Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1924-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1924 01 janvier 1924
Description : 1924/01/01-1924/01/31. 1924/01/01-1924/01/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565277f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
26« ANNÉE
MENSUEL
JJ .
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V / < <
I r, } ,;w «« S* )
i iî..., |
G-4JNXT
JANVIER 1924
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en cher.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel CONVERSET, Frédéric BONHOMME, etc.
Mmes H. DU MESNIL-H UC HET, Claire GÉNIAUX, etc.
Les articles n’engagent que leurs auteurs
ADMINISTRATION :
' i
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an
5 francs.
Dr DUMESNIL
Le numéro
O fr. 25
PARIS n" 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant.. .. 20 francs.
COURBEVOIE (Seine)
De Oous...
lecteur,
il dépend que ce journal vive et que notre
Mouvement s’étende.
Nous ne sommes pas des nouveaux venus à
la veille de la période électorale. Nous avons
fait nos preuves. Depuis 1898 où il fut fondé
par le seul effort de Henri Huchet, VUniversel
a toujours défendu sans peur et sans com
promission la paix, du point de vue chrétien.
Il a suscité contre lui bien des oppositions,
des malveillances et un silence organisé. En
1915, ces Messieurs de la Censure, préposés à
l’alignement des intelligences, l’ont supprimé
radicalement pour toute la durée de la guerre.
La guerre terminée, VUniversel, appauvri, a
repris sa publication tous les trimestres, et
malgré ses faibles moyens a été des premiers
à dénoncer les crimes de la guerre et les
sophismes de la pseudo-paix. 11 s’est fait en
core des ennemis parmi les opportunistes ; il
a aussi rencontré de braves amis, et certains
d’entre eux éminents, mais plus riches de foi,
d’amour et de droiture que d’espèces ayant
cours en banque. Avec ces hommes de vérité
il veut mener la lutte contre la guerre et le
militarisme iusciu’au bout de ses forces
IMPARTIALITÉ
Un lecteurdu Temps qui, du fond de sa province,
me fait l’honneur de me contredire, attribue carré-
| ment à l’Allemand Clausewitz la phrase « La guerre
: est d’essence divine », qui appartient à notre glo-
i rieux général Cherfils, lequel la tient du philo-
i sophe français de Maistre. Notre glorieux com-
| battant du Gaulois et de Y Echo de Paris ajoutait
même : « la guerre est la saignée qui rétablit la
santé morale du monde congestionné de mauvais
désirs. »
Que les Boches, les Clausewitz, les Treischtke et
leurs succédanés, aient fait aussi bien dans le genre,
je n’y contredis pas ; mais ce n’est pas une raison
pour céler modestement ce qui est bien à nous. A
eu croire tous nos écrivains officieux — et Dieu
sait s’il y en a ! — il semblerait que l’Allemagne
détînt le monopole exclusif de l’apologie des bru
talités, et qu’elle l’eut confisqué comme M. Aulard
a confisqué la Révolution française. Ce n’est pas
aussi absolu, comme nous allons voir.
Dans son dernier livre. Devoirs et périls biologiques ,
(Alcan, 1917) le professeur Grasset, de Montpellier,
n’hésite pas à rééditer l’assertion rituelle. Il con
damne la systématisation des procédés violents
qu’il relève chez nos « ennemis », mais sans du
tout paraître se douter que nous possédons un
précurseur et un maître en l’espèce dans notre
pourtant célèbre Pierre-Joseph Proudhon !
« Ce que je condamne et stigmatise, écrit le doc
teur Grasset, c’est cette doctrine que : tous les moyens
sont bons pour vaincre son ennemi ; la règle qui
abat Vadversaire est la plus haute de toutes ; la force
prime , remplace et fait le droit. »
Chaque mois désormais, nous allons dire au
grand jour ce que notre conscience nous em
pêche de taire, non ce qui plaît, non ce qui
est opportun, non ce qu’il est prudent et ha
bile de dire, mais ce que nous croyons vrai.
Ceux qui comprendront notre langage
doivent nous aider.
' Nous n’avons pas de fonds secrets, pas de
subsides officiels ni officieux, pas de publicité
dissimulée, pas de complaisances rétribuées.
Avec nos fonds actuels nous pouvons tirer à
peine six numéros. Donc pour durer il nous
faut recevoir une aide généreuse de tous les
vrais amis de la Paix en France.
