Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1901 01 octobre 1901
Description : 1901/10/01 (N10)-1901/10/31. 1901/10/01 (N10)-1901/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565356m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
Celui qui m’aime, dit Jésus, gardera ma Parole.
L’ÉVANGILE, C'EST E.A- LIBERTÉ !
ABONNEMENTS :
France 4 Fr.
Etranger 2 »
Société : La Croix-Bleue
Encore Saint - Pol - de - Léon
(Finistère)
Il y a deux mois à peine, j’ai signalé aux
lecteurs de L'Universel , un trait du fana
tisme romain en Bretagne, il s’agissait, on
s’en souvient, d’une croix de jubilé, en pierre
de Kersanton, érigée sur une hauteur aride,
dominant la mer. C’étaient des fidèles de la
commune qui avaient offert cette croix à
leur curé ; et elle avait coût.é plusieurs mil
liers de francs. Devant une telle générosité,
il était bon de ne pas s’arrêter en chemin. Il
convenait plutôt de frapper à coups redou
blés sur cette grosse caisse qui s’appelle
l'orgueil . et de flatter l’amour-propre des
bous catholiques'bretons. Aussi, à huit ou
dix semaines d'intervalle, voici qu’un autre
jubilé vient encore d’avoir lieu àj3aint-Pol.
Il s’agissait cette fois de Pérection de l’an
tique cathédrale en basilique mineure. A
cette occasion, plusieurs évêques et plu
sieurs prélats de la maison du pape, voir
même un nonce, sont venus s’ajouter à des
centaines de prêtres de tous grades, accou
rus de toute la Bretagne, pour rehausser
l’éclat de la cérémonie. Sans doute, jamais
la commune n’avait vu une si grande armée
de crosses et de mitres, de robes violettes et
de robes noires, réunies à la fois ; probable
ment n’avait-elle jamais vu non plus la robe
rouge d’un nonce du pape. Aussi, pour cette
grandiose démonstration des pompes du Ca
tholicisme, toute la petite ville était sur les
dents, longtemps à l'avance.
La fièvre des grandeurs décoratives s’était
emparée de ses habitants. C’était à qui au
rait l’honneur d’attirer la plus grande atten
tion des nobles prélats romains, et d’émer
veiller la foule innombrable qui y accou
rait de toute la Bretagne.
A mesure qu’approche le grand jour, la
fiévreuse activité des décorateurs augmente,
et la ville présente un aspect grandiose.
Chaque maison est enguirlandée et garnie
de drapeaux de toutes couleurs. Notre dra
peau national, toutefois, brille par son ab
sence, sauf quelques très rares exceptions,
sans doute parce que le gouvernement impie
de la République ne permet plus de l’affubler
d’un grand sacré cœur en papier doré. Aux
fenêtres, des bougies et des lanternes véni
tiennes, pour l’illumination sur le passage
de la procession aux flambeaux, le soir. Les
rues elles-mêmes sont traversées d’innom
brables guirlandes, accrochées aux fenêtres
des premiers étages.
Au milieu de la Grand’Rue se dresse un
arc de triomphe à deux façades. 11 est com
posé de trois arcades ogivales, surmontées
de frontons triangulaires, avec fleurons et
clochetons à jour de chaque côté. Sur les
tailloirs des chapitaux, on remarque des
écussons : les armes de Bretagne, celles de
Saint-Pol, et aussi celles de l’évêque de
DIRECTION
H. HUCHET et C. HÉBERT
Evangélistes
43, rue Frédéric-Bellanger (Le Havre)
Quimper et celles du pape. Des broderies
vertes en festons forment bourrelet et don
nent du relief à toutes les découpures. L’arc
de triomphe est enfin couronné d’étendards
aux mille couleurs. Dans une autre rue, on
a reconstitué en planches, peinture imitation
pierres de taille, d’un bel effet, la grande
porte de la ville, qui fut démolie en 1764
pour faciliter la circulation. Sur la grande
place, une magnifique estrade est dressée. A
leur arrivée de la gare, les évêques donnent
la bénédiction à la ville, du haut de cette es
trade, en présence d’une foule immense res
pectueusement courbée jusqu’à terre. La ba
silique est pavoisée à l’extérieur. Aux tours
et aux clochetons pendent de longues flam
mes de diverses couleurs. Les porches sont
garnis de verres multicolores, pour l’illumi
nation. A l’intérieur, l'aspect apparaît riche,
dans un demi-jour qui prête au mystique.
