Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1901 01 mai 1901
Description : 1901/05/01 (N5)-1901/05/31. 1901/05/01 (N5)-1901/05/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565351j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
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ABONNEMENTS :
France 1 Fr
Etranger 2 »
Société : La Croix-Bleue
DIRECTION :
H. HUGHET et G. HÉBERT
Evangélistes
43, rue Frédéric-Bellanger (Le Havre)
PROPAGANDE :
100 exemplaires pris au Havre.. 1 Fr. 25
» franco à domicile 2 » 50
Société : Les Amis de la Paix
LE PROGRAMME DE L’ÉGLISE
Il s’agit de rendre impossibles des affir
mations comme celle-ci : « La doctrine paci
fique est antérieure au socialisme, et compte
parmi ses propagateurs des hommes de tous
les partis, mais le parti socialiste est le seul
qui ait adopté cette idée en tant que parti.
Les pacifiques non socialistes sont des isolés
au sein de leurs partis respectifs, un socia
liste non pacifique serait un non-sens. »
(Gaston Moch : Vive la Milice /)
Que le rouge nous monte au front, à nous
disciples de Jésus, devant une pareille accu
sation, peu importe : nous n’avons aucun
moyen de la réfuter. En appeler à l’Evan
gile ? Nos adversaires en appelleraient à
l'histoire de l’Eglise, aux agissements du
christianisme contemporain. Ils nous montre
raient les soldats russes recevant la béné
diction ecclésiastique , avant d’aller noyer
quelques milliers de Chinois en les atta
chant, deux à deux, par leurs nattes.
Tant que l’Eglise n’aura pas dit, officielle
ment, au monde entier : Voici ce que tout
chrétien réprouve, dorénavant, par cela seul
qu’il se réclame du Christ; voici les com
bats sacrés que les églises fédérées vont
livrer, collectivement, pour obéir au Maître
et briser net avec leur tradition pagano-
ehrétienne ; voici les articles du programme
dont nous nous imposons moralement la
réalisation progressive au cours du vingtième
siècle — l’Eglise restera dans son impuis
sance actuelle, et méritera d’y rester.
Quoi ! chaque année des milliers de caté
chumènes promettent solennellement de vivre
en héritiers des prophètes, en continuateurs
du Messie... et leurs parents ne protestent
pas? Ah ! ils protestent trop souvent quand
on essaye d’enrôler leurs enfants dans la
lutte contre le militarisme, l’alcoolisme ou
le paupérisme, quand on essaye de les ini
tier au mystère de l’iniquité, savoir l’escla
vage patenté des blanches. Mais ils trou
vent naturel que ces mêmes enfants promet
tent fidélité à Jé-aus le Crucifié, ils harcèlent
les pasteurs pour que l’heure des engage
ments irrévocables sonne plus tôt, et quand
le oui des jeunes gens est prononcé, leur
famille débouche une bouteille de vin !
N’est-ce pas la preuve absolue que l’Eglise
n’a aucun programme, et que tous peuvent
s’enrôler dans l’Eglise, parce que cela ne
tire pas à conséquence ? Mais que l’Esprit
de Dieu souffle, demain, sur nos paroisses,
que des apôtres se lèvent dans chaque chaire,
qu’un manifeste signé par l’unanimité des
pasteurs français commente les engagements
des catéchumènes, en marque la portée
sociale, et fixe l’orientation courageuse de
l’Eglise future dans le grand combat qui se
livre, aujourd’hui, pour l’exaucement de
l’Oraison dominicale et l’établissement du
Royaume divin sur la terre — et vous ver
rez combien nous aurons de catéchumènes !
Seulement, ou pourra dire de ceux qui res
teront : « Un chrétien non pacifique serait
un non-sens. »
Voilà dans quel esprit nous parlons d’un
Programme pour l’Eglise.
Wilfred Monod.