Que tous nos amis renouvellent sans tarder
leur abonnement pour 1924. L’abonnement
est de cinq francs par an. Mais ceux qui ont
un peu de zèle pour la cause de la Paix nous
enverront, non seulement le montant de
l’abonnement, mais une cotisation de membre
actif à dix francs ou militant à vingt francs...
ou plus. Ces cotisations nous sont indispen
sables pour étendre notre rayon d’action, faire
connaître le journal, envoyer des circulaires,
des tracts, tenir des réunions, en un mot
organiser une propagande sérieuse.
Mais chaque membre du Mouvement Paci
fique Chrétien doit être un propagandiste. Il
doit nous trouver au moins deux abonnés nou
veaux. C’est une condition vitale pour notre
Journal.
Il y a en France de braves gens, il y en a
même beaucoup, qui ont le désir de la vérité,
qui veulent la paix, qui sont rebutés par tous
les cléricalismes et qui ont un idéal spirituel,
qui vivent dans le sillage de l’Evangile, qui
sont chrétiens de fait, sous le mot. C’est ceux-
là que nous voudrions grouper, Mais en géné
ral ils sont des isolés. Il faut les trouver. Que
chacun des lecteurs de VUniversel se démène
pour les découvrir.
Résumons... et n’oublions pas:
Propagande active... ou disparition.
Trouvez de nouveaux abonnés.
Demandez-nous des journaux et des tracts.
Envoyez le plus d’argent possible, par
chèque postal , à :
D r DUMESNIL
Compte-courant : Paris 217-31
Il dépend de VOUS que Y Universel vive !
La Rédaction.
Nous verrons tout à l’heure qu’on a enseigné la
même chose chez nous.
Voyons d’abord un autre document.
Dans un livre édité à très grand tirage pour la pro
pagande, en 1915 : la Guerre allemande et le Catho
licisme, et fabriqué sur commande par plusieurs
prêtres belliqueux, sous la direction de notre
Baudrillart, uncertainchanoineGaudeaune manque
pas de flétrir l’immoralité boche, en remontant à
Kant « dont la' philosophie contient tout le virus de
la pensée allemande moderne de la maxime scélérate :
la force crée le droit. »
D’autre part, dans un article du Correspondant
du 10 mai 1919, Mgr. Chapon, évêque de Nice,
écrivait :
« Notre idée, qui a sa source dans l’Evangile, que
la vraie société humaine consiste dans l’union des
hommes entre eux, et non dans la domination des
uns sur les autres, cette idée-là, nous l’avons main
tenue, nous l’avons fait prévaloir... »
Vous voyez bien que nous sommes blancs comme
l’agneau sans tache. Voyons maintenant ceux qui
sont noirs comme Belzébuth. Je reprends-Ia cita
tion :
« Les Allemands n’ont pas seidement contrevenu à
cette doctrine par des actes ; emportés par leur or
gueil et leurs appétits, ils y ont contrevenu par une
doctrine contraire, systématiquement élaborée, expli
citement professée comme une religion, comme une
doctrine de vérité et de salut, en vertu de laquelle ils
se dressent dans ce qu’ils prétendent être leur supé
riorité. »
Enfin, retenez cette conclusion :
« Dans ces conditions, la question de savoir à
qui incombe la responsabilité de la guerre ne se
pose même pas. Toute recherche est superflue à cet
égard. » (sic)
C’est très simple, en effet. Nous nous attribuons
modestement, à nous et à nos hommes'politiques,
toutes les qualités ; par contre, nous colloquons
charitablement à l’adversaire toutes les tares, —
car il est écrit : « pourquoi regardes-tu la paille
dans l’œil du voisin.. ? » et encqre : « Aimez vos
ennemis » — dès lors, c’est évident, la question
des responsabilités de la guerre « ne se pose même
pas ». Elle est résolue d’avance... Décidément la
bénédiction nuptiale clandestine de Poincaré lui
suscite des défenseurs dont le pharisaïsme énorme
est bien digne de sa cause ! Le pape Pie XI, dans
sa dernière Encyclique, conviait les fidèles de
toutes les nations à un examen de conscience per
sonnel et collectif ; voici des esprits qui n’enten
dront certainement pas
■k
* *
Mais puisque ces messieurs et monseigneur, sans
compter quantité d’autres folliculaires de moindre
importance, sont bien assurés que l’apothéose et
la transfiguration des brutalités guerrières est une
spécialité exclusive « made in Germany », je veux
proposer à leur sens critique si averti, un problème
qui ne laissera pas de les embarrasser. Qu’ils veuillent
bien lire et scruter le tableau suivant :
%
La guerre est non seulement un élément né
cessaire dans la vie des peuples, mais aussi un
facteur indispensable, voire la plus haute ex
pression de la vitalité et delà force des peuples
civilisés dignes de ce nom. — La force fait le
droit et est le droit. — Le plus fort garde la
puissance. — Seule est juste la guerre faite
par un peuple fort. — Partout règne la loi du
plus fort. — La justification du droit à la
guerre, c’est la victoire. — De tout temps a
existé et existera le droit de conquête par la
guei’e. — La défaite est crime ; être vaincu,
c’est être criminel. — La force est en même
temps f Je droit le plus haut, et la lutte pour
le droitse tranche par l’étalondu droit, qui est
la guerre. — La crainte des pertes à la guerre
est immorale. — Les efforts tentés en vue
de l’abolition de la guerre ne sont pas seule
ment insensés, mais doivent être considérés
comme franchement immoraux et stigma
tisés comme indignes de l’humanité. — La
passion d& la guerre par excellence, c’est la
passion meurtrière par excellence, l’esprit
de vengeance, la haine.
