
menacerait d’éclater entre deux ou plusieurs d’entre
elles — de rappeler à celles-ci que la Cour perma-
nentf; d’arbitrage leur est ouverte.
Or, un conflit aigu est non pas menaçant, mais
déclaré, entre le Vénézuéla et plusieurs puissances
signataires de la Convention de La Haye, et l’obli
gation formelle que nous avons souscrite avec vingt-
cinq autres Etats est, non seulement méconnue,
mais nous constatons la mise à l’index systématique
de la Cour d’arbitrage par les gouvernements euro
péens. Une explication s’impose donc aujourd’hui
devant l’évidence des faits.
Moins connue peut-être est la courageuse let
tre adressée par M. le pasteur Umfrid, vice
président du Comité central de la Société alle
mande de la Paix, au chancelier de l’empire
d’Allemagne. En voici le début :
Excellence,
En notre qualité de représentants de la Société
allemande de la Paix, dont la direction nous est
confiée, nous prenons la liberté de soumettre à Votre
Excellence la présente demande, tendant à ce que le
gouvernement de l’Allemagne accepte la proposition
d’un arbitrage dans le conflit actuel avec le Véné-
zuéla.
Ces appels seront entendus : le conflit actuel
se terminera par un arbitrage, sans autre effu
sion do sang. Le président Roosevelt, qu’on
voulait compromettre dans l'aventure en le pre
nant comme, tiers-arbitre, a fort habilement et
sagement refusé ce rôle, en s’offrant le malicieux
plaisir de rappeler à ses officieux amis qu’il
existait à La Haye un Tribunal d’Arbitrage, qui
devait évidemment avoû été constitué... our
faire de l’Arbitrage.
Nous comprenons que M. d’Estournelles de
Constant ait repris sa bonne plume pour remer
cier le président Roosevelt de la leçon qu’il
donne à l’Europe en léthargie. On voulait mettre
le tribunal de La Haye « à l’index », et il était de
mode d’en rire quelque peu en haut lieu : encore
quelque bons coups de marteau comme celui-là
et le clou entrera dans les cerveaux les plus
récalcitrants.
Paul Alléguet.
DISCOURS
prononcé par M. H. FOLLIN
Président de la Société d’Arbitrage du Havre,
iMembre de la Délégation Permanente des
Sociétés Françaises de la Paix
A la fête annuelle des AMIS DE LA PAIX
(21 Décembre 1902) (1)
Mesdames, Messieurs,
Mon cher M. Allégret,
Permettez-moi de vous remercier pour
l’excellente pensée que vous avez eue d’invi
ter à votre .lête de famille les membres du
Comité de ma Société.
Nous sommes tous ici des ouvriers de la
même grande oeuvre ; tous, dans des domai
nes différents, chacun de notre côté, nous
travaillons à l’édification de la société future
par les moyens qui sont à notre portée. Il est
bon, il est nécessaire que, de temps à autre,
nous abandonnions nos tâches particulières
pour venir considérer ensemble la grande
tâche commune, et que nous nous retrem
pions, que nous fortifiions, que nous décu
plions, par le contact des unes avec les au
tres, nos bonnes volontés.
Et dans cette œuvre commune, si la sec-
tion havraise de la Société Française pour l'Arbi
trage entre Nations, que j’ai l’honneur deprési-
der, a pris les premières initiatives, sa sœur
cadette, la Société des Amis de la Paix, n’a pas
tardé à la devancer, à la dépasser et à devenir
clans cette ville du Havre le véritable et le plus
ferme soutien des idées pacifiques. Nous
avons été les semeurs qui jettent au hasard
des vents favorables les premières semences;
vous ôtes les laborieux travailleurs qui pâ
li) Voir le compte rendu plus loin.
tiemment recueillent les germes fragiles et
qui en les réunissant, en les groupant dans
des conditions favorables, en les entourant
de soins incessants, vigilants et infatigables,
savent faire surgir de ces germes les plantes
vigoureuses, qui enfoncent dans le sol fer
tile de l’opinion publique des racines de plus
en plus profondes, et qui donneront demain
aux peuples les moissons sacrées de la paix
et de la prospérité. (Applaudissements.)
Nous pouvons nous réjouir, Mesdames et
Messieurs, mes chers amis ; il est incontesta
ble, il est clair comme le jour que les idées
pacifiques font dans notre ville du Havre des
progrès considérables et incessants. Hier,
c’étaient toutes les notabilités, appartenant
à tous les partis, à tous les milieux, à toutes
les professions, à toutes les confessions reli
gieuses, qui se réunissaient pour former un
Comité ayant pour mission de propager l’idée
d’un traité permanent d’arbitrage entre la
France et l’Angleterre ; hier encore, c'était
le journal le plus répandu de la région qui
jusqu’à présent avait paru suivre nos efforts
d’un œil non pas hostile, mais peut-être un
peu sceptique et dédaigneux, c’était ce jour
nal qui déclarait dans un article de tête que
l’avenir est avec ceux qui propagent les
idées d’arbitrage et que ceux-là ont bien
mérité de la patrie et de l’humanité. (Applau
dissements.)
Eh bien 1 je le répète, dans ces succès in
déniables et si réconfortants, vous avez, en
ce qui concerne notre ville, et je suis heureux
de le proclamer hautement, vous avez la plus
large part. Nous autres bourgeois, pour em
ployer cette dénomination banale et erronée
qui classe les gens suivant les mesquines
préoccupations matérielles auxquelles les ha
sards de l’existence les ont habitués, et nonsui -
vant les besoins supérieurs communs que
tous ici nous mettons au-dessus de tout,
nous autres bourgeois, nous avons pu réussir
quelquefois, dans quelques conférences, à
émouvoir la masse des travailleurs chargés
des tâches les plus modestes parce que les
plus nombreuses, et à lui faire comprendre
que c’est son sang et son pain que nous
défendons ; mais sans contact permanent
avec elle, notre influence serait de courte
durée, si vous n’aviez, mon cher ami Allé
gret, si vous n’aviez formé au sein du peuple
lui-même cette vaillante et fidèle cohorte,
qui déploie et garde avec une vigilance inlas
sable l’étendard de la Paix que nous avons
planté ensemble. (Bravos et salve d’applau
dissements.)
C’est un grand réconfort, pour ceux qui
représentent devant l’opinion et devant les
pouvoirs publics ies idées pacifiques, de
savoir qu’ils peuvent s’appuyer sur des œu
vres comme la vôtre. Grâce à vous, nous
pourrons, lorsque le second congrès national
delà Paix réunira l’été prochain, à Rouen et
au Havre, les pacifiques venus de tous les
coins de la France, grâce à vous, nous pour
rons dire avec fierté que la ville du Havre ne
compte pas seulement un état-major de la
Paix, comme c’est malheureusement le cas
dans de trop nombreuses localités et comme
ce serait le cas si le mouvement n’avait pas
ici d’autre organe que la Société que je pré
side, mais qu’elle compte aussi une armée ;
et ce sera notre joie la plus profonde de
pouvoir montrer cette armée.
Travaillons donc, mes chers amis, travail
lons sans nous lasser au triomphe de notre
santé cause. Ne nous laissons démonter par
aucun obstacle. (Applaudissements.)
Et puisque nous sommes ici entre amis,
où l’on peut aborder franchement les ques-
P. Allégret.
H. d'Allens.c
Un Catholique.
Henri Gaillard.
P. Allégret.
H. Huche t.
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