Titre : Le Petit Havre illustré
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1909-08-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836503h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 août 1909 29 août 1909
Description : 1909/08/29 (N35). 1909/08/29 (N35).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3285372b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87703
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/03/2020
i DEPOT LREAL 1
www mews, ; 1 .
(‘L/53/10
Le Petit Havre
T T I UJSTRE
EN VENTE: 1111111,ll * "T l EN VENTE:
Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE Huit Pages : C IN O Centimes. Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
ir Année. N° 35. Dimanche E9 Août 1909.
Administration : 35. Rue Fontenelle
LE HAVRE
Parait chaque Semaine.
GILLES
ET
DEFLANAIL SE FONT DES DLAGUES. par Nadal
0
tait un fervent chasseur
che:
2NIV
VENTE
recueillit un instant.
(Lira la suite page 2.)
3. — ... jeta le liquide que la bouteille contenait, et la remplit d’une autre teinture
qui teignait en vert émerai de. Puis il la rendit à Gilles. Le résultat ne se fit pas
attendre. Le lendemain Gilles s’étant consciencieusement aspergé les cheveux, les
vit devenir subitement couleur de gazon. Il avait l’air d'avoir une verdoyante petite
prairie sur la tête. Furieux, il essaya tous les m oyens p our fair e partir ça. Inutile!
c’était bon teint. Ça dura quinze jours, au bout desquels il se décida... pomiesy
5. — ... et sans avoir l’air de rien, il versa un demi-litre de colle extra-forte dans chacune de
ses bottes. Le lendemain soir, quand l'ami Deflmail revint de la chasse, après avoir fait 37 kilo
mètres dans les terres labourées à la poursuite d'un moineau blessé, il ne put re irer ses bottes,
malgré ses efforts désespérés. Il dut les garder et coucher avec pendant 6 mois, toute la saison
de la chasse; et après. il dut se les faire découper sur ses jambes même par aiguillettes, pour
s’en debarrasser. Ah ! l’ami Gilles en rigola comme un cachalot pendant longtemps. Mais cela ne lui
suifit pas, car, il ava it toujo urs sur le cœur ses cheveux verdâtres. Il chercha autre chose...
8. — ... il alla chercher son copain et l’amena chez un chand de vins qui se trouvait non loin
de la femme bec de gaz. Là il l’enivra consciencieusement. Quand il le vit bien à poi t, il se dit :
Voici l’instant de lui monter le bateau, et aussitôt: « écoute, mon vieux, lui dit il, je vais te
confier une chose qui ne va peut-être pas t'étonner, car tu sais toi-même que tu es beau et que
tu as de la prestance ! » Et comme Deflanail, d’unair interrogateur, le regardait de ses gros yeux
de dorade bouillie. « Voui! ajo >ta-t-il, j’ai une commission a te faire de la part d’une milliardaire
américaine qui est tombée follement éprise de toi et qui m'a prié de te demander ta main pour elle.
9. — Du reste, elle t’attend dans la rue près d’ici, viens ! » Deflanail, enten
dant ces mots ne s’étonna pas - un poivrot ne s’étonne de rien. Mais il
prit l’air vainqueur, ce qui lui donna l'air d’un potiron faisant des grâces
et suivit G lies dans la rue. Troi; minutes après, il se trouvait en face de
Miss Reverber, tout seul parce que l’ami Gilles s’était défilé en douceur.
«Oh! oh! la belle famé! » s'écria-t-il, en si bémol bafouilleur. Puis il se
7. — ... ce qui, avec les modes d’aujourd’hui n’était pas une
chose bien difficile. Ça ferait une bonne femme un peu grande,
quelque chose type américain, voilà tout! Le principal, c’état de
ne pas être vu en opérant ce déguisement. Heureusement, le bec
de gaz en question se trouvait dans une rue toujours déserte, à
proximité du domicile de Deflanail. Gilles, le lendemain soir, se
mit à l'œuvre. Puis quand ce fut fait...
6. —... et il trouva. C’était bigrement raide ce qu'il avait trouvé. Il
al ait se faire agence matrimoniale, il allait trouver une fiancée à
Deflanail, mais une fiancée rudement peu ordinaire. — C’était une
idée qui lui était venu comme ça, subitement, en regardant un réver
bère . Il s'agissait tout bonnement d’habiller ce réverbère en femm e „
4. —.. à se faire Teindre, car on ne l’appelait plus dans la quartier
que «l'homme aux cheveux champêtres! » Il fut longtemps avant de
digérer cette abominable fumisterie, et pendant longtemps fit une tête
épouvantable à Deflanail. Mais comme, en somme, il était intelligent, il
comprit que la meilleure vengeance serait de répondre à cette farce
. par une autre farce dix-huit fois plus rosse. La
. 4 veille de l'ouverture de la chasse, il s’en al'a
2. —... ils cherchaient toutes les occasions de se faire de mauvais tours. C’est
ainsi qu'un soir, Gilles ayant eu l’imprudence de montrer à son copain un
flacon de teinture qu'il venait d'acheter pour teindre en blond vaporeux ses
cheveux que la nature, hélas! avat faits rouge carotte, Deflanail, soi-disant
pour analyser ce produit lui demanda de le lui confier 24 heures. Gilles, sans
méfiance accepta. Mais Deflanail, qui était la canaillerie même...
1. — Ils étaient amis et pourtant passaient leur temps à se faire des blagues,
et parfois de sales blagues. Entre amis, c’est souvent comme ça. Gilles qui
était long comme un demi-décamètre, passait sa vie à dire à Deflanail, court,
gros et rond comme un petit lût de bière : « D’abord, tu me dégoûtes, t'es
trop gras! » Ce à quoi Deflanail répliquait invariablement : « Toi, tu me fais
rigoler, t'as l'air d’une tringle à rideau ! » Ce n’était pas malin, malin, ce
I qu’ils se disaient là, mais ils ne se bornaient pas des paroles...
