Presse et revues
8 pages
Titre : Le Petit Havre illustré
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1909-08-22
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836503h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 22 août 1909 22 août 1909
Description : 1909/08/22 (N34). 1909/08/22 (N34).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3285371x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87703
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 02/03/2020
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“INo/57/ , 14
Le Petit Havre
Dans
EN VENTE :
tous les Dépôts du PETIT HAVRE
Huit Pages : C INQ Centimes.
EN VENTE :
Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
II 6 Année. N 9 34. Dimanctie 22 Août !9J9.
Administration : 85, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque semaine.
UN FAMEUX
RU“BIS. par
Thomen
1. — t’est qu’elle était bien
belle, la très noble dame Eloire
de Triborababor en ses gracieux
atours, affûtiaux et autres fan
freluches. Avec cela, veuve et
riche, ce qui ne gâtait rien.
2. — C’est dire que ies galants ne lui
manquaient pas. Parmi les candidats à sa
main, deux surtout se faisaient remarquer
par leur assiduité. Le premierde ces deux
soupirants était troubadour de son métier,
et avait nom Jehan des Goises. Il ne man
quait-aucune occasion de fleurir la belle
3. — Quant au second, ce n’était ni
{>lus ni moins que le farouche cheva-
ier Talmuzeau de Traoiolles. Les beaux
yeux de la noble dame avaient tra
versé son cœur à travers sa triple
cuirasse et sa quadruple cotte...
4. — ... de mailles, et pour un regard d’ Eloire il aurait déposé à
ses pieds les trésors qu’il avait conquis sur les Sarrazins. Aussi la
rivalité de ces deux hommes était-elle extrême, et bien des fois le
farouche chevalier fut sur le point d’occire le beau et tendre trou
badour, lorsqu’il le surprenait chantant sous les fenêtres de la
belle: « Viens! Poupoule! » « C’est dans le nez aue ça me chatouille »...
5. — ... Ou quelque autre romance sentimentale. Cela ne pouvait durer. Le troubadour
languissait et séchait sur pied comme le hareng saur qui excursionne dans la montagne.
Il voulut être fixé sur son destin et s’en fut un beau matin consulter son célèbre al
chimiste qui daigna interroger pour lui les vieux grimoires ainsi que quelques animaux
très calés sur la divination. Il ressortit de cette consultation que Jehan des Goises ne de
vait porter sur lui aucune autre pierre que le rubis, cette gemme précieuse pouvant
seule assurer le bonheur et la réussite à lui et à
ceux qui l’entouraient.
“Su)
e troubadour n'était pas riche et le rubis coû-
tait cher. Néanmoins, il en acheta un tout petit qu’il
porta constamment sur lui. De fait, ses vœux furent
couronnés de succès, et au bout de peu de temps...
Eloire de Triborababor. A cette nouvelle, le che
valier Talmuzeau de Traoiolles eut un accès de
mâle rage et ne décoléra plus. Il jura d’es-
tourbir son heureux rival et s’exerça matin et
soir à frapper d’estoc et de taille un trouba
dour en terre glaise qu’il avait fait modeler à
cette intention.
8. — Mais la belle était très puissante à la cour et le fait de tuer de
sa main l’heureux fiancé aurait été gros de conséquences pour le che
valier. Il préféra s’aboucher avec deux sbires, coupe-bourses, tire-
laines et vide-goussets de profession qu’il envoya quérir à la cour des
Miracles. Les sbires acceptèrent de suite de supprimer le troubadour à
condition qu’on leur laissât le choix des moyens.
9. — Le soir même, revêtus de manteaux ,
de couleur muraille, ils allèrent se poster
sur le passage de Jehan des Goises, et, dès
qu'il fut à leur portée...
10. — ... ils lui sautèrent dessus avec l’agilité de la gazelle se jetant
sur le lion qui va devenir sa proie (à moins que ça ne soit le contraire).