Est-ce que tous ces apophtègmes lapidaires ne
révèlent pas une même mentalité et une homo
généité rare ? Sans nul doute. Eh bien, pourtant,
une moitié est due à un Boche, et l’autre moitié à
un Français ! Je dis bien : six phrases sont d’un
écrivain militaire allemand, et six phrases sont
d’un écrivain militaire français.
Je pourrais sans doute embarrasser fort nos na
tionalistes en les invitant à distinguer la nationalité
de chacune de ces pensées de brutes ; en d’autres
termes, Ik reconnaître l’esprit français de l’esprit
boche. I’
Mai-. 4e perdons pas ce temps. Les aphorismes
i,o, *;V, o et i i sont de von Berhiiardi et tirés de
son livre l’Allemagne et la prochaine guerre, traduc
tion française, Payot, éditeur. 1918. Et les apho
rismes 2, 4, 6, 8, 10 et 12 sont tués du livre Etudes
sur la guerre, par le lieutenant-colonel Montaigne,
Rerger-Levrault, éditeur, Paris, 1911.
Si l’on tient absolument à trouver des nuances
psychologiques dans les expressions ci-dessus
réunies, j’y consens ; mais je laisse au lecteur le
soin de décider lesquelles, des allemandes ou des
françaises, méritent la palme de l’immoralité, de
la sauvagerie et du... bochisme.
Puis-je faire remarquer à M. lechanoine Gaudeau,
qui a si fortement stigmatisé « La maxime scélé
rate : la force crée le droit, qui, dit-il, contient tout
le virus de la pensée allemande moderne », qu’il la
trouvera sous la plume nationaliste de M. le colonel
Montaigne, page 340 de son livre, sous la variante
citée plus haut ? Qu’il se débrouille après cela pour
la rattacher à Kant comme il l’entendra
ERMENONVILLE.
Internationalisme
officiel
Monsieur Poincaré offrit, il y a quelque temps,
un dîner, en l’honneur du Président de la Répu
blique tchéco-slovaque et de notre propre prési
dent, auquel assistaient :
S. Exe. Mgr Ceretti, nonce apostolique ; S. Exc.
M. Quinonès de Léon, ambassadeur d’Espagne ;
S. Exc. le baron de Gaiffier d’IIestroy, ambassa
deur de Belgique ; S. Exc. le vicomte Ishii, ambas
sadeur du Japon ; S. Exc. M. de Souza-Dantas,
ambassadeur du Brésil ; S. Exc. le marquis de
Crewe, ambassadeur de Grande-Bretagne ; le comte
Zamovski, ministre de Pologne ; M. Spalaikovitch,
ministre du royaume des Serbes-Croates-Slovènes;
M. Witehouse, chargé d’affaires des Etats-Unis
d’Amérique ; M. Cantacuzène, chargé d’affaires de
Roumanie ; M. Doumergue, président du Sénat ;
MM. les ministres et sous - secrétaires d’Etat,
M. Barthou, M. Cruppi, le maréchal Foch, le
maréchal Pétain, etc.
Ce fut donc un véritable banquet international :
la fonction de chef d’un gouvernement rend impos
sible, en effet, la xénophobie intégrale. C’est un
métier, où il faut savoir maintenir les alliances,
dites nécessaires ou éviter de rompre celles qui ne
sont plus cordiales, quand on ne se sent pas
prêt , puisque les conflits entre les chefs d’état se
règlent habituellement par un massacre formi
dable d’hommes et la destruction des richesses na
tionales.