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Le Petit Havre
T T I UJSTRE
EN VENTE: 1111111,ll * "T l EN VENTE:
Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE Huit Pages : C IN O Centimes. Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
ir Année. N° 35. Dimanche E9 Août 1909.
Administration : 35. Rue Fontenelle
LE HAVRE
Parait chaque Semaine.
GILLES
ET
DEFLANAIL SE FONT DES DLAGUES. par Nadal
0
tait un fervent chasseur
che:
2NIV
VENTE
recueillit un instant.
(Lira la suite page 2.)
3. — ... jeta le liquide que la bouteille contenait, et la remplit d’une autre teinture
qui teignait en vert émerai de. Puis il la rendit à Gilles. Le résultat ne se fit pas
attendre. Le lendemain Gilles s’étant consciencieusement aspergé les cheveux, les
vit devenir subitement couleur de gazon. Il avait l’air d'avoir une verdoyante petite
prairie sur la tête. Furieux, il essaya tous les m oyens p our fair e partir ça. Inutile!
c’était bon teint. Ça dura quinze jours, au bout desquels il se décida... pomiesy
5. — ... et sans avoir l’air de rien, il versa un demi-litre de colle extra-forte dans chacune de
ses bottes. Le lendemain soir, quand l'ami Deflmail revint de la chasse, après avoir fait 37 kilo
mètres dans les terres labourées à la poursuite d'un moineau blessé, il ne put re irer ses bottes,
malgré ses efforts désespérés. Il dut les garder et coucher avec pendant 6 mois, toute la saison
de la chasse; et après. il dut se les faire découper sur ses jambes même par aiguillettes, pour
s’en debarrasser. Ah ! l’ami Gilles en rigola comme un cachalot pendant longtemps. Mais cela ne lui
suifit pas, car, il ava it toujo urs sur le cœur ses cheveux verdâtres. Il chercha autre chose...
8. — ... il alla chercher son copain et l’amena chez un chand de vins qui se trouvait non loin
de la femme bec de gaz. Là il l’enivra consciencieusement. Quand il le vit bien à poi t, il se dit :
Voici l’instant de lui monter le bateau, et aussitôt: « écoute, mon vieux, lui dit il, je vais te
confier une chose qui ne va peut-être pas t'étonner, car tu sais toi-même que tu es beau et que
tu as de la prestance ! » Et comme Deflanail, d’unair interrogateur, le regardait de ses gros yeux
de dorade bouillie. « Voui! ajo >ta-t-il, j’ai une commission a te faire de la part d’une milliardaire
américaine qui est tombée follement éprise de toi et qui m'a prié de te demander ta main pour elle.
9. — Du reste, elle t’attend dans la rue près d’ici, viens ! » Deflanail, enten
dant ces mots ne s’étonna pas - un poivrot ne s’étonne de rien. Mais il
prit l’air vainqueur, ce qui lui donna l'air d’un potiron faisant des grâces
et suivit G lies dans la rue. Troi; minutes après, il se trouvait en face de
Miss Reverber, tout seul parce que l’ami Gilles s’était défilé en douceur.
«Oh! oh! la belle famé! » s'écria-t-il, en si bémol bafouilleur. Puis il se
7. — ... ce qui, avec les modes d’aujourd’hui n’était pas une
chose bien difficile. Ça ferait une bonne femme un peu grande,
quelque chose type américain, voilà tout! Le principal, c’état de
ne pas être vu en opérant ce déguisement. Heureusement, le bec
de gaz en question se trouvait dans une rue toujours déserte, à
proximité du domicile de Deflanail. Gilles, le lendemain soir, se
mit à l'œuvre. Puis quand ce fut fait...
6. —... et il trouva. C’était bigrement raide ce qu'il avait trouvé. Il
al ait se faire agence matrimoniale, il allait trouver une fiancée à
Deflanail, mais une fiancée rudement peu ordinaire. — C’était une
idée qui lui était venu comme ça, subitement, en regardant un réver
bère . Il s'agissait tout bonnement d’habiller ce réverbère en femm e „
4. —.. à se faire Teindre, car on ne l’appelait plus dans la quartier
que «l'homme aux cheveux champêtres! » Il fut longtemps avant de
digérer cette abominable fumisterie, et pendant longtemps fit une tête
épouvantable à Deflanail. Mais comme, en somme, il était intelligent, il
comprit que la meilleure vengeance serait de répondre à cette farce
. par une autre farce dix-huit fois plus rosse. La
. 4 veille de l'ouverture de la chasse, il s’en al'a
2. —... ils cherchaient toutes les occasions de se faire de mauvais tours. C’est
ainsi qu'un soir, Gilles ayant eu l’imprudence de montrer à son copain un
flacon de teinture qu'il venait d'acheter pour teindre en blond vaporeux ses
cheveux que la nature, hélas! avat faits rouge carotte, Deflanail, soi-disant
pour analyser ce produit lui demanda de le lui confier 24 heures. Gilles, sans
méfiance accepta. Mais Deflanail, qui était la canaillerie même...
1. — Ils étaient amis et pourtant passaient leur temps à se faire des blagues,
et parfois de sales blagues. Entre amis, c’est souvent comme ça. Gilles qui
était long comme un demi-décamètre, passait sa vie à dire à Deflanail, court,
gros et rond comme un petit lût de bière : « D’abord, tu me dégoûtes, t'es
trop gras! » Ce à quoi Deflanail répliquait invariablement : « Toi, tu me fais
rigoler, t'as l'air d’une tringle à rideau ! » Ce n’était pas malin, malin, ce
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