Des milliers de bougies reliées par un fil
sont disposées dans la iw>f r -ûuliq4iaiiLi;u'il y.
aura aussi illumination intérieure pendant
l’office principal. Et le reflet de ces innom
brables lumières venant se jouer sur tous les
lustres et autres suspensions en bronze doré,
et se réflétant ensuite sur les faces glabres
des statues, qui disparaissent à moitié dans
leurs niches ou sur leurs piédestaux sous les
élégants buissons de fleurs naturelles, sera
bien fait, assurément, pour impressionner
les sens.
Dans la baie centrale, un énorme transpa
rent, sur fond bleu, de cinq mètres de hau
teur, sur deux de large, représente saint Pol
Aurélien, terrassant un dragon.
Ici, j’ouvre une parenthèse. La légende
nous apprend que Pol Aurélien était un
prêtre ou moine anglais. Il vint dans la
presqu'île armoricaine au v u siècle, comme
chef d’émigrants. Il débarqua à Ouessant,
dont il convertit les habitants. Lorsqu’il ar
riva à Batz, près de Roscoff, il trouva l’île
dépourvue d’eau potable. Nouveau Moïse, il
frappa les rochers de son bâton de pèlerin,
et, ô prodige, il en jaillit des sources abon
dantes.
Rempli d’admiration, Guithur, chef de
l’île, prki saint Pol de délivrer l’île d’un
dragon qui était la terreur des hommes et des
animaux. Le saint jeta son étole autour du
cou du monstre, qui subitement devint do
cile. On le précipita dans un gouffre au nord
de l’île, et les flots l’engloutirent pour tou
jours !...
Mais revenons à la cathédrale. Dans le
chœur, se voit un trône, élevé pour le nonce.
Il est placé sur une estrade drapée rouge et
or. La draperie du trône, formant dais, est
une flanelle blanche rehaussée de galons et
de frangés d’or. Un prie-Dieu est devant.
Des fauteuils et des prie-Dieu sont placés à
droite et à gauche du trône. Ils sont destinés
aux autres prélats. Les sièges sont dominés
respectivement par les armes des occupants.
La rampe de la chaire est garnie d’étoffe
grenat avec clous dorés. Le maître-autel est
richement décoré de candélabres, en or mas
sif, dit on. Les marches de l’autel sont re
couvertes d’un superbe tapis neuf. A gauche,
PROPAGANDE :
100 exemplaires pris au Havre .... 1 Fr.
» franco à domicile.. 2 »
Société : Les Amis de la Paix
près d’un autel, on voit la cloche miracu
leuse. A ce sujet, la légende nous apprend
encore que Pol demanda l’une des cloches
d’un château pour sa chapelle. Elle lui fut
refusée. Mais des pêcheurs, en retirant leurs
filets, furent surpris de trouver cette cloche
dans la gueule d’un poisson qu’ils venaient
de capturer, et ils s’empressèrent de la re
mettre à saint Pol. Elle mesure environ
quarante centimètres de hauteur. Et on la
fait sonner, aujourd’hui encore, dans l’église,
au-dessus de la tête de ceux qui ont l’ouïe
paresseuse, afin de leur faire recouvrer ce
précieux sens !... Près de la balustrade du
chœur sont exposés les signes distinctifs de
la basilique. Ils consistent en un pavillon en
soie, de couleur rouge et blanc, monté sur
un chevalet en chêne sculpté, et en une clo
chette argent doré, munie d’une chaînette
même métal, et placée au haut d’une hampe
en chêne verni. J’ai voulu savoir la signifi—
.sajfiçn propre que le clergé attribue à ces
deux joujoux, mais je n’ai pu être édifié à ce
sujet... Je m’arrête enfin, car toutes les co
lonnes de L'Universel ne me suffiraient pas
pour décrire les préparatifs de cette gran
diose et pompeuse manifestation. Je disais
plus haut que tout cet étalage était bienfait
pour impressionner les sens. En voici un
échantillon ; on a vu, durant ces fêtes, un
homme à genoux, les bras croisés sur la
poitrine, en extase pendant plus d’un quart
d’heure, devant le trône vide du nonce. Un
autre, à la sortie des prélats, du chœur, s’est
élancé sur les traces de l’un d’eux, et, se
prosternant, a dévotement baisé la dalle
froide et poussiéreuse que venaient de fouler
les augustes pieds. Un troisième s’est faufilé
dans le chœur,et a respectueusement collé
ses lèvres à l’endroit où' s’était assis, sur un
fauteuil, l’un des hauts dignitaires ecclésias
tiques !!!, etc... Après cela, il ne reste plus
qu’à tirer l’échelle !...