Le troubadour pensa que sa dernière heure était venue, car il ne croyait
pas que son rubis le tirerait d’affaire. Et c’est en quoi il avait tort.
(Lire la suite page 2.)
,,x, Le Concours des Papillons 100 PRIX DE VALEUR •
“INo/57/ , 14
Le Petit Havre
Dans
EN VENTE :
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Huit Pages : C INQ Centimes.
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II 6 Année. N 9 34. Dimanctie 22 Août !9J9.
Administration : 85, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque semaine.
UN FAMEUX
RU“BIS. par
Thomen
1. — t’est qu’elle était bien
belle, la très noble dame Eloire
de Triborababor en ses gracieux
atours, affûtiaux et autres fan
freluches. Avec cela, veuve et
riche, ce qui ne gâtait rien.
2. — C’est dire que ies galants ne lui
manquaient pas. Parmi les candidats à sa
main, deux surtout se faisaient remarquer
par leur assiduité. Le premierde ces deux
soupirants était troubadour de son métier,
et avait nom Jehan des Goises. Il ne man
quait-aucune occasion de fleurir la belle
3. — Quant au second, ce n’était ni
{>lus ni moins que le farouche cheva-
ier Talmuzeau de Traoiolles. Les beaux
yeux de la noble dame avaient tra
versé son cœur à travers sa triple
cuirasse et sa quadruple cotte...
4. — ... de mailles, et pour un regard d’ Eloire il aurait déposé à
ses pieds les trésors qu’il avait conquis sur les Sarrazins. Aussi la
rivalité de ces deux hommes était-elle extrême, et bien des fois le
farouche chevalier fut sur le point d’occire le beau et tendre trou
badour, lorsqu’il le surprenait chantant sous les fenêtres de la
belle: « Viens! Poupoule! » « C’est dans le nez aue ça me chatouille »...
5. — ... Ou quelque autre romance sentimentale. Cela ne pouvait durer. Le troubadour
languissait et séchait sur pied comme le hareng saur qui excursionne dans la montagne.
Il voulut être fixé sur son destin et s’en fut un beau matin consulter son célèbre al
chimiste qui daigna interroger pour lui les vieux grimoires ainsi que quelques animaux
très calés sur la divination. Il ressortit de cette consultation que Jehan des Goises ne de
vait porter sur lui aucune autre pierre que le rubis, cette gemme précieuse pouvant
seule assurer le bonheur et la réussite à lui et à
ceux qui l’entouraient.
“Su)
e troubadour n'était pas riche et le rubis coû-
tait cher. Néanmoins, il en acheta un tout petit qu’il
porta constamment sur lui. De fait, ses vœux furent
couronnés de succès, et au bout de peu de temps...
Eloire de Triborababor. A cette nouvelle, le che
valier Talmuzeau de Traoiolles eut un accès de
mâle rage et ne décoléra plus. Il jura d’es-
tourbir son heureux rival et s’exerça matin et
soir à frapper d’estoc et de taille un trouba
dour en terre glaise qu’il avait fait modeler à
cette intention.
8. — Mais la belle était très puissante à la cour et le fait de tuer de
sa main l’heureux fiancé aurait été gros de conséquences pour le che
valier. Il préféra s’aboucher avec deux sbires, coupe-bourses, tire-
laines et vide-goussets de profession qu’il envoya quérir à la cour des
Miracles. Les sbires acceptèrent de suite de supprimer le troubadour à
condition qu’on leur laissât le choix des moyens.
9. — Le soir même, revêtus de manteaux ,
de couleur muraille, ils allèrent se poster
sur le passage de Jehan des Goises, et, dès
qu'il fut à leur portée...
10. — ... ils lui sautèrent dessus avec l’agilité de la gazelle se jetant
sur le lion qui va devenir sa proie (à moins que ça ne soit le contraire).
Le troubadour pensa que sa dernière heure était venue, car il ne croyait
pas que son rubis le tirerait d’affaire. Et c’est en quoi il avait tort.
(Lire la suite page 2.)
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