ATHÉISME ET CATHOLICISME
1 . L’A.ttaqu.e
Deux ennemis bien connus de tous ceux
qui prononcent avec sincérité la demande de
l’oraison dominicale: Que ton règne vienne,
ô notre Père. Et ici ayons bien soin de faire
une distinction qui n’a rien de jésuitique,
entre les idées et les hommes. Je ne dis pas
que les catholiques et les athées sont nos
ennemis ; ce sont leurs idées qui sont né
fastes, et ce sont aux i lées que nous faisons
la guerre. Les idées sont des forces, soit
pour le bien, soit pour le mal, et ceux qui se
laissent prendre par une idée mauvaise sont
des victimes. Voilà le point de vue chrétien.
Il nous rend forts, en nous faisant démêler
clairement la vérité de l’erreur. Quand cela
est fait, nous n’hésitons plus : * Celui qui
me suit ne marche point dans les ténèbres ».
Son chemin est éclairé par la Lumière du
monde. Le chrétien a son intransigeance,
qui s’exerce à l’égard de toutes les erreurs,
et qui ne se confond nullement avec l’intolé
rance. Pourquoi ? parce que son point de
vue lui fait considérer, dans tous les parti
sans de l’erreur, des victimes. Les victimes,
on les plaint, on les aime, on va à leur se
cours, surtout quand on voit en elles des
êtres que Dieu a créés pour le connaître, et
qui peuvent, tout aussi bien que nous, être
éclairés de sa lumière.
Donc, si nous déclarons la guerre d’un
côté à l’athéisme, de l’autre à ce christia
nisme défiguré qui s’appelle l’Eglise catho
lique, cela veut dire que nous voudrions
persuader aux athés comme aux catholiques
qu’ils sont dans l’erreur, afin qu’ils voient la
vérité et qu’ils l’aiment.
Mais ici quelqu’un me fera peut-être une
objection au sujet de la méthode à suivre.
Ne suffit-il pas de montrer la vérité pour
tuer l’erreur? D’excellents chrétiens n’ont-
ils pas dit et répété qu’il fallait édifier le
vrai et que le faux tomberait de lui-même ?
Oui, et nous devons rendre justice à la pen
sée pacifique qui les anime, mais le malheur
est que toute l’expérience contredit leur
principe. On peut édifier la vérité fidèlement,
avec foi, avec amour, et si on passe à côté de
l’erreur sans y toucher, elle reste debout
dans la conscience mal éclairée de ceux
qu’on évangélise. Alors il y a des malenten
dus déplorables. Des gens viennent nous
déclarer que, depuis qu’ils entendent toutes
ces bonnes choses auxquelles ils prennent
tant de plaisir, ils vont à la messe bien plus
souvent qu’autrefois, ou bien qu’ils retour
nent à confesse? Ne nous est-il pas arrivé
d’entendre dire, après certaines réunions,
par de braves auditeurs qui croyaient nous
faire un compliment : « C’est très bien ici ;
on y prêche tout à fait comme dans nos
églises? » Ce n’était pourtant pas ce but-là
que nous pensions atteindre.
On objecte encore que le Seigneur Jésus
annonçait simplement la bonne nouvelle du
royaume et que nous ne trouvons jamais
dans son enseignement l’exemple de la con
troverse. Où a-t-on pris cela ? Et les Phari
siens ? et les Sadducéens? n’a-t-il pas dé
voilé et condamné leurs erreurs ?
Oui, dira-t-on ; mais vous oubliez qu’étant
le Christ, il avait une autorité divine que
nous n’avons pas: Soit ! et je vois bien
qu’ici nous touchons au nœud de la ques
tion. Il unissait dans sa personne adorable
la vérité à la charité; Il réalisait cet idéal
que l'apôtre Paul nous propose dans son
épître aux Ephésiens, et dont nous sommes
encore si éloignés. Pour être vraiment fort,
il faut être doux ; c’est par notre douceur,
le Maître nous le déclare, que nous posséde
rons la terre. Si nous ne pouvons pas, dans
l’intérêt suprême des âmes, mettre l’erreur
à nu sans tomber dans l’âpreté, alors, c’est
juste, mieux vaut nous taire. Mais serait-il
vrai que nous ne puissions pas, dans l’humi
lité de nos cœurs, en n’oubliant jamais que
nous sommes pécheurs, nous aussi, annon
cer l'Evangile intégral avec autant de force
que d’amour? Ne pouvons-nous pas dire:
Voici la Vérité de Dieu, aimez-là; mais à
côté il y a cette erreur qui triomphe inso
lemment et qui nous enserre de toutes parts,
il y a cette autre qui s’insinue en hypocrite
pour nous solliciter ; je vous les dénonce afin
que vous puissiez les abandonner, les renier
et vous tourner résolument vers la Vérité ?