Vraiment, il y a de quoi sourire, mais de
tristesse et de pitié, en pensant qu’au xx e
siècle on est encore témoin d’un semblable
aveuglement fanatique ! Que dire enfin de
ces milliers de personnes, dont la plupart
venues de loin, parées de leurs plus beaux
atours, et suivant docilement, sans la moin
dre conception de la simplicité et de la sin
cérité que Dieu demande de ses adorateurs,
cette procession aux flambeaux, digne des
religions païennes seulement, à travers les
rues illuminées de la ville ??? J’y renonce.
Profondément attristé, il ne me reste qu’à
déposer ma plume, et à me jeter à genoux
pour demander à Dieu de faire luire enfin sa
face sur ces malheureux égarés qui sont mes
frères, et qui s’en vont inconsciemment,
aveugles qu’ils sont, et conduits par des
aveugles, vers la fosse de la perdition.
Seigneur ! Dieu Tout-Puissant ! suscite
en Bretagne quelques voix autorisées, quel
ques hommes vraiment animés de ton Es
prit. Provoque un réveil des esprits et des
consciences, et un retour au Christianisme
pur et simple que nous ont enseigné le
Christ et ses apôtres !
J.-L. David.
WSIÊÊÊÊStBBBSBSBBSB^SB^SSBS^S^BS^SSS^âSSS^
L’ÉVANGILE, C'EST E.A- LIBERTÉ !
ABONNEMENTS :
France 4 Fr.
Etranger 2 »
Société : La Croix-Bleue
Encore Saint - Pol - de - Léon
(Finistère)
Il y a deux mois à peine, j’ai signalé aux
lecteurs de L'Universel , un trait du fana
tisme romain en Bretagne, il s’agissait, on
s’en souvient, d’une croix de jubilé, en pierre
de Kersanton, érigée sur une hauteur aride,
dominant la mer. C’étaient des fidèles de la
commune qui avaient offert cette croix à
leur curé ; et elle avait coût.é plusieurs mil
liers de francs. Devant une telle générosité,
il était bon de ne pas s’arrêter en chemin. Il
convenait plutôt de frapper à coups redou
blés sur cette grosse caisse qui s’appelle
l'orgueil . et de flatter l’amour-propre des
bous catholiques'bretons. Aussi, à huit ou
dix semaines d'intervalle, voici qu’un autre
jubilé vient encore d’avoir lieu àj3aint-Pol.
Il s’agissait cette fois de Pérection de l’an
tique cathédrale en basilique mineure. A
cette occasion, plusieurs évêques et plu
sieurs prélats de la maison du pape, voir
même un nonce, sont venus s’ajouter à des
centaines de prêtres de tous grades, accou
rus de toute la Bretagne, pour rehausser
l’éclat de la cérémonie. Sans doute, jamais
la commune n’avait vu une si grande armée
de crosses et de mitres, de robes violettes et
de robes noires, réunies à la fois ; probable
ment n’avait-elle jamais vu non plus la robe
rouge d’un nonce du pape. Aussi, pour cette
grandiose démonstration des pompes du Ca
tholicisme, toute la petite ville était sur les
dents, longtemps à l'avance.