C’est ainsi que si l’Angleterre ne craignait pas
les flottes aériennes desquelles Monsieur Poincaré
a l’esprit de ne se point vanter, mais qu’il possède
tout de même, à sa disposition, le cas échéant, il
n’y aurait plus à cette heure, un soldat anglais
dans la Ruhr. Mais les londoniens, jadis tant
effrayés par les zeppelins, ne se soucient point de
voir leur ciel déjà gris, obscurci par des avions
de chasse et l’Entente cordiale subsiste encore,
parce qu’elle est opportune.
Savoir se plier aux circonstances, changer d’amis,
en augmenter ou en diminuer le nombre, à bon
escient, promettre une amitié éternelle à celui que
l’on traite déjà, à part soi, en ennemi, ce sont là
fins jeux de politique auxquels se livrent, c’est
dans l’ordre de la diplomatie, tous les internatio
nalistes officiels.
Un temps fut où nos maîtres banquetaient avec
les tzars, et dans les rues, ceux qui n’avaient pas
eu leur part du festin, se consolaient en mangeant
des petits pains franco russes, le pas léger, sur la
route de la banque, où devaient s’engloutir à
jamais, leurs économies.-'Mais chacun se sentait
fier d’aider les nouveaux amis du gouvernement.
Les années passèrent, une guerre commune, pré
parée avec élégance depuis longtemps, éclata
enfin ; elle resserra les liens d’une amitié déjà
idolâtre... jusqu’à ce que surgisse la Révolution.
Alors l’ordre s’imposa tout-à-coup de renier, sans
essayer de la comprendre, celle qui nous avait été
présentée, comme notre alliée naturelle.
Il est vrai qu’avant 1a Tchéco slovaquie, on nous
avait trouvé pour remplacer la Russie, une sœur
latine prétendue chevaleresque malgré ses trahi
sons. L’internationalisme officiel ignore les scru
pules : la fin justifie les moyens. Quelques hommes
fort distingués l’ont avoué à leur insu peut-être
quand ils ont dit dès le début de l’occupation
rhénane : Si Monsieur Poincaré réussit, il a raison.
Pas un homme n'a su promettre avec plus d’aplomb,
ni faire un plus grand nombre de serments, sans en
tenir aucun ; et pourtant la ruse lui a toujours réussi
parce qu’il connaissait bien son monde. Le machia
vélisme est si bien devenu une méthode d’applica
tion courante, qu’en lisant cette citation, on songe
tout de suite à dix hommes d’état contemporain et
même davantage à commencer par M. Poincaré,
avant de penser à Alexandre VI pour lequel ces
lignes ont été écrites.
Patriotes et internationalistes , proclame Monsieur
Millerand, ce sont deux Litres qu'avant nous tes
ancêtres de la Révolution ont su noblement allier.
Ainsi Monsieur le Président, vous vous faites gloire
d’être internationaliste, et vous l’êtes, en effet, à
votre manière. Ne fûtes-vous point, l’un des hôtes
de marque, du banquet sus-désigné, où vous vous
assîtes sans doute gaillardement parce que vous
avez l’habitude... de jouer avec le feu, etles autres
convives avec vous. Alors ils n’ont pas vu ou voulu
voir, l’ironie de ce repas « international » où la
guerre avait dépêché, en la personne de deux maré
chaux, non repentis, ses plus brillants émissaires.
Ils n’ont pas senti l’inanité des plus belles décla-
~rations d’amitié diplomatique, dans une Europe
qui porte la Force sur le pavois, dans un pays, si
trompé par ses dirigeants, qu’il a pu voir, avec
indifférence, consacrer une des plus belles places
de sa capitale, au culte public de la guerre, sous
la forme de cette flamme lugubre, dernier vestige
de l’incendie qui ensanglanta le ciel de l’orient à
l’occident pendant quatre années, brasier géant,
que nous pûmes, quelque jour, croire éteint et
qu’on vient de nous ramener ici, en résprve, sous
la forme de ce feu de veille. Ils ont oublié que leur
internationalisme n’est autre que celui des four
nisseurs de l’armée, dont ils sont d’ailleurs les
meilleurs clients. Ils ont oublié que leur discours
le plus pacifique, ils le prononçaient toujours
sous l’ombre des baïonnettes acérées. Déformés
par la carrière, ils se sont habitués à figurer, avec
le plus grand sérieux, en habit de cérémonie, dans
le cortège d’un internationalisme de carnaval.