Ainsi, délimitant clairement la portée et
le sens de notre attaque, ce sera avec un
cœur libre, avec une pleine assurance que
nous lutterons contre l’erreur pour la diffu
sion de la lumière. Nous sommes dans le
vaste champ des idées, et nous cherchons
parmi toutes quelles sont celles qui sont les
plus néfastes, les plus grosses de consé
quences mauvaises pour l’individu et pour
la société. Nous voulons les bien connaître,
afin de les montrer telles qu’elles sont. Non
seulement cela, nous voulons les prendre
corps à corps, afin de travailler à leur étouf
fement.
Que sommes-nous pour une telle besogne ?
la faiblesse même, rien. Mais « que ton
règne vienne » cela n’est-il pas pour nous
encouragei ? Quand cette prière est pour
nous autre chose que des mots, quand c'est
un vrai désir du royaume de Dieu qui monte
de notre cœur, alors nous nous sentons ou
vriers avec lui, et nous sommes forts, parce
que c’est sur lui seul, dans la conscience de
notre néant, que nous nous appuyons.
Or, qu’est-ce qui entrave la vérité ? qu’est-
ce qui intercepte la lumière pour une multi
tude de nos frères ? Deux idées monstrueu
ses : l’athéisme, qui avec des prétentions
scientifiques, est absurde et démoralisant, et
le catholicisme, qui a accaparé le nom divin
de Jésus pour le mêler à des superstitions
grossières, à une intolérance sanguinaire, à
des erreurs atroces qui sont la négation
même de l’Evangile, faisant ainsi plus de
tort à la cause du règne de Dieu que l’incré
dulité sous toutes ses formes. C’est donc à
l’athéisme, c’est donc au catholicisme, que
nous devons déclarer la guerre, en mettant
en regard de l’erreur la Vérité qui affranchit.
Ch. Fleury
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France 1 Fr
Etranger 2 »
Société : La Croix-Bleue
DIRECTION :
H. HUGHET et G. HÉBERT
Evangélistes
43, rue Frédéric-Bellanger (Le Havre)
PROPAGANDE :
100 exemplaires pris au Havre.. 1 Fr. 25
» franco à domicile 2 » 50
Société : Les Amis de la Paix
LE PROGRAMME DE L’ÉGLISE
Il s’agit de rendre impossibles des affir
mations comme celle-ci : « La doctrine paci
fique est antérieure au socialisme, et compte
parmi ses propagateurs des hommes de tous
les partis, mais le parti socialiste est le seul
qui ait adopté cette idée en tant que parti.
Les pacifiques non socialistes sont des isolés
au sein de leurs partis respectifs, un socia
liste non pacifique serait un non-sens. »
(Gaston Moch : Vive la Milice /)
Que le rouge nous monte au front, à nous
disciples de Jésus, devant une pareille accu
sation, peu importe : nous n’avons aucun
moyen de la réfuter. En appeler à l’Evan
gile ? Nos adversaires en appelleraient à
l'histoire de l’Eglise, aux agissements du
christianisme contemporain. Ils nous montre
raient les soldats russes recevant la béné
diction ecclésiastique , avant d’aller noyer
quelques milliers de Chinois en les atta
chant, deux à deux, par leurs nattes.
Tant que l’Eglise n’aura pas dit, officielle
ment, au monde entier : Voici ce que tout
chrétien réprouve, dorénavant, par cela seul
qu’il se réclame du Christ; voici les com
bats sacrés que les églises fédérées vont
livrer, collectivement, pour obéir au Maître
et briser net avec leur tradition pagano-
ehrétienne ; voici les articles du programme
dont nous nous imposons moralement la
réalisation progressive au cours du vingtième
siècle — l’Eglise restera dans son impuis
sance actuelle, et méritera d’y rester.