La fièvre des grandeurs décoratives s’était
emparée de ses habitants. C’était à qui au
rait l’honneur d’attirer la plus grande atten
tion des nobles prélats romains, et d’émer
veiller la foule innombrable qui y accou
rait de toute la Bretagne.
A mesure qu’approche le grand jour, la
fiévreuse activité des décorateurs augmente,
et la ville présente un aspect grandiose.
Chaque maison est enguirlandée et garnie
de drapeaux de toutes couleurs. Notre dra
peau national, toutefois, brille par son ab
sence, sauf quelques très rares exceptions,
sans doute parce que le gouvernement impie
de la République ne permet plus de l’affubler
d’un grand sacré cœur en papier doré. Aux
fenêtres, des bougies et des lanternes véni
tiennes, pour l’illumination sur le passage
de la procession aux flambeaux, le soir. Les
rues elles-mêmes sont traversées d’innom
brables guirlandes, accrochées aux fenêtres
des premiers étages.
Au milieu de la Grand’Rue se dresse un
arc de triomphe à deux façades. 11 est com
posé de trois arcades ogivales, surmontées
de frontons triangulaires, avec fleurons et
clochetons à jour de chaque côté. Sur les
tailloirs des chapitaux, on remarque des
écussons : les armes de Bretagne, celles de
Saint-Pol, et aussi celles de l’évêque de
DIRECTION
H. HUCHET et C. HÉBERT
Evangélistes
43, rue Frédéric-Bellanger (Le Havre)
Quimper et celles du pape. Des broderies
vertes en festons forment bourrelet et don
nent du relief à toutes les découpures. L’arc
de triomphe est enfin couronné d’étendards
aux mille couleurs. Dans une autre rue, on
a reconstitué en planches, peinture imitation
pierres de taille, d’un bel effet, la grande
porte de la ville, qui fut démolie en 1764
pour faciliter la circulation. Sur la grande
place, une magnifique estrade est dressée. A
leur arrivée de la gare, les évêques donnent
la bénédiction à la ville, du haut de cette es
trade, en présence d’une foule immense res
pectueusement courbée jusqu’à terre. La ba
silique est pavoisée à l’extérieur. Aux tours
et aux clochetons pendent de longues flam
mes de diverses couleurs. Les porches sont
garnis de verres multicolores, pour l’illumi
nation. A l’intérieur, l'aspect apparaît riche,
dans un demi-jour qui prête au mystique.
Des milliers de bougies reliées par un fil
sont disposées dans la iw>f r -ûuliq4iaiiLi;u'il y.
aura aussi illumination intérieure pendant
l’office principal. Et le reflet de ces innom
brables lumières venant se jouer sur tous les
lustres et autres suspensions en bronze doré,
et se réflétant ensuite sur les faces glabres
des statues, qui disparaissent à moitié dans
leurs niches ou sur leurs piédestaux sous les
élégants buissons de fleurs naturelles, sera
bien fait, assurément, pour impressionner
les sens.
Dans la baie centrale, un énorme transpa
rent, sur fond bleu, de cinq mètres de hau
teur, sur deux de large, représente saint Pol
Aurélien, terrassant un dragon.
Ici, j’ouvre une parenthèse. La légende
nous apprend que Pol Aurélien était un
prêtre ou moine anglais. Il vint dans la
presqu'île armoricaine au v u siècle, comme
chef d’émigrants. Il débarqua à Ouessant,
dont il convertit les habitants. Lorsqu’il ar
riva à Batz, près de Roscoff, il trouva l’île
dépourvue d’eau potable. Nouveau Moïse, il
frappa les rochers de son bâton de pèlerin,
et, ô prodige, il en jaillit des sources abon
dantes.
Rempli d’admiration, Guithur, chef de
l’île, prki saint Pol de délivrer l’île d’un
dragon qui était la terreur des hommes et des
animaux. Le saint jeta son étole autour du
cou du monstre, qui subitement devint do
cile. On le précipita dans un gouffre au nord
de l’île, et les flots l’engloutirent pour tou
jours !...
Mais revenons à la cathédrale. Dans le
chœur, se voit un trône, élevé pour le nonce.