Et l’on en pourrait rire... du balcon, si ces mes
sieurs les gouvernants n’avaient pas la prétention
de vouloir nous entraîner à leur suite burlesque
vers les fratricides aventures dont ils savent eux,
se tirer avec élégance, au moment opportun.
Henriette DUMESNIL-HUCHET.
I
MENSUEL
JJ .
frfL J
V / < <
I r, } ,;w «« S* )
i iî..., |
G-4JNXT
JANVIER 1924
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en cher.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel CONVERSET, Frédéric BONHOMME, etc.
Mmes H. DU MESNIL-H UC HET, Claire GÉNIAUX, etc.
Les articles n’engagent que leurs auteurs
ADMINISTRATION :
' i
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Dr DUMESNIL
Le numéro
O fr. 25
PARIS n" 217.31
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COURBEVOIE (Seine)
De Oous...
lecteur,
il dépend que ce journal vive et que notre
Mouvement s’étende.
Nous ne sommes pas des nouveaux venus à
la veille de la période électorale. Nous avons
fait nos preuves. Depuis 1898 où il fut fondé
par le seul effort de Henri Huchet, VUniversel
a toujours défendu sans peur et sans com
promission la paix, du point de vue chrétien.
Il a suscité contre lui bien des oppositions,
des malveillances et un silence organisé. En
1915, ces Messieurs de la Censure, préposés à
l’alignement des intelligences, l’ont supprimé
radicalement pour toute la durée de la guerre.
La guerre terminée, VUniversel, appauvri, a
repris sa publication tous les trimestres, et
malgré ses faibles moyens a été des premiers
à dénoncer les crimes de la guerre et les
sophismes de la pseudo-paix. 11 s’est fait en
core des ennemis parmi les opportunistes ; il
a aussi rencontré de braves amis, et certains
d’entre eux éminents, mais plus riches de foi,
d’amour et de droiture que d’espèces ayant
cours en banque. Avec ces hommes de vérité
il veut mener la lutte contre la guerre et le
militarisme iusciu’au bout de ses forces
IMPARTIALITÉ
Un lecteurdu Temps qui, du fond de sa province,
me fait l’honneur de me contredire, attribue carré-
| ment à l’Allemand Clausewitz la phrase « La guerre
: est d’essence divine », qui appartient à notre glo-
i rieux général Cherfils, lequel la tient du philo-
i sophe français de Maistre. Notre glorieux com-
| battant du Gaulois et de Y Echo de Paris ajoutait
même : « la guerre est la saignée qui rétablit la
santé morale du monde congestionné de mauvais
désirs. »
Que les Boches, les Clausewitz, les Treischtke et
leurs succédanés, aient fait aussi bien dans le genre,
je n’y contredis pas ; mais ce n’est pas une raison
pour céler modestement ce qui est bien à nous. A
eu croire tous nos écrivains officieux — et Dieu
sait s’il y en a ! — il semblerait que l’Allemagne
détînt le monopole exclusif de l’apologie des bru
talités, et qu’elle l’eut confisqué comme M. Aulard
a confisqué la Révolution française. Ce n’est pas
aussi absolu, comme nous allons voir.
Dans son dernier livre. Devoirs et périls biologiques ,
(Alcan, 1917) le professeur Grasset, de Montpellier,
n’hésite pas à rééditer l’assertion rituelle. Il con
damne la systématisation des procédés violents
qu’il relève chez nos « ennemis », mais sans du
tout paraître se douter que nous possédons un
précurseur et un maître en l’espèce dans notre
pourtant célèbre Pierre-Joseph Proudhon !
« Ce que je condamne et stigmatise, écrit le doc
teur Grasset, c’est cette doctrine que : tous les moyens
sont bons pour vaincre son ennemi ; la règle qui
abat Vadversaire est la plus haute de toutes ; la force
prime , remplace et fait le droit. »
Chaque mois désormais, nous allons dire au
grand jour ce que notre conscience nous em
pêche de taire, non ce qui plaît, non ce qui
est opportun, non ce qu’il est prudent et ha
bile de dire, mais ce que nous croyons vrai.
Ceux qui comprendront notre langage
doivent nous aider.
' Nous n’avons pas de fonds secrets, pas de
subsides officiels ni officieux, pas de publicité
dissimulée, pas de complaisances rétribuées.
Avec nos fonds actuels nous pouvons tirer à
peine six numéros. Donc pour durer il nous
faut recevoir une aide généreuse de tous les
vrais amis de la Paix en France.