Quoi ! chaque année des milliers de caté
chumènes promettent solennellement de vivre
en héritiers des prophètes, en continuateurs
du Messie... et leurs parents ne protestent
pas? Ah ! ils protestent trop souvent quand
on essaye d’enrôler leurs enfants dans la
lutte contre le militarisme, l’alcoolisme ou
le paupérisme, quand on essaye de les ini
tier au mystère de l’iniquité, savoir l’escla
vage patenté des blanches. Mais ils trou
vent naturel que ces mêmes enfants promet
tent fidélité à Jé-aus le Crucifié, ils harcèlent
les pasteurs pour que l’heure des engage
ments irrévocables sonne plus tôt, et quand
le oui des jeunes gens est prononcé, leur
famille débouche une bouteille de vin !
N’est-ce pas la preuve absolue que l’Eglise
n’a aucun programme, et que tous peuvent
s’enrôler dans l’Eglise, parce que cela ne
tire pas à conséquence ? Mais que l’Esprit
de Dieu souffle, demain, sur nos paroisses,
que des apôtres se lèvent dans chaque chaire,
qu’un manifeste signé par l’unanimité des
pasteurs français commente les engagements
des catéchumènes, en marque la portée
sociale, et fixe l’orientation courageuse de
l’Eglise future dans le grand combat qui se
livre, aujourd’hui, pour l’exaucement de
l’Oraison dominicale et l’établissement du
Royaume divin sur la terre — et vous ver
rez combien nous aurons de catéchumènes !
Seulement, ou pourra dire de ceux qui res
teront : « Un chrétien non pacifique serait
un non-sens. »
Voilà dans quel esprit nous parlons d’un
Programme pour l’Eglise.
Wilfred Monod.
ATHÉISME ET CATHOLICISME
1 . L’A.ttaqu.e
Deux ennemis bien connus de tous ceux
qui prononcent avec sincérité la demande de
l’oraison dominicale: Que ton règne vienne,
ô notre Père. Et ici ayons bien soin de faire
une distinction qui n’a rien de jésuitique,
entre les idées et les hommes. Je ne dis pas
que les catholiques et les athées sont nos
ennemis ; ce sont leurs idées qui sont né
fastes, et ce sont aux i lées que nous faisons
la guerre. Les idées sont des forces, soit
pour le bien, soit pour le mal, et ceux qui se
laissent prendre par une idée mauvaise sont
des victimes. Voilà le point de vue chrétien.
Il nous rend forts, en nous faisant démêler
clairement la vérité de l’erreur. Quand cela
est fait, nous n’hésitons plus : * Celui qui
me suit ne marche point dans les ténèbres ».
Son chemin est éclairé par la Lumière du
monde. Le chrétien a son intransigeance,
qui s’exerce à l’égard de toutes les erreurs,
et qui ne se confond nullement avec l’intolé
rance. Pourquoi ? parce que son point de
vue lui fait considérer, dans tous les parti
sans de l’erreur, des victimes. Les victimes,
on les plaint, on les aime, on va à leur se
cours, surtout quand on voit en elles des
êtres que Dieu a créés pour le connaître, et
qui peuvent, tout aussi bien que nous, être
éclairés de sa lumière.
Donc, si nous déclarons la guerre d’un
côté à l’athéisme, de l’autre à ce christia
nisme défiguré qui s’appelle l’Eglise catho
lique, cela veut dire que nous voudrions
persuader aux athés comme aux catholiques
qu’ils sont dans l’erreur, afin qu’ils voient la
vérité et qu’ils l’aiment.
Mais ici quelqu’un me fera peut-être une
objection au sujet de la méthode à suivre.
Ne suffit-il pas de montrer la vérité pour
tuer l’erreur? D’excellents chrétiens n’ont-
ils pas dit et répété qu’il fallait édifier le
vrai et que le faux tomberait de lui-même ?