Il est placé sur une estrade drapée rouge et
or. La draperie du trône, formant dais, est
une flanelle blanche rehaussée de galons et
de frangés d’or. Un prie-Dieu est devant.
Des fauteuils et des prie-Dieu sont placés à
droite et à gauche du trône. Ils sont destinés
aux autres prélats. Les sièges sont dominés
respectivement par les armes des occupants.
La rampe de la chaire est garnie d’étoffe
grenat avec clous dorés. Le maître-autel est
richement décoré de candélabres, en or mas
sif, dit on. Les marches de l’autel sont re
couvertes d’un superbe tapis neuf. A gauche,
PROPAGANDE :
100 exemplaires pris au Havre .... 1 Fr.
» franco à domicile.. 2 »
Société : Les Amis de la Paix
près d’un autel, on voit la cloche miracu
leuse. A ce sujet, la légende nous apprend
encore que Pol demanda l’une des cloches
d’un château pour sa chapelle. Elle lui fut
refusée. Mais des pêcheurs, en retirant leurs
filets, furent surpris de trouver cette cloche
dans la gueule d’un poisson qu’ils venaient
de capturer, et ils s’empressèrent de la re
mettre à saint Pol. Elle mesure environ
quarante centimètres de hauteur. Et on la
fait sonner, aujourd’hui encore, dans l’église,
au-dessus de la tête de ceux qui ont l’ouïe
paresseuse, afin de leur faire recouvrer ce
précieux sens !... Près de la balustrade du
chœur sont exposés les signes distinctifs de
la basilique. Ils consistent en un pavillon en
soie, de couleur rouge et blanc, monté sur
un chevalet en chêne sculpté, et en une clo
chette argent doré, munie d’une chaînette
même métal, et placée au haut d’une hampe
en chêne verni. J’ai voulu savoir la signifi—
.sajfiçn propre que le clergé attribue à ces
deux joujoux, mais je n’ai pu être édifié à ce
sujet... Je m’arrête enfin, car toutes les co
lonnes de L'Universel ne me suffiraient pas
pour décrire les préparatifs de cette gran
diose et pompeuse manifestation. Je disais
plus haut que tout cet étalage était bienfait
pour impressionner les sens. En voici un
échantillon ; on a vu, durant ces fêtes, un
homme à genoux, les bras croisés sur la
poitrine, en extase pendant plus d’un quart
d’heure, devant le trône vide du nonce. Un
autre, à la sortie des prélats, du chœur, s’est
élancé sur les traces de l’un d’eux, et, se
prosternant, a dévotement baisé la dalle
froide et poussiéreuse que venaient de fouler
les augustes pieds. Un troisième s’est faufilé
dans le chœur,et a respectueusement collé
ses lèvres à l’endroit où' s’était assis, sur un
fauteuil, l’un des hauts dignitaires ecclésias
tiques !!!, etc... Après cela, il ne reste plus
qu’à tirer l’échelle !...
Vraiment, il y a de quoi sourire, mais de
tristesse et de pitié, en pensant qu’au xx e
siècle on est encore témoin d’un semblable
aveuglement fanatique ! Que dire enfin de
ces milliers de personnes, dont la plupart
venues de loin, parées de leurs plus beaux
atours, et suivant docilement, sans la moin
dre conception de la simplicité et de la sin
cérité que Dieu demande de ses adorateurs,
cette procession aux flambeaux, digne des
religions païennes seulement, à travers les
rues illuminées de la ville ??? J’y renonce.
Profondément attristé, il ne me reste qu’à
déposer ma plume, et à me jeter à genoux
pour demander à Dieu de faire luire enfin sa
face sur ces malheureux égarés qui sont mes
frères, et qui s’en vont inconsciemment,
aveugles qu’ils sont, et conduits par des
aveugles, vers la fosse de la perdition.
Seigneur ! Dieu Tout-Puissant ! suscite
en Bretagne quelques voix autorisées, quel
ques hommes vraiment animés de ton Es
prit. Provoque un réveil des esprits et des
consciences, et un retour au Christianisme
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