Que tous nos amis renouvellent sans tarder
leur abonnement pour 1924. L’abonnement
est de cinq francs par an. Mais ceux qui ont
un peu de zèle pour la cause de la Paix nous
enverront, non seulement le montant de
l’abonnement, mais une cotisation de membre
actif à dix francs ou militant à vingt francs...
ou plus. Ces cotisations nous sont indispen
sables pour étendre notre rayon d’action, faire
connaître le journal, envoyer des circulaires,
des tracts, tenir des réunions, en un mot
organiser une propagande sérieuse.
Mais chaque membre du Mouvement Paci
fique Chrétien doit être un propagandiste. Il
doit nous trouver au moins deux abonnés nou
veaux. C’est une condition vitale pour notre
Journal.
Il y a en France de braves gens, il y en a
même beaucoup, qui ont le désir de la vérité,
qui veulent la paix, qui sont rebutés par tous
les cléricalismes et qui ont un idéal spirituel,
qui vivent dans le sillage de l’Evangile, qui
sont chrétiens de fait, sous le mot. C’est ceux-
là que nous voudrions grouper, Mais en géné
ral ils sont des isolés. Il faut les trouver. Que
chacun des lecteurs de VUniversel se démène
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Il dépend de VOUS que Y Universel vive !
La Rédaction.
Nous verrons tout à l’heure qu’on a enseigné la
même chose chez nous.
Voyons d’abord un autre document.
Dans un livre édité à très grand tirage pour la pro
pagande, en 1915 : la Guerre allemande et le Catho
licisme, et fabriqué sur commande par plusieurs
prêtres belliqueux, sous la direction de notre
Baudrillart, uncertainchanoineGaudeaune manque
pas de flétrir l’immoralité boche, en remontant à
Kant « dont la' philosophie contient tout le virus de
la pensée allemande moderne de la maxime scélérate :
la force crée le droit. »
D’autre part, dans un article du Correspondant
du 10 mai 1919, Mgr. Chapon, évêque de Nice,
écrivait :
« Notre idée, qui a sa source dans l’Evangile, que
la vraie société humaine consiste dans l’union des
hommes entre eux, et non dans la domination des
uns sur les autres, cette idée-là, nous l’avons main
tenue, nous l’avons fait prévaloir... »
Vous voyez bien que nous sommes blancs comme
l’agneau sans tache. Voyons maintenant ceux qui
sont noirs comme Belzébuth. Je reprends-Ia cita
tion :
« Les Allemands n’ont pas seidement contrevenu à
cette doctrine par des actes ; emportés par leur or
gueil et leurs appétits, ils y ont contrevenu par une
doctrine contraire, systématiquement élaborée, expli
citement professée comme une religion, comme une
doctrine de vérité et de salut, en vertu de laquelle ils
se dressent dans ce qu’ils prétendent être leur supé
riorité. »
Enfin, retenez cette conclusion :
« Dans ces conditions, la question de savoir à
qui incombe la responsabilité de la guerre ne se
pose même pas. Toute recherche est superflue à cet
égard. » (sic)
C’est très simple, en effet. Nous nous attribuons
modestement, à nous et à nos hommes'politiques,
toutes les qualités ; par contre, nous colloquons
charitablement à l’adversaire toutes les tares, —
car il est écrit : « pourquoi regardes-tu la paille
dans l’œil du voisin.. ? » et encqre : « Aimez vos
ennemis » — dès lors, c’est évident, la question
des responsabilités de la guerre « ne se pose même
pas ». Elle est résolue d’avance... Décidément la
bénédiction nuptiale clandestine de Poincaré lui
suscite des défenseurs dont le pharisaïsme énorme
est bien digne de sa cause ! Le pape Pie XI, dans
sa dernière Encyclique, conviait les fidèles de
toutes les nations à un examen de conscience per
sonnel et collectif ; voici des esprits qui n’enten
dront certainement pas
■k
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Mais puisque ces messieurs et monseigneur, sans
compter quantité d’autres folliculaires de moindre
importance, sont bien assurés que l’apothéose et
la transfiguration des brutalités guerrières est une
spécialité exclusive « made in Germany », je veux
proposer à leur sens critique si averti, un problème
qui ne laissera pas de les embarrasser. Qu’ils veuillent
bien lire et scruter le tableau suivant :
%
La guerre est non seulement un élément né
cessaire dans la vie des peuples, mais aussi un
facteur indispensable, voire la plus haute ex
pression de la vitalité et delà force des peuples
civilisés dignes de ce nom. — La force fait le
droit et est le droit. — Le plus fort garde la
puissance. — Seule est juste la guerre faite
par un peuple fort. — Partout règne la loi du
plus fort. — La justification du droit à la
guerre, c’est la victoire. — De tout temps a
existé et existera le droit de conquête par la
guei’e. — La défaite est crime ; être vaincu,
c’est être criminel. — La force est en même
temps f Je droit le plus haut, et la lutte pour
le droitse tranche par l’étalondu droit, qui est
la guerre. — La crainte des pertes à la guerre
est immorale. — Les efforts tentés en vue
de l’abolition de la guerre ne sont pas seule
ment insensés, mais doivent être considérés
comme franchement immoraux et stigma
tisés comme indignes de l’humanité. — La
passion d& la guerre par excellence, c’est la
passion meurtrière par excellence, l’esprit
de vengeance, la haine.
Est-ce que tous ces apophtègmes lapidaires ne
révèlent pas une même mentalité et une homo
généité rare ? Sans nul doute. Eh bien, pourtant,
une moitié est due à un Boche, et l’autre moitié à
un Français ! Je dis bien : six phrases sont d’un
écrivain militaire allemand, et six phrases sont
d’un écrivain militaire français.
Je pourrais sans doute embarrasser fort nos na
tionalistes en les invitant à distinguer la nationalité
de chacune de ces pensées de brutes ; en d’autres
termes, Ik reconnaître l’esprit français de l’esprit
boche. I’
Mai-. 4e perdons pas ce temps. Les aphorismes
i,o, *;V, o et i i sont de von Berhiiardi et tirés de
son livre l’Allemagne et la prochaine guerre, traduc
tion française, Payot, éditeur. 1918. Et les apho
rismes 2, 4, 6, 8, 10 et 12 sont tués du livre Etudes
sur la guerre, par le lieutenant-colonel Montaigne,
Rerger-Levrault, éditeur, Paris, 1911.
Si l’on tient absolument à trouver des nuances
psychologiques dans les expressions ci-dessus
réunies, j’y consens ; mais je laisse au lecteur le
soin de décider lesquelles, des allemandes ou des
françaises, méritent la palme de l’immoralité, de
la sauvagerie et du... bochisme.
Puis-je faire remarquer à M. lechanoine Gaudeau,
qui a si fortement stigmatisé « La maxime scélé
rate : la force crée le droit, qui, dit-il, contient tout
le virus de la pensée allemande moderne », qu’il la
trouvera sous la plume nationaliste de M. le colonel
Montaigne, page 340 de son livre, sous la variante
citée plus haut ? Qu’il se débrouille après cela pour
la rattacher à Kant comme il l’entendra
ERMENONVILLE.
Internationalisme
officiel
Monsieur Poincaré offrit, il y a quelque temps,
un dîner, en l’honneur du Président de la Répu
blique tchéco-slovaque et de notre propre prési
dent, auquel assistaient :
S. Exe. Mgr Ceretti, nonce apostolique ; S. Exc.
M. Quinonès de Léon, ambassadeur d’Espagne ;
S. Exc. le baron de Gaiffier d’IIestroy, ambassa
deur de Belgique ; S. Exc. le vicomte Ishii, ambas
sadeur du Japon ; S. Exc. M. de Souza-Dantas,
ambassadeur du Brésil ; S. Exc. le marquis de
Crewe, ambassadeur de Grande-Bretagne ; le comte
Zamovski, ministre de Pologne ; M. Spalaikovitch,
ministre du royaume des Serbes-Croates-Slovènes;
M. Witehouse, chargé d’affaires des Etats-Unis
d’Amérique ; M. Cantacuzène, chargé d’affaires de
Roumanie ; M. Doumergue, président du Sénat ;
MM. les ministres et sous - secrétaires d’Etat,
M. Barthou, M. Cruppi, le maréchal Foch, le
maréchal Pétain, etc.
Ce fut donc un véritable banquet international :
la fonction de chef d’un gouvernement rend impos
sible, en effet, la xénophobie intégrale. C’est un
métier, où il faut savoir maintenir les alliances,
dites nécessaires ou éviter de rompre celles qui ne
sont plus cordiales, quand on ne se sent pas
prêt , puisque les conflits entre les chefs d’état se
règlent habituellement par un massacre formi
dable d’hommes et la destruction des richesses na
tionales.
C’est ainsi que si l’Angleterre ne craignait pas
les flottes aériennes desquelles Monsieur Poincaré
a l’esprit de ne se point vanter, mais qu’il possède
tout de même, à sa disposition, le cas échéant, il
n’y aurait plus à cette heure, un soldat anglais
dans la Ruhr. Mais les londoniens, jadis tant
effrayés par les zeppelins, ne se soucient point de
voir leur ciel déjà gris, obscurci par des avions
de chasse et l’Entente cordiale subsiste encore,
parce qu’elle est opportune.
Savoir se plier aux circonstances, changer d’amis,
en augmenter ou en diminuer le nombre, à bon
escient, promettre une amitié éternelle à celui que
l’on traite déjà, à part soi, en ennemi, ce sont là
fins jeux de politique auxquels se livrent, c’est
dans l’ordre de la diplomatie, tous les internatio
nalistes officiels.
Un temps fut où nos maîtres banquetaient avec
les tzars, et dans les rues, ceux qui n’avaient pas
eu leur part du festin, se consolaient en mangeant
des petits pains franco russes, le pas léger, sur la
route de la banque, où devaient s’engloutir à
jamais, leurs économies.-'Mais chacun se sentait
fier d’aider les nouveaux amis du gouvernement.
Les années passèrent, une guerre commune, pré
parée avec élégance depuis longtemps, éclata
enfin ; elle resserra les liens d’une amitié déjà
idolâtre... jusqu’à ce que surgisse la Révolution.
Alors l’ordre s’imposa tout-à-coup de renier, sans
essayer de la comprendre, celle qui nous avait été
présentée, comme notre alliée naturelle.
Il est vrai qu’avant 1a Tchéco slovaquie, on nous
avait trouvé pour remplacer la Russie, une sœur
latine prétendue chevaleresque malgré ses trahi
sons. L’internationalisme officiel ignore les scru
pules : la fin justifie les moyens. Quelques hommes
fort distingués l’ont avoué à leur insu peut-être
quand ils ont dit dès le début de l’occupation
rhénane : Si Monsieur Poincaré réussit, il a raison.
Pas un homme n'a su promettre avec plus d’aplomb,
ni faire un plus grand nombre de serments, sans en
tenir aucun ; et pourtant la ruse lui a toujours réussi
parce qu’il connaissait bien son monde. Le machia
vélisme est si bien devenu une méthode d’applica
tion courante, qu’en lisant cette citation, on songe
tout de suite à dix hommes d’état contemporain et
même davantage à commencer par M. Poincaré,
avant de penser à Alexandre VI pour lequel ces
lignes ont été écrites.
Patriotes et internationalistes , proclame Monsieur
Millerand, ce sont deux Litres qu'avant nous tes
ancêtres de la Révolution ont su noblement allier.
Ainsi Monsieur le Président, vous vous faites gloire
d’être internationaliste, et vous l’êtes, en effet, à
votre manière. Ne fûtes-vous point, l’un des hôtes
de marque, du banquet sus-désigné, où vous vous
assîtes sans doute gaillardement parce que vous
avez l’habitude... de jouer avec le feu, etles autres
convives avec vous. Alors ils n’ont pas vu ou voulu
voir, l’ironie de ce repas « international » où la
guerre avait dépêché, en la personne de deux maré
chaux, non repentis, ses plus brillants émissaires.
Ils n’ont pas senti l’inanité des plus belles décla-
~rations d’amitié diplomatique, dans une Europe
qui porte la Force sur le pavois, dans un pays, si
trompé par ses dirigeants, qu’il a pu voir, avec
indifférence, consacrer une des plus belles places
de sa capitale, au culte public de la guerre, sous
la forme de cette flamme lugubre, dernier vestige
de l’incendie qui ensanglanta le ciel de l’orient à
l’occident pendant quatre années, brasier géant,
que nous pûmes, quelque jour, croire éteint et
qu’on vient de nous ramener ici, en résprve, sous
la forme de ce feu de veille. Ils ont oublié que leur
internationalisme n’est autre que celui des four
nisseurs de l’armée, dont ils sont d’ailleurs les
meilleurs clients. Ils ont oublié que leur discours
le plus pacifique, ils le prononçaient toujours
sous l’ombre des baïonnettes acérées. Déformés
par la carrière, ils se sont habitués à figurer, avec
le plus grand sérieux, en habit de cérémonie, dans
le cortège d’un internationalisme de carnaval.
Et l’on en pourrait rire... du balcon, si ces mes
sieurs les gouvernants n’avaient pas la prétention
de vouloir nous entraîner à leur suite burlesque
vers les fratricides aventures dont ils savent eux,
se tirer avec élégance, au moment opportun.
Henriette DUMESNIL-HUCHET.
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