Oui, et nous devons rendre justice à la pen
sée pacifique qui les anime, mais le malheur
est que toute l’expérience contredit leur
principe. On peut édifier la vérité fidèlement,
avec foi, avec amour, et si on passe à côté de
l’erreur sans y toucher, elle reste debout
dans la conscience mal éclairée de ceux
qu’on évangélise. Alors il y a des malenten
dus déplorables. Des gens viennent nous
déclarer que, depuis qu’ils entendent toutes
ces bonnes choses auxquelles ils prennent
tant de plaisir, ils vont à la messe bien plus
souvent qu’autrefois, ou bien qu’ils retour
nent à confesse? Ne nous est-il pas arrivé
d’entendre dire, après certaines réunions,
par de braves auditeurs qui croyaient nous
faire un compliment : « C’est très bien ici ;
on y prêche tout à fait comme dans nos
églises? » Ce n’était pourtant pas ce but-là
que nous pensions atteindre.
On objecte encore que le Seigneur Jésus
annonçait simplement la bonne nouvelle du
royaume et que nous ne trouvons jamais
dans son enseignement l’exemple de la con
troverse. Où a-t-on pris cela ? Et les Phari
siens ? et les Sadducéens? n’a-t-il pas dé
voilé et condamné leurs erreurs ?
Oui, dira-t-on ; mais vous oubliez qu’étant
le Christ, il avait une autorité divine que
nous n’avons pas: Soit ! et je vois bien
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la vérité à la charité; Il réalisait cet idéal
que l'apôtre Paul nous propose dans son
épître aux Ephésiens, et dont nous sommes
encore si éloignés. Pour être vraiment fort,
il faut être doux ; c’est par notre douceur,
le Maître nous le déclare, que nous posséde
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l’intérêt suprême des âmes, mettre l’erreur
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juste, mieux vaut nous taire. Mais serait-il
vrai que nous ne puissions pas, dans l’humi
lité de nos cœurs, en n’oubliant jamais que
nous sommes pécheurs, nous aussi, annon
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que d’amour? Ne pouvons-nous pas dire:
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côté il y a cette erreur qui triomphe inso
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il y a cette autre qui s’insinue en hypocrite
pour nous solliciter ; je vous les dénonce afin
que vous puissiez les abandonner, les renier
et vous tourner résolument vers la Vérité ?
Ainsi, délimitant clairement la portée et
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cœur libre, avec une pleine assurance que
nous lutterons contre l’erreur pour la diffu
sion de la lumière. Nous sommes dans le
vaste champ des idées, et nous cherchons
parmi toutes quelles sont celles qui sont les
plus néfastes, les plus grosses de consé
quences mauvaises pour l’individu et pour
la société. Nous voulons les bien connaître,
afin de les montrer telles qu’elles sont. Non
seulement cela, nous voulons les prendre
corps à corps, afin de travailler à leur étouf
fement.
Que sommes-nous pour une telle besogne ?
la faiblesse même, rien. Mais « que ton
règne vienne » cela n’est-il pas pour nous
encouragei ? Quand cette prière est pour
nous autre chose que des mots, quand c'est
un vrai désir du royaume de Dieu qui monte
de notre cœur, alors nous nous sentons ou
vriers avec lui, et nous sommes forts, parce
que c’est sur lui seul, dans la conscience de
notre néant, que nous nous appuyons.
Or, qu’est-ce qui entrave la vérité ? qu’est-
ce qui intercepte la lumière pour une multi
tude de nos frères ? Deux idées monstrueu
ses : l’athéisme, qui avec des prétentions
scientifiques, est absurde et démoralisant, et
le catholicisme, qui a accaparé le nom divin
de Jésus pour le mêler à des superstitions
grossières, à une intolérance sanguinaire, à
des erreurs atroces qui sont la négation
même de l’Evangile, faisant ainsi plus de
tort à la cause du règne de Dieu que l’incré
dulité sous toutes ses formes. C’est donc à
l’athéisme, c’est donc au catholicisme